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Pourquoi le cycle Poe ? Roger Corman n'a jamais formulé la moindre explication à propos de ce choix même si, beaucoup plus tard, il a affirmé s'être énormément intéressé à la psychanalyse et aux contorsions de l'âme humaine. Disons qu'il fallait peut-être passer à autre chose, voir en grand ce qui avait été jusqu'alors traité en mineur. Alors, en se fiant à son instinct, il s'est lancé en capitalisant sur le budget alloué par James H. Nicholson et Samuel Z. Arkoff, patrons de la firme AIP. du noir et blanc de ses films précédents, il est passé à la couleur. Les ruelurs les plus farfelues ont précédé les sorties, car dues à un grand art de la promotion. Aujourd'hui, on dirait que Corman savait faire le buzz. Cette étude revient sur cette époque et cette saga assez unique dans le monde du cinéma avec au pinacle de son art le tout grand Vincent Price.
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On m'a proposé ce livre en même que le livre-confession de Roger Corman, intitulé « Comment j'ai fait 100 films sans perdre un centime ». Il s'agit d'une prolongation de ce dernier en quelque sorte. Une étude qui revient sur cinq années de création avec la saga désormais connue sous l'étiquette Cycle Poe. Flairant matière à attirer les spectateurs, Corman a eu l'intuition de s'emparer de l'oeuvre d'Edgar Poe (libre de droits et donc financièrement intéressante) pour réaliser une série de longs métrages qui s'emparent des codes du cinéma gothique façon Hammer et Mario Bava. Depuis le milieu des années 50, le genre avait connu un revival en Europe. Ayant toujours un oeil sur ce qui fonctionne ailleurs, il ne pouvait pas rester à la traîne. Aidé par Richard Matheson, il a proposé sa vision personnelle des univers lugubres de l'écrivain maudit, engageant Vincent Price pour matérialiser à l'écran les effrois et les perversités de personnages décadents, sortis de cauchemars tragiques. Une analyse rigoureuse qui revient sur un homme qui a toujours été fidèle à ses idées, qui n'a jamais joué dans la cour des grands et qui possédait un véritable métier, présent à tous les niveaux de la création d'un film. Des titres devenus au fil du temps des classiques et que les cinémathèques remettent régulièrement à leur programme. Un seul bémol : aucune illustration pour émailler le texte. Quelques photos auraient permis de se replonger totalement dans les récits évoqués et de les replacer visuellement dans leur contexte.
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Le premier film de ce qui est maintenant convenu d'appeler le CYCLE POE a été «The House of Usher», sorti en 1960. Roger Corman a convaincu le studio de pouvoir user de la couleur et en CinemaScope. Avec des décors atmosphériques et des mouvements de caméra rapides, le film semblait coûter beaucoup plus cher que son prix modique. Corman a également choisi Vincent Price, un acteur aristocratique et cultivé avec une voix grave, pour le rôle. Il était le choix idéal pour projeter un sentiment de sérieux et de classe dans le film et l'acteur avait déjà une réputation dans le cinéma d'horreur. le succès du long métrage a fait que Corman a continué à exploiter le répertoire de Poe durant cinq longues années. Ce livre revient sur cette saga peu ordinaire et nous livre une analyse fine de tournages rapides et montés avec un vrai souci d'économies budgétaires.
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Trainé dans la boue, présenté comme un alcoolique, voire un opiomane, au goût morbide, la réputation d'Edgar Poe est toujours entachée par de nombreuses légendes. Mais il a lui-même largement contribué à l'édification de ce malentendu, en réinventant constamment sa propre histoire. Orphelin à trois ans, recueilli dans une famille bourgeoise de Virginie, il croira jusqu'à ses 17 ans faire partie de ce monde aisé, avant que son père adoptif ne l'amène à quitter la maison familiale. Dès lors, il va tenter de se faire une place dans le monde des lettres. Poésie, nouvelles ou courts romans, Poe se sert des genres à la mode, ne cachant pas son intention de séduire le public le plus large. Critique littéraire, il impose ses choix, sûr de son goût, s'attaquant sans relâche à l'intelligentsia new-yorkaise. Mais l'écrivain n'arrive pas à se faire éditer et subit les contre-attaques de ceux qu'il vilipende. Crevant la dalle, il n'arrivera jamais à subvenir décemment à ses besoins ni à ceux de sa famille, vivant toujours dans une extrême précarité. Il meurt dans des circonstances non élucidées, au cours d'un voyage dont personne n'a su reconstituer le périple. Reste l'oeuvre, immense et l'impact qu'il a eu sur le cinéma ! Il est celui qui a inventé la modernité, dépassant le genre pour créer une littérature hantée par les figures de la disparition et du double. Mal connus, les films qui se sont inspiré de son travail restent malheureusement marginaux et rares sont aujourd'hui les cinéastes qui s'emparent de ses mondes. Cet ouvrage revient à la fois sur l'écrivain, le réalisateur Roger Corman et la filmographie née de leur collaborateur à plus d'un siècle de distance. Instructif et jamais rédhibitoire !
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Que reste-t-il du cinéma qui s'est inspiré de l'oeuvre d'Edgar Poe ? On doit à Daniel Bastié une tentative de réponse. L'auteur se penche sur les films mis en scène par Roger Corman pour décrire un courant qui a balisé les rives du genre gothique, avec un discours annonciateur de terreur et des mains ensanglantées qui lentement touchent à tout. Mais davantage que l'horreur, Poe a été générateur d'effroi et d'univers insolites qui nous attachent au poids du fardeau porté par les souvenirs, un passé qui hante le présent et une malédiction souvent proche. Néanmoins, son traitement se veut d'une noirceur poétique, touchant parfois au sublime, avec des jeux d'opposition et de corrélation. La tension du temps, travaillé comme une matière qu'on peut contracter ou déployer à l'intérieur des strophes aussi bien qu'au travers des plans, le montage en tant que liant, l'image dans sa composition, mais aussi la figuration de la conscience d'un personnage alimentent une analyse passionnante. Un livre intéressant qui ose la vulgarisation.
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Il y a dans l'histoire de la littérature de vrais écrivains maudits qui, toute leur vie, ont trimé sans connaître la consécration. Il a fallu qu'ils ne soient plus pour qu'elle entre de manière posthume. Lamentable tragédie que l'existence d'Edgar Poe, ivrogne, pauvre, persécuté, paria, mal dans son corps autant que dans sa tête. Capable de coups de colères homériques au lieu de concevoir la vertu comme une force. le cinéma s'est emparé de son oeuvre. Souvent de manière maladroite. Néanmoins, le septième art a contribué à le faire redécouvrir par une nouvelle génération et à en faire un maître de la littérature horrifique. Etiquette un peu réductrice, mais qui a amené les spectateurs à se procurer ses livres. Bel hommage que celui rendu par Roger Corman et vrai travail d'adaptation, même si adapter revient le plus souvent à trahir.
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La stature d'Edgar Allan Poe en tant que figure majeure de la littérature mondiale repose principalement sur ses nouvelles ingénieuses et profondes, ses poèmes et ses théories critiques, qui ont établi une justification très influente pour la forme courte à la fois dans la poésie et la fiction. Considéré dans les histoires littéraires et les manuels comme l'architecte de la nouvelle moderne, Poe était également le principal précurseur du mouvement «l'art pour l'art» dans la littérature européenne du XIXe siècle. Alors que les critiques antérieurs se sont principalement intéressés aux généralités morales ou idéologiques, Poe a concentré sa critique sur les spécificités du style et de la construction qui ont contribué à l'efficacité ou à l'échec d'une oeuvre. Ce livre revient sur les films qui ont été adaptés de ses meilleures nouvelles par Roger Corman. Un cinéma un peu vieillot mais qui possède du charme.
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Difficile de parler de Poe au cinéma, puisqu'il a été maltraité par les réalisateurs qui se sont successivement emparés de son oeuvre. Il suffit de demander autour de soi quels longs métrages ont été adaptés de ses nouvelles. Il y a fort à parier que rares seront ceux à pouvoir fournir un titre de film et, lorsqu'on arrive à trouver quelqu'un qui s'y connaît, on retombe immanquablement sur ceux de Roger Corman qui a proposé un cycle de sept films adaptés plus ou moins librement de différents textes, nouvelles ou poèmes grâce à la participation, notamment, du talentueux Richard Matheson, qui semble prendre un malin plaisir à mettre en avant les effets d'épouvante et le caractère sadique des histoires plutôt que de s'atteler à l'essence des récits. Jusqu'ici, je ne connaissais pas d'ouvrage consacré à ce cycle et je découvre ce livre avec plaisir. Loin du ton consensuel des habituels essais consacrés au 7e art, il vise à être compréhensible par tous, sans se gausser de termes abscons et de phrases longues comme un bras. J'ai pris plaisir à le lire et à redécouvrir Poe que j'ai parcouru durant ma jeunesse en format Poche (éd. Livre de Poche).
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Roger Corman est la figure de proue des réalisateurs américains de séries B des années 50. Roi de la débrouille, il boucle certains tournages en à peine quelques jours. Parti de rien, il acquiert rapidement la réputation d'un réalisateur capable de mettre en scène des films rentables avec peu de moyens : quelques acteurs pour figurer des armées, des décors en carton-pâte et des costumes à la limite du kitsch. Il est également connu pour avoir mis le pied à l'étrier de nombreux talents : Francis Ford Coppola, Monte Hellman, Martin Scorsese, Dennis Hopper. En 1960, il se lance dans l'adaptation du répertoire littéraire d'Edgard Poe et s'en sort avec succès. le public est là et la couleur s'inscrit dans ses longs métrages ? Quant à la critique, elle lui reproche de construire ses scripts à partir d'une strophe et de trahir l'écrivain. Certaines adaptations n'ont en commun avec les livres originaux que le titre. Une liste de sept affiches qui a galvanisé les spectateurs, avant de les attiédir pour passer à autre chose. Pourtant, grâce à lui, Poe a été remis à l'honneur et ses ouvrages se sont arrachés dans les librairies. « Edgar Allan Poe revisité par Roger Corman » revient sur cette aventure !
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Edgar Allan Poe est une figure du romantisme américain et un grand conteur. Il a laissé une oeuvre aussi inquiétante qu'originale, dont la popularité ne s'est jamais démentie. Ses histoires ont été en partie traduites par Charles Baudelaire : elles ont marqué d'une empreinte indélébile la jeune littérature américaine et ont servi de fondation aux genres du fantastique, de la science-fiction, de l'horreur, du roman policier et de la psychanalyse. Plus d'un siècle et demi après sa mort, sa postérité est considérable. Malheureusement, le cinéma n'a pas fait grand-chose de formidable cette manne. le seul a avoir un peu tiré son épingle du jeu est Roger Corman, réalisateur en dents-de-scie, qui a remis Poe au centre des intérêts avec une série de films qui se sont étalés sur un peu plus de cinq ans et qui ont relancé l'intérêt pour les nouvelles de l'auteur en les affublant d'une aura singulière, mâtinée de psychanalyse, d'horreur et de tension. Cent cinquante ans après la disparition de l'écrivain, cet essai lui rend hommage, tout en comparant son travail à ceux de successeurs qui se sont voulu les ardents défenseurs de sa prose. Très vite, on découverte la difficulté à mettre ses récits en images.
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