On aime ou pas
Roger Corman, l'un des spécialistes de la série bis, l'homme qui savait faire un film de bric et de broque, magicien des effets spéciaux bricolés avec deux fois rien. Il n'avait pas son pareil pour donner naissance à des longs métrages inégaux, mais qui ravissaient les amateurs de salles populaires. En se servant des nouvelles de
Poe, il a donné un tour d'écrou à son art, passant du noir et blanc à la couleur, faisant appel au grand Vincent Price, remettant au goût du jour l'écrivain de Boston et lançant la mode des films d'horreur psychanalitiques. Néanmoins, il faut convenir que ses réalisations n'apportent pas grand-chose à l'aura du célèbre écrivain. Après deux ou trois belles surprises (
La chute de la maison Usher, La chambre des tortures et L'enterré vivant), il est notoire de constater que l'imagination du cinéaste s'émousse, incapable de tenir le rythme, et se noie dans son ambition qui consiste à établir une franchise faite de qualité et d'originalité. Près de soixante ans plus tard, il est fort de constater qu'on accroche moyennement à ces productions financées par l'AIP et que les scripts se chevauchent en se gavant des mêmes poncifs, avec une redondance qui essouffle l'intérêt des spectateurs. Conclusion qui appuie l'idée qu'un bon livre ne fait forcément des adaptions durables. Cet essai revient sur cette aventure et souligne les points positifs et ceux qui le sont moins d'une collaboration qui s'est déroulée à plus d'un siècle d'intervalle et dont certains entretiennent toujours le souvenir. Sans rien chercher à démontrer,
Daniel Bastié expose et se garde de formuler le moindre avis. Son propos se veut donc d'une réelle objectivité que j'ai appréciée et qui me permet d'émettre ma propre idée. Je suis donc allé rechercher les films en question sur le Net et, ma foi, cette analyse m'a parue de qualité en collant parfaitement aux images et en se servant d'extraits de dialogues pour les comparer aux nouvelles originales. Un livre qui intéressera ceux qui vouent une admiration sans bornes au cinéma et à ceux qui idolâtrent
Poe. Aussi, une belle étude d'un pan du genre fantastique ou horrifique dans le cercle du 7e art !