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Le nom de Roger Corman est surtout lié au cinéma fantastique, même s'il a touché à tous les styles. Comme producteur, il a financé près de cinq cents titres en donnant à la série B à petit budget ses lettres de noblesse et une certaine légitimité. Grand styliste lui-même – c'était sa manière de résoudre par des audaces formelles son manque d'argent –, il a créé de véritables zones expérimentales de création où tous les genres, du film de gangster au western, en passant par la science-fiction et l'horreur gothique, un ton particulier, notamment lié aux astuces imposées par des moyens financiers calculés au plus juste. Il s'est toujours voulu libre, quitte à prendre des risques mesurés. En s'emparant des livres de Poe, il a atteint une crédibilité jalousée par beaucoup et un chouia surfaite. Cet ouvrage revient sur son travail concernant l'oeuvre d'Edgar Poe et montre les limites des scripts et leur aspect répétitif. Dire que Corman a sombré dans les poncifs demeure un euphémisme.
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On ne doit pas aimer Poe pour regarder les films qui ont été tirés de son oeuvre ! Surtout ceux de Roger Corman, qui était un tempérament à part, un génial bricoleur qui travaillait avec les moyens du bord. Confiant et doté d'un flair infaillible, il était de ceux qui ne faisaient jamais perdre un dollar aux investisseurs. Travailleur infatigable, il rédigeait des scripts, mettait en scène, coproduisait, surveillait la distribution des films en salles et, parfois, impliquait les siens dans un projet. Beaucoup de choses ont été racontées à son propos. Des vraies autant que des fausses. Voilà comment peut naître une légende ! Maintenant, lorsqu'on est amené à noter ses réalisations, il faut convenir que le moyen(voire le pire) côtoie le meilleur. Ses adaptations de Poe, ainsi que "La petite boutique des horreurs" et "Un baquet de sang" sont de mon avis le sommet de son oeuvre. Bien sûr, on doit oublier "L'attaque des crabes géants", "Teenage cavern man, "The wasp woman" et quelques autres nanars fantastiques ou de science-fiction sans aucune autre prétention que celle de faire rentrer de l'argent dans les caisses. Ce livre revient fort bien sur la saga Poe et la présente d'une manière extrêmement vivante en collant au plus près des scénari et en les opposant au texte orifginal vieux de plus d'un siècle et demi. Une mine d'informations autant pour les fans de Poe, les inconditionnels d'horreur sur grand écran et de cinoche tout court. Pas des chef-d 'oeuvres mais des films qui ont marqué toute une époque.
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Pour comprendre Edgar Poe, savoir qui il a été vraiment, il faut abandonner les clichés et les stéréotypes, il faut se replonger dans ses textes et découvrir ce qu'a vraiment vécu le poète maltraité durant sa vie dans une Amérique qui a aujourd'hui des remords et veut réparer une erreur d'appréciation. Ce n'est certainement pas le cinéma qui lui a rendu son honneur. Roger Corman, comme le montre ce livre, l'a trahi plus d'une fois. D'abord en ajoutant des chapitres inexistants dans ses nouvelles, mais également en le galvaudant honteusement. On passe chez lui du grand-guignol (La chute de la Maison Usher, La chambre des tortures, L'enterré vivant) au burlesque (Le corbeau), avant d'aller vers le film à sketches (L'empire de la terreur) … Bien sûr, le cinéaste arrive à poser un climat, mais souffre de redondances. Chaque film se ressemble avec des décors similaires, un acteur omniprésent (Vincent Price) et un épilogue qui se fracasse dans le grotesque (maison purifiée par les flammes, maison qui s'engloutit dans les eaux poisseuses d'un marécage, mort violente du protagoniste). Assurément, Poe n'était pas un être joyeux, mais méritait-il pareil traitement. Ce livre évite les digressions inutiles et analyse chaque film de bout en bout pour en retirer ce qui a plu aux spectateurs durant les années 60. Champion du marketing, Roger Corman les avait fait précéder d'une réputation envieuse, attirant les foules et renflouant son tiroir-caisse.
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Un livre est un projet ambitieux qui consiste à parler de tous les films réalisés par Roger Corman et consacrés à Edgar Poe. Un travail de longue durée et qui donne naissance à une étude rigoureuse. Bien sûr à l'époque, ces films ont fait l'objet de controverse, puisqu'ils ne respectaient pas ou peu les textes imprimés un siècle peu tôt, jouant avec les raccourcis, les ajouts et se permettant même, dès le quatrième, de flirter avec le rire gras. Daniel Bastié revient ici sur la genèse de chaque film et s'emploie à les disséquer séquence par séquence, en usant des dialogues comme support. le résultat se situe étrangement entre l'étude cinématographique et une succession de narrations qui permettent de cerner le contenu de chaque film. A cela, il revient sur les autres adaptations de Poe sur les mêmes thèmes, avant et après Corman, et formule un avis sur chaque affiche. Assez bizarrement, il ressort que le grand écrivain américain a peu été transposé au cinéma et qu'il a assez peu inspiré les metteurs en scène, tout en marquant l'imagination populaire avec une série de récits empreints de spectres réels ou non, de cryptes fantomatiques et de chambres lugubres. Une chose qui s'explique par le caractère court de ses nouvelles et peu aisément transposables quand il est question de concevoir un métrage d'une heure trente. Une des explications retenues !
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Poe et le cinéma a été une affaire compliquée, non pas sous l'angle de l'adaptation littéraire mais en étudiant l'influence directe ou indirecte de son imaginaire sur la trame esthétique de nombreux films. Poe a su faire sien tout un répertoire de motifs littéraires. La reprise de ces motifs s'est naturellement engagée d'une manière assez peu orthodoxe, puisque de nombreux cinéastes ont trahi l'écrivain en ne respectant peu ou prou ses récits, souvent des nouvelles trop courtes pour faire l'objet de longs métrages. Un des seuls à s'y être tenu sur la durée reste Roger Corman, metteur en scène pratiquant les économies à tous niveaux. Un habile artisan, qui ne fait pas forcément un grand cinéaste. Ce livre revient sur les 7 films qu'il a mis en scène au cours des années 60 et qui sont parvenus jusqu'à nous avec une réputation surannée. Une analyse crédible et qui remet le travail de ce dernier dans son contexte d'époque.
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Facile à lire pour initier une personne à l'univers d'Edgar Poe. Puis, en passant par le cinéma, ses récits deviennent accessibles au plus grand nombre, même à ceux qui détestent la lecture ? Cela dit, ses histoires (toujours des nouvelles assez courtes à lire) font partie de notre patrimoine au point que tout le monde à au moins entendu parler de la maison Usher, la rue Morgue, le chat noir, Ligiea… Si la narration est toujours lente, Poe était avant tout un poseur d'ambiance, avec souvent de belles idées pour engendrer la peur. Il s'agit de récits qui se dotent d'une grande part de psychologie et qui analysent le comportement humain. Ce livre n'a pas pour intention de nous faire aimer Poe mais de montrer à quel point il a influencé le cinéma et de quelle manière le cinéma s'est nourri de ses écrits. En partant des scripts originaux des films de Corman, Daniel Bastié rend la narration vivante et évite l'ennui.
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Manet l'a illustré, Debussy a tenté de le mettre en musique et Baudelaire autant que Mallarmé l'ont traduit. C'est affirmé que l'univers d'Edgar Allan Poe a fasciné les artistes. Dès ses débuts, le cinéma s'est emparé de son oeuvre d'Edgar pour faire frémir les spectateurs, au point de souvent dénaturer ses propos. Si Jean Epstein a été l'un des premiers à mettre en images ses mondes (la magnifique « La chute de la maison Usher »), c'est Roger Corman qui a trouvé l'essence même du fantastique et du suspense en adaptant ses contes. Ces histoires où l'épouvante et la beauté forment une belle union, car quoi de plus cinématographique que les caprices de l'imagination, la permanence obsédante des défunts ou l'ombre de la folie entre la vie et la mort ? Un livre rempli d'informations et qui illustre à la perfection une série de longs métrages mythiques.
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Poe est un classique de notre littérature et je ne le connaissais pas vraiment. Ce livre m'a été conseillé par la bibliothécaire. Un livre qui parle indirectement de lui par le biais du cinéma et de Roger Corman qui s'est attelé à adapter ses meilleures nouvelles. J'ai bien aimé la biographie de Poe, bien rédigée et pas trop longue. Bonne idée également que celle de présenter les films en se servant de bouts de dialogues pour les rendre vivants et éviter un ton rigide. On sent que Daniel Bastié est nouvelliste. Il a traité son sujet de façon à le rendre vivant, avec un certain style et sans rendre la lecture ennuyeuse. du coup, je suis allé chercher les films en question sur youtube. Je les ai trouvés sans peine en version originale.
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Doté d'une vaste intelligence, Edgar Allan Poe était un homme très courtois mais d'une férocité sans égale, et était habité de rêveries parmi les plus étranges qui aient jamais traversé un esprit humain. Dès l'enfance il lisait Byron, Coleridge et la plupart des romantiques de son époque. Il a aussi beaucoup lu d'ouvrages traitant des cosmogonies scientifiques, des sciences naturelles et du mysticisme. Dans sa vie, il a perdu toutes les femmes qu'il a aimées, il s'est brouillé avec toutes les personnes qui auraient pu lui venir en aide. Il vécut dans une misère presque constante, même s'il a connu de son vivant une certaine célébrité, surtout par ses activités de journaliste. Ce livre ne revient pas sur son existence, mais sur les films qui ont été inspirés de ses nouvelles par Roger Corman, cinéaste un brin prétentieux qui a souhaité faire du Freud avec des récits fantastiques le plus souvent écrits à la première personne. Bon livre, mais films qui ont passablement vieillis !
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On aime ou pas Roger Corman, l'un des spécialistes de la série bis, l'homme qui savait faire un film de bric et de broque, magicien des effets spéciaux bricolés avec deux fois rien. Il n'avait pas son pareil pour donner naissance à des longs métrages inégaux, mais qui ravissaient les amateurs de salles populaires. En se servant des nouvelles de Poe, il a donné un tour d'écrou à son art, passant du noir et blanc à la couleur, faisant appel au grand Vincent Price, remettant au goût du jour l'écrivain de Boston et lançant la mode des films d'horreur psychanalitiques. Néanmoins, il faut convenir que ses réalisations n'apportent pas grand-chose à l'aura du célèbre écrivain. Après deux ou trois belles surprises (La chute de la maison Usher, La chambre des tortures et L'enterré vivant), il est notoire de constater que l'imagination du cinéaste s'émousse, incapable de tenir le rythme, et se noie dans son ambition qui consiste à établir une franchise faite de qualité et d'originalité. Près de soixante ans plus tard, il est fort de constater qu'on accroche moyennement à ces productions financées par l'AIP et que les scripts se chevauchent en se gavant des mêmes poncifs, avec une redondance qui essouffle l'intérêt des spectateurs. Conclusion qui appuie l'idée qu'un bon livre ne fait forcément des adaptions durables. Cet essai revient sur cette aventure et souligne les points positifs et ceux qui le sont moins d'une collaboration qui s'est déroulée à plus d'un siècle d'intervalle et dont certains entretiennent toujours le souvenir. Sans rien chercher à démontrer, Daniel Bastié expose et se garde de formuler le moindre avis. Son propos se veut donc d'une réelle objectivité que j'ai appréciée et qui me permet d'émettre ma propre idée. Je suis donc allé rechercher les films en question sur le Net et, ma foi, cette analyse m'a parue de qualité en collant parfaitement aux images et en se servant d'extraits de dialogues pour les comparer aux nouvelles originales. Un livre qui intéressera ceux qui vouent une admiration sans bornes au cinéma et à ceux qui idolâtrent Poe. Aussi, une belle étude d'un pan du genre fantastique ou horrifique dans le cercle du 7e art !
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