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Ce n'est pas à vraiment parler un livre sur Poe. Daniel Bastié ne s'est pas lancé dans une biographie du célèbre écrivain, même s'il suit la chronologie de sa pénible existence et revient sur plusieurs de ses nouvelles éprouvantes. Comme le titre de cet ouvrage l'annonce, il est ici question de mettre en rapport ses textes et les films qui en ont été tirés entre 1960 et 1965 par le prolifique Roger Corman. A l'aide d'extraits de textes et de bouts de dialogues, il narre cette incroyable franchise qui a fait de ces deux hommes des rois de l'horreur cinématographique, avec des produits le plus souvent défendus par le comédien Vincent Price du haut de ses presque deux mètres. Des films de qualité variable, avec toujours une belle photographie en couleur et des décors soignés pour pallier l'indigence des scripts à rallonge. Précédés d'une réputation élogieuse, ils ont débarqué en Europe, nimbés d'une aura de psychanalyse censée offrir au public autre chose que les traditionnels monstres de carton-pâte ou de latex. Cette fois, le monstre est intérieur, avec des états d'esprit proches de la folie ou de la psychose, capables de mener le protagoniste à commettre des actions irréparables. Et de fait la violence surgit dans le sang, avec des personnages détraqués jusqu'à la moëlle ou des revenants justement revenus pour réclamer vengeance ou honneur. Maintenant, il faut convenir que ces films posent fort vite leurs limites. Comme le fait si bien remarquer l'auteur de cette analyse, Poe se prête mal à la transposition pour l'écran. Son écriture unique vise l'introspection davantage que l'exposition de troubles avérés. Ses thèmes s'incrustent dans le mental, avec pour conséquences que leur concrétisation sur l'écran fait appel à des digressions absentes des histoires originales et relèvent de la plus pure fantaisie des scénaristes.
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Cinéaste du truc (travelling latéral avec buisson en mousse au premier plan, création d'ambiance onirico-horrifiques grâce à des lentilles, décors en carton-pâte, etc.), Roger Connan est par excellence le cinéaste de la série B. Quant à Edgar Poe, il passe un sale quart de siècle. Pillant systématiquement tous ses contes les plus célèbres (la Chute de la maison Usher, le Masque de la mort rouge, le Puits et le pendule, Ligeia, etc.) et amalgamant plusieurs d'entre eux à des fins de remplissage, Roger Corman vide de leur signification les histoires d'Edgar Poe. Alors que l'écrivain rédigeait souvent à la première personne afin de s'attacher le lecteur, Roger Corman se contente de la classique distanciation. La portée politique et philosophique des nouvelles d'Edgar Poe devient prétexte à une vulgarisation psychalanytique et à un ensemble d'effets creux.
Il fallait un livre pour parler de cette série qui a connu un succès incroyable au cinéma et qui a plusieurs fois été diffusée avec succès à la télévision. Daniel Bastié ne propose pas une étude au sens classique du terme. Il place chaque réalisation dans son époque et offre une mise en situation de chacune d'elle, évitant les digressions inutiles et les termes techniques qui compliquent la lecture. Je pourrais dire que son livre serait une sorte de : Edgar Poe revisité par Roger Corman pour ceux qui ne connaissent ni l'un ni l'autre ou qui en ont vaguement entendu parler. Un ouvrage finalement agréable, car ni pompeux ni pompant.
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Sujet de ce livre que les films mis en scène par Roger Corman et adaptés de nouvelles d'Edgar Allan Poe, auteur maudit par excellence. Pour Roger Corman, il ne s'agissait que de gagner de l'argent et d'alimenter les cinémas de quartier. Durant cinq années, il a fait se succéder des films qui au fil du temps ont suscité maints intérêts. Ce livre met Edgar Allan Poe dans son contexte historique et fait de même pour Roger Corman. Une double biographie tracée dans les deux premiers chapitres, avant de s'attaquer aux films proprement dits. L'objectif n'est pas ici de faire aimer ce cinéma, mais de les remettre en situation, de réveiller l'intérêt du public des années 60 et de comparer les textes originaux avec le travail réalisé par les scénaristes. Pour ceux qui le souhaitent, ces films sont disponibles en DVD, question de se rendre compte de visu de quoi il s'agit. La démarche de ce livre est intéressante, puisqu'elle nous transporte plus d'un demi-siècle en arrière et revient sur la syntaxe mise en place par un réalisateur ingénieux plus que talentueux.
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Edgar Poe et le cinéma n'ont pas formé un couple exemplaire. Pour plusieurs critiques, il est question d'un rendez-vous manqué, car son écriture ne se prête pas au 7e art, avec un intérêt qui gravite autour des phobies grandissantes, d'états de désespoir et de situations sur le fil du rasoir vécues par un personnage toujours anonyme (ou presque). Ce livre recense les films qui ont été réalisés par Roger Corman, tout en revenant sur les adaptations antérieures et postérieures suscitées par les nouvelles The fall of the Usher House, The pit and the pendulum, Premature burial, Morella, The black cat, The case of M. Valdemar, The mask of the red death, The tomb of Ligeia et le poème The raven. L'intérêt de cet ouvrage porte sur la manière dont ces textes plus ou moins longs ont été transposés à l'écran, avec maints ajouts totalement absents de la prose de Poe et une succession de personnages nés de l'imagination des scénaristes Richard Matheson et Charles Beaumont. En résumant les nouvelles de Poe, Daniel Bastié expose ce que le cinéma en a fait, multiplie les anecdotes et revient sur la biographie de nombreux officiants. Il n'est pas ici question de convaincre le lecteur de la pertinence et de la qualité de ces adaptations, mais de les placer dans leur contexte temporel, cherchant à comprendre de quelle manière des séries B sont devenues des phénomènes de curiosité et de vrais succès publics, avant de s'enliser dans une formule répétitive qui a tué le poussin dans l'oeuf.
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Contrairement à ce qu'on peut croire, l'univers tourmenté d'Edgar Allan Poe n'a pas fort influencé les cinéastes. Sa vie courte mais tumultueuse a grandement participé à édifier une statue à la seule gloire de sa renommée et à sa légende. On lui a prêté une addiction à l'alcool et à la cocaïne et on a affirmé qu'il était malheureux en amour et peu fidèle en amitié. Sa mort est également devenue une énigme. Puis, mystérieusement, son oeuvre est devenue synonyme d'horreur. Chose que le cinéma a bien compris. D'abord en noir et blanc, ses univers sont passés à la couleur grâce à Roger Corman et à ses financiers de l'AIP. En une demi-décennie se sont succédé ‘'La chute de la maison Usher'', ‘'La chambre des tortures'', ‘'L'enterré vivant'', ‘'L'empire de la terreur'', ‘'Le corbeau'', ‘'Le masque de la mort rouge'' et ‘'La tombe de Ligeia''. Outre le dénominateur commun ‘'Poe'', tous ces films (sauf le troisième) se parent de la présence de Vincent Price, acteur génial et cabotin. Contrairement à ce que plusieurs affirment (ainsi que certains sites), ‘'La malédiction d'Arkham'' n'est pas à ajouter à ce cycle, puisque le récit vient d'une oeuvre de l'écrivain Howard Phillip Lovecraft (ici transposé pour la première fois au cinéma). Que reste-t-il aujourd'hui de ces films de Corman ? Daniel Bastié répond à cette question, en revenant sur chacun d'entre eux et en les remettant dans leur contexte de l'époque. Si le cinéma n'est pas toujours clairement narratif, il est par définition un art visuel. Roger Corman a voulu en jeter plein les yeux et visuellement le résultat se montre convainquant. Comme l'indique clairement l'auteur de cet ouvrage, le mât blesse du côté des scénarii répétitifs à souhait et jouant jusqu'à la saturation avec une pseudo-psychanalyse à trois sous. ‘'C'est peut-être moi qui ai commis cet acte à mon insu ? La chose se pourrait-elle ?''. Voyons, un peu sérieux !
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Je n'aime pas les nouvelles de Poe. Trop descriptives et rédigées à la première personne. Je n'aime pas non plus les films qui en ont été tirés. Alors pourquoi avoir lu ce livre concernant ces longs métrages ? A vrai dire, je n'ai fait que le feuilleter en m'arrêtant ici et là. Je l'ai acheté pour mon frère qui est fan de films d'horreur. Pour ma part, cet ouvrage peine par un manque cruel de photographies. Aucun portrait de Poe ni de Corman. Rien non plus du côté des films. Pas même une affiche ! Quant au texte, il semble s'attacher à comparer les nouvelles et le résultat à l'écran. Un exercice pour les amateurs de cinoche ou de littérature ? A chacun sa tasse de thé !
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J'ai bien sûr vu à la télévision le cycle Poe, mais sans m'imaginer qu'on en ferait un livre. Voilà l'objet entre mes mains, avec une couverture rouge et noir et une illustration qui fait songer au poète américain. J'ignorais que Roger Corman, le réalisateur, n'avait jamais songé faire une suite. Il voulait simplement adapter une nouvelle de Poe (La chute de la maison Usher) en couleur, plutôt qu'en noir et blanc, et pour y arriver a convaincu les patrons de l'AIP à lui verser un budget deux fois supérieur à la normale. Face au succès soudain de ce film, il a embrayé pour un deuxième volet, un troisième, un quatrième, … La chute de la maison Usher a établi le look de la saga, avec des costumes et des décors fameux. Ce livre revient sur la genèse de ce projet, sur les secrets de tournage et sur le choix des comédiens.
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C'est le cycle Edgar Poe qui a véhiculé en Europe le nom de Roger Corman, un brillant touche-à-tout qui s'est longtemps cherché avant de s'entourer d'une équipe de brillants scénaristes, dont l'écrivain Richard Matheson, ainsi que Charles Beaumont et Charles Griffith, et de techniciens talentueux de plateau, dont Floyd Crosby, ancien opérateur de Friedrich Murnau. Avec un sens du décorum, il a mis en scène les plus célèbres nouvelles de l'écrivain de Boston, après les avoir désossées pour les faire réécrire à sa guise. Si « La chute de la maison Usher » et « le masque de la mort rouge » sont relativement fidèles aux nouvelles publiées voilà deux cents ans, il n'en est rien avec « le puits et le pendule » et « le corbeau ». L'analyse des films qui ont déferlé au cours des années 60 permet de rendre compte des subterfuges utilisés et met en évidence les tics du metteur en scène, peu enclin à prendre le moindre risque. Il s'agit de séries B, un cran au-dessus de la moyenne, avec des décors qui font un petit effet et des cadrages soignés. Quant aux comédiens, Corman a fait appel à des gloires passées (Vincent Price, Boris Karloff, Ray Milland, Peter Loore, Basil Rathbone) pour dorer son affiche et attirer le public. Ce livre revient sur la relation Poe-Corman et nous en explique les tenants et les aboutissants, en adoptant une neutralité exemplaire, sans superlatifs. le dernier chapitre en arrive à la conclusion que rarement Poe a été correctement adapté au cinéma. La faute à des récits souvent introspectifs ou à des intrigues peu faites pour être adaptées en longs métrages.
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J'adore le cinéma fantastique et ce livre est bienvenu pour me changer les idées en cette sinistre rentrée de septembre. Je retrouve avec énormément de plaisir des films que mes parents allaient louer en VHS. Pour moi, Vincent Price cabotinait, même si certains le considéraient avec Christopher Lee comme l'un des princes de l'épouvante. L'idée de cet essai est de suivre la chronologie des films de Corman et de les comparer aux nouvelles de Poe. du coup, toutes les différences apparaissent. S'il existe un style Poe, il y a aussi un style Corman, champion de l'économie. Des films techniquement bien faits, mais répétitifs. Cet essai met en évidence les trucs et ficelles utilisés, de même que les répétitions dans les scripts, qui font que plusieurs séquences sont répétées çà et là. Puis l'écriture de Daniel Bastié fait que cet ouvrage se lit à certains moments comme un roman.
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Roger Corman fait partie de ces faiseurs qui ont traversé un demi-siècle de création sans jamais perdre un dollar ni avoir précipité la chute de ses investisseurs. Avec lui, on se situe dans le domaine de l'efficacité mise au service de budgets faméliques, d'un cinéma récréatif sans autre ambition que celle d'alimenter les salles de quartier et de rebondir à chaque nouvelle mode. Sans vrai style, mais doté d'un flair infaillible, il restait néanmoins cinéphile et était capable de belles idées mises au service de scénarios prétextes, souvent rédigés sur un coin de table et jamais faits pour passer à la postérité. Néanmoins, l'homme a réussi à marquer les annales et certains de ses longs métrages sont devenus cultes, franchissant le cap des années en vieillissant plutôt bien ou en se laissant revoir avec nostalgie. Malgré un aspect répétitif, ses adaptations de Poe sont devenues des classiques du cinéma, avec des ficelles énormes, des décors bricolés et en n'hésitant jamais à trahir les nouvelles originales. « le corbeau » est le parfait exemple de transposition irrespectueuse, transformant un chef-d'oeuvre de la poésie en pantalonnade qu'on visionne pour s'esclaffer. Voilà un livre bien fait, qui analyse les films dans leur ordre chronologique et qui évite les termes techniques, incompréhensibles pour le lecteur lambda.
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