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Beaucoup de choses ont été rédigées sur le cycle Poe mis en chantier par Roger Corman et plus tard le cinéaste a affirmé avoir agi en état de fascination quasiment incontrôlable. Il est allé jusqu'à clamer qu'il avait découvert dans l'oeuvre de l'auteur disparu une analyse clinique des tempéraments humains, presque freudienne dans la relation aux autres, avec des fulgurances pouvant mener à l'internement psychiatrique ou au suicide. Il suffit toutefois de relire ses contes pour se rendre à l'évidence qu'il n'en est rien. Obnubilé par la mort et malheureux dans ses relations avec les femmes. Edgar Poe était un être torturé, agacé par le manque de considération que son travail générait, se voulant l'égal des plus grands poètes antiques et saisi par un esprit de démesure qui lui valait de bien régulières déconvenues. Entre prises de drogue et consommation d'alcool, son existence a été celle d'un homme brisé, mal-aimé et d'un artiste voué aux gémonies avant de connaître une consécration posthume.
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Les années soixante ont vu naître des projets liés aux oeuvres de Poe. Roger Corman a composé un cycle de sept films adaptés plus ou moins librement de différents textes, nouvelles ou poèmes grâce à la participation du très inspiré Richard Matheson, qui a pris un malin plaisir à mettre en avant dans ses scenarii les effets d'épouvante et le caractère morbide des histoires. du parodique le Corbeau au baroque et désespéré le Masque de la Mort Rouge, le réalisateur s'est amusé à faire varier les tons autour d'un décorum gothique mis en place avec soin. Ce livre revient sur chacun des longs métrages, en se servant du script original et en comparant les textes à ce que le cinéma en a fait. Il s'agit de vulgarisation, parfaitement compréhensible et effectué avec intelligence.
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Né en 1926 et se faisant une gloire de tourner ses films parfois en six à sept jours, Roger Corman a réalisé plus de trente oeuvres entre 1953 et 1963. C'est en 1960, avec « La Chute de la maison Usher » qu'il a commencé à défigurer Edgar Allan Poe en adaptant ses nouvelles pour le compte de la firme AIP. Chaque film de la série repose sur un décor identique et artificiel : un château ou une très vaste maison, entouré par une terre désolée continuellement noyée dans le brouillard avec, lors des séquences de rêve ou de terreur, un jeu de filtres colorés. Cinéaste du truc (le travelling latéral avec buisson en mousse au premier plan dans « La Tombe de Ligeia », déformation des plans grâce à des lentilles spéciales dans « le masque de la Mort rouge » et de l'emploi du carton-pâte dans « le corbeau »), il a connu un succès inespéré au début des années 60, précédé par une réputation d'intellectuel. Quant à Edgar Poe, il passe un sale quart de siècle, pillé systématiquement par les scénaristes engagés par le bonhomme, réécrits et bardés d'ajouts dispensables pour faire du remplissage au point de les vider de leur signification et proposer de la psychologie de bazar, devenant prétextes à de la pseudo psychanalyse et à une étude des comportements. Maintenant, il est vrai, que de composer des films d'une heure trente à partir de récits brefs (des nouvelles) demeure un challenge. A partir des scripts originaux et d'extraits de dialogues, « Edgar Allan Poe revisité par le cinéma de Roger Corman » se veut un essai réussi sur une série qui a d'abord enthousiasmé le public avant de lasser tout le monde.
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Diffusés en France aussitôt tournés, les films de Corman seraient passés inaperçus, tant ils auraient été écrasés par la comparaison avec les oeuvres contemporaines de Fisher, Gilling, Freda ou Bava. La grande chance du réalisateur américain (on peut même se demander si cet heureux hasard ne fut pas un peu aidé !) a été la diffusion de ses films avec quatre ou cinq années de retard, à une époque où Fisher et Gilling se trouvaient en creux de vague, où Freda était retourné au film historique, où les réalisations de Mario Bava n'étaient plus distribuées. La série Edgar Poe, d'abord, puis les comédies d'épouvante, voire les thrillers, arrivèrent donc parés d'une aura légendaire que de délirants exégètes avaient, des mois durant, entretenue par un climat d'attente. C'est uniquement dans ce phénomène qu'il faut chercher les causes de l'audience disproportionnée par rapport aux films qui la provoquèrent que trouva la saga Poe chez nous. Bien sûr, je ne prétends pas qu'il soit un « mauvais cinéaste ». Ses longs métrages sont souvent des divertissements agréables et bien faits. Seulement, il reste un artisan de seconde zone, génial bricoleur et financier avisé, avec des produits le plus généralement destinés à alimenter les salles de quartier. Ce livre revient sur la genèse des sept films tirés des nouvelles de Poe, nous en montre les limites et explique pourquoi le genre s'est fané de lui-même.
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