Nanofictions

Ecrire sous contrainte, cela déploie la créativité, c'est bien connu. L'auteur et créatif et communiquant Patrick Baud s'est frotté à la contrainte du format de 280 caractères de Twitter (oui, on sait, c'est un canal de diffusion en voie de disparition). Il s'est donc astreint à publier régulièrement des textes très brefs, de quelques lignes, mais comportant suffisamment d'éléments pour être qualifiés d'"histoires". Certaines m'ont arrêtée sur place, d'autres m'ont fait sourire, quelques unes ne m'ont pas touchée ou je ne les ai pas comprises.
Un petit livre (forcément) à feuilleter et à déguster à petites (forcément) bouchées.

J'ai vraiment aimé cette lecture, autant pour l'originalité de la forme - ces nanofictions en 300 caractères environ- mais aussi pour les messages qu'elle passe, sur notre relation au virtuel et aux technologies, les extraterrestres, l'absurde, nos petits travers, de l'humour plus ou moins grinçant ... il y a quand même deux-trois nanofictions qui m'ont semblé inspirées de séries ou films, même j'ai souvent ri et souris
je vais le lire et le relire !

Difficile de résumer un livre comme ça. À l'époque où je l'ai lu, je travaillais à la Fnac, en caisse, et ce que je préférais, c'était quand les clients achetaient des livres, j'en profitais pour lire les résumés, et celui-ci m'avait beaucoup plu. Quelques lignes seulement, c'était court et percutant, je me suis dit qu'il me fallait ce livre. Je l'ai acheté d'occasion le soir même (désolée la Fnac) et je l'ai dévoré. Toutes les histoires ne se valent pas, ce serait difficile dans un recueil, pourtant on sent le travail et l'attention derrière chaque texte, aussi court soit-il. On en veut plus, on en redemande, certains restent bien accrochés dans notre mémoire et c'est toujours un plaisir de piocher quelques nanofictions ici et là au détour d'une étagère.

En se lançant le défi d'écrire des histoires de moins de 280 caractères, Patrick Baud s'est inspiré à la fois d'Hemingway et de sa célèbre micro nouvelle (“A vendre, chaussures bébé, jamais portées.”) mais aussi des contraintes du monde contemporain. En effet, c'est sur Twitter qu'il s'essaye tout d'abord au format. J'ai été extrêmement séduite par ce jeu de contraintes, qui m'a rappelé mon bonheur enfant de lire et relire les Exercices de style de Pérec. Ici on alterne entre des ambiances horrifiques, fantastiques, tirant vers la science fiction ou le conte pour enfant. J'adore picorer dans tout cela, et mon plaisir n'est certainement pas gâché par les illustrations de Yohan Sacre qui apportent une grande poésie et tendresse à l'ensemble.

Concept génial, quelques pépite. Finalement déçu par la plupart des nanohistoires.