Attention cet avis concernent les 4 tomes de cette série.
J'ai enchaîné les quatre tomes qui constituent la série Les enquêtes de Lady Rose de la célèbre auteure écossaise
M.C. Beaton (vous connaissez Agatha Raisin, je présume).
Lady Rose est une jeune femme qui évolue au début du XXème siècle en Angleterre, sous le règne d'Edward VII.
Chacun des quatre tomes relate une enquête différente mais avec en fil rouge les aventures personnelles de la rebelle Lady Rose et une description, assez savoureuse, de la noblesse anglaise, à ce titre, on trouve régulièrement dans le livre, des notes que j'ai beaucoup appréciées, évoquant l'Etiquette et les bonnes manières qui régissent la vie des jeunes filles de bonne famille (improbable de nos jours, mais tellement savoureuses).
À 19 ans, Rose est sommée par ses parents d'accepter l'une des propositions de mariage faites par les jeunes hommes de son rang. Mais Lady Rose est une jeune fille dont le tempérament n'admet pas la contrainte. Impulsive et rebelle, elle adopte un comportement qui scandalise son entourage. Une débutante qui se mêle aux manifestations des suffragettes pour réclamer le droit de vote pour les femmes et le droit de travailler, dans le beau monde, cela fait désordre.
Mais Lady Rose veut être autonome et pouvoir s'accomplir seule, sans devoir dépendre d'un homme : elle s'est mise en tête de travailler comme dactylographe. Souvent dans des attitudes d'enfant gâtée, elle nous séduit cependant par cette volonté de descendre du piédestal que lui confère son rang de Lady.
Dès le premier tome, au cours de ses péripéties, Rose fait la connaissance d'un ancien capitaine de l'armée, Harry Cathcart, qui désargenté, a décidé de braver lui aussi les règles de la haute société en exerçant la profession de détective privé. Bien que naisse entre eux dès le début un certain antagonisme, elle va, pour se protéger d'un départ en Inde suite à ses frasques en tous genres, accepter un deal avec Harry et se fiancer avec lui pour une durée indéterminée.
Harry Cathcart est un peu le “bad boy” de l'époque : bel homme, intelligent, courageux, le plus souvent taciturne mais parfois charmeur, parfois mufle (surtout avec Rose) mais capable d'être protecteur et attentionné, rebelle et en marge de ce que la société attend de lui, et pourtant capable de s'intégrer parfaitement dans un bal ou un dîner mondain.
De cette rencontre, de cette relation chien-chat, naîtra ce que le lecteur prendra très vite pour une relation je t'aime moi non plus où deux têtes de mule seront incapables de reconnaître leur attirance l'un pour l'autre.
Du point de vue de l'enquête policière, il ne faut pas venir chercher ici quelque chose de très abouti, même si on trouve un certain suspense. Cependant, le mix de tous ces ingrédients constituent un résultat bien agréable à lire.
Lady Rose se montre une enquêtrice dotée d'un bon instinct mais trop irréfléchie ce qui la mène souvent à trouver dans des situations difficiles voire dangereuses. le Capitaine Harry se pose alors en ange-gardien.
Deux personnages secondaires assistent ce duo : la femme de chambre de Rose, Daisy, et le majordome de Harry, Bucket. L'un et l'autre représente le peuple dans ce roman mais leur regard sur les personnages principaux apporte aussi un angle différent sur les deux héros. Par les yeux de Daisy notamment, on comprend que Rose ne peut échapper au biais que lui donne sa condition de nantie, sans comprendre vraiment le monde des “petites gens”.
Ces quatre personnages que tout sépare vont finalement se compléter efficacement pour mener l'enquête. Une équipe qui sera présente tout au long des quatre tomes de la série.
Ce qui fait sans doute tout l'intérêt de cette série, c'est la critique subtile amenée par l'humour que fait MC Beaton de la classe sociale des nobles, des comportements qui flirtent parfois avec le ridicule. J'ai finalement passé un excellent moment avec cette fine équipe.