Celle qu'il attendait c'est l'histoire d'Eugénie et de Joséphin. Eugénie et son corps meurtri qu'elle n'accepte plus. Joséphin cet homme à l'âme meurtrie. Chacun ont un passé difficile, l'une à cause de son corps qui ne lui a valu que moqueries depuis son enfance, l'autre à cause de ses origines, dans un pays en guerre et la jalousie d'un frère.
Ces deux êtres vont se rencontrer et s'aimer. Mais il va leur falloir du temps. Quand on est déconstruit, il faut du temps pour se reconstruire. Elle, parle trop, lui, pas assez. Elle parle trop, certes, mais elle a oublié certains mots : douceur, papillon, amour ... Lui, ne parle que lorsqu'il tourne. Lorsqu'il tourne des poteries. Chacune de ses poteries est une sorte d'exutoire. Chacune renferme en elle un pan de sa vie et il va apprendre à Eugénie à faire de même.
L'écriture est très poétique. Cependant, je dois reconnaitre que j'ai parfois eu du mal à intégrer toutes ces images que l'auteur souhaite nous transmettre. Ce que je retiens aussi, car je ne connaissais pas
Baptiste Beaulieu, c'est que ses textes sont empleins de bienveillance et de respect.
Certaines phrases, balancées comme si de rien, m'ont laissé un tel sentiment d'horreur.
SPOILER
Je pense notamment à la mention du 13 novembre, jour où nos deux comparses doivent se rendre à un concert, au Bataclan. Cette simple phrase, qui énonce juste un fait, est bouleversant car on comprend d'emblée que tout cela va mal se terminer.
L'auteur recommencer plus tard, vers la fin du moment, alors qu'on les pense sauvés, mais qu'on sent que quelque chose va se passer malgré tout.
Bravo à l'auteur pour son écriture. Je regrette de ne pas avoir su mieux rentrer dans cette histoire, trop imagée pour moi.