Ouvrage de l'exposition du Musée des beaux-arts de la ville de Nantes au printemps 2003 et qui présente la production picturale de l'artiste sur la période 1917-1929 que les historiens nomment la période niçoise.
Après un bref satisfecit d'usage, de Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes à l'époque, suivent quelques 8 pages de Colette Giraudon qui semble faire davantage la promotion du marchand collectionneur Paul Guillaume en expliquant les circonstances qui l'ont amené à l'intéresser à Matisse. On y trouve une pleine page de son portrait dans son appartement galerie, une autre pleine page nous expose sa …salle à manger … Il est vrai qu'elle est l'auteure d'un ouvrage «Paul Guillaume et les peintres du XXe siècle : de l'art nègre à l'avant-garde», ceci expliquant sans doute cela, sans compter que cet ouvrage n'aura j'imagine pas manqué de se trouver en bonne place à la boutique de l'expo, ainsi va le monde et celui de l'art va de concert, mais bon bref.
Ensuite, un exposé de Vincent Rousseau (Conservateur au Musée des Beaux-Arts de Nantes de 1976 à 2011) nous apporte tout éclaircissement sur cette période dit niçoise au plan de sa démarche picturale d'alors, et revient sur les voyages de l'artiste au cours des années qui ont précédé cette période, Espagne, Maroc…et les ressentis qu'il en a gardés ou pas, dans sa pratique. Il nous relate également ses rencontres avec Renoir «Renoir avait le sentiment d'ouvrir une voie nouvelle à la peinture, ce qui ne dut pas échapper à Matisse ».
Suivent les reproductions d'une vingtaine d'oeuvres pleines pages, abondamment raisonnées en fin d'ouvrage
Intérêt, sans plus.
(à noter qu'il s'agit d'une éditions de la Réunion des Musées nationaux et du Musée des Beaux-arts de Nantes et non du Musée des Beaux-arts de Paris)
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Matisse a rapporté qu’il avait montré ses tableaux récents à Renoir et que celui-ci lui avait fait des remarques sur l’utilisation audacieuse qu’l faisait du noir : « … quand vous placez un noir, sur la toile, il reste à son plan … c’est une teinte que j’ai bannie de ma palette. Quant à vous, utilisant un vocabulaire coloré, vous introduisez le noir et cela tient ».
Par ailleurs, Matisse ne se soucie guère de cacher ses « repentirs », faisant en quelque sorte participer le spectateur à ses recherches et à ses essais : le tracé d’une ligne, l’emplacement d’une forme… Le tableau garde ainsi en mémoire l’histoire de sa propre réalisation. Ce choix esthétique (hérité sans doute de la pratique du fusain et de l’estompe) révèle une approche profondément nouvelle de la création artistique : affirmer la transparence du processus de fabrication. Dans un même ordre d’idées, on sait que Matisse commençait alors à faire photographier les différents états d’une œuvre en cours d’exécution.
« C’est commettre une grave erreur de jugement que d’attribuer un sens péjoratif au mot décoratif. »
« Le décoratif pour une œuvre d’art est une chose extrêmement précieuse. C’est une qualité essentielle. Il n’est pas péjoratif de dire que les peintures d’un artiste sont décoratives. » HM
A ceux qui désapprouvaient la liberté avec laquelle il traduisait l’anatomie de ses modèles, il répliquait : « Si j’en rencontrais de pareilles dans la rue, je me sauverais épouvanté. Avant tout je ne crée pas une femme, je fais un tableau». Reprenant à son compte une formule de Delacroix, il dira plus tard : « L’exactitude n’est pas la vérité ».
« On ne peut pas lutter avec la nature pour faire de la lumière ; il faut chercher un équivalent. »
Il nous enjoint, en effet, de ne pas confondre éclairage et lumière : « Autrement il n’y a qu’à mettre le soleil derrière la toile. » HM
Petit Palais. Baccarat, la légende du cristal.