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Citations sur En guerre (78)

Qui prétend que les élus locaux se sont bousculés auprès des Ecolex en lutte exagère. Le seul à s'être manifesté, Étienne Croisat, cinq fois député de la circonscription Nord, n'est d'ailleurs plus élu. Pour la Saint-Sylvestre, il a apporté une caisse de mousseux, et une photo jaunie des mineurs grévistes de 66 juste après leur évacuation au gaz par la flicaille. Histoire que les jeunes camarades aient bien en tête que les propriétaires c'est pas Blanche-Neige.
Par 66, Étienne entend 1966. Il ne saurait songer à un autre siècle que le vingtième. Le suivant ne lui dit rien qui vaille.
L'assemblée générale du 13 janvier s'autosuggère que le silence des autres élus s'expliquant autant par le congé d'hiver que par l'actualité dite lourde, l'heure est revenue de les solliciter. L'actualité dite lourde ne passera pas, ils aiment trop leur peur, mais les fêtes sont bel et bien finies.
Alerté par lettre de l'urgence de maintenir les unités de production génératrices de croissance dans le bassin, le conseil général assigne en référé Ecolex et demande la nomination d'un administrateur provisoire. Demande rejetée par le tribunal de commerce, soucieux de ménager les créanciers, car sans créanciers pas d'investissements, sans investissements pas de commandes et un gros risque de licenciements.
On se réunit dans l'atelier B3 pour définir un nouvel objectif. On doit viser plus haut. Leur cause nationale doit être portée au niveau national. Quitte à chatouiller non pas l'identité de gauche du pouvoir socialiste, mais son désir bizarrement intact de la revendiquer.
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Les policiers campent sur leurs positions, sourds aux CRS avec nous. On peut leur demander de se faire caillasser six heures en manif, mais pas de rallier des groupes hostiles à un ordre que les Compagnies républicaines de sécurité ont vocation à maintenir depuis 1949. D'où que Jeff Marat, mécanicien outilleur, diabétique léger, mette peu d'espoir dans son Vous êtes des travailleurs comme nous. Même proféré mille fois, le nous des uns demeure sans rapport avec le nous des autres. A 15h20, c'est en grande partie ce hiatus grammatical qui met le feu aux pneus fournis par les camarades solidaires de Goodyear.
Des boulons sont lancés, une visière arrachée.
Enivré peut-être par les émanations toxiques du caoutchouc enflammé, par les flammes elles-mêmes, Christiano assène des coups de pied bottés dans un bouclier. Sa hargne bute sur la placidité du polycarbonate. Il sait l'offensive vaine, sent qu'il ne cherche qu'à se soulager. Son corps combatif éprouve confusément que les CRS servent d'abord à circonscrire une colère qui, frustrée de l'occasion de se donner cours sur le parking d'une usine hors de vue, finirait par se diriger contre les maîtres plutôt que contre leurs boucliers humains.
Avant le soir force sera revenue à la loi.
Maintenant qu'il a eu son content, Christiano est pris d'un découragement maximal qu'alimente une fatigue immense, et réciproquement. Le trouvant hagard sur la ligne de front, son binôme Kamel le tire vers les arrières. Il ferait mieux de rentrer, il est tout pâle, il a dû prendre un mauvais coup sur la tête.
Son obstination à rester, pareille à celle de l'alcoolisé à prendre le volant, confirme le diagnostic.
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A 21h13, Pierre-Marie Berger, adjoint PS à la culture, serre toutes les mains à portée de la sienne. Il se fait exposer la situation, écoute les revendications, assure de son soutien les ouvriers bafoués, promet d'en référer à qui de droit pour apaiser les heurts sociaux qui sont sans doute le prix à payer pour relancer les investissements dans une région qui etc, repart en taxi.
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Les biens nous font du mal. (p.285).
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Il n'est pas né l'humain capable de ne jamais convertir le hasard en nécessité. Même les plus fieffés mécréants croient qu'ils ont un destin. Que tout est écrit. Que s'il arrive ça à ce moment, c'est qu'il y a une raison, une récompense, une punition. (p.191).
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La saleté d'un riche est un style, celle d'un pauvre un stigmate. (p.153).
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Dans un monde véritablement moderne, la douleur est un scandale. (p.27).
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Louisa ne se jette pas au cou de son homme comme elle le devrait. Il y a forcément un hic. Sinon pourquoi le bonheur qui la snobe depuis toujours viendrait la draguer? Elle trouve le hic. Le hic est la proximité de la zone industrielle et donc ls odeurs. .
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Il faut entendre le mépris dans la louange d'un riche à un pauvre. Il y est toujours. Tends bien l'oreille à tes mots Paul, quand tu t'adresses à tes sbires avec humanité. Écoute bien ton mépris plein d'humanité.
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La littérature ne console pas du pire mais en fait jouir.
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