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Virginia Woolf tome 2 sur 2
EAN : 9782234000544
Stock (01/03/1974)
5/5   1 notes
Résumé :
Le tome II entre dans les détails de la vie de Virginia avec Leonard Woolf, décrit ses premières dépressions mentales, ses premiers succès d'écrivain menacé par la folie. Quentin Bell évoque également les amitiés : Katherine Mansfield, T.S. Eliot, Vita Sackville-West...
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Si le tome 1 de la biographie de Virginia Woolf était consacré aux années de jeunesse et à l'émergence de sa destinée d'écrivaine, le tome 2 s'attache au fonctionnement du tandem Leonard-Virginia et à la création des oeuvres de la maturité : Mrs Dalloway, La promenade au phare, Orlando et Les Vagues.
L'une des choses qui m'ont frappée est la solidité du couple Woolf sur tous les plans. Leonard connaît les signes annonciateurs des crises dépressives de Virginia, il la met à l'abri chaque fois que nécessaire, veille sur ses relations et modère ses sorties mondaines. Il n'agit pas comme un censeur, mais comme une sentinelle qui voit venir le danger. Par ailleurs, dans cette entreprise commune qu'est la Hogarth Press, chacun met la main à la pâte et Virginia accomplit sa part des tâches sans rechigner, dans l'encre et la poussière. Si elle n'a pas vraiment de goût à suivre son mari dans ses activités militantes et politiques, elle les assume à sa manière et elle l'admire sincèrement dans ses prises de position en faveur d'un socialisme réformateur. La longue relation amoureuse qu'entretiendra Virginia avec Vita Sackville-West, aristocrate et romancière, n'est pas une difficulté pour le couple dont la sexualité était probablement très limitée. Virginia, victime d'attouchements de ses deux demi-frères Duckworth, éprouve peu d'attirance pour l'amour physique. Enfin, Leonard est le premier lecteur de son épouse, celui dont le jugement lui importe le plus, car elle lui reconnaît une grande puissance intellectuelle (il appartenait à la très élitiste et secrète société des « Apôtres de Cambridge »).
J'ai aussi été intriguée par le fait que Virginia écrivait souvent deux ouvrages en même temps, de nature différente : un roman et un essai, ou une pièce de théâtre, ou un texte de critique littéraire, ou un recueil de nouvelles. Sans oublier les nombreux articles fournis aux journaux.
La lecture de cette biographie étonne par la récurrence des épisodes dépressifs qui s'abattent sur l'écrivaine, leur violence, et la menace toujours présente d'un effondrement plus grave que les autres qui aura définitivement raison de sa santé mentale. Son suicide en 1941, à 59 ans, n'en est que plus compréhensible.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les incapacités des femmes sont sociales et économiques ; la femme auteur ne peut survivre qu’au prix de grandes difficultés et en dépit des préjugés et de l’égoïsme économique des hommes ; et la clé de l’émancipation se trouve dans la porte d’une pièce qu’une femme puisse appeler sienne et qu’elle puisse habiter avec la liberté et l’indépendance dont jouissent ses frères. L’absence d’une telle liberté économique engendre le ressentiment, le ressentiment bruyamment péremptoire du mâle qui revendique avec insistance sa supériorité, et le ressentiment de la femme qui réclame ses droits en criailleries aiguës.
Commentaire de Quentin Bell sur A Room of One's Own (1928), ou Un lieu à soi dans la traduction de Marie Darrieussecq.
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(lors de ses crises, Virginia voit un aileron noir s’élever au-dessus de l’eau)
C’est cela qui est effrayant et excitant au milieu de ma profonde tristesse, ma profonde dépression, ou mon profond ennui, comme on voudra. On voit un aileron qui dépasse haut… Tout ce que je veux faire, c’est de noter un curieux état d’esprit. Je risque l’hypothèse que ce pourrait être l’impulsion sous-jacente à un autre livre. Pour le moment, j’ai l’esprit totalement vide et vierge de livres. (journal – automne 1926)
(achèvement du manuscrit Les Vagues)
Bon ou mauvais, c’est fait ; et, comme je l’ai certes senti à la fin, ce n’est pas seulement terminé, mais poli, parachevé, la chose est énoncée – mais combien hâtivement, combien fragmentairement, je le sais ; j’entends toutefois que j’ai pris au filet cet aileron qui m’était apparu au-dessus de l’étendue des eaux par ma fenêtre de Rodmell, quand j’arrivais à la fin de To The Lighthouse. (journal – 4 février 1927)
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