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3,72

sur 137 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici un roman à la construction pour le moins originale : six éditions de Scherbius , chacune a sa page de garde insérée ....cette maniére de procéder nous fait douter de tout...
L'auteur dresse le portrait passionnant ( peut être un peu long) d'un imposteur génial que le jeune psychiatre Maxime le Verrier se donne pour mission de guérir : Scherbius, un vrai caméléon un homme étrange et captivant , fantasque....menteur? Malade? Affabulateur ?
Il se met dans la peau de nombreux personnages chez lequel le jeune psychiatre après avoir rassemblé mille preuves, soupesé, comparé , mis bout à bout pour comprendre le mécanisme diagnostique le TPM : Scherbius serait atteint du syndrôme de personnalités multiples...
La structure de ce roman est inédite et brillante : des notes rédigées en bas de page qui nous éclairent, l'histoire intéressante de la psychiatrie française au XX° siécle, détaillée et expliquée , la construction du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ( DSM ) publié par l'association américaine de psychiatrie , les tendances ....l'accomplissement personnel, le travestissement de la réalité .....l'usurpation d'identité ...
On suit le diagnostic du fantasque Scherbius puis sa thérapie ...
Ce que j'ai le plus aimé c'est l'éclairage documenté , réaliste sur la psychanalyse.
L'auteur est bien renseigné et on apprend énormément de choses ...
La relation entre le patient et son psy oscille entre admiration et antipathie, volonté de nuire ?
L'auteur à l'imagination débordante nous manipule sans doute.
Nous allons de surprises en rebondissements , la relation entre un écrivain et son modéle vivant , est aussi abordée à travers le travail de l'écrivain et la littérature.
Une fiction vertigineuse et intelligente qui nous donne à réfléchir , nous instruit tout en nous divertissant, pas du tout facile à critiquer ....
Ce n'est que mon avis bien sûr.
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Ce livre , je l'ai choisi pour son auteur . Après "L'homme qui s'envola ", il me tardait de retrouver Antoine Bello .

Et, je n'ai pas été déçue : en effet , s'il met en scène Scherbius un personnage atypique et son psychiatre Maxime le Verrier, c'est l'auteur qui ,à mon sens ,crève l'écran ! le psy , ma parole , c'est lui !

Je m'explique : le roman est écrit à la première personne . le psy relate en détail les multiples facettes de son patient .
Au fil des entretiens , on découvre la personnalité fascinante d'un imposteur , affabulateur de grande envergure , manipulateur et pervers à souhait .

Mais , bizarrement , derrière ces personnages, l'auteur apparaît en filigrane ; il semble oublier qu'il écrit un roman et part dans de longs chapitres très pointus sur l'histoire de la psychiatrie ou encore sur les troubles de la personnalité , les syndromes dissociatifs et les diagnostics .
Là, on est en train de lire des articles de revues spécialisées ou des traités de psychiatrie .

Et puis, sans crier gare , on bascule dans un univers satyrique .
Voilà que le psy se plante de façon éhontée dans le diagnostic , sa méthodologie très personnelle l'égare , l'envahit ...
Des comptes à régler on dirait !
Voilà encore que la psychiatrie américaine ne vaut pas tripette , qu'elle impose ses travaux en occultant ceux de nos valeureux Charcot, Freud et les autres .
Quoiqu'il en soit , on profite d'une belle synthèse sur le sujet .

Alors , qu'est-ce qu'un trouble de la personnalité multiple , un "TPM " ?
Eh bien , dans le cas présent , je dirais que c'est un désordre psychique auquel s'expose le lecteur d' un roman qui devient un traité masquant un pamphlet écrit par un auteur caméléon !
Et, attendez , c'est qui le "moi" du titre ?

Mais, si le fond reste sérieux par sa documentation très élaborée, la forme , elle , prend des allures de fine parodie et ramène heureusement l'aspect fictif au premier plan de temps en temps avec des rebondissements .

Cependant, je tiens à souligner que cette lecture est attractive si la psy intéresse elle n'est pas toujours facile , traitant en profondeur des domaines bien spécifiques .
J'ai aussi regretté quelques longueurs ou des répétitions .
Mais , c'est bien peu de désagréments au regard de la qualité de l'ensemble .

L'auteur a mis en scène génie et folie et , comme on le sait , si l'un et l'autre se confondent parfois, ils intriguent, fascinent ou effrayent car ils échappent au rationnel mais ici , du génie, il en faut pour présenter un tel sujet en dilettante !

Voilà donc mon humble avis . C'est un ouvrage pour le moins étonnant et qui renforce ma curiosité pour l'oeuvre d'Antoine Bello .



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Quel livre original !
En 1977, Maxime le Verrier, jeune psychiatre prometteur, reçoit Sherbius comme patient.
Il serait à priori atteint de TPM (trouble de la personnalité multiple) ou alors ne serait-il qu'un imposteur.
Il va le suivre jusqu'en 2004, avec de longues coupures dans leurs relations.
Jamais il ne réussira à savoir qui est réellement Sherbius.
Le roman se présente sous forme de six romans à succès écrits par LeVerrier, tous traitant du cas Sherbius.
Ils passeront presque trente ans en dépendant de plus en plus l'un de l'autre.
Ce cas est devenu obsessionnel pour le praticien, et son patient aux facettes multiples et à l'intelligence débordante le mettra malgré lui dans de drôles de situations.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui sort des sentiers battus.
Il tombe à point nommé au milieu de tous ces livres actuels plus au moins déprimants traitant de sujets trop réalistes pour pouvoir s'évader.
Ici, l'imagination est débridée, on est en pleine fiction, les tracas sociétaux quotidiens sont loin, et on part à fond dans cette histoire au demeurant fort bien écrite.
Je ne connaissais pas Antoine Bello, il est vraiment intéressant.
A suivre.
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Mais où va-t-il chercher tout ça ? J'étais à peine remise de ma course folle auprès de L'homme qui s'envola, les maximes d'Ada me trottaient encore dans la tête et voilà qu'Antoine Bello remet ça ! le pitch est alléchant. Ce portrait d'un imposteur de génie qu'un psychiatre se met en tête de diagnostiquer puis de guérir... Encore un face à face comme sait les orchestrer Antoine Bello, après le fuyard et l'enquêteur, le détective et l'intelligence artificielle voici donc le thérapeute et le caméléon.

Ce qu'Antoine Bello nous met entre les mains est un livre rassemblant les six éditions de l'étude publiée par Maxime le Verrier aux Editions du Sens, entre 1978 et 2004. Une étude dont l'unique sujet est le fameux Scherbius qui débarque un jour dans le cabinet du jeune psychiatre alors débutant et qui est loin de se douter que la relation avec son patient va l'occuper durant toute sa vie active. Scherbius est un individu étrange et captivant, une sorte de caméléon qui se glisse dans la peau de tas de personnages et chez lequel le Verrier, après l'avoir écouté exposer sa vie, finit par diagnostiquer un syndrome de personnalités multiples. La publication de la première édition de son étude est un immense succès qui lance sa carrière et sa réputation. Pourtant, ce n'est que le début de l'aventure. Car Scherbius ne se pose jamais, ne cesse d'inventer... au point que le jour où les organisateurs d'un colloque dans lequel le Verrier doit intervenir lui demandent d'apporter quelques éléments factuels, le psy va s'apercevoir que la dimension de la pathologie de Scherbius déborde largement du cadre initial. Alors ? Imposteur ? Affabulateur ? Malade ou menteur ?

C'est tout le jeu auquel Antoine Bello convie son lecteur avec, encore une fois, un certain brio. D'abord dans la forme et la construction narrative avec lesquelles on a vraiment l'impression d'avoir affaire à un véritable psy. Rien ne manque, ni les références aux études américaines, les rivalités entre chercheurs, ni même les notes de bas de page (savoureuses !). Ensuite dans le propos où l'on retrouve l'un des thèmes favoris de l'auteur, cette réflexion autour du rôle de la littérature, de la façon dont elle inspire nos vies, avec, cette fois une ode au pouvoir de l'imaginaire. Quand Scherbius déclare à le Verrier "Rien ne risquait de leur arriver. Ils n'étaient qu'eux", on mesure à quel point s'inventer de multiples personnages est plus que vital pour lui. Tandis que de son côté le psy s'inquiète pour son patient de "l'effet sur son psychisme de toutes ces histoires qu'il se raconte. La fiction est un virus qui contamine tout ce qu'il touche."

J'ai l'impression de dire la même chose pour chaque nouveau roman d'Antoine Bello mais tant pis : c'est intelligent (parfois brillant), troublant (on se demande sans cesse où est la vérité) et ludique (pas sûr que les études des psys soient teintées de tant d'humour d'habitude). Ceux qui aiment s'évader avec les livres sont doublement servis (je vous laisse découvrir pourquoi). Je suis épatée par la consistance de l'ensemble (la trame de fond qui reprend l'actualité des trois dernières décennies, Scherbius en plus !) au point de me demander si, tout comme il avait mis beaucoup de lui dans John Walker, le héros de L'homme qui s'envola, Antoine Bello ne serait pas lui-même atteint du syndrome de personnalités multiples. En tout cas une chose est sûre, ce livre n'est pas une imposture.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Maxime le Verrier est psychiâtre et il vient d'emménager dans son nouveau cabinet. A peine son téléphone branché, qu'il se met à sonner. C'est un certain Dr. Monnet, confrère dans un hôpital prestigieux à Paris, qui demande à le rencontrer. Surchargé, il aimerait lui confier un patient, diagnostiqué « imposteur pathologique ». Celui-ci s'est fait passer pour un diplomate français auprès de dirigeants africains sur le tarmac d'un aéroport lors de leur arrivée, suite à quoi on l'a immédiatement arrêté, et le juge exige des séances chez le psy.

Ce patient incroyable sera le tout premier de la carrière de Maxime le Verrier. Qui est-il ? Scherbius souffre d'un mal, c'est certain, car il n'en est pas à son premier coup. Il faut l'identifier, pour mieux le soigner. C'est la base pour avancer. Scherbius possède plusieurs dons d'improvisation, de la mémoire, il est très intelligent. Pour vivre, il joue au black jack. Il n'a aucun toit et vit à l'hôtel. Il n'a aucune famille. Il prend des identités différentes, et trompe les autres, en n'en tirant aucun bénéfice. Au cours de séances, Maxime le Verrier recueille les éléments de sa biographie, et essaye de le cerner, de le guérir aussi par le moyen de l'hypnose.

Un livre qui m'a passionnée, d'autant que tout cela se base sur une réalité bien vraie de la maladie. le suspense est là. C'est bien construit. Grâce à ce livre, on approfondit diverses notions psychiatriques, des classements divers, et des mécanismes étranges que l'humain peut développer parfois pour exprimer son mal-être. Parfois, l'humour est poussé jusqu'aux limites du burlesque.

« Quels que soient les mots que j'emploierai pour vous décrire le fond de mon âme, ils ne revêtiront pas le même sens pour vous. Franchement, à quoi bon vous donner l'illusion que vous me comprenez ? »
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Ce roman est fait d'impostures imbriquées, l'auteur jouant avec les mises en abyme et l'humour noir tout en dressant une satire impitoyable du monde de la psychologie contemporaine... (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/07/06/scherbius-et-moi-antoine-bello/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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J'avais été emballé par ma première incursion dans le monde d'Antoine Bello. Son « Homme qui s'envola » m'avait passionné de bout en bout grâce à sa narration addictive et son efficacité romanesque.

Autant vous le dire tout de suite, ce nouvel ouvrage est complètement différent. On accède aux pages d'une sorte de carnet de bord tenu par un psychiatre. Celui-ci s'intéresse à un cas précis : le cas Alexandre Scherbius, si c'est bien son nom ! En effet, ce patient à la particularité d'être un caméléon qui peut prendre plusieurs personnalités. le psychiatre va étudier Scherbius de différentes manières, sous différents angles. Grâce à une mise en abîme astucieuse, l'auteur imagine que ses expériences, réunies en 6 volumes, sont déjà parues dans le commerce et sont devenues des best-sellers. Motivé par le succès et par le professionnalisme du psychiatre, ce livre est donc un recueil ces analyses successives qu'il a pratiquées pour essayer de percer le mystère.

Et là, Scherbius prend toute sa force. Lorsque l'on s'intéresse à la santé mentale de cet individu, une particularité nous saute rapidement aux yeux. Il a un énorme talent pour mentir. Durant toutes les années que va durer la thérapie, il n'aura de cesse de retourner toutes les situations et de tromper son monde. Et même si on sait qu'il faut se méfier, en tant que témoin, on prend un plaisir à se laisser manipuler par cet imposteur.

Dans un style haut de gamme, Antoine Bello nous livre un OLNI (objet littéraire non identifié) par la forme. Grâce à un travail de fonds vraiment poussé, il permet aux lecteurs d'entrer dans l'histoire de la psychiatrie. Entre essai passionnant et aventure manipulatrice, le roman ravira les amateurs de livres intelligents. Alors non, ce n'est pas une lecture facile d'accès, mais elle vous permettra d'en sortir plus éclairé, tout en vous divertissant. J'ai maintenant compris qu'Antoine Bello peut se réinventer à chaque roman. Ce sera pour moi, une joie de découvrir ses autres faits d'armes.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Toutes les critiques soulignent l'originalité de la construction de ce roman. le sujet: une imposture. Une imposture dans l'imposture.
Intéressantes et instructives les références au monde de la psychiatrie, ses modes et la construction de maladies, leur "propagation".
Un peu d'effritement du rythme vers la fin.
Un imposteur "sympathique" dans cette narration, étudié par un médecin.
Un médecin-romancier.
Décidément les romanciers sont les mieux qualifiés pour décrire et analyser les imposteurs....
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Il y a près de deux ans, j'avais découvert la plume d'Antoine Bello avec sa trilogie « Les falsificateurs » - « Les éclaireurs » - « Les producteurs ». Déjà à ce moment-là, j'avais vraiment apprécié me plonger dans ses livres. Il s'agit de littérature blanche mais en même temps, on a l'impression de se trouver dans un suspens, tant il est facile de tourner les pages vu l'envie qu'on a de connaître le fin mot de l'histoire. A l'époque, j'avais déjà eu l'impression que l'écrivain connaissait très bien dans quoi il nous embarquait, nous lecteurs et j'ai eu le même ressenti dans ce nouvel ouvrage.

Maxime le Verrier est un jeune psychiatre qui, un jour, voit débarquer un bien drôle patient dans son nouveau cabinet fraichement installé au boulevard Saint-Germain : Scherbius. Manipulateur doué à bien des égards, ce dernier est un véritable caméléon maniant les identités en un tour de main. Alors que le psychiatre tente d'établir l'histoire réelle de son patient, leur relation va évoluer au fil des événements naviguant entre admiration, agacement, incompréhension, volonté de nuire,… Les apparences peuvent être trompeuses…

Antoine Bello se joue des lecteurs et en connait véritablement beaucoup sur le thème principal : les maladies mentales et l'évolution de la psychiatrie depuis ses origines. On en apprend beaucoup à cette lecture sans en avoir l'impression et sans que cela alourdisse l'histoire (la psychiatrie en France, la mise en place du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux [DSM] aux Etats-Unis, en quoi consistent les troubles de personnalité multiple,…). On y suit ainsi le parcours psychiatrique de Scherbius en commençant par le diagnostic posé par son psychiatre puis la thérapie mise en place. J'ai apprécié en connaître plus sur le sujet sans que cela soit pour autant pompeux.

Le livre se présente sous une forme bien originale puisque c'est comme si les six éditions du livre écrit par Maxime le Verrier avaient été rassemblées en un seul tome, séparées par leur couverture. Ainsi à six reprises on retrouve Maxime le Verrier dans son parcours professionnel qui va finalement se retrouver intimement lié au destin du fantasque Scherbius mais également dans des aspects beaucoup plus personnels de son intimité. On évolue au fil des années à leurs côtés sans qu'on ne se rende compte des années qui passent dans le récit.

Qui est vraiment Scherbius ? D'où vient-il ? Est-il un affabulateur ou un imposteur ? L'intrigue se construit doucement au fil des pages de manière intelligente et inventive. C'est efficace et addictif, voilà pourquoi j'ai vraiment apprécié cette lecture. Avec une bonne dose d'humour, Antoine Bello a su traiter d'un sujet très sérieux (les maladies mentales) de manière instructive avec une écriture fluide, où il vous fera douter de tout. Au final, la véritable question est alors : mais qui manipule qui ?
Lien : https://musemaniasbooks.blog..
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Antoine Bello fait preuve d'une inventivite folle dans ce roman. On ne s'ennuie pas une seule seconde et on assiste meduses a la deconfiture la plus complete d'un psychologue rate, tandis que le "malade" reussit a vivre sa vie comme il l'entend et a la reussir d'une certaine facon.

L'invention semble etre une seconde nature pour Antoine Bello et on en vient a se demander, qui de Scherbius ou de Max le Verrier est son jumeau malefique.
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