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3,84

sur 498 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1910 Long Island. Leur bateau accoste. Ils arrivent enfin ....

Les mots, les gestes, les regards, les berceuses, les couleurs, l'avant, l'après, hier, aujourd'hui demain. Qui sont ils? Que souhaitent ils? Et demain?
Un sujet certes déjà traité, je pense entre autres au très beau texte de Gaelle Josse le dernier gardien d'Ellis Island, mais la plume de Jeanne Benameur !! Oui je le reconnais j'apprécie cette auteure, j'aime le déroulé de ses phrases, le choix de ses mots, l'aura de ses personnages. Lire Jeanne Benameur c'est (re)découvrir les mots, les sons, les couleurs, le toucher, la peau de l'autre, l'amour, la beauté de la Vie.
Une fois encore je pose mon livre , le coin de l'oeil humide et le sourire aux lèvres. Merci madame.


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1910, un paquebot chargé d'émigrés européens accoste à New York. le voyage et le transit par Ellis Island est l'occasion pour Donato et sa fille Emilia, artistes italiens, Gabor le violoniste tzigane, Esther arménienne victime de prémisses génocidaires de faire connaissance, de dévoiler leurs personnalités et développer leurs affinités. Andrew Jonsson, jeune photographe américain, descendant de pionniers antérieurs fixe sur sa pellicule des instants de leur arrivée. Toutes ses scènes imaginées par l'auteure sont décrites dans un style fluide qui en rend la lecture très agréable. Les personnages et leurs états d'âme y sont décrits de manière vivante et palpable. Les thèmes de l'identité, de l'attachement aux ancêtres, de l'envie d'une vie nouvelle, des amitiés et amours naissants sont le coeur de ce roman très attachant.
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Ce livre est un véritable bijou à garder
bien précieusement. C ‘est le genre
de livre dont on ne voudrait jamais s
se séparer . On est littéralement sous
le charme de tous ces émigrants épris
de liberté et de justice.👏😊
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J'apprécie toujours les romans de Benameur, c'est surtout l'écriture si particulière qui a le don de nous emporter sur une terre rare.
L'histoire des migrants sur cette petite île d'attente j'en ai déjà lu notamment le dernier gardien d'Ellis Island de Gaëlle Josse que j'avais beaucoup aimé.
Ici ce sont plus les histoires des uns et des autres que l'auteure nous dépeint, cette terre promise qui s'offre à eux, et celle qu'ils ont quittée entre les deux, il y a cette longue nuit où se joue tout un méli-mélo. Je n'ai pas trouvé très crédible que cette jeune fille italienne bien éduquée se jettant corps et âme dans les bras d'un parfait inconnu, surtout à cette époque.
Les histoires de mariage à conclure du photographe, idem, sans intérêt pour ce récit de migrant, mais lui, j'ai bien aimé sa façon d'imposer sa passion à ses parents surtout sa mère qui pense caser son fils ici et pas ailleurs, la grand-mère Ruth est adorable.
Puis il y a aussi cette fille de joie qui s'évade dans ses bouquins en attendant d'avoir amasser suffisamment d'argent pour tirer sa révérence.

Tout ça, compose une mosaïque, et le ciment qui relient tous ces éclats de couleur, c'est le déracinement d'un pays, et cette douleur sourde de savoir que plus jamais, on ne sera jamais tout à fait chez soi. Les migrants sont toujours entre deux terres.

Ce titre : Ceux qui partent, raconte donc ce sentiment, cette peine d'avoir quitter un jour sa terre natale, et comment ils vivent cet exil au très fond de leur âme, toujours il y a cette lueur d'espoir de revoir leur pays même en rêve. Et il y a ceux qui ont fait un trait pour toujours, et veulent à tout prix vivre pleinement leur nouvelle vie sans jamais regarde en arrière.

Une très belle plume qui me fait noter ce livre à 5 étoiles, une très belle couverture, des personnages forts mais pour ce qui est des histoires d'amour ça a fait "tâche" dans le décor à mon goût, certes il faut meubler un roman, mais il y avait tant à dire sur cet exil, sur Ellis Island. J'ai également beaucoup aimé les dernières pages avec les couleurs qui s'associent aux personnages, se fondent, se confondent ou se détachent. Une belle manière de résumé les personnages dans le tableau final.
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En 1910, ils étaient nombreux à vouloir vivre en Amérique et donc, nombreux à débarquer sur la petite Ellis Island, face à l'immense New York et aux prises avec les nouvelles règles d'entrée sur le territoire américain qui veut commencer à réguler l'immigration.

Il n'y a pas d'époque pour les migrants, chacun raconte son histoire, hier en 1910 (comme aujourd'hui en 2019), chacun porte l'espoir en lui d'une vie meilleure, d'une vie tout simplement, pour retrouver la confiance. Ce texte est donc éminemment politique, actuel même s'il relate des événements qui se sont passés au siècle dernier. Donato, Emilia, Esther ou Gabor, peu importe leur origine, leur passé, ils veulent poser un pied neuf sur une terre accueillante. L'exil exige du courage, et Jeanne Benameur sait de quoi elle parle.

Il me faut toujours un petit temps d'adaptation pour entrer dans l'univers de Jeanne Benameur, mais une fois le seuil franchi, je me laisse porter par la musique de ses phrases, je lis et relis des paragraphes entiers, je laisse les mots pénétrer en moi doucement, je m'en imprègne. C'est une saveur qu'aucun autre auteur ne m'apporte. Je sais qu'avec elle, je vais aller loin, en profondeur, dans les tréfonds de l'âme. Jeanne Benameur orchestre les mots avec talent, elle les fait vibrer dans une tonalité et un rythme envoûtant. Lire Benameur c'est entrer dans la danse des idées fortes.

C'est un récit assez statique qui se déroule sur une journée et une nuit, un récit qui navigue entre chaque protagoniste, son ressenti, ses peurs, ses sensations, toutes les histoires se fondent en une : l'universelle histoire de l'exil.

Jeanne Benameur montre bien l'ambivalence des sentiments des migrants, le départ et l'arrivée, le passé et le futur, « on n'est plus jamais vraiment un à l'intérieur de soi ».

Elle dit aussi l'importance de la langue, les hommes et les femmes ne se comprennent peut-être pas avec les mots mais ils communiquent entre eux par d'autres biais, le regard, la musique, la peinture, le dessin, le toucher, la danse.

En contrepoint, le personnage du jeune photographe, Andrew Jonsson, fils d'émigrés aussi, il comprend à travers ceux qu'ils photographient ce que son père et sa grand-mère ont vécu lorsqu'ils sont arrivés d'Islande.

J'aurais pu aussi parler du rôle du livre, de l'Enéide, lorsque les mots des livres relient les hommes entre eux.

J'aurais pu parler de Hazel, cette jeune femme qui représente la liberté dans tout ce qu'elle a de noble.

Mais il n'est point besoin d'en dire davantage, ce roman est superbe. Comme d'habitude, Jeanne Benameur allie subtilité et intelligence pour nous livrer un texte d'une belle densité.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Depuis longtemps fidèle lectrice de J.Benameur, c'est toujours avec autant de plaisir que je découvre ses romans. Je me suis pourtant trouvée comme un diesel poussif au début de ma lecture. Introspection certes, mais 330p...
Heureusement, lenteur fugitive, et totalement subjuguée par cette écriture dénuée de froideur.
Andrew est un jeune homme qui aime photographier à Ellis Island les émigrants qui arrivent en Amérique après un long voyage sur des paquebots qui ressemblent à la tour de Babel.
A Ellis Island , pendant 24h , se télescopent exil et accueil, ce moment où les gens ne sont plus rien;dos à leur passé, et pas encore d'avenir.
Dans cette galerie de portraits Andrew s'arrête sur un couple , père et fille, qui achoisi l'exil, il s'éprend de leur histoire, jusqu'à perturber la sienne.
Viennent se greffer sur le roman d'autres personnages aux vies si différentes mais tous avec un rêve d'ailleurs. Et nous les suivons ainsi pendant un très court mais très intense moment, de ces moments où tous les espoirs peuvent basculer.
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Ouvrir un roman de Jeanne Benameur est toujours une promesse tenue d'un excellent livre.

« Ils prennent la pose, père et fille, sur le pont du grand paquebot qui vient d'accoster. Tout autour d'eux, une agitation fébrile. On rassemble sacs, ballots, valises. Toutes les vies empaquetées dans si peu. »

1910. Eux, ce sont Donato et Emilia, venus d'Italie, non pas pour un avenir meilleur, mais pour changer de vie. Donato, acteur italien, est veuf depuis peu, inconsolable. Emilia a pris la décision pour eux deux ; direction l'Amérique où elle veut être peintre et… LIBRE.
C'est vrai qu'ils détonnent quelque peu dans la foule fébrile, anxieuse des candidats à l'émigration. Lui grande stature, se tient droit avec un livre rouge qui ne le quitte jamais et qu'il lit souvent « Enée », sa bible.
Tout un troupeau humain qui attend le bon vouloir d'un tampon leur permettant d'espérer une vie meilleure. Parmi eux, Emilia a remarqué Esther, Jeune femme venant d'Arménie, seule survivante du génocide. « L'histoire d'Esther Agakian, n'est pas racontable, mais elle est devenue la moelle de ses os. » L'entente est immédiat entre elles, même si elles ne parlent pas la même langue, leurs corps, leurs mains se parlent et se comprennent. Un peu plus tard, le son d'un violon se fait entendre. Gabor joue pour Emilia qu'il a remarqué et les notes de musique lui font un manteau de sensualité. Envoûtée, Emilia danse et d'un geste naturel, dénoue ses longs cheveux.

Andrew Jónsson, aime venir photographier tous ces inconnus venus dans l'espoir d'une vie meilleure. Il vient à la recherche, à la source de ses racines. Son père est venu d'Islande rejoindre le père parti depuis deux ans et sa mère se glorifie d'être la descendante des passagers du Mayflower. le sujet n'est jamais abordé dans la grande et belle maison, alors, Andrew se faufile dans les couloirs d'Ellis Island pour chercher un signe, chercher son passé et il s'est attaché à Donato et Emilia.

Cette nuit-là, la peur, l'espoir, l'attente, tout part du ventre, des tripes, rien n'est pensé ni intellectualisé. Ils sont là, couchés dans des lits, hommes et femmes dans des dortoirs séparés. Cette nuit, ils accouchent d'une nouvelle vie. Cette nuit, certains osent, d'autres dorment, Donato, de sa belle voix, lit des passages de son Enée. Cette nuit, la chrysalide se transforme (peut-être) en papillon, comme les serpents, ces femmes et ses hommes vont muer
Leur langue maternelle va devenir une langue étrangère, une langue intime.
« La belle langue c'est ce qui les a toujours tenus ensemble, tous les trois, puis tous les deux. le lien indéfectible, sacré. Est-ce que cela aussi va se fissurer ? » Il faudra bien parler une autre langue, toujours une autre. »
Un superbe livre intense comme leurs vies ; une plume sensuelle, imagée comme une peinture, peut-être celle d'Emilia. Une très belle retrouvaille avec Jeanne Benameur.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Un livre de Jeanne Benameur est toujours un grand bonheur.
J'ai la plus grande admiration pour son écriture exigeante.
"Ceux qui partent" est d'une telle intensité que j'en ressentais presque les vibrations.
Les personnages, hors du commun, grâce au talent de l'écrivain, envoient leur énergie et font se redresser la banale lectrice que je suis.
Toute ma reconnaissance pour ce partage.

" Les migrants ne cherchent pas à conquérir des territoires. Ils cherchent à conquérir le plus profond d'eux-mêmes parce qu'il n'y a pas d'autre façon de continuer à vivre lorsqu'on quitte tout."
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Ceux qui partent, ceux qui arrivent… ou la longue nuit d'Ellis Island.

Ce roman se focalise sur une nuit, la première nuit passée à la porte d'entrée de l'Amérique par une poignée d'émigrants, en 1910. Nous suivons tout particulièrement un père et sa fille, venus de Vicence, en Italie, une jeune femme, rescapée des massacres en Arménie, et un groupe de gitans.

Cette nuit est pour eux celle de toutes les introspections. Dans cet entre deux entre le déracinement, l'exil et le nouveau monde, cette nuit passée sur l'île où sont triés les arrivants prend des allures de rite de passage initiatique.

Il est temps de faire la paix avec le passé, avec ce qu'ils ont laissé derrière eux, avec les cauchemars et les regrets, pour se tourner vers l'avenir, ses rêves, ses doutes, ses angoisses et ses promesses. Les personnages féminins, épris de liberté, sont particulièrement forts et marquants. Les corps se libèrent, la détermination se renforce, rien ni personne ne les fera dévier de la route qu'elles sont en train de se tracer.

Et puis il y a les Américains, et le regard porté sur ces arrivants… eux-mêmes sont issus de l'immigration, mais de génération en génération, le regard varie… Un photographe, une prostituée, et de multiples liens à créer…

J'ai beaucoup apprécié ce texte, que j'ai trouvé très équilibré entre les « petites »histoires de chacun et toute la réflexion autour, sur les migrants d'hier et d'aujourd'hui, sans aucun jugement.
Lien : https://toursetculture.com/2..
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Ellis Island 1910 : les émigrés débarquent lentement sur l'île, fatigués par le voyage, arrachés à leurs origines mais pleins d'espoir dans l'Amérique...mais c'est rude, ils sont traités comme du bétail. Ils devront passer la nuit en dortoirs sur l'île avant d'atteindre New-York. Emilia et son père Donato sont aisés et ont choisi l'exil pour atténuer leur deuil ; les autres ont fui l'horreur du génocide arménien ou la misère ou le racisme anti-tsigane ; deux sont venues car on leur a promis un mariage etc.
L'autrice nous fait partager les pensées intimes des différents personnages : Emilia veut être libre et autonome, Esther veut oublier, Gabor désire Emilia, il serait prêt à quitter son groupe en partance pour l'Argentine, Donato, après avoir dénoncé l'accueil qui leur est fait, se cramponne à l'Eneide.
Tout cela sous le regard d'un jeune photographe, fils d'un émigré islandais qui a réussi et d'une américaine qui a oublié ses origines.
J'ai lu ce livre avec bonheur car j'aime depuis longtemps l'écriture et la sensibilité de l'autrice ; l'action se passe en 1910 mais est d'une actualité brûlante.
Je me suis glissée dans la tête de tous les personnages : les principaux mais aussi Ruth, Lucile, les parents d'Andrew, Marucca etc. Ils ont tous une certaine profondeur.
Le livre et la langue sont également d'une grande importance.
Une approche plutôt originale du « choix » de l'exil.
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