Sans son livre là-bas, elle serait morte tout à fait.
Quand elle lisait, il n'y avait plus de Suzanne, plus de Romilda Elle vivait dans le nom de l'héroïne. Personne ne peut empêcher de vivre dans les lettres écrites. Personne.
au creux des paumes c'est déjà tout le corps qui se donne
nu comme les mains p 105
Elle s'était nourrie de cette voix
c'était devenu son espérance de chaque jour, sa joie
elle dépendait
elle se rappellle comme le guettait l'ouverture de la porte du café.
dès qu'il apparaissait, sa vioe scintillait
elle dépendant
le reste pour lui avait été facile p 105
Lea enfouit son visage dans le cou de sa mère.
Ses mains s'agrippent au châle de laine bleue. Longtemps.
Tout est là.
Elle sait qu'elle a eu raison de venir
(immense émotion surtout pour celles et ceux qui n'ont pas de Maman ...)
Jean-Baptiste dansait avec un autre homme.
Il lui caressait les cheveux.
Devant sa mine atterrée, ils s'étaient embrassés.
Ils riaient.
Non, il y a des choses qu'on ne peut pas dire à sa fille. Jamais.
Le plus étroit des chemins a toujours deux sens. Elle l'a toujours su. mais elle, ne voulait ni avancer ni reculer. juste se donner l'illusion qu'elle marchait, comme les autres, de jour en jour, alors qu'elle tentait de faire tourner en rond le temps. (p.70-71)
Est-ce que tous les êtres humains sont des champs de bataille ignorants ? (p.10)
Danser c’est attirer le vide.
Le faux pas, elle, c’est tout son art de l’éviter.
Danser, c’est suspendre l’équilibre du monde.
Quand le pied glisse, c’est le danseur ou le monde qui chute ?
Ça hurle à l’intérieur. Devant la mère, elle retient. Laisser éclater toute la rage, elle ne peut pas.
La rage dévore à l’intérieur.
Contre la mère qui avait peur.
Contre le père.
Contre la peur.
Contre l’enfance toute fausse.
Tous, ils lui donnent en instantanés singuliers ce que chacun connaît d’universel. Une affaire d’êtres humains. Elle ne s’en lasse pas.