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3,92

sur 571 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un journaliste vient d'être libéré de captivité. On ne sait pas combien de temps il est resté otage dans ce pays en guerre. Déphasé, choqué, il a perdu ses repères. C'est dans le village familial, où vit encore sa mère, qu'il a choisi de poser quelques temps ses valises, afin tenter de se reconstruire. Il va occuper ses journées à marcher dans la forêt, réfléchissant à ce qui lui est arrivé. Il va également renouer avec ses deux amis d'enfance pour reformer le trio d'inséparables qu'ils formaient autrefois.
Jeanne Benameur fait le parallèle entre l'emprisonnement physique vécu par le journaliste et l'emprisonnement psychologique que nous subissons tous, à plus ou moins grande échelle. le journaliste n'y fait pas exception. Son expérience de privation de liberté lui donne un regard neuf sur sa propre vie et l'envie de se libérer de ses chaînes invisibles. Son vécu donne matière à réflexion aux personnes qui l'entourent.
Le parallèle est intéressant et j'étais très emballée à l'idée de retrouver l'écriture de Jeanne Benameur. Pourtant, je dois l'avouer, j'ai eu quelques difficultés à m'immerger totalement dans l'ambiance de ce livre. Je suis restée trop longtemps en retrait, attendant d'être happée par l'histoire. Il est vrai que j'avais l'esprit très occupé quand j'ai entrepris cette lecture. Ce n'était sans doute pas le moment idéal pour un ouvrage aussi introspectif. Peut-être aussi avais-je mis la barre trop haut, après toutes ces excellentes critiques. L'écriture de l'auteure n'a pas réussi à m'envoûter autant qu'avec "Profanes", son précédent roman.
Le roman aborde également la difficulté de revenir d'un pays en guerre, la tête pleine de souvenirs plus traumatisants les uns que les autres. Sur ce thème, j'ai préféré "le quatrième mur" de Sorj Chalandon.
Un roman intéressant, sans nul doute, mais dont le charme n'a pas opéré sur moi autant que je l'espérais.
Lien : http://www.sylire.com/2015/1..
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Ce roman, c'est l'histoire d'Etienne, reporter-photographe de guerre, qui vient d'être libéré alors qu'il avait été enlevé et retenu captif. Alors qu'il retourne dans son village natal, il va devoir se reconstruire et réapprendre, pas après pas, à vivre. Dès le départ, on est plongé dans les sentiments de ce personnage brisé. Il rentre, il est libre, et pourtant une part de lui est restée comme prisonnière. On ressent vite toute l'horreur de ce qu'il a vécu, et sa souffrance nous touche en plein coeur.

Les personnages sont travaillés en profondeur et ils m'ont tous paru très humains. Au fil des pages, on se rend compte que chacun d'eux est prisonnier de quelque chose, qu'ils ont tous en eux une part d'otage. le style de Jeanne Benameur est très beau: elle parle avec justesse et sensibilité d'un sujet très délicat. L'auteure prend également soin de prendre son temps mais sans que jamais l'histoire ne s'essouffle.

Otages intimes est un roman poignant qui nous fait réfléchir et qui nous plonge au coeur de l'intime. A lire!
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Dans un premier temps, un grand merci à PriceMinister et ses Matchs de la Rentrée Littéraire !

En choisissant ce roman, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. le thème était intrigant : un ancien otage de guerre fait son retour après avoir été libéré, et nous le suivons dans la « réintégration » de sa vie normale.

Sur le style brièvement, j'ai été plus que surprise. Des phrases courtes, claires et précises, ou juste des mots disséminés en vrac. On sent qu'on se ballade dans l'esprit de quelqu'un qui nous décrit de la manière la plus précise qui soit ce qui peut se passer dans la tête d'une personne qui sort de l'enfer et doit se reconstruire. Ici pas de dialogue ou de long discours, tout est retranscris, mais pour autant pas ennuyeux, à mon grand étonnement. C'était parfait pour un roman de moins de 200 pages, peut-être que pour un pavé ça m'aurait ennuyée.

Quant au niveau du fond du roman, je dirais qu'il s'agit plutôt là d'une introspection, d'un voyage dans le cerveau embrumé et le coeur trouble d'un homme, photographe de guerre, qui tente en vain un retour aux sources après avoir été confronté aux pires horreurs de la guerre.

Ou comment le journaliste, innocent, jamais impliqué dans un combat, et qui risque sa vie pour informer, peut se retrouver pris au piège et accusé de tous les maux. Et s'en sortir. Mais s'en sort-on vraiment dans ces cas-là ?

C'est en retournant auprès des siens, ses amis d'enfance, sa mère, et en repensant à ceux qu'on laisse derrière soi lorsqu'on a un tel métier, une amante notamment, que Jeanne Benameur a choisi de nous montrer comment l'entourage peut sauver la face d'un homme traumatisé.

J'ai apprécié les petites notes de douceur de ce roman, notamment grâce à Irène, la maman d'Etienne, le personnage en question. Grâce à la simplicité du quotidien, la puissance de la musique, le bonheur de marcher dans les bois.

C'est un roman difficile à appréhender sur un sujet qui l'est encore davantage, et le tout fait sous une forme tout à fait originale.

On ne peut pas juger, aimer ou détester, mais simplement se laisser guider et essayer de se mettre deux secondes à la place de quelqu'un qui doit vivre en sachant que d'autres sont morts derrière lui, et continueront de mourir par la suite.

Vivre après avoir été en confinement si longtemps, après avoir été traité comme un simple otage, une monnaie d'échange. Après être passé si près de la folie provoquée par la solitude et le sentiment d'abandon.

Un livre qui se lit vite, mais qui marque par sa justesse et son humanité. Un « presque » témoignage (romancé malgré tout) de la difficulté à se reconstruire, des liens si vite brisés et de l'importance d'être entouré.

Simple et efficace.

[Informations livre : Jeanne Benamour – Otages Intimes | Editions Actes Sud | Drame / Récit | 192 pages | 18.80€]
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Un roman paradoxalement très "silencieux" et qui fait la part belle aux mots.

Etienne est de retour en France après des semaines de captivité dans un pays en guerre. Il retrouve sa famille, ses amis mais il n'est ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre.

Le lecteur accompagne Etienne dans ses réflexions, dans ses émotions mais le sentiment qui prédomine est celui de l'isolement et de la solitude.

Les personnages sont tous des otages en errance à leur manière et l'auteur parvient à nous faire ressentir cette difficulté à être soi-même quand tant de sentiments, de doutes et de peurs nous traversent, quand on a connu l'horreur et la barbarie.

Une écriture fine et percutante mais je ne mets que trois étoiles pour la sensation d'enlisement que j'ai ressenti à la lecture à partir du moment où Etienne est à nouveau installé dans son village. Irène, sa mère est un personnage un peu creux et le personnage d'Enzo, l'ami d'enfance n'est pas, à mon goût suffisamment exploité.

Cela reste tout de même un roman qui mérite d'être lu, ne serait-ce que pour le traitement de la question de l'intime que je trouve remarquable.
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malgré les immenses qualités de Benameur, je n'ai pas retrouvé la passion qui m'emportait dans les demeurées par exemple.
du bel ouvrage quand même.
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C'est un roman assez étouffant.
Etienne est photographe de guerre, et il a été retenu en otage.
Pendant tout ce temps ce qui l'a aidé à tenir, c'est le souvenir de son appareil photo (en otage lui aussi) et de la musique qu'il jouait quand il était petit, dans le trio qu'il formait avec Enzo et Jofranka, au village.
Quand il revient, rien n'est pareil. Etienne s'interroge beaucoup sur le sens des choses. On est immergé dans ses réflexions, et par rebond dans celles de tous ses proches.
L'écriture est serrée et sans dialogue. Tout au discours indirect qui rend une impression de dissociation constante. Ca m'a fait l'impression d'un long hurlement silencieux. Mais c'est sûrement voulu.
Il y a malgré tout un beau message de vie à attraper.
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Etienne, photographe, était pris en otage dans un pays en guerre. Il vient d'être libéré et retourne chez sa mère, dans la maison de son enfance. Il retrouve son ami Enzo, qui travaille le bois et joue du violoncelle et Jofranka, avocate à La Haye, complète l'ancien trio amoureux.
Jeanne Benameur raconte le difficile retour à la vie d'un homme qui a longtemps été coupé du monde, de ses proches, de sa langue maternelle, privé de nourriture et d'affection. L'auteure travaille par introspection mêlant les dialogues au récit, utilisant le souvenir et distillant une certaine mélancolie au fil des pages. le procédé donne des moments forts et des passages plus ennuyeux.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Étienne ne sait plus rien".Chaos intérieur Comment revenir,vivre après avoir été otage de guerre( un "objet", une "bête ")?
Grâce à"l'abri des mots" pour rester humain,le lieu de l'enfance :la nature,les aimants(mère,2 amis).Mais chacun a aussi "une part d'otage"en lui! Sensible++.Fin bof!

Plume fluide, syntaxe libre (ex: sans verbe...).Découverte  d'1 ecrivaine qui écrit sur l'être/corps/mots/esprit.
+++ les mots comme l'"abri"/"espace" existentiel ("Il rentre ds les mots.Son seul lieu"/"là ça va.Je suis vivante"). Oh que oui!
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Roman polyphonique, Otages intimes livre à mi-voix un condensé d'émotions fortes où se mêlent amour, amitié, enfance, angoisses et bonheur. le roman évoque la reconstruction de soi, le renoncement, la solitude et la peur, oppose constamment guerre et paix jusque dans les caractères des personnages, ceux qui vivent, ceux qui vont vers la mort pour tenter de la comprendre ou de l'éviter.
C'est aussi un roman qui conte la force des choses simples pour se retrouver face à soi et recommencer : les arbres et l'eau y ont la part belle. Mais c'est la musique qui berce la prose de Jeanne Benameur, unissant les êtres, remplaçant les mots (ceux d'une langue étrangère qu'on ne comprend pas, ceux qu'on porte en soi et qu'on ne parvient pas à libérer).
Un beau roman, doux et fort à la fois, où la narration particulière de l'auteur calme ou emporte tour à tour.
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Lecture qui offre une plongée intime au coeur des personnages principaux. Chacun cherche à libérer sa part "d'otages intimes" en évoluant entre sentiments ambivalents tels que liberté/emprisonnement, paix/guerre, ici/ailleurs, ombre/lumière, se taire/parler,....où les mots auront peut-être la force libératrice.
Livre avec une approche psychologique détaillée, parfois philosophique d'une lecture intéressante, un peu austère et avec quelques longueurs. La fin apporte heureusement un peu de lumière et de légèreté.
Il est intéressant de regarder les videos/interview de l'auteur sur internet car ce livre peut faire écho à son propre vécu de la barbarie et de la souffrance.
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