Ce qui m'a captivée, en premier , c'est cette écriture aussi sobre qui élégante, aussi douce que forte, aussi réaliste que poétique....
Je n'ai pas assez de vocabulaire, de qualificatifs, pour expliquer cette émotion étrange qui s'est emparée de moi à la lecture des mots, des phrases et des chapitres de
Jeanne Benameur.
Ce qui est encore plus troublant, c'est que je découvre ce roman seulement maintenant, soit cinq années après sa parution, que je le lise en ce moment, pendant cette période difficile qui est la nôtre aujourd'hui, durant laquelle nous sommes tous les
otages intimes de ce fichu virus...
Etienne, le héros journaliste photographe de guerre a été kidnappé, mis au confinement durant un temps assez long. C'est ce mot, confinement, qui revient très souvent sous la plume de Jeanne, qui s'est imprimé en moi durant toute ma lecture, et qui agissait comme un faire valoir de l'intérêt que j'ai porté à ce livre.
Toujours, en parallèle, était présents près de moi les évènements actuels qui font que nous sommes tous confinés, maltraités par cette maladie virale, de façon réelle ou purement fantasmagorique selon l'endroit où l'on se trouve....
Mais, bon, ça, c'est mon ressenti! En 2015, il n'était absolument pas question de covid, seulement de guerres, et d'envoyés spéciaux pour les couvrir, photographiant la misère, la peur, la mort même.
Et cela, la romancière en parle particulièrement bien, à travers son personnage, avec pudeur et profondeur.
Mais bien d'autres thèmes sont abordés dans cette belle histoire, l'amitié, l'amour, la maternité, la solitude bien sûr, la musique et ses implications inconscientes, l'enfance, la mémoire.....la liste n'étant pas exhaustive...
Les autres personnages, ceux qui accompagnent notre Etienne tout au long de l'histoire, sont tout aussi complexes et attachants , la maman, Irène, à laquelle je me suis tellement identifiée, emplie d'amour et de respect, et désirant se protéger, les deux amis Enzo et Jofranka, tous deux abîmés très tôt dans la vie, si différents et si semblables, et puis Emma, absente de l'histoire, mais présente par la pensée.
Oui, quel beau roman, quel délicat et délicieux roman, on se sent intimes des personnages, grâce à l'extraordinaire écriture de Madame
Benameur que je remercie infiniment...