Octave, 90 ans, sentant sa fin approcher, recrute quatre personnes pour l'accompagner dans le dernier chapitre de sa vie. Ces quatre personnalités, aussi différentes les unes des autres, ont cependant comme point commun leur sensibilité mais aussi une grande fragilité qui cache, on le devine très vite, une blessure secrète. Sans en déflorer le contenu, on peut dire qu'ils permettront à Octave de réaliser son dernier voeu et que ce dernier agira sur eux comme un révélateur existentiel.
Jeanne Benamour nous propose ici le récit d'un homme et de 4 destins sur un mode fractionné. le procédé est somme toute classique. Construit par touches impressionnistes, tout est dévoilé de façon indirecte alors que les pièces du puzzle se mettent doucement en place. le rythme progresse crescendo, avec grâce et une langue élégante où les mots amour, mort, peur et foi tiennent le haut du pavé. L'intrigue constitue clairement un prétexte pour opposer la vie à la mort, le profane au laïc, pour mettre en exergue la notion de liberté et identifier le lien entre les hommes comme valeur incontournable. le livre et la lecture sont pour Octave l'essence de la vie. A la religion et à la foi, il préfère les haïkus et une appropriation laïque des ecclésiastes. C'est dire combien, pour des amoureux de textes, cet homme est aimable et ce roman un concentré d'humanité et de générosité. Alors pourquoi cette sensation en demi-teinte en refermant «
Profanes » ? Trop beau, trop humain, trop lisse, trop bien construit ? Trop de trop et un peu de convenu ? Overdose de bons sentiments ou un mélange de cynisme et de lassitude de ma part ? Je ne saurais dire, mais le fait est que mon enthousiasme du début s'est délité sur la fin.