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sur 900 notes
Au crépuscule de sa vie, Octave Lassalle, ancien médecin, vivant seul après le décès de sa fille qu'il n'a pas osé opéré, et le départ de sa femme vers le Canada, décide d'organiser à sa façon avec anticipation l'entrée dans sa dixième décennie. Il recrute alors quatre personnes qui se verront attribuer des tâches spécifiques à tour de rôle dans la journée, et pourront dormir à demeure dans l'une de ses nombreuses chambres. Il y a Marc Mazetti, un homme traumatisé par ce qu'il a vécu à une sombre époque en Afrique, qui viendra tous les matins à 7h s'occuper du rasage de M. Lassalle et du jardin. Puis Hélène Avèle, une peintre héritière qui reçoit la délicate mission de s'atteler à la réalisation d'un portrait très intime, très particulier. Ensuite à 18h doit venir Yolande Grange, une femme qui cherche ardemment de l'affection notamment auprès d'une jeune fille qu'elle héberge. Enfin, la jeune étudiante Béatrice passera ses nuits dans la demeure et profitera du calme pour réviser. Tout cela le rassure, et tout cela l'anime par le fait qu'il va pouvoir être à l'origine de nouveaux liens qui pourront se tisser entre ces personnes qui ne se connaissaient pas.


C'est le dernier défi d'un homme aisé. Jeanne Benameur nous livre le roman non pas de la mort qu'on se choisit, mais de la fin de vie, comme la possibilité de recréer un tournant personnel et volontaire, jusqu'à ses dernières années. Parce que l'homme n'est pas fait pour la solitude, parce qu'il doit être spectateur et acteur du lien social.

(………………)
Lien : https://chezlorraine.blogspo..
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Croyez-moi : j'ai vraiment essayé de m'accrocher. Mais ma difficulté à entrer dans ce roman s'est finalement changé en impossibilité à dépasser la page 145. Ce n'est pas le manque d'action (je suis fan de Modiano, ce qui vous donne une idée sur ma tolérance face au roman où ils ne se passe rien), mais plutôt le vide qui réside dans tout le reste : les personnages, le style, les idées.
Les premiers sont des stéréotypes, décrits par petites bribes, jetées de loin en loin et sans aucune profondeur : les gens du peuple ont des parents alcooliques, les artistes peintres ont une douleur qui les a conduit vers leur art ; les anciens militaires sont torturés par leur passé sur les champs d'horreur.
Le style, quand à lui, est froid, plat, sans recherche, bourré de répétitions et de mots vagues (et laids, en plus), tels que "objets", "choses". Cela n'aide pas à trouver du sens aux états d'âmes des protagonistes : leurs pensées, leur sentiments, leurs émotions, énoncés si froidement, sans finesse, sans efforts, paraissent artificiels. Et ce qui n'arrange rien, l'auteur se sent obligée de massacrer la ponctuation pour se donner un genre innovant. Sauf que ça n'est plus tellement innovant : Ouest de François Vallejo m'avait déjà suffisamment agacé pour la même raison et c'était... il y a bien dix ans. Alors supprimer les virgules, les guillemets... ça n'est pas très neuf. Et en utiliser quand même par-ci, par-là... c'est plutôt incohérent et assez étonnant. En tout cas, je n'ai compris ni la logique ni l'utilité de ces changements. Quoi qu'il en soit, comme dans Ouest, je trouve que l'on perd aussi beaucoup de profondeur, de chaleur, de vie, de richesse, quand on construit des conversations ou quand on évoque des pensées par de simples alignements de mots, sans les respirations que permet la ponctuation.
Dernier point, les idées. Apparemment, l'argument central du livre est la foi : foi en Dieu pour certains, foi en l'homme, en la vie pour d'autres ; et le recours que l'on peut trouver dans cette foi, religieuse ou profane (d'où le titre du roman, si jamais tu te posais la question). Mais bon. A part quelques phrasounettes pseudo-philo de temps à autre, je ne vois pas trop quelle thèse a voulu développer Jeanne Benameur. Et les tentatives d'aphorismes abscons qu'elle sème au fil des pages n'éclairent pas vraiment.
Exemples : "la mort est un point. Seulement un point. Et un point est pas une frontière." (page 142)
"Le monde est acceptable si on voit les choses une par une. C'est l'emmêlement qui ne l'est pas." (page 145).
C'est là que j'ai lâché.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Octave Lassalle a 90 ans, il n'a plus ni femme, ni enfant. Afin de s'assurer d'une présence humaine jusqu'au bout de sa vie, il choisit un à un ceux qui vont l'accompagner. Ils sont profanes, tant du domaine médical, spirituel ou religieux que, je dirais, de leur propre vie. Tous ces personnages, sans le vouloir ni même s'en douter, vont interagir les uns avec les autres et tous avec Octave. Leur vie à tous va, peu à peu, s'en trouver bousculée sans heurts, imperceptiblement et chacun va, enfin, se trouver lui-même. Un ouvrage qui vous parle profondément de la vie.
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Pour Octave nonagénaire,il est temps d'embaucher ,comme il l'a fait lorsqu'il était chirurgien,4 personnes qu'il désire à demeure jour et nuit pour l'aider dans son quotidien.
Mais on ne fait pas renter chez soi quatre étrangers,au départ ,sans que leur vie ,leur personnalité ne déteigne sur la vie de tous les jours.
Ce livre est la rencontre de cinq vies qui se mêlent,s'entremêlent et se démêlent pour notre plus grand plaisir.
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voir Aurélie
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Olivier LASALLE ,brillant chirurgien nonagénaire,vivant seul dans sa grande maison provinciale à la suite de drames familiaux,décide,pour animer sa fin de vie,de choisir, rémunérer et loger quatre personnes seules qui ne se connaissent pas …
Beatrice,Helène,Yolande et Marc devront venir pendant des heures précises, de jour comme de nuit, lui tenir compagnie et l'accompagner jusqu'à la fin…
Dans un style profond,plein de finesse,de grâce,de force et de subtilité,Jeanne BENAMER nous fait naviguer avec délicatesse dans les profondeurs de la vie intérieure de chacun de ces cinq personnages,réunis dans des circonstances uniques,qui vont se révéler à eux mêmes et aux autres et se rejoindre à travers leurs secrets…
Un livre rare…
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• Magnifique.
• Un vrai coup de coeur.
• Aussi beau et touchant que La Grand-mère de Jade !
• Encore du très bon Jeanne Benameur. Décidément, ses textes me plaisent beaucoup de par leur thème et leur écriture.
• Beaucoup d'émotion dans ces personnages qui souffrent tous pour une raison ou une autre. Et chacun d'entre eux évoluera, s'ouvrira au contact des autres. Certaines peines s'apaiseront. Ce n'est pas pour autant le monde rêvé des Bisounours, juste la vie quand on accepte a la chance de côtoyer des êtres vrais et qui ont des valeurs fortes.
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Il est des livres doux, forts, rassurants.
Il est des livres qui nous donnent le courage d'avancer, après réflexion sur le passé.
Il est des livres où les mots vivent et dansent.

Comme toujours, Jeanne Benameur nous enveloppe dans la poésie de son écriture.
Comment un homme, à l'automne de sa vie, cherche-t-il à évacuer les fantômes d'une vie chargée en douleurs ?
En s'entourant de quatre autres personnes, quatre morceaux de puzzle, quatre échos.
L'histoire est ténue mais forte. La mort d'une fille. La mort d'un frère. Une Afrique qui saigne. Et l'art, l'écriture, la peinture.

Je n'ai jamais envie de forcément détailler les mécanismes à l'oeuvre dans les textes de Benameur. Ni de faire une étude précise de la narration, de l'histoire. L'important, c'est de ressentir comme l'écriture se tisse, comment les liens entre les personnages s'imbriquent. Comment du silence naît la parole, la communication, la compréhension.

En définitive, c'est à l'amour de l'autre que nous convie Jeanne Bénameur, à un dépassement des clivages pour sentir ce socle d'humanité que nous portons en chacun de nous. Parce que nous sommes tous devant le temple, hésitant à y entrer.
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Déjà, de Jeanne Benameur j'ai précédemment lu La patience des traces et Les demeurées, que j'ai tous deux énormément aimés.
En lisant les critiques enthousiastes qui précèdent je me suis demandée pourquoi je ne pouvais y adhérer totalement. J'ai pensé que peut-être celui-ci était un de ses premiers, que son écriture s'était ensuite affinée, mais non. Les demeurées ont été écrites bien auparavant.
J'ai trouvé l'idée extraordinaire : ce vieil homme qui rassemble des cabossés de la vie pour compenser, contenir sa propre blessure. J'ai avancé avec plaisir dans le récit, même si je lui trouvais quelques langueurs.
Par contre la fin, qui n'en est pas une, m'a profondément déçue. Comme si l'auteure n'avait plus su que faire de son sujet, comment le conclure. Petit à petit les silhouettes esquissées se diluent, perdent de leur intérêt, de leur profondeur. Comme de vieux amis d'enfance dont on se dit un jour tristement que nos routes ont par trop divergées et qu'au final on n'a plus rien à se dire. Dommage.
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Octave Lassale, un vieil homme sur la fin de sa vie, demande à 3 femmes et un homme qu'il a soigneusement sélectionnés de venir partager sa demeure pour veiller sur lui à différentes créneaux fixes de la journée. A travers les dialogues de Octave Lassale avec ces quatre personnages, nous découvrons leur personnalité attachante mais aussi le drame qu'a vécu Octave Lassale avec la perte de sa fille et la séparation avec sa femme qui s'en suivit.

Cependant ce livre ne traite pas de la fin de vie, mais recherche ce qui est essentiel dans la vie grâce à la rencontre avec les ses invités. Est-ce la communion avec la nature « Contempler ces branches là, ces feuilles, rien d'autre. Juste ce qui s'offre. Il n'y a aucune intention dans un paysage, il n'y a aucune intention dans la ramure d'un arbre et ça c'est un repos. S'absorber totalement à regarder. Se rendre. Sa façon de retrouver la paix. », Est-ce l'espérance ? « « Est-ce seulement dans l'espérance qu'on peut être tout entier ? » , l'art ou la poésie ? « Octove Lassale n'a pas choisi la religion. Il a choisi l'art. Délibérément » dans la création artistique? « Cette nuit le sacré, il est là, dans le travail de sa main. D'humain à humain, face à la mort » ou la rencontre avec les autres? « Les quatre l'ont secoué, lui ont donné la force qu'aucune foi en un dieu, fut-il d'amour, ne lui a jamais donnée. Lui, sa foi, elle est dans les êtres humains, c'est tout » ou l'amour ? « C'est en elle qu'il trouve l'intime qu'il cherche en lui quand il sent qu'au plus profond d'elle, elle s'ouvre et se donne, il a la sensation que le monde entier s'ouvre et que c'est lui qui crée sa place dans ce monde »

Car Octave Lassalle préfère à la religion qui apporte des réponses toutes faites, les questions et le doute qui en découle, car là est le sel de la vie « Il n'y a pas de maître, pas de dieu. Pas de prophète. Rien que des hommes et des femmes. Des profanes. Mais le sacré, le vif de la vie, il est bien au coeur du profane et moi j'ai besoin d'y aller » « L'ordre du monde n'existe pas! Et il n'est pas capable, lui, comme Job qui perd tout de façon si cruelle, de continuer à penser que ce que dieu fait est bien fait………. Parce que le pauvre ordre du monde qu'essaie de construire chaque être humain de jour en jour est voué à être piétiné de toute façon, per une tempête, une voiture, une simple pierre sur un chemin »

Il se donne cependant le droit de douter et de penser qu'au delà des évènements que nous vivons il y a peut-être quelque chose sous-jacent « On peut laisser les années s'accumuler comme du sable sur une route de bord de mer. Il suffit d'une marée plus forte, d'un vent plus fort et le sable s'envole. En tourbillons. Par plaques. La route réapparait, juste par endroits. Et on sait qu'on n'a jamais cessé d'y être sur cette route là. » « L'église, c'est pas pour moi. Mais je voudrais bien pourtant qu'il y ait quelque chose derrière tout ça. Ca me soulagerai de savoir que c'est pas juste des affaires de sexe et de sang et d'argent tout ce qu'on vite »

Un roman magnifique qui nous permet d'accompagner Octave Lassale dans cette quête de l'essentiel et dans son dernier au revoir à sa fille.
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