Ce qui caractérise donc la foi chrétienne parmi toutes les religions, c'est qu'elle met l'homme sur la voie vérité, qu'elle lui donne un soutient, non dans ses habitudes, mais dans la vérité, et qu'elle revendique ainsi l'apanage de la raison. Elle est infidèle à elle-même si elle se cache devant la raison. Combattre l'ignorance et chasser l'hypocrisie font partie de ses tâches. La recherche de la culture lui est imposée de l'intérieur. Elle veut libérer l'homme de son hébétude, parce qu'elle le sait créature de Dieu et image de celui qui est le Logos, la Vérité : l'homme glorifie le Créateur quand brille en lui la richesse du Créateur.
Pour le chrétien, l'homme cultivé n'est pas celui qui sait ou peut faire le plus de choses possibles, mais celui qui est devenu homme, le plus possible et le plus purement possible. Mais il ne peut ni devenir ni être cela sans se laisser toucher par Celui qui est le fondement et la mesure de l'homme et de tout être. C'est pourquoi un homme simple, qui a le sens des valeurs suprêmes et par là même un sentiment très fin de l'autre, du droit, du beau, du vrai, peut être infiniment plus cultivé que le technocrate le plus expérimenté, doué d'un cerveau aux performances d'ordinateur.
La parole, dans le sacrement, exprime le caractère historique de la foi ; la foi ne vient pas à l'homme comme à un Moi isolé, mais celui-ci la reçoit de la communauté de ceux qui ont cru avant lui et qui lui apportent Dieu comme une réalité de leur histoire.
Saint François de Paule, dans une lettre à son ordre, a mis en garde avec insistance contre le pouvoir de la pensée mauvaise : « Le souvenir du mal est une chose mauvaise, il maintient le péché enfermé en nous ; c'est un poison de l'âme... un ver rongeur dans l'esprit, la destruction de la prière... la perte de la charité, un clou fixé dans l'âme, l'iniquité toujours en éveil... Une mort quotidienne ».
[...] La mission divine confiée par le Christ aux Apôtres est destinée à durer jusqu'à la fin des siècles, étant donné que l'Évangile qu'ils doivent transmettre est pour l'Église principe de toute sa vie, pour toute la durée des temps.