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Après « Lettre à Nour », « Voyage au bout de l'enfance » est le deuxième livre que je lis de Rachid Benzine et c'est encore une fois un tour de maître.

Après le genre épistolaire, Rachid Benzine utilise un registre enfantin à la « La vie devant soi » pour faire réaliser sous un angle original les horreurs perpétrées par l'état islamique. Rien n'est à ajouter sur le fond de l'histoire…

Un livre court et intense qui se lit en une matinée mais qui marque, comme tous les livres de Rachid Benzine que j'ai eu le plaisir de lire.
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Bonsoir,
Lors de la soirée point par points (Editions Points ), j'ai eu la chance de rencontrer les lauréats des différents jurys et pour le prix littérature j'ai rencontré Rachid Benzine Rachid Benzine pour « Voyage au bout de l'enfance ». J'ai dévoré ce petit opus tellement émouvant, sur ce petit garçon qui se retrouve plongé dans les camps de Daesh par conviction « vraie ou pas » de ses parents. Un saut dans l'enfance avec son insouciance, ses propres valeurs, sa poésie et son regard vrai et droit sur le monde des adultes. Mais aussi un saut dans l'horreur du fanatisme et la violence des guerres. C'est beau, c'est poétique, c'est triste.
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Un livre, petit par le nombre de pages , impressionnant par le récit qu'il contient et le message qu'il porte .
C'est à travers le regard naïf de Fabien que nous allons partir vers la Syrie , vivre l'embrigadement de ses parents et , par force , le sien dans l'enfer de Daesch .
Ce regard d'un petit garçon innocent et heureux va s'embrumer tout au long d'un cheminement idéologique qui le conduira du Paradis à l'enfer , l'exact contraire de ce qui lui était promis , lui , le gamin heureux féru de poésie et de beauté transporté dans un monde de terreur , de violence , de fanatisme , d'interdits , d'obscurantisme ...
Le style brutal , fait de phrases courtes , sèches nous perce jusqu'au fond de nos tripes .La violence ne se décrit pas , elle suinte pourtant dans chaque mot, dans chaque phrase , dans chaque page .Point de dialogues , trés peu de personnages ,peu d'actions mais une pression incessante qui pousse le plus endurci des lecteurs " à imaginer " et , sans doute , à partager la souffrance fièrement et pudiquement retenue par cet enfant trop vite devenu mature . Un livre dont tout est " prison" du début à la fin .Aucune fioriture , aucune issue de secours .
Lire de tels ouvrages ne peut être que salutaire pour une société qui , en inversant ses valeurs , risque de perdre son âme et sa liberté .Mais ça , c'est une autre histoire qui n'est pas encore à écrire , souhaitons le .
Bonne soirée chères amis et amies et à trés bientôt .


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Un conte des temps moderne
Fabien nous partage sa vie d'avant en region parisienne puis celle à Raqqah en Syrie Son quotidien d'être arrivé dans cet état islamique - le Paradis comme dit sa mère
L'absurdité de la situation et de leur ditact
Un livre bouleversant - assez court moins de 100 pages
Très bien écrit
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Ayant participé en tant que jurée au prix du meilleur roman aux éditions Points dont Rachid Benzine a été annoncé hier lauréat.

Voici la fiche de retour de lecture que j'avais remplie

1) En quoi ce roman se démarque-t-il des autres titres de la sélection ? Quels sont vos retours sur la construction narrative ?

Il se démarque parce qu'il est question de poésie avec Rachid Benzine, bien que le contexte soit noir.
La construction narrative est talentueuse. C'est un « bijou littéraire », du début à la fin, une narration simple et tenue à hauteur d'enfant. Un ton juste. Bravo.
Oh là, quelle fin dramatique, émouvante ! Grosses émotions.
Un chef d'oeuvre comme L'étranger de Albert Camus !


2) Que pensez-vous du style de l'auteur ? de son écriture ? Avez-vous eu le sentiment d'être immergé(e) dans un imaginaire, un univers, un lieu, une époque ?

Un style fait de simplicité et de fraicheur (d'innocence), de phrases courtes pour dire l'essentiel des faits, des sentiments, des pensées... le ton juste d'une parole.
Quel talent d'écriture d'arriver à un rendu simple en irrigant dans le fond des antagonismes (complexités) !
Antagonismes : Réel / Imaginaire ; Choix/Enferment ; Innocence / Guerre.

Une écriture qui attrape le coeur du lecteur avant l'esprit.
Une plongée dans la vérité, celle d'un enfant confronté à la violence, la mort…
Oui, immergée dans tous les contextes que ce soit en France, qu'en Syrie…D'autant que cela relève d'un pan de l'histoire récente et encore actuelle sur l'islamisme, et ses enfants et leurs mères présents dans les camps…


3) Les thèmes majeurs abordés dans ce roman vous ont-ils particulièrement touché(e) ? Et si oui, pour quelles raisons ?

Les thèmes majeurs sont l'islamisme et ses conséquences dans une famille, plus particulièrement dans la vie d'un enfant…C'est un enfant qui témoigne sur son vécu : ce qu'il observe, ressent, pense, comprend…C'est une lecture qui opère, qui permet au lecteur de se confronter aux évènements décrits, et à s'interroger. Et que ce soit un enfant qui dise, touche peut-être l'enfant en nous et fait s'interroger l'adulte qui est en nous.
L'action islamique concerne l'humanité. Et la problématique est encore actuelle.
Et un autre thème, la poésie en pays de l'horreur et de la souffrance…la création « inventer » sauve-t il ?
C'est en soi un livre sensible et politique.


4) Les personnages sont-ils bien construits ? Vous êtes-vous identifié(e) à l'un des personnages ?

Tous les personnages sont crédibles.
Pas d'identification, mais j'étais au côté du personnage principal Fabien, le narrateur. Il me parlait.

5) Quel est l'intérêt de lire ce roman selon vous ? le recommanderiez-vous à votre entourage ? Si oui, à qui et pourquoi ?

C'est un livre nécessaire pour une prise de conscience la violence et ses conséquences intimes
L'action islamique concerne l'humanité. Et la problématique est encore actuelle.
C'est un livre qui pose la question brûlante du rapatriement des mères françaises et de leurs enfants présents dans les camps de réfugiés. « Maman dit qu'on nous laisse croupir dans la frange pour nier notre humanité. » page 50. …page 56 +++
C'est un livre sensible et politique.
C'est un livre que j'ai envie d'offrir à toute personne, adolescents comme adultes.

6) Quelle(s) question(s) aimeriez-vous poser à l'auteur ?

La poésie peut-elle sauver quand on est dans une enclave dans tous les sens du terme.


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Fabien vit à Sarcelles, il est en ce2 dans la classe de Mr Tannier, et ce qu'il aime c'est la poésie.
Son instituteur le sait bien et le conforte dans sa passion. Un jour, il lui propose même de réciter devant ses camarades, les poèmes qu'il écrit. Mais ce jour ne viendra jamais.
Entre-temps, ses parents décident de partir en Syrie et quittent tout du jour au lendemain. Fabien ne comprend pas tout, mais ses parents sont convaincus, là-bas ils vont trouver le paradis et vivre leur religion sans entrave.
Alors que sa mère se met à porter le niqab et son père se retrouve à faire le djihad, Fabien rebaptisé Farid ne voit pas le paradis du même oeil que ses parents. Inscrit à l'école coranique, puis aux "lionceaux du califat" il subit l'endoctrinement à vive allure.
Mais la nostalgie de sa vie passée auprès de ses grands-parents, de ses amis de Sarcelles et son amour pour la poésie lui font garder les idées claires.
"On a écrit des poèmes pour dire que le calife était le meilleur, le plus fort et que l'État islamique allait régner sur Terre. Je ne savais pas qu'on pouvait écrire autant de conneries avec de la poésie. Là, je suis vraiment en colère. Parce qu'à Raqqah on a pu me faire avaler pas mal de choses. Mais utiliser la poésie pour la gloire d'un calife, ça, ça ne passe pas.
Petit à petit, les parents de Fabien commencent à douter mais est-il encore possible de faire machine arrière...

Rachid Benzine, nous met à hauteur d'enfant pour nous parler de ces familles endoctrinés et embrigadés au sein de l'état islamique et c'est ce qui fait la force de ce petit roman. Sur un ton enfantin et innocent transparait l'horreur
et l'indicible. Et pour nous lecteur, c'est d'autant plus troublant.
L'écriture est forte tout en étant simple. L'ensemble est poignant et ne laisse pas indifférent.
Un petit roman très court, qui se lit vite mais reste en mémoire.
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Raconter une histoire à hauteur d'enfant, c'est toujours émouvant.
Monsieur Ajar m'avait déjà ébloui avec son Momo, gosse paumé recueilli comme une fleur de pavé par Mme Rosa péripatéticienne retraitée de tous les noms d'oiseaux blessés.
Monsieur Schmitt, m'avait tout autant fasciné avec aussi un Momo, ado juif celui-ci, ami pour la vie avec M.Ibrahim, l'épicier arabe du quartier. Une parfaite image d'Epinal et même aujourd'hui que je sois ou pas matinal, c'est machinal, j'ai mal.

Franchement, Monsieur Benzine, avec votre Fabien devenu Farid chez les Daeshdémon comme l'évolution de Salameche devenu Dracofeu chez les Pokemon, vous avez enfoncé le clou, le pieu même, fort et loin dans la couenne sensible.
Cette sale mèche allumée a fait exploser une fleur qui pue en pétales de poésie dans l'épaisse noirceur du coeur inexistant de l'état islamique.
Fabien/Farid m'a beaucoup ému avec ses phrases qui, sans ceintures d'explosifs, tuent.
« Ils m'ont dit que c'était le paradis ici. Moi, je croyais que c'était dans le ciel, quand on est mort. »

Il voulait seulement lire le bonheur de sa petite vie, les poésies qu'il ne cesse d'écrire par envie, par plaisir. « Les poèmes ça a pas besoin de la vérité. Les poèmes ça existe pour faire plus beau que la réalité. »
Ces mots baumes vont être interdits, bannis sinon punis, tués si pas effacés.
Les dire à M. Tannier, son prof à Sarcelles, quelle joie ! Juste le jour où ses parents radicalisés décident de partir en Syrie. Autant dire en sucette, en folie barbare. Quelle énorme déception !

A Raqqah, dans la rocaille infestés de racailles. Juste un titre pour SAS, mais en fait c'est une vie injuste de SOS que vous avez su parfaitement décrire Monsieur Benzine et pire encore.
Et plus encore. J'en peux plus ! Je ne vous remercie pas mais je salue la prouesse.
Je n'ai pas passé un bon moment, plutôt un moment ambivalent. J'ai lu les tripes à l'air putride, les yeux ouverts tendus par des crochets autour des paupières comme dans « Orange mécanique » de Stanley Kubrick pour absorber les saloperies lubriques de ces dégénérés.
Je ne vous en veux pas, vous avez tellement bien traduit cette terreur et ses horreurs avec véritablement des yeux d'enfant que s'en est saisissant.

« A onze ans, je suis un monstre ou une victime ? »
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Aucun autre livre ne m'a autant émue . Certainement car le récit est raconté par un petit garçon et sur tout nous somme au pays de l'horreur . Certainement aussi par ce récit correspond à une réalité et que beaucoup de petits garçons sont morts . Certainement encore parce que l'actualité quotidienne nous raconte un peu la même histoire qui continue , continue souvent au nom de la religion .
Et surtout parce que je n'ai jamais rien fait pour aider ce petit garçon ainsi que tous les autres aujourd'hui
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Ce petit roman me faisait de l'oeil à sa sortie car le résumé annonçait quelque chose de fort et je peux vous dire que le mot est faible. 80 pages c'est peu et pourtant, c'est déjà trop car beaucoup d'horreurs vont se dérouler en si peu de temps. du jour au lendemain, les parents de Fabien qui sont reconvertis à l'Islam décident d'aller en Syrie, à Raqqah. le paradis sur terre, c'est ainsi que ses parents décrivent la ville. Fabien devient Farid et sa vie bascule. Il nous explique leur arrivée sur place, l'installation, l'école coranique et les armes qu'il va tenir pour la première fois de sa vie, les exécutions auxquelles il va assister. le doute de ses parents, la remise en question mais trop tard alors on ment, on a peur de ceux qui pourraient les dénoncer alors on se tait. Un paradis qui ressemble à l'enfer et dans tout ça, ce petit garçon qui essaye de survivre avec ses poèmes, le souvenir de ses amis, de son professeur Mr Tannier et son amour pour le foot et l'équipe de France. J'ai lu ce livre en apnée, avec une boule au ventre et une envie de hurler face à cette injustice et aux horreurs de ce monde. le récit est encore plus fort car raconté à travers les yeux de cet enfant qui sera à jamais brisé. Un livre coup de poing qui ne vous laissera pas indifférent et que je ne suis pas prête d'oublier.
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Voyage au bout de l'enfance est un livre qui vous serre le coeur. Un petit garçon, Fabien, bien dans sa peau, bien dans sa tête, bien dans sa famille, bien dans son école, raconte son histoire. le livre écrit à hauteur d'enfant donne une dimension des plus poignantes. le pauvre gosse, appelé désormais Farid, sera pris dans l'enfer des belles promesses de DAESCH. Un voyage en enfer entre le camp de l'Etat islamique de Raqqah et ensuite les camps syriens.
Aucune cause n'autorise les parents à entrainer leurs enfants dans leur propre fanatisme.
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