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sur 4633 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec une certaine candeur, j'avoue ne jamais avoir compris pourquoi les juifs avaient subit autant de persécutions tout au long des siècles. Pourquoi les blancs seraient-ils supérieurs aux noirs ? Pourquoi en voyant une personne d'origine arabe devrait-on tout de suite craindre un attentat ? Et si le monde était simplement bon ? En fait non. Il ne l'est pas. La candeur peut faire bon ménage avec une certaine dose de conscience et de réalisme. Je garde en principe de vie la fameuse phrase de Platon « Fais preuve de gentillesse envers tous ceux que tu rencontres, leur combat est peut-être plus dur que le tien. » Là on tient déjà un truc plutôt sympa et positif pour avancer et déployer des ondes positives. Je suis convaincue qu'elles se répandent et qu'elles doivent prendre le dessus sur la haine.
Et la littérature, l'art, sont aussi des vecteurs de pensée qui éloignent l'ombre. Ce roman en est un exemple. C'est une lumière qui retrace la tragédie simple d'une famille décimée par la guerre. C'est peut-être un peu moche de dire ça, mais pour une fois, je suis contente qu'on parle de ceux qui n'ont pas survécu. La littérature a mis en avant à de multiples reprises ceux qui avaient puisé dans des forces insoupçonnées pour sortir vivant des camps et tant mieux. Mais il y a tous les autres, qui par naïveté, malchance, santé fragile, n'ont pas tenu et ne sont pas revenus. le récit qu'en fait l'auteur est d'une grande tendresse. Elle nous fait vivre les affres de l'exil de sa famille dans l'entre-deux guerre. Les tentatives d'intégration. Mais étranger un jour, étranger toujours. Jusqu'à la seconde guerre mondiale où l'étranger devient l'ennemi. L'art de vivre est remplacé par la nécessité de survivre. Mais on n'est pas tous formaté pour ça. La deuxième partie du roman est véritablement une quête de l'auteure pour retracer le parcours de cette famille broyée par l'Histoire, et une interrogation sur l'identité judaïque, et comment se vit le traumatisme héréditaire de la Shoah. Alors que vous soyez rassurés, vous n'allez pas vous retrouver au milieu d'une séance de psychologie poussée. C'est juste (dans tous les sens du terme) une réflexion de l'auteure sur la façon de vivre au jour le jour, cette histoire qui est son héritage. Les recherches vont être absolument passionnantes. Mettant en avant des coïncidences troublantes entre la vie de l'auteure et celles de ses ancêtres. Mettant en scène les injustices et la spoliation des biens dont ils ont été victimes. Mettant en exergue les comportements les plus lâches et les plus héroïques qui ont scellé le destin de sa famille. Mettant en évidence la façon dont les générations suivantes s'accommodent de leur propre héritage de cette période sombre, entre ce que l'on cache sous le tapis et le devoir de mémoire.
C'est une histoire touchante, poignante. L'écriture est simple et sans fioriture. C'est une belle lecture, plus pour l'histoire que pour le côté littéraire. Petite remarque : j'aurais adoré que l'auteure partage une ou deux photos de cette famille, mais je respecte sa pudeur.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Les lycéens se trompent rarement dans leurs choix pour le prix Renaudot.
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Rarement une critique m'aura donné autant de mal ! Plusieurs fois, j'ai remis l'ouvrage sur la table.
Sans doute parce que j'ai été traversée par de nombreux sentiments à la lecture de la carte postale. Dans un premier temps, une légère déception liée au style : l'écriture manque de souffle et ne rend pas tout à fait hommage à l'histoire. Puis, par les premiers chapitres qui portent sur la montée du nazisme dans les années 30, et l'enchaînement terrible, la guerre, la déportation, les camps, la mort.
L'horreur pour la famille Rabinovitch qui avait déjà beaucoup voyagé pour échapper à l'antisémitisme européen. Ephraïm, le père, avait tant fait d'efforts pour que sa famille devienne française et soit reconnue comme un exemple achevé d'intégration. le calvaire de Noémie et Jacques, ses enfants, arrêtés un soir de 14 juillet, ressemble aux nombreux récits sur cette période - connue aujourd'hui mais toujours redécouverte, qui laisse sidéré de tant de bestialité. Je me suis néanmoins dit que j'avais déjà beaucoup lu sur le sujet…
Et puis, l'enquête d'Anne Berest progresse autour de l'identité de l'auteur de la carte postale, dont le texte ne mentionne que les noms de ses arrière grands-parents et de leurs enfants. Avec sa mère Lélia, elle va remonter le temps et essayer de comprendre comment les événements qui ont marqué durablement sa famille se sont déroulés. Très réussis sont les passages où l'auteur et sa mère enquêtent dans le petit village, Les Forges, où Noémie et Jacques ont été embarqués. le lecteur est pris entre émotion et sourires des stratagèmes et bobards racontés, des pistes remontées, des photographies retrouvées par hasard.
Le livre s'ouvre aussi sur des questions qui m'ont vraiment passionnée. Par exemple, les passages sur la judaïté de l'auteur y sont particulièrement intéressants, comment se construit l'identité, l'appartenance à une culture, une religion. Myriam, Lélia, Anne et Clara, 4 générations de femmes qui vivent leur judaïté très différemment, selon les contextes et l'éducation – entre rejet d'une identité qui met en danger toujours et partout et réconciliation avec des rites qui témoignent d'une appartenance forte, qui fait communauté.
La réception de cette carte postale à l'auteur mystérieux permet donc à Anne Berest de faire à la fois devoir de mémoire mais aussi d'interroger assez finement ce qui la relie à la religion dont elle a hérité par sa mère. La fin m'a paru un peu abrupte, comme si le trop plein de souvenirs et d'émotions devaient cesser à présent.
Avis donc très mitigé sur la forme mais plutôt positif sur la construction et la qualité de la réflexion menée par l'auteur.
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Un énième roman sur la shoah et l'histoire des Juifs ? Certes on y parle d'exil, de coutumes, de religion, de déportation, sujets maintes fois traités. Mais le plus de celui-ci est qu'il nous emmène jusqu'à nos jours, ou plutôt il commence de nos jours et l'auteur remonte dans le temps pour comprendre qui ont été ses aïeux dont sa mère et sa grand-mère parlaient très peu.
Des chapitres courts, un style vif, des anecdotes qui expliquent comment les enfants juifs eux-mêmes se sont posé des questions que tout le monde a pu se poser, comment ils y ont répondu, parfois devenus adultes.
Un roman autobiographique très bien fait pour cette rentrée littéraire d'août 2021.
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Je décide enfin de lire ce livre après toute la notoriété autour de cette histoire.
Ce n'est pas un coup de coeur, mais une belle histoire poignante. C'est toujours émouvant de lire des récits sur la Shoah et le destin des Juifs ainsi que de toutes les autres victimes des nazis.
J'ai été tenue en haleine pour découvrir ce mystère autour de cette carte postale. Mais la fin m'a laissé sur ma faim. J'ai eu l'impression d'être flouée et d'avoir fait tout ce chemin pour pas grand chose.
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Une mystérieuse carte postale signée des grands-parents, oncle et tante de Lélia arrive dans sa boîte à lettre ... ils sont pourtant décédés 6 ans plus tôt. Une formidable opportunité pour Lélia de rechercher et de nous raconter l'histoire de sa famille puis pour sa fille Anne d'enquêter sur le mystérieux expéditeur de la carte et de raconter l'histoire de sa grand-mère Myriam. Un roman qui nous apprend des choses même si on a parfois l'impression d'avoir déjà lu cette terrible histoire. Mais je retiendrai surtout une écriture qui fait la part belle au ressenti des protagonistes et notamment une étonnante description en quelques pages du vécu des survivants des camps rapatriés à Paris entre peur, douleur, soulagement, lassitude, culpabilité, honte, espoir, ...
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Je ne sais comment qualifier ce livre, car ce n'est pas selon moi un roman, mais plutôt un récit. le récit d'une quête.
Anne Berest s'attache à retracer l'histoire de ces grands parents et arrières grand parents qui ont vécu l'horreur de la Shoah.
Le point de départ est une carte postale que reçoit la mère de l'auteur, qui ne comporte que 4 prénoms : celui de ses grands parents, de son oncle et de sa tante. Tous les 4 sont morts en déportation. Qui a bien pu envoyer cette carte postale et dans quel but ?
L'histoire est comme un puzzle, chaque début de piste en amène à une autre et ainsi de suite. C'est un long périple pour l'auteure et sa mère, il faut tout reconstituer.
Ce livre, au delà de raconter L Histoire, soulève selon moi une autre question : celle de la nécessité de connaitre l'histoire de ses ancêtres pour se construire. Les secrets de famille, les non dits, sont au coeur de ce récit, et on voit bien comment, même si les choses ont été tues, les descendants peuvent ressentir. Et puis, il y des coïncidences troublantes : un métier exercé aujourd'hui qui était le même qu'un défunt dont on ne sait rien, un prénom...identique à celui d'un ancêtre...
Pour moi, ce fut une lecture passionnante et émouvante. Il n'y a peut être qu'une partie, qui m' a semblée plus fictionnelle, et pour moi, moins intéressante. Il y a des passages difficiles comme la vie dans les camps, la déshumanisation orchestrée des prisonniers, et le retour des déportés. La barbarie humaine est sans limite. Toutefois, il faut le dire et le redire, le dénoncer, et ne jamais oublier, pour que plus jamais cela ne se reproduise.
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En janvier 2003, une mystérieuse carte postale non signée arrive au domicile de la mère d'Anne, la narratrice. Elle comporte 4 prénoms, ceux des grands-parents et de leurs enfants morts à Auschwitz. La narratrice va remonter le temps pour comprendre qui est l'auteur de cette carte et percer les secrets de la famille Rabinovitch partis de Lettonie pour arriver en Palestine puis à Paris où les Juifs étaient perçus comme indésirables à la veille de la Seconde Guerre Mondiale et leurs libertés strictement réduites. Tandis que les parents Ephraïm et Emma ainsi que leurs enfants Noémie et Jacques sont arrêtés en 1942 puis déportés, comment Myriam, la fille aînée, a t'elle réussi à échapper aux rafles ? Et pourquoi après guerre, n'a t'elle jamais évoqué ce qui s'est passé ?

J'avais lu beaucoup de critiques positives de ce roman qui m'intéressait particulièrement car il se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale et je lis beaucoup de livres sur cette période.
Je l'ai trouvé intéressant et on est très vite plongé dans l'histoire de cette famille bien des années avant le début de la guerre. J'ai apprécié cet aspect de roman fleuve qui s'étale sur des décennies et plusieurs générations même s'il y a de nombreux personnages (attention à ne pas se perdre). Mais à certains moments, j'ai trouvé cela un peu long, je pense que l'auteur aurait pu réduire certains passages pour mieux condenser l'histoire.
J'ai apprécié particulièrement le récit du retour des survivants des camps de concentration au Lutetia, ce n'est pas souvent qu'on assiste à ces scènes avec autant de détails, je trouve.
J'ai trouvé l'extrême fin sur la découverte du mystérieux expéditeur de la carte postale habile et riche en émotions, je ne m'y attendais pas.
Pour terminer, je dirai que c'est un bon roman sur des secrets d'une famille juive pendant la Seconde Guerre Mondiale mais il faut prendre son temps pour lire ce roman.
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Dans la famille Berest, après avoir découvert la plume de Claire, je découvre Anne et avoue au passage, que dans ma précipitation, je n'avais pas compris qu'elles étaient deux, soeurs et autrices…

Je vous parle aujourd'hui de la Carte postale d'Anne Berest, une saga historique et familiale dans laquelle elle retrace le destin de ses ancêtres, morts en déportation.

Une carte postale énigmatique est arrivée il y a vingt ans chez la mère de l'autrice : anonyme, une photo ancienne de l'opéra Garnier d'un côté, et de l'autre, les prénoms des grands-parents de sa mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, Anne décide de retrouver l'origine de ce message, en explorant toutes les hypothèses possibles.

Celles et ceux qui me suivent savent que j'apprécie beaucoup ce type de récit qui mêle l'Histoire et l'intimité, quand les sphères publiques et privées se télescopent.
La première partie m'a paru un peu longue ; le canevas m'était malheureusement connu et je trouvais que la narration s'apparentait un peu trop souvent à un documentaire, même si le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine et, enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre, étaient captivants…
Et puis, j'ai trouvé une autre clé de lecture dans la vision du judaïsme, originalement proposée à travers la posture résolument athée des personnages. Que signifie aujourd'hui être juif ? Comment expliquer l'antisémitisme récurrent dans nos états laïques ?
L'enquête menée par l'autrice autour de la mystérieuse carte postale m'a véritablement embarquée, à la fois tentative de percer la personnalité complexe d'une grand-mère qui fut la seule à échapper à la déportation et quête mémorielle.

J'avais choisi la version audio, lue par Ariane Brousse qui prête admirablement sa voix à ce long roman, le rendant attrayant et vivant. Elle a su transmettre l'écriture fluide et efficace ainsi que les personnalités des personnages.

Après un début de lecture un peu laborieux, ce livre a fini par littéralement me happer.

#LaCartepostale #NetGalleyFrance

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J'ai enfin lu ce roman dont on a tant parlé et c'était magnifique. Anne part à la recherche du destinataire de la carte postale reçue par sa mère il y a quelques années, sur laquelle ne sont inscrits que les quatre prénoms de ses grands-parents et oncle et tante morts à Auschwitz.
Véritable saga familiale autobiographique, on va suivre et apprendre à connaître Ephraïm, Emma, leur famille et leurs trois enfants.
Des années 20 jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, de la Russie jusqu'à Paris en passant par la Palestine, des temps de paix au désespoir le plus noir, ce sont les vies de ces ancêtres qu'Anne va découvrir. Des personnages complexes, attachants et dont le rapport à la religion varie. Elle sera aidée dans son enquête par sa mère, véritable archiviste de la famille. Grâce à ses recherches, l'autrice, et nous, allons être témoins de la déportation, de la résistance, des fuites, des cachettes, la peur au ventre. Mais aussi des rencontres, des histoires d'amour, d'amitié, de courage, d'espoir, de culpabilité aussi...Il y a beaucoup de personnages intéressants, certains très attachants.

Si le judaïsme a pris une place importante dans la vie de ces ancêtres, ce n'est pas le cas pour l'autrice. Les découvertes qu'elle fait lui font entamer une réflexion sur son identité. L'importance de la transmission est présente tout au long du roman. le choix inconscient des prénoms, des métiers,...un thème effleuré mais qui questionne.

J'ai beaucoup aimé me plonger dans ces vies et ces souvenirs. Certains passages sont terribles, d'autres très doux. La révélation sur l'expéditeur de la carte n'en est pas vraiment une mais je ne crois pas que c'était le but recherché. L'écriture limpide et sincère m'a tenu en haleine.
Un très beau roman hommage
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Une carte postale arrive avec juste 4 prénoms : Ephraïm, Emma , Noémie et Jacques. Ce sont les grands parents de sa mère et son oncle et sa tante, tous morts en camp de concentration.
Vingt ans plus tard, l'auteur décide de découvrir qui l'a envoyé et d'en apprendre plus sur ses ancêtres. Sa mère Leila va alors lui parler des différents exils que la famille a connu sur plusieurs générations et lui raconter ce qu'elle a réussi à reconstituer de leur vie ainsi que de celle de Myriam, sa mère qui n'a pas été déportée.
Une magnifique histoire que celle de cette famille juive, même si bien sûr les évènements sont horribles. Un beau témoignage, des personnages forts comme on arrive à en avoir de temps en temps sur cette période sombre de notre histoire pas si lointaine.
J'ai lu plusieurs fois que les prix des lycéens étaient de très bons livres, je vais me pencher sur les nominations et trophées.
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