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4,39

sur 4632 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La carte postale est à la fois une enquête, le roman de des ancêtres d'Anne Berest qui leur rend ici un bel hommage et une quête initiatique sur la signification du mot « Juif » dans une vie laïque.

Au fil des pages, l'autrice retrace le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre jusqu'à leur déportation, fatale, à Auschwitz.

Ce livre est en partie romanesque mais aussi et surtout biographique, car l'auteure va s'acharner à rassembler un maximum de documents et de preuves de ce qu'elle écrit sur les vies de sa mère Leila, de sa grand-mère Myriam (la seule qui échappera à Auschwitz), de sa grand-tante Noémie qui voulait devenir romancière, de son grand-oncle Isaac (Jacques) – tous deux soeur et frère de sa grand-mère Myriam – et de ses arrière-grands-parents Ephraïm Rabinovitch et son épouse et Emma Wolf.

Malgré la dureté du sujet, c'est un livre passionnant et édifiant, qui ne tombe jamais dans le pathos. A la fois, enquête, roman, témoignage mais aussi réflexions sur la judéité, malheureusement d'actualité avec la guerre au Proche-Orient, le récit est très bien mené par Anne Berest et se révèle réellement intéressant.

Entre allers & retours dans le passé de sa famille et de la shoah, le quotidien d'Anne Berest et sa quête, aidée par sa mère Lelia, c'est un récit émouvant mais aussi éclairant sur certains points de la solution finale et des camps de prisonniers français que j'ignorais malgré les nombreuses lectures sur la seconde guerre mondiale.

C'est aussi un bel hommage à sa famille maternelle mais aussi paternelle avec la participation active de sa grande-tante Jeannine Picabia et son arrière-grand-mère Gabriële Buffet, toutes deux décorées de la médaille de la résistance sur demande du général De Gaulle en personne.

Une enquête passionnante et passionnée mais attention aux âmes sensibles, rien ne nous est épargné.

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Lu en 2022. Ayant reçu le Prix Renaudot des lycéens 2021, cet ouvrage a attiré mon attention car il s'agit de l'avis d'un public qui m'importe.
J'ai été touchée par la quête de l'auteure-narratrice, malgré une plume que je ne qualifierai pas de littéraire, mais dont la fluidité a conféré une sobriété bienvenue à ce récit tragique. C'est la petite histoire dans la grande, un héritage funeste parmi tant d'autres, marquant chaque génération...
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Je me suis laissée emportée par cette histoire de famille, même si je trouve que ce livre ne soit pas particulièrement bien écrit.
J'ai été happée tout particulièrement la première partie sur la déportation depuis la Russie. C'est bouleversant de lire que leurs choix les emmènent irrémédiablement vers les camps de la mort - on a envie de crier, en lisant, de les inviter à s'exiler le plus vite possible.
La grande partie sur la résistance de sa grand-mère, et finalement les actions simples qu'elle faisait voire l'ennui qu'elle ressentait, est vraiment éclairante. On dépeint souvent les résistants comme des supers héros dans les romans, c'est rare de les présenter comme de simples citoyens qui avaient peu de missions et souffraient au quotidien.
Le vrai point négatif selon moi (qui brouille un peu la lecture) est « l'enquête » de la mère et la fille, qui souffre de beaucoup de longueurs et d'incises personnelles un peu fleuve.
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J'ai été prise tout de suite dans cette histoire à double intrigue. le récit de la 2nd guerre mondiale vu et vécu par une famille a été vraiment prenant pour moi. Une nouvelle façon d'écrire l'histoire. L'explication de l'héritage de la guère dans les familles juives d'aujourd'hui est aussi qql chose de très intéressant à découvrir.
Le style littéraire ne m'a pas particulièrement touché mais au moins c'est très facile à lire.
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Ce livre fut une bonne lecture, retraçant bien le contexte historique de la seconde guerre mondiale et de la Shoah au fil de générations d'une famille.
Ce roman est à la fois un livre d'histoire et un livre d'investigation type policier pour retrouver l'auteur de cette fameuse carte postale.
Ce livre questionne aussi sur la judéité pour les générations passées, présentes et futures.
Ce roman rend également hommage aux artistes et écrivains engagés dans la résistance.
En revanche, j'ai trouvé la dernière partie un peu longue, d'ou seulement les 4 étoiles.
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J'ai hésité à ajouter une énième critique sur ce livre, mais lorsque je les ai parcourues, certaines m'ont peinée : on peut critiquer la forme, on peut juger de l'intention , du style etc… mais par respect pour Anne Berest , sa famille et tous ceux qui ont partagé ce funeste destin , il est indécent de se permettre quelque remarque que ce soit au sujet des faits relatés par l'autrice.
Il y est question de mémoire, de transmission, d'identité, et c'est aussi une belle image de la sororité.
Par ignorance, mensonge, non-dit, falsification, instinct de survie, dissimulation ou déni de leur propre histoire, une majorité de descendants des déportés ont été spoliés de leur identité et privés de leur culture. Leurs ancêtres ont été « déportés » ce qui signifie dans le sens strict qu'ils ont été déplacés d'un point à un autre, eux sont des « déplacés « dans le sens : qui n'a pas sa place.
La famille d'Anne a eu la possibilité d'accéder à des informations à travers les récits des voisins, des documents administratifs, des photos, les archives gouvernementales etc.. Anne a fini par trouver sa place, non pas à la table de Pessah, mais en tant que
« fille et petite-fille de survivants » en retenant plus leur qualité de survivants que de victimes de la shoah, elle a trouvé une place et c'est déjà ça .
Mais pour tous les autres , enfants de disparus sans laisser aucune trace, ce livre et les autres sont leurs seuls témoins , c'est dire à quel point ce livre est important , il devait être écrit , et d'autres devront suivre et d'autres encore , inlassablement.
Je ne peux pas nier cependant que 3 points m'ont gênée dans cette lecture :
1/ L'amalgame entre la notion commune de transmission intergénérationnelle, et la notion de transmission transgénérationnelle émanant des psychogénéalogistes.
La première est explicite, A.B. reçoit de sa mère les informations qu'elle a collectées à partir d'archives et des souvenirs de son enfance, et elle les transmettra elle-même ses enfants, la seconde relève de l'interprétation par A.B. de certains de ces éléments sur la base d'une théorie développée depuis les années 70 empruntant des concepts issus en partie de la psychanalyse : la psychogénéalogie . Il s'agit à mon sens d'une pseudoscience dont la pratique n' a pas encore fait la preuve ni de son efficacité ni de son innocuité .Si l'on a pu récemment constater l'existence d'un certain déterminisme généalogique sur la base d'études scientifiques (comme cette étude réalisée sur des souris, montrant que « des souris exposées à des odeurs associées à un danger transmettent à leur descendance la crainte de ces odeurs » ou comme une étude américaine qui a pu prouver biologiquement une altération épigénétique du système immunitaire présente chez les générations descendantes des survivants de l'holocauste ), bien plus fumeuses sont les théories expliquant sous le terme de « syndrôme d'anniversaire » les concordances des dates d'évènements marquants qui seraient transmises en boucle sur plusieurs générations par un supposé déterminisme génétique.
Je préfère penser que pour A.B. ces coïncidences numérologiques de dates ne relèvent pas de cette superstition, mais plutôt d'une démarche littéraire s' approchant du réalisme magique d'un Garcia Marquez ou d'un Jorge Luis Borges .Quant à l'héritage des prénoms, nul ne peut contester qu'il reste un choix des parents, qu'il soit conscient ou non.
2/ La sensation malaisante de s'immiscer dans la vie privée de Lélia et Claire jusqu' à la correspondance échangée entre les 2 soeurs : j'ose espérer, si ces lettres sont des originaux, que Claire a donné son accord pour leur publication.
3/ Enfin, A .B. précise que la remarque antisémite dont été victime sa fille émane de Assan : peut-être cet élément aurait mérité d'être développé pour éviter de laisser croire que l'antisémitisme « moderne » serait devenu l'apanage des musulmans de France et non plus des français de souche .L'antisémitisme est hélas intemporel et universel .
Le'haïm !
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Je suis gênée par la façon de raconter cette histoire. J'ai l'impression que cette carte postale est un artifice, un support, un moyen, une aide pour commencer un roman.
La carte postale tombée du ciel est le fil rouge du livre. Qui l'a envoyée et pourquoi ? La mère et la fille sont contraintes de plonger dans le creuset de l'oubli, leurs recherches vont les emmener bien loin, là où elles ne voulaient pas savoir.
C'est vrai, je l'avoue, je n'ai pas aimé la première partie, malgré tout le respect que j'ai pour cette famille, qui, manifestement a existé (ou qui de toutes façons aurait pu exister). Je trouvais le dialogue entre la fille (Anne) et sa mère (Lélia) convenu, artificiel. Et puis cette Lélia, qui tout le long du livre a la clop au bec, m'exaspère. (En fait, si l'on consulte Wikipedia, Lelia est en vrai une universitaire renommée) le périple de la famille, de Moscou à la Lettonie, puis à Israël, puis à Paris est intéressant. C'est sûr que je m'émerveille de voir avec quelle rapidité, et quel talent, ils arrivent à reconstruire brillamment leur vie. Je pense au père de Robert Badinter, lequel dans Idiss raconte comment d'émigré de Bessarabie, il devient un commerçant en fourrures riche et respecté. Je suis aussi émerveillée de voir comment ils doivent se comporter comme des bons Français, encore plus français que les Français. Ici, c'est Ephraïm, qui quitte la Russie, émigre avec sa famille sans rien en Lettonie et devient tout de suite un commerçant de caviar qui a réussi. Cette résilience, toujours la même est admirable.
Evidemment, ça se passe mal.
J'ai sauté totalement les pages des camps. J'ai même voulu arrêter.
Mais je me suis fait happer par la seconde partie, qui fait la part belle à Myriam (la rescapée) et son beau mari Vicente Picabia.
On découvre cette famille Picabia-Buffet. Je n'ai jamais bien aimé Picabia comme peintre, mais alors là, il me déplait souverainement, en revanche sa femme, toute bizarre qu'elle soit est intéressante. On apprend qu'elle a eu un parcours extrêmement courageux dans la Résistance. Anne et Claire Berest ont publié d'ailleurs « Lettres et Poèmes à Gabriële, » la femme de Picabia, leur aïeule. Myriam et Vicente vont échapper au pire après une fuite rocambolesque. Ils s'arrêteront en Provence. Ils seront aidés par des gens bons, obscurs ou célèbres.
Et ce n'est qu'à la fin du livre, qu'on aura les clés de cette fameuse carte postale.
J'ai finalement bien aimé les relations complètement inattendues avec la famille Picabia, leur rôle pendant la guerre, le rôle aussi de René Char et des amis de la région. le destin de ces jeunes juifs déportés me crève le coeur.

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La première partie du livre sur l'avant guerre puis la guerre et l'histoire de Jacques et Noémie m'a beaucoup touché. Les camps de concentration sont détaillés et nous plongent dans l'horreur à chaque mot. La deuxième partie du livre sur l'auteur de la carte postale ne m'a pas transporté.Lensemble reste un bon livre
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À travers l'histoire de cette famille lancée à la recherche de l'expéditeur d'une mystérieuse carte postale, on redécouvre les souffrances endurées par le peuple juif durant le siècle dernier.
Ce livre est d'autant plus d'actualité au regard des tristes événements antisémites qui perdurent encore aujourd'hui en France et aussi en Europe.
Un petit rappel de l'histoire pour ceux qui auraient tendance à oublier.
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Au risque de me faire huer, je n'ai pas réussi à accrocher avec ce livre.
Conseillé par un ami qui était tout aussi dithyrambique que les critiques trouvées ici, j'ai été déçue, comme souvent quand on a trop d'attentes. Mais il n'est sans doute pas aisé d'écrire sur l'holocauste, et encore moins quand cela nous touche de près.
Certes, l'idée de cette carte postale est magnifique. On adhère complètement à cette recherche et à son déroulé. le récit est fort et on retrouve bien l'ambiance de l'époque et les descriptions sonnent très juste. L'écriture est vraiment réussie de ce côté, rien à dire. Et il est toujours important de perpétrer la mémoire de faits pas si lointains.
Là où je n'ai malheureusement pas réussi à être conquise, c'est avec les personnages contemporains. Leurs sentiments me paraissent factices, leurs réactions étranges, et cette quête qui semble être indispensable à leur survie ne m'a pas semblée réaliste. Sans aucun doute à cause des références voilées à une « psycho-généalogie » qui dessert finalement la véracité du propos. du moins de mon point de vue.
Cela reste un bon livre, au sujet fort, très humain et bien documenté, mais qui ne m'a touchée qu'à moitié.
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