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4,39

sur 4648 notes
J'ai lu ce livre avec pas mal d'appréhension, pas à cause de son sujet, mais surtout à cause des critiques négatives que j'avais lu. J'aurais du attendre plus longtemps pour le lire, histoire d'oublier ces critiques, parce que maintenant je ne peux plus savoir qu'elle aurait été mon ressenti spontané. Ce livre m'avait attiré par sa couverture et son sujet, si proche de deux livres que j'avais particulièrement appréciés : Les disparus, et surtout, Histoire des grands-parents que je n'ai jamais eu. J'admire le travail d'enquête sur lequel repose ce genre d'ouvrage, la difficulté à trouver aussi bien des personnes que des documents témoins de l'époque. Les descendants survivants de la shoah qui arrivent à trouver quelque réponse aux questions qu'ils se posent sur leur passé ne sont pas les plus nombreux. Mais c'est vrai que j'ai eu souvent l'impression qu'il manquait ici un petit quelque chose, un je-ne-sais-quoi. Tout le long du livre je me suis demandée ce qui me gênait, ce n'est pas le style en lui-même en tout cas. Peut-être l'impression qu'Anne Berest faisait tout pour ne pas tomber dans l'émotion, au risque de rendre son récit par moment trop froid, trop factuel. Certains lecteurs lui reprochent d'imaginer les ressentis de Jacques, de Noémie, ou même de Myriam. le problème ce n'est pas de l'imaginer, c'est naturel d'essayer d'imaginer, d'émettre des hypothèses. le problème, c'est de rendre ces ressentis de la même manière que le factuel (contrairement aux deux autres ouvrages que je viens de citer), et finalement de placer ce qui relève des faits et ce qui relève de l'émotion sur le même plan, tout en gommant le plus possible les émotions de l'auteur. C'est dommage, cela met le lecteur à distance, mais heureusement, ce n'est pas perceptible en permanence. La première partie (le périple de la famille, de la Russie à Riga puis en Palestine avant de s'installer en France) m'a particulièrement plu. Ensuite j'ai apprécié de découvrir des détails rarement évoqués : le retour des déportés et leur passage au Lutecia vu du point de vue d'un survivant non déporté par exemple, ou l'éviction de « Nuit et brouillard » de la sélection officielle à Cannes, l'ensemble des démarches concernant les déportés, y compris jusque dans les années 90, .... Contrairement aux deux livres que j'ai cité, de Daniel Adam Mendelsohn et d'Ivan Jablonka, celui-ci relève plus de l'autofiction, mais c'est un livre plutôt intéressant sur la transmission (le premier que je lis sur la transmission en lignée féminine, si importante en plus du point de vue juif), sur la difficulté à renouer les fils rompus par l'histoire, sur ce qui fonde l'identité. Par contre le côté psychogénéalogie de pacotille m'a parfois gênée, mélangeant des coïncidences intéressantes, à d'autres qui sont banales, ou pas vraiment mystérieuses (les prénoms). Au final je pense que ce n'est pas le livre à lire en priorité sur ce thème, mais cela reste un très bon livre tout de même.
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Je ne sais trop quoi penser de ma lecture.
Le sujet est difficile et il ne faut pas oublier les atrocités perpétuées par les nazis lors de la seconde guerre mondiale. Cependant, j'ai eu du mal avec cette lecture. J'ai du m'y reprendre à 2 fois, à plusieurs mois d'intervalle et recommencer la deuxième fois ma lecture au début. le style m'a paru plat, sans émotions et j'ai décroché la première fois.
On suit l'histoire de la famille Rabinovitch, famille juive, qui va subir l'exil dans plusieurs pays avant d'atterrir finalement en France, un peu avant la seconde guerre mondiale.
En 2003, Leila, la mère de la narratrice va recevoir une carte postale écrite plusieurs années au préalable et comportant uniquement le prénom de ses grands-parents, de sa tante et de son oncle. A partir de cette carte postale, la narratrice initiera une enquête vingt ans plus tard, afin de déterminer qui a bien pu l'envoyer et ainsi vouloir remuer le passé.
J'attendais sûrement trop de ce livre suite aux multiples critiques que j'avais pu lire sur Babelio.
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Le genre de roman que l'on referme sans voix. Terrifié, époustouflé, remué jusqu'au fond des tripes. J'ai beau me dire que j'ai lu tous les romans possibles sur la Seconde Guerre mondiale, mais chaque fois je me prends une nouvelle claque. Celle-ci est d'une ampleur monumentale, car elle dépasse l'acte de mémoire de la Shoah pour l'encrer avant et après dans une histoire vaste et complexe. J'ai été fasciné de lire les signes avant-coureurs de l'antisémitisme, qui facilite l'acceptation silencieuse de la déportation, les méandres administratifs mêmes de la gestion de cette déportation, mais surtout l'après : le retour des survivants et la gestion des morts. J'ai été choqué devant le refus de l'État français de reconnaître les morts dans les camps d'extermination, cette hypocrisie purement administrative pour ne pas admettre que le gouvernement avait activement et efficacement eu sa part dans cette horreur. Bref, sans dévoiler l'intrigue, cela se lit comme un roman policier, puisqu'il s'agit d'une enquête pour retrouver l'auteur d'une carte anonyme. Cela se lit également comme un roman historique. Enfin, c'est surtout une fresque romanesque, une aventure humaine incroyable. Un des meilleurs livres que j'ai pu lire cette année.

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Lu d'une seule traite en quelques heures. Et vous savez maintenant, car je l'ai déjà dit dans d'autres critiques, que mon plaisir de lecture est proportionnel au temps passé. Plus le temps de lecture est court, plus le livre me passionne. Celui-ci m'a emportée dès les premières pages, je ne vous le résume pas, cela a été très bien fait par d'autres. En revanche, je peux le qualifier : formidable, sensationnel, inoubliable, incontournable, nécessaire. À lire absolument.


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Ephraïm,  Emma, Noémie et Jacques.
Quatre prénoms.
Seul texte d'une carte postale adressée à M Bouveris.
Pas d'expéditeur.
Quinze ans plus tard, Anne décide de mener l'enquête pour découvrir qui en est l'auteur et ce qu'elle signifie.
Lelia, sa mère, lui fournira une partie des réponses, elle devra compléter le puzzle.
La carte postale, c'est l'histoire d'une famille.
Celle de la grand-mère d'Anne, Myriam, de ses parents et de ses frère et soeur.
Anne Berest nous entraîne de la Russie du début du XXe siècle, jusqu'en France occupée, dans les pas de la famille Rabinovitch.
À travers ses personnages, elle nous parle des Juifs.
D'une religion que l'on n'a pas forcément choisie, que l'on n'a parfois pas même pratiquée mais que l'on doit assumer.
De la montée de l'antisémitisme jusqu'aux horreurs des camps de concentration.
Elle nous parle aussi de notre société actuelle, parce que, sa mère, Anne elle-même où aujourd'hui sa fille, ont été confrontées à la violence des mots, aux regards, elles ont été pointée du doigt.
Oh, bien sûr, elle précise que bien souvent les propos dépassent ceux qui les tiennent, surtout quand il s'agit d'enfants qui ne reproduisent que les discours entendus dans leur entourage, sans en mesurer la portée, sans haine, par naïveté, simplement.
Ce roman est touchant.
Plus on avance avec Anne dans l'enquête, plus l'émotion est forte, bien sûr, liée à certains événements qui ressurgissent, mais aussi à l'empathie que l'on éprouve pour les différents protagonistes. Leur histoire est si bouleversante, qu'on en oublie la raison qui nous fait les rencontrer. Cette simple carte postale qui va remuer le passé, qui va changer la vie de cette jeune femme et qui, au moment de la révélation finale a touché le coeur du lecteur que je suis.
Un autre grand roman de cette rentrée littéraire.
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Un ouvrage qui traite avec une grande sensibilité et une immense originalité le thème tant de fois traité de la seconde guerre mondiale des juifs et des camps de concentration. Loin d'être seulement un énième témoignage de ce terrible fait historique, la carte postale, d'une structure extrêmement originale, entremêle constamment le temps de l'histoire et le temps de l'enquête, nous livrant une réflexion sur l'antisémitisme d'après-guerre qui perdure encore aujourd'hui et également sur les liens familiaux. Un grand chef-d'oeuvre !
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Mon coup de coeur de cette rentrée littéraire. Quel roman puissant !!
L'auteure retrace le parcours de ses ancêtres mort durant la seconde guerre mondiale dans des camps de concentration.
Tout cette recherche ce déclenche par la réception d'une carte postale anonyme que sa maman reçoit : 4 prénoms y sont écrit.
Bien écrit, puissant, pudique. J'ai fait quelques pauses dans ma lecture tant cela m'a bouleversé.
Un grand roman.
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Un livre , bien noté par la critique , qui , pour moi , comprend deux parties très inégales
Inutile de revenir sur l'histoire : une carte postale ancienne, quatre noms et un mystère à éclaircir. le procédé n'est pas nouveau
La première partie du livre est passionnante même si , comme tous, vous avez beaucoup lu sur la Shoah
L'histoire commence bien avant la seconde guerre mondiale
C'est celle d'une famille ashkénaze d'origine russe mais qui sera amenée à se disperser en Lettonie , en Palestine ou en France
Une famille qui , par choix , souvent par obligation , vivra des destins très différents à travers le monde
Pour simplifier, nous savons que ces quatre personnages de la carte postale auront un destin tragique à Auschwitz
Cette première partie historique, très documentée, est passionnante et m'a permis d'apprendre beaucoup de choses alors que je croyais avoir fait le tour de l'histoire de cette époque
C'est bien écrit,fluide et enrichissant
Changement complet de sujet et d' époque pour la deuxième partie du livre qui relate l'enquête pour découvrir qui a écrit cette fameuse carte postale
Claire Berest se disperse beaucoup et , petit à petit, le livre devient assez décousu et un peu longuet
Je n'ai pas trop accroché à cette histoire familiale juive sur plusieurs générations
Il y a beaucoup de digressions qui n'apportent rien au récit
Un livre qui mérite d' être lu pour sa première partie très riche mais que vous n' êtes pas obligés de terminer
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Comme le disait Joseph Joubert, moraliste du 18 éme siècle : " Il faut compenser l'absence par le souvenir. La mémoire est le miroir où nous regardons les absents".

Une carte postale, qui représente l'opéra Garnier, reçue de façon anonyme avec seulement 4 prénoms : Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques.

Ce roman est une quête intimiste qui cherche à reconstituer l'histoire d'ancêtres juifs morts en déportation. Ce récit est également construit comme une enquête policière pour découvrir l'identité de l'expéditeur de cette carte postale.

Ce roman est basé sur des faits réels et richement documenté.

Histoire bouleversante et captivante notamment sur la douleur de ceux qui ont survécu. Néanmoins, la fin est un peu convenue à moins avis.

Coup de coeur pour ce livre !!!
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La mère d'Anne Berest reçoit un jour une carte postale.
Simplement quatre mots : Ephraïm Emma Noémie Jacques.
Pas de signature.
Vingt ans plus tard, elle ressent le besoin de savoir qui a écrit cette carte avec les noms de ses arrière grand-parents et de sa grande-tante et de son grand oncle.
Avec l'aide de sa mère qui a conservé un nombre incalculable de documents, elle retrace la vie de ses ancêtres.
Jusque là, elle n'en connaissait rien.
Je n'avais pas spécialement envie de lire ce livre.
Les auteurs qui s'emparent de leur propre vie familiale pour écrire des romans, en général, je n'aime pas tellement ça.
La bibliothécaire me l'ayant carrément mis dans les mains, je me suis dit, après tout, pourquoi pas, si ça me gonfle, j'arrêterai, d'autant qu'il fait 500 pages.
Et bien je suis allée jusqu'au bout sans aucune lassitude.
Bien sur on a déjà lu des tas et des tas de livres sur les juifs et sur la Shoah.
Ici, dans la première partie, on suit les déboires de la famille Rabinovitch grâce aux archives de la mère d'Anne Berest.
La second partie semble plus imaginée par l'auteur.
Mais le tout forme un très beau roman au style impeccable.
Franchement, je ne regrette absolument pas ma lecture.
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