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4,08

sur 1353 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Claire Berest nous emmène dans un tourbillon de couleurs, un volcan en éruption au Mexique et dans le monde, sur les traces de Frida Kahlo et Diego Rivera. Leurs portraits sont touchants, virevoltants, nous sommes emportés par leur passion dévorante, dans une sarabande déchaînée. L'auteur restitue brillamment la vie flamboyante, brûlée par les deux bouts d'une femme hors du commun.
Cependant, j'ai trouvé dommage que le roman se concentre presque exclusivement sur les relations et le déchirement des deux amants ; l'histoire dans le milieu du livre s'essouffle un peu, en revenant sans cesse sur les disputes du couple. Nous n'apprenons pas grand-chose de nouveau sur la vie de l'artiste ni la genèse de ses tableaux.
Le remariage est vite expédié dans la dernière partie du livre, et il n'y a pas vraiment d'explications données sur ce soudain revirement de Diego. J'ai regretté également que la fin de vie de Frida ne soit pas plus détaillée.
Un livre bien écrit, qui fait vibrer et m'a donné envie de mieux découvrir cette artiste exubérante et hors-norme, mais je n'ai pas été complètement emportée.
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Lire « Rien n'est noir », c'est accepter d'être ébranlé en se fondant dans la douleur et les déchirements de Frida khalo. le corps fracassé , la verve haute et colorée comme ses peintures et ses tenues, Frida est devenue une icône. le personnage pittoresque aurait-il évincé l'oeuvre de l'artiste? Ses tableaux sont pourtant le reflet torturé de son âme dévorée par la passion et la mélancolie. Qui mieux qu'elle peut décrire la violence d'un corps broyé, corseté qui refuse d'enfanter et la perte sanguinolente de l'espoir? Regarder une de ses peintures, c'est entrer dans une intimité brutale et douloureuse. En palettes de couleurs, Claire Berest a admirablement réussi à retranscrire sa vie et ses tourments et à nous ouvrir les yeux sur une femme imparfaite, touchante et fabuleuse. Non vraiment, rien n'est noir. On l'a rêve juste debout, libre, dansant et en couleurs pour une mort joyeuse telle qu'elle la souhaitait.
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Un chapitre, une couleur…
En nous déclinant ainsi toute une palette de couleur, Claire Berest nous raconte Frida Khalo. Sa Frida Khalo.

Le bleu de la « Casa Azul », la maison de Frida, la source originelle et d'inspiration, de création.
Le rouge de la passion, de celle qui la lie à Diego, mais aussi de la douleur, et du sang.
Le jaune enfin, solaire et chaud, mais si fragile...

Rien n'est noir est une biographie romancée donc, au plus intime de Frida, dans une vision très personnelle de l'auteur. C'est ainsi que la magie de la peintre opère : elle ne peut laisser quiconque indifférent et fait naître chez chacun des sentiments multiples et, à chaque fois, très personnels.
Là où l'auteure décrit la femme amoureuse, passionnée, j'ai aussi retenu la féministe, la femme indépendante. Dans la description de la femme blessée, dans sa chair et dans son désir de maternité, au-delà de son courage indéniable, j'ai aussi vu la femme-enfant, perdue. Derrière la femme-peintre oeuvrant à l'instinct, j'ai décelé une culture certaine et des convictions ancrées. J'aurais d'ailleurs aimé rencontrer dans ce livre la militante, la femme politique, et politisée…

Mais Frida reste insaisissable. Et cette belle biographie, enflammée et dithyrambique, m'a au final (et étrangement) plus interrogé sur l'auteure, cette dernière déclarant par rapport à son processus d'écriture :
« Je suis dans le corps, la bouche, les bras, les sens, les douleurs et les joies de chacun de mes personnages, et ici tout particulièrement, je suis Frida. ».
Pour qui connaît bien la vie et l'oeuvre de Frida, il est intéressant d'analyser ce qui a été ici retenu, et plus encore, omis…
Ma curiosité est piquée, je reviendrai vers Claire Berest, assurément.
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Depuis que j'ai découvert Frida Kalho dans une très belle exposition à Gênes il y a quelques années et ressenti un gros coup de coeur, tous mes amis m'offrent romans, livres d'art ou autres objets à son effigie assez régulièrement.
C'est ainsi que j'ai découvert le très beau roman de Claire Berest. Il est assez rare – et d'autant plus précieux - que le style soit en si parfaite harmonie avec le récit. La vie et l'oeuvre de Frida Khalo sont flamboyantes. Pour quiconque a déjà vu un autoportrait, on ne peut qu'être touché par l'explosion de couleurs, le regard franc et scrutateur, la barre de sourcils fournie, la chevelure transformée en oeuvre d'art avec sa profusion de fleurs et rubans colorés. Impossible d'oublier ce regard quand on l'a croisé.
L'auteur narre l'accident dont a été victime la jeune mexicaine, la laissant lourdement handicapée, puis la rencontre avec Diego Rivera, la folle passion qui les unira jusqu'au bout, les voyages aux Etats Unis, la reconnaissance de leur talent, les expositions, le parti communiste, les fêtes, l'alcool, la musique, le sexe, les trahisons…
Frida est un personnage digne de roman : nul besoin d'enjoliver, d'inventer des épisodes. Sa personnalité éruptive, sa soif d'amour, son talent, sa créativité – mais aussi ses souffrances, celles du corps qui jamais ne la laissera en paix, sa jalousie, son désir d'exclusivité impossible à assouvir avec un mari comme Diego - sont extrêmement bien restitués. On sourit, on s'attendrit, on est surpris par tant de liberté, d'indépendance, de volonté – elle force la rencontre avec Diego qu'elle convoite en secret - chez une jeune femme qui a vécu dans les années 30.
On succombe aussi à Diego, peintre aux fresques murales gigantesques, pas vraiment beau mais que toutes désirent, jouisseur sans relâche de toutes les chairs – et jusqu'à la dernière minute totalement éprise de Frida.
Magnifique roman 😊.
Challenge ABC 2021-2022
Challenge MULTI-DEFIS 2021
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De Frida Kahlo, je ne connais rien ou si peu, et je dois admettre que ses peintures m'inspirent un certain malaise. Mais n'empêche que la femme qu'elle a été et l'empreinte qu'elle a laissé dans l'Histoire m'intrigue, c'est pourquoi cette petite biographie romancée a attiré mon attention.

Tout d'abord, le style particulier de l'autrice m'a déconcerté. Une plume à la fois crue et poétique, imagée et sans fard. Claire Berest nous dresse le portrait d'une femme passionnée, fougueuse, entière et sans retenue. Une femme forte et pourtant marquée par la douleur, aux nombreuses failures dissimulées avec plus ou moins de tact. La vie de Frida Kahlo est ainsi loin d'avoir été un long fleuve tranquille avec son lot de drames et de déconvenues. C'est plutôt un kaléidoscope, une palette de couleurs aux variances subtiles et infinies.

J'ai apprécié que chaque partie emprunte le nom d'une couleur primaire divisée elle-même en plusieurs nuances formant les chapitres. Ainsi, rien n'est vraiment noir. Pourtant, dès son plus jeune âge, Frida est frappée par le mauvais sort et à 18 ans, après un horrible accident de bus, elle est brisée de l'intérieur.

Claire Berest s'intéresse énormément au couple incongru et déstabilisant que formaient Frida Kahlo et le peintre Diego Rivera. Elle retrace leur rencontre et leurs tumultes, leur “mode de vie” au sein d'un couple libre où Frida tente de ronger sa jalousie et de laisser, elle aussi, courir sa fantaisie, ses envies d'ailleurs. Un amour torturé mais que l'on espère malgré tout authentique.

Frida avait des idées, des envies, des passions qu'elle exprimait haut et fort, sans les masquer. Pour ce qui était des douleurs profondes, au-delà des mots, c'est la peinture qui lui faisait office d'exutoire. Elle peignait comme elle respirait, par nécessité, sans y songer, laissant son âme s'exprimer à travers ses doigts agiles. On dit d'ailleurs que les yeux sont les reflets de l'âme, pour Frida ses peintures étaient la porte ouverte sur son coeur. Ses autoportraits sont ainsi le reflet de celle qu'elle était à un moment donné.

Bref, j'ai trouvé cette biographie romancée instructive lorsque, à mon instar, on ne connaît rien ou si peu, de Frida Kahlo. Un récit tout en couleurs qui retrace sa vie dans les grandes lignes et qui donne envie d'en savoir davantage. Qui donne l'envie de plonger dans l'Univers particulier et mirobolant de Frida Kahlo.

Challenge Multi-Défis 2023
Challenge ABC 2022-2023
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Biographie romancée de Frida Kahlo.
L'autrice adopte un style par lequel le dynamisme et le comportement iconoclaste de l'artiste mexicaine éclatent à chaque mot, se répandent dans chaque scène.
Le texte s'articule autour des couleurs donnant aux étapes de cette vie mouvementée un éclat des plus vifs.
Le Surréalisme n'est toujours pas mon type de peinture mais je salue Frida Kahlo (qui se défendait du reste d'appartenir à un quelconque courant) pour son avant-gardisme et son attachement à être elle-même, pour son féminisme qui ne renonçait pas à l'amour d'un homme.
Elle a été malheureuse, elle a beaucoup souffert dans sa chair mais ce roman irradie de vie.
Une très belle lecture
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Bien que cette "biographie amoureuse" soit courte (230 pages, où la vie de Frida Kahlo est décrite par le prisme de sa relation à l'amour de sa vie le muraliste Diego Riviera ) , je l'ai trouvé dense, grâce au style de l'auteure. Beaucoup d'adjectifs, d'énumérations, des hyperboles à n'en plus finir... qui retranscrivent plutôt bien le caractère extravagant, outrancier et provocateur de la célèbre artiste mexicaine. En ce sens, le texte m'a donné le même plaisir que le film avec Salma Hayek, sorti dans les années 2000. On lit les couleurs, la musique, l'alcool et le désir dans le texte et, pour ma part, l'explosion des couleurs à bien eu lieu dans mon esprit au fur et mesure de ma lecture.
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La vie de Frida Kalho romancée par Claire Berest autour de trois couleurs essentielles : bleu, rouge, jaune, déclinées en une multitude de nuances au fil des chapitres de ce livre très intéressant.

Claire Berest a choisi le temps présent pour immerger ses lecteurs dans la vie de Frida pourtant terminée depuis plus de soixante ans et c'est une très bonne option qui conduit au plus près de cette jeune femme, blessée de la vie, de l'amour, développant malgré tant d'adversité un superbe talent de peintre.

Le livre est imprégné à la fois de violence, celle de l'accident, celle des sentiments, celle de l'amour, celle de la colère, mais aussi d'une certaine paix que Frida parvient à trouver, particulièrement au Mexique dans sa ville natale.

Les nombreuses rencontres qu'ont faites Frida et Diego, aux Etats-Unis, en Europe, à Paris ou au Mexique sont très naturellement présentées, quelquefois avec humour, celui de Frida, caustique ou noir, même si effectivement rien ne l'est ainsi que le dit le titre. J'ai bien aimé la relation avec Trotski ou l'humour grinçant de Frida avec Rockfeller.

C'est la peinture qui illumine ce récit avec la richesse de la palette de Frida, aux couleurs chatoyantes, même pour peindre son corps meurtri, surtout son visage douloureusement beau.

Et puis, il y a Diego, l'amour de la vie de Frida, le tumulte de leur relation, leurs échanges sur leurs oeuvres, des amants terribles, inséparables finalement mais tellement aux antipodes l'un de l'autre.

Ce livre m'a donné envie d'aller à Coyoacàn pour visiter son musée et admirer in situ sa magnifique peinture.
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J'avais peur que ce livre soit gnangnan, qu'il ne parle que des amours de Frida Khalo mais, pas du tout. Il est certes question de sa passion pour son ogre de mari, Diego Rivera, mais également de sa peinture, de sa vie, de sa conception de l'art et de la vie, de ses frasques, de ses souffrances, de ses manies. Il est beaucoup question de Diego Rivera aussi, ce mec gras et répugnant qui attirait pourtant les femmes comme des mouches, ce communiste d'opérette se vendant à Henri Ford et à Rockfeller.
Frieda n'y est pas forcément très aimable. Diego encore moins mais c'est émouvant, intéressant et ultra bien écrit.
Après avoir adoré La Carte postale de l'autre soeur Berest, je découvre que ces deux femmes sont bourrées de talent littéraire.
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Rien n'est noir est un roman qui raconte l'histoire d'amour entre deux figures emblématiques du XXe siècle., Frida Kahlo et Diego Rivera. Deux artistes aux personnalités farfelues et à l'esprit ouvert et créatif. L'histoire intense et troublée entre ces deux icônes de l'art est parmi les plus connues et les plus discutées au monde, un lien qui ne cesse de fasciner et d'intriguer.

Frida, petite grande femme, immense artiste. Qui ne la connaît pas ? Ce roman est l'histoire de sa vie, de ses douleurs, de ses amours. C'est l'histoire honnête, directe, parfois inconfortable d'un personnage qui fut très humain avant de devenir mythique. L'artiste ne serait jamais satisfaite d'un amour ordinaire. Elle aspirait à un amour fou , peut-être même un peu déraisonnable , qui l'épaterait, l'accablerait, un amour universel, impossible à classer. Elle choisit Diego, alors qu'elle n'avait que quinze ans et elle a décidé que ce géant serait le sien, que ce géant lui appartenait. Ils se retrouvent en 1928 lors d'une soirée chez la photographe italienne Tina Modotti. Frida avait vingt et un an et lui quarante-deux, et il était le peintre le plus célèbre du Mexique. Diego était charismatique, provocateur, intelligent. Frida, une femme de talent, de charme, à forte personnalité, ironique, mais aussi une créature brisée.
Elle a été victime d'un très grave accident en 1925 : elle était à bord d'un bus avec son petit ami de l'époque, lorsqu'un tramway percuta le véhicule, et qu'une barre métallique, détachée du tramway, avait transpercé Frida, d'un côté à l'autre. Depuis, il y a eu deux Fridas : celle avant l'accident et celle après l'accident.

Avec Diego a commencé une histoire d'amour intense et tumultueuse, c'est peu dire ! Je dirais que l'accident du tramway l'a initiée à la souffrance physique, "l'accident" Diego, à celle de l'âme, car au fil du temps, être avec Diego devient difficile, tolérer sa conception de l'amour si éloignée de la sienne épuise Frida.
"À force de vouloir m'abriter en toi, j'ai perdu de vue que c'était toi, l'orage. Que c'est de toi que j'aurais dû vouloir m'abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages ? Et tout ça n'est pas triste, mi amor, parce que rien n'est noir, absolument rien."

Frida a une vie à couper le souffle, pleine de passion et de contradictions, saturée de douleur physique et psychologique mais pleine de magie. Rien n'est noir dans l'esprit de Frida. Ses peintures parlent pour elle à travers les formes et les couleurs, crient, choquent, fixent ses tourments sur la toile pour toujours.

Ce roman reconstitue fidèlement cet amour légendaire, un amour hors des sentiers battus, traversant tous les moments de la relation entre les deux artistes mais pas seulement, il raconte aussi la vie de Frida depuis la rencontre avec Diego jusqu'à sa mort.
C'est une lecture si intense que je me sentais détachée de tout le reste, elle est passionnante, inclusive, expressive, avec une fin émouvante qui m'a fait ressentir une tendresse sincère. Les yeux brillants, je ne voulais pas tourner cette dernière page, je ne voulais pas saluer Fridita , mais continuer à découvrir encore d'autres détails de sa vie, parce que je ne me lasse jamais de cette petite révolutionnaire extravagante qu'était Frida Kahlo, une icône aujourd'hui et pour toujours.
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