AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 196 notes
5
11 avis
4
27 avis
3
12 avis
2
4 avis
1
0 avis
Avant d'entamer ce bouquin, je n'avais lu qu'un livre de Karim Berrouka, Les ballons dirigeables rêvent-ils de poupées gonflables ?, mais c'est toujours cool de l'entendre aux Utopiales et j'aime beaucoup son côté amuseur, rien à foutre, qui n'empêche pas la réflexion. Et la quatrième de couverture de Fées, weed & guillotines correspond bien à l'image que j'ai pu me faire de lui.

On commence donc notre histoire avec Jaspucine, qui revient sur Terre pour la première fois depuis la Révolution française et sa mort sur la guillotine, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est assez désarçonnée par l'évolution de la société en un peu plus de 200 ans (les interphones, c'est une drôle de magie, et elle ne connait pas l'utilité de l'ascenseur). Ceci, combiné à un caractère qui n'est pas ce qu'on peut appelé facile, donne un mélange détonant qui laisse notre détective (affublé du doux prénom de Marc-Aurèle) pantois, mais ne lui enlève pas pour autant sa répartie mordante (« Les problème est que les assignats, aujourd'hui, ça a autant de valeur qu'un autographe de Justin Bieber au Hellfest. »). Toutes réserves mises à part concernant le comportement pratiquement délirant de Jaspucine, Marc-Aurèle Abdaloff accepte la mission qu'elle lui confie : retrouver la femme qui apparaît sur trois portraits différents, d'époques différentes (du Moyen Âge à la Révolution), mais qui arbore toujours le même sourire sadique. Cette requête lance Marc-Aurèle à la recherche de Zhellébore, une fée encore plus déglinguée que Jaspucine, alors même qu'elle a conservé la tête sur les épaules, et sur la piste d'un complot féérique qui vient foutre la merde dans le monde des humains.

Ce roman est très clairement un pastiche des romans noirs, et en réutilise la plupart des stéréotypes : le détective qui s'emmerde et cherche une affaire qui sorte de l'ordinaire, détective qui a des accointances marquées avec au moins un flic, de préférence gradé, le flic accommodant, la grosse brute, la femme fatale, l'enquête menée hors des clous... Mais Karim Berrouka ne s'appesantit pas sur ces éléments et les utilise avant tout de façon humoristique, et pour mieux explorer le thème de la fantasy urbaine.

À ce sujet, les fées du roman sont loin de l'image habituelle qui en est donnée, qu'on se situe du versant de la bonne fée ou de la mauvaise. Là, on est plutôt dans la fée irascible qui se fout totalement de l'espèce humaine. Toutefois, on garde bien l'idée des fées entourant le berceau de la princesse : en effet, si elles viennent sur Terre, c'est uniquement pour des histoires de mioches, mais pas exactement comme on pourrait s'y attendre. En effet, les fées sont tout sauf du genre maternel, les gosses les font royalement chier, ça pleure, ça crie, et elles préfèrent éviter de s'en occuper. À la place, elles préfèrent les remplacer avec des gosses humains, plutôt de bonne famille (genre un prince, pour conserver le même standing), envoient les gamins humains chez les nains, et quelques unes d'entre elles restent auprès du rejeton féérique comme nourrice pour s'assurer qu'il ne lui arrive pas d'emmerde. Elles sont quand même sympa avec les humains, puisque quand elles considèrent que la jeune fée est assez âgée, elles la rééchangent avec le petit humain et chacun rentre chez soi. En plus de ça, les fées sont organisées en société matriarcale et font preuve d'un sexisme très prononcé. Les autres créatures magiques qui apparaissent dans le roman sont elles aussi originales, mais la caractéristique qui les rassemble toutes, c'est bien leur réaction dès qu'elles sont exposées à la weed, qui devient une véritable arme entre les mains des humains.

Au-delà de ce traitement très original des fées, le roman est vraiment très drôle. En plus des répliques bien sentie de Jaspucine, de nombreux personnages sont amusants, que ce soit dans leurs paroles ou dans leurs actes. Sur ce point, mention spéciale au Premier de la classe qui est en décalage constant avec le monde dans lequel il déambule ce qui, combiné à son érudition, en fait clairement un de mes personnages préférés. Les institutions policières sont aussi moquées (pas méchamment, on sent que c'est avant tout du délire) par des sigles détournés : Bureau des Crimes Exceptionnels et Agence Nationale de la Police d'État.

Tout ça donne une lecture très amusante, avec une intrigue solide qui se déroule parfaitement. Ce roman confirme ma bonne impression des écrits de Karim Berrouka, mais lorgne aussi plus vers le côté délire de Ludwig von 88 que son recueil de nouvelles, ce qui se confirme dans son roman suivant le club des punks contre l'apocalypse zombie dont la chronique viendra quand je serai motivée !
Lien : http://oceandepages.eklablog..
Commenter  J’apprécie          10
un savoureux mélange entre fantasy et enquête policière. Ajoutez à cela un humour décalé et piquant dans les dialogues, des personnages olé olé et vous voilà partie pour un bon moment de lecture. le style de l'auteur est riche en figure de style, caustique dans son humour. Humour qu'il faut prendre au second degré car certains dialogues sont crus.

Mon avis plus détaillé sur mon blog.
Lien : http://pourvoyagerjai.blogsp..
Commenter  J’apprécie          10
Une fantasy urbaine ultra sympathique menée avec rythme et humour. Les personnages sont bien travaillés, mordants et ensorcelants. L'univers, très décalé, entraîne une certaine déconstruction de l'intrigue, mais le dynamisme et l'enthousiasme de l'écriture compensent cette faiblesse. Une lecture réjouissante.

Lien : http://www.lavisdedeidre.org..
Commenter  J’apprécie          10
Franchement quelle vent de fraîcheur, attention je ne parle de l'effet procuré par des chewing-gum bien connus portant le nom de la mecque du cinéma us mais bien de ce roman.
Le mélange de genre est improbable comme peut l'être le titre mais quelle belle surprise. Je remercie une fois de plus mon bibliothécaire qui me l'a conseillé. A la fois polar et fantasy, "Fées, weed et guillotines" est bourré d'humour et ultra référencé mais attention ce n'est pas élitiste. Qu'est ce que c'est drôle, jamais vulgaire, piquant, burlesque et surtout surréaliste.
Alors forcément quand on mélange une intrigue policière (déjouer une conspiration), le monde pas si féérique des fées et des nains et des royaumes obscurs ça donne ce livre qui se lit d'une traite. Ayant fini depuis peu "Bourbon kid", le dernier en date, ça m'y a fait beaucoup pensé dans ce mélange des genres et cet humour grinçant, loufoque et terrible.
Après avoir écouté Ludwig von 88 pendant ma jeunesse avec les Shériff et les Bérus (merci les cousins), je pense que la boucle est bouclée.
Commenter  J’apprécie          00
Nestor Burma au pays des comptes ? Des protagonistes inattendus et détournés plongés dans une histoire déroutante. le style est fun et imagé et les échanges pétaradent.
Commenter  J’apprécie          00
Dans ce roman, il y a des fées, de la weed et des guillotines.Il y a aussi une enquête louche, Charlotte Corday, et des enfants-fées échangés.Il y a encore la plume alerte de Berrouka. Qui frappe souvent juste, et a parfois d'authentiques fulgurances comiques.Malheureusement, pour ce livre qui se veut une enquête policière enrichie en féérie, il manque une chose essentielle : une authentique intrigue. En effet, il y a deux parties dans cette histoire, qui me paraissent toutes les deux assez ... floues, à la fois en terme d'enjeux et de réalité de l'action. du coup, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher à ces rebondissements multiples, mais peut-être un peu illusoires.Cela étant, Berrouka est loin d'être un mauvais auteur, donc ça marche à peu près. Mais c'est un peu ... terne, malgré ces fées.
9782266258692"
Commenter  J’apprécie          00
Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=36004

J'ai mis la note de : 12.5/20

Mon avis : Ce titre décalé, ça fait rêver ! de la magie, du féerique, du contemporain, de la drogue et des armes létales datant d'un autre temps… On s'attend à un roman déjanté, drôle et original et malheureusement ce n'est pas vraiment le cas, même si l'on n'est pas complètement déçus. L'implantation des fées dans notre monde amène effectivement des sujets de discussions plutôt cocasses, l'univers et les moeurs des fées apportent des situations et comportements singuliers, les personnages ont un langage fleuri sympathique et les scènes d'action sont parfois riches en rebondissements comiques. Cependant, il manque quelque chose. le roman semble se prendre assez au sérieux et suit les étapes classiques d'une enquête policière, ce qui enlève au récit une part d'inattendu et de surprenant.

Ce ne sont pas les personnages qui apportent du comique mais les situations et les codes féeriques qui sont carrément tordus pour le coup. Commençons d'abord par les personnages. Les humains principaux sont des enquêteurs doués, très terre à terre, qui s'acharnent dans leur tâches respectives. Ils ont du mal à comprendre ce qui se passe quand les fées se montrent enfin sous leur vrai jour. Ils feront pourtant tout pour les aider, même si c'est synonyme d'ennuis qui peuvent être mortels. Marc-Aurèle est intelligent et cherche toujours la petite bête. Sa capacité d'analyse est remarquable, contrairement à celle de son camarade Étienne qui n'est pas mise en valeur dans ce roman, alors qu'ils ont suivi les mêmes études et qu'ils font presque le même métier (l'un a son cabinet privé, l'autre non). le troisième humain, appelé Premier de la classe, porte bien son nom, étant donné qu'il semble tout savoir sur tout et toujours au bon moment. Il est une personne exaspérante aux yeux des autres personnages, et ennuie par ses diatribes et monologues à rallonge. le lecteur a du mal à ressentir cela. Ce personnage est particulier car il étonne beaucoup par son comportement très changeant, ce qui exaspère d'ailleurs les fées.

Dans l'histoire, ces dernières sont exclusivement des femmes. Jaspucine est la première que l'on rencontre. C'est elle qui se rend chez les humains pour retrouver plusieurs êtres nuisibles et qui a l'idée d'embaucher un enquêteur pour l'aider dans sa mission. Peu habituée à la société moderne et aux moeurs contemporaines, la fée s'exprime par des expressions imagées et le lecteur sourit devant son incapacité à se servir d'un téléphone ou d'un ascenseur. Jaspucine est attachante, contrairement aux deux autres que l'on rencontre plus tard. Myosotelle et Zhellébore détestent les humains et sont prêtes à trahir n'importe lequel d'entre eux pour sauver leur peau. La première est très autoritaire et carrément insupportable, quand la seconde est énigmatique et menteuse. Elles n'attirent clairement pas la sympathie.

Les moeurs féeriques sont parfois absurdes, parfois trop procédurières. Ce voyage entre ces deux extrêmes est intéressant. Entre échanges de bébés parce que les fées n'aiment pas les éduquer, voyages dans le temps inexplicables, manipulations mentales, corps figés par le métal ou états indescriptibles à cause de la drogue, le lecteur se fera souvent surprendre par des réactions et explications insoupçonnées. le comique de situation est celui qui est clairement le plus présent et le mieux mis en valeur. Il ne fait pourtant pas vraiment rire, ou de rares fois. On est loin des idées farfelues trouvables dans les romans de Douglas Adams, l'auteur du Guide du voyageur intergalactique. La réaction des personnages n'aide pas à se plonger dans l'absurdité de certaines révélations ou situations : les enquêteurs sont trop souvent désabusés ou blasés par ce qu'ils apprennent, ce qui nous ramène vite à la réalité.

L'intrigue est très mystérieuse au départ et se complexifie au fur et à mesure. Elle est intéressante, prenante et se bonifie jusqu'à une fin clairement bâclée. Des éléments ne sont pas expliqués : on ne sait pas ce qu'il advient de plusieurs personnages, certains faits de l'intrigue sont laissés en suspend et la résolution reste même quelque peu incompréhensible. L'attente du déchaînement de grande puissance n'arrive pas. de plus, on n'entre pas dans le monde des fées et c'est bien dommage. Quelques scènes nous en offrent un aperçu et celui-ci étonne tout de même beaucoup.

Le rythme de l'intrigue est bien tenu jusqu'au passage où l'équipe de sépare en deux pour une exploration souterraine. L'avancée est longue, et en devient vraiment ennuyeuse quand on arrive à la fin décevante. L'enquête est bien menée et deux chapitres sont originaux : l'un est un flash-back détaillé de la vie de Jaspucine pendant la Terreur au XVIIIe siècle, et l'autre est le résumé du journal intime d'un des ennemis. La reconstitution historique est bien faite, on s'y croirait vraiment ! le début de la révolution, la fin de la royauté, l'apocalypse… une époque mouvementée qui nous est résumée de belle manière.

Ce roman recèle de bonnes idées et de personnages plaisants. L'écriture manque de fantaisie et la fin gâche l'intrigue policière qui avait fait tout tenir jusque-là.
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
Commenter  J’apprécie          00
Jusqu'à présent, je n'avais pas été convaincue par la Light fantasy. Cette fois, j'ai un peu plus accroché. L'histoire se passe à notre époque. Une femme cherche les services d'un détective pour une bien étrange affaire.... Surtout qu'elle vient tout droit de la Révolution Française.... le titre (fées, weed & guillotines) résume très bien l'histoire. L'auteur a une belle plume et de beaux jeux de mots, surtout avec les figures de style. C'est donc une lecture alliant légèreté (pour le thème) et réflexion (pour l'écriture).
Commenter  J’apprécie          00
Des fées qui viennent demander secours à un détective privé et un policier et ses acolytes, voilà qui n'est pas banal. Et nous voilà transportés dans une enquête avec des fées acariâtres, des fées méchantes et leurs gnomes, une fée gentille, quand même au prénom féérique, comme il se doit, Jaspucine… Une enquête menée au pas de charge par un auteur truculent, qui ne recule devant aucun jeu de mot, aucune remarque décalée qui en rend la lecture irrépressible. Je l'ai lu en quelques heures, captivée mais aussi avec toujours un sourire aux lèvres, comme cette berceuse sifflée par l'une des fées sur un air boulézien… il fallait l'inventer… moi qui adore la musique de Boulez justement, je me suis imaginé ce que ça pouvait donner… Un très bon moment pour un roman qui se lit d'une traite, dans un transat au soleil du Languedoc par 40°, au bord d'une piscine (mais j'aurais pu le lire dans un rame de métro glauque, ça aurait été pareil) non pas tant par son intrigue, finalement assez classique que par cette rencontre surréaliste du monde des fées et du nôtre dans toute sa trivialité (et aussi de celui de notre glorieuse révolution et sa guillotine divine…).
Commenter  J’apprécie          00
J'ai déjà parlé de Berrouka ici.
En fait, après avoir terminé "les Punks..." J'ai acheté son dernier bouquin. Et aussi le premier que je n'avais pas trouvé.

Dans cette aventure, Karim Berrouka retrace avec causticité les contes, les relations avec le monde de l'autre côté du miroir, et dresse une histoire policière drôle et tendre avec un style ravageur. Ça se lit sans faim, on aimerait qu'il n'y en ait pas.

Si je n'ai pas trouvé le bouquin la première fois que je l'ai cherché, c'est qu'il était en rupture de stock. En ouvrant ce livre, vous comprendrez vite pourquoi.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (406) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}