L'auteur parle de soi. le prétexte initial, juste avant l'introduction est fantastique : il faudrait un travail monumental pour démontrer les principes philosophiques qui forment ses postulats, aussi se contente-t-il de les prendre pour la vérité. La supercherie est annoncée : l'auteur assure que la démonstration argumentée de ses propos est accessoire - c'est donc avec sérénité que l'on peut maintenant découvrir la vérité... avec la caution par anticipation de la réflexion argumentative ! Ou comment le dogme s'autorise de la critique pour se légitimer... Autre marque de cette autosatisfaction infatuée, il considère nécessaire d'indiquer les dates de naissance et de mort de chaque auteur qu'il cite, surtout s'il s'agit d'inconnus parfaits - les premiers sont
Leibniz, Pascal et
Thomas d'Aquin. La précision ne peut, sans doute, qu'indexer la rigueur. A lire comme de la poésie ou une fable éventuellement - si l'on n'est pas heurté par les défaillances énonciatives révélant à chaque ligne le paradoxe d'une expression relâchée menée avec la caution factice d'une argumentation serrée.