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4,22

sur 221 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dessin en noir et blanc aux feutres de différentes épaisseurs, avec une vivacité, brut et rapide et en même temps très poussé, très détaillé, rien que pour le coup de crayon, cette bande dessinée vaut le coup d'oeil. Certaines illustrations sont de véritables petits bijoux. La mise en page est dynamique, éclatée, les différentes illustrations travaillées indépendamment et rassemblés numériquement à posteriori.
Cependant, quelques petits défaut m'ont gêné dans ma lecture. Certaines pages possèdent des arrières plans sombres, des motifs de matières, or ces grandes images d'arrière plan étant rajoutées après, on voit que la définition est faible, c'est parfois flou et le manque de soin apporté à ses fonds contraste avec la méticulosité des illustrations, l'aspect naturel du trait jure avec l'artifice numérique. Autre défaut, certains aplats de noirs ne sont pas noirs, je ne vois que ça (peut-être faut'il la lire le soir, sous une lumière tamisée, après tout, ça se prête plus à l'ambiance). Et enfin, troisième défaut, l'éclatement des textes en une multitude de petits cadres blanc éparpillés aléatoirement dans toute la page finit par donner un aspect patchwork et nuit à l'attrait des illustrations et à la fluidité de la lecture. A vouloir trop rendre dynamique et moderne la mise en page, à vouloir trop se démarquer de ce qui a déjà été fait sur le sujet, on perd ce que la qualité du trait avait à nous apporter.
Ces écueils, non négligeables cependant, ne doivent pas pour autant dénigrer cette oeuvre, j'ai vraiment aimé cette lecture.
Pour revenir à l'histoire, on retrouve le ton romantique et rétro du roman original, le récit est épique, l'ambiance respecte l'esprit du roman, le fantastique est bien présenté, presque crédible, et le rythme est intense, soutenu, on est embarqué dans l'aventure.
C'est une très bonne adaptation, une bande dessinée impressionnante, comme le sujet l'exige.
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Dans la série "redécouverte des classiques qui m'ont rebuté quand j'étais ado", c'est le tour d'un classique de la littérature gothique avec l'une des plus célèbres figures du vampire, j'ai nommé, bien sûr : Dracula.

Bien que comptant parmi les aficionados de Poe, Mary Shelley ou de l'art gothique, le roman de Stoker avait eu raison de moi à cause de sa lenteur et des nombreuses digressions que je ne m'expliquais pas dans le genre épistolaire. En cela, j'ai choisi d'y aller en douceur en commençant par l'adaptation sublime et terriblement efficace de Georges Bess. En dehors de l'aspect esthétique qui rend parfaitement justice à l'ambiance très sombre de ce récit, le souci de fidélité au texte de Stoker permet d'appréhender cette oeuvre (très dense!) de manière globale. En effet, moi qui suis souvent critique dans les adaptations, j'ai trouvé que Georges Bess faisait de la place à la richesse des registres, thématiques et motifs utilisés dans l'oeuvre originale : l'épistolaire, le gothique, le mystère, les légendes et les limites de la science, l'opposition entre le progrès que connaissent les pays occidentaux et l'archaïsme des pays étrangers, la morale religieuse et la sexualité débridée et incontrôlable amenée par ces étrangers.

Ce fut donc un excellent moment de lecture car j'ai pu reconnaître le passage où j'avais arrêté ma lecture tout en me rappelant ce qui m'avait poussé à cette décision ! Et grâce au travail minutieux et à couper le souffle de ce roman graphique, je pense redonner une chance à Bram Stoker, mais en passant par son modèle (Sheridan le Fanu) avant !

A lire et/ou relire sans hésitation !
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Depuis quelque temps, Georges Bess se plonge dans l'univers des morts-vivants. Après "Le Vampire de Bénarès", il s'attaque au monument fondateur du genre : le "Dracula" de Bram Stoker.
Cet album est un objet de toute beauté. La couverture, d'une épure macabre, est une invite à la découverte du monde des ténèbres. Le formidable travail en noir et blanc de Georges Bess retranscrit parfaitement l'atmosphère de ce roman de gothique et son époque victorienne. Les costumes, les façades des maisons, la mentalité et les croyances scientifiques ou religieuses de cette époque... Tout y est. Enfin le retour aux sources ! Ce n'est pas parce que l'on porte redingotes et dentelles ou que l'on s'exprime de manière policée que l'on est obligé de basculer dans un romantisme de mauvais aloi.
Seul bémol pour moi, mais de taille, le choix d'une apparition de Dracula sous l'apparence du Nosferatu de Murnau (1922). Le style "dents de lapin" de cette œuvre, lié au procès contre cette adaptation non autorisée, m'a toujours semblé absurde...
Pour le reste, depuis la lenteur exigée de la rencontre entre Jonathan Harker avec le comte Dracula, peinture savante d'un monde de ruines et d'angoisse, à l'accélération progressive, assez moderne, du rythme de l'histoire en Angleterre, jusqu'à la poursuite haletante dans les Carpates, Georges Bess rend un magnifique hommage à l'oeuvre de Bram Stoker.
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Très belle adaptation en BD de l'oeuvre de Bram Stoker.
L'organisation en chapitres ne suit pas celle épistolaire du roman, pour autant tout y est, aucun événement essentiel n'est occulté.
Le N&B et le dessin de Georges Bess donnent une ambiance gothique, un peu bit-lit, qui collent bien avec l'histoire de Dracula.
La lecture est enfin d'autant plus agréable qu'elle omet certains aspects surannés, dont les politesses et expressions ampoulées utilisées par les personnages, de l'original sans travestir celui-ci.
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L'adaptation d'une oeuvre dans un média autre que celui d'origine induit nécessairement des choix. Ces choix peuvent être imposés par le support choisi - avec les contraintes techniques ou éditoriales supposées par le support - ou être faits par l'auteur de la nouvelle oeuvre, qui peut donc soit demeurer fidèle à l'oeuvre d'origine, soit en tirer une adaptation libre, en en gardant ce qu'il jugera essentiel et porteur de significations. Concernant le Dracula de Georges Bess, l'auteur a fait le choix d'une fidélité absolue au roman de Bram Stoker. Connu en tant que dessinateur de renom, ayant collaboré notamment avec Alejandro Jodorowsky, Georges Bess a choisi, pour cette bande-dessinée, un binôme disparu depuis plus d'un siècle, le Britannique Bram Stoker, auteur d'un Dracula, roman épistolaire publié en 1897 et dont la postérité n'est plus à présenter.

Bien que l'adaptation de Bess soit fidèle au roman de Stoker, on pourra en rappeler ici le contenu. Jonathan Harker, jeune clerc de notaire, est envoyé en Roumanie auprès du comte Dracula pour y finaliser la vente de propriétés londoniennes. le comte lui apparaît comme un personnage étrange, ne se montrant jamais le jour, et entouré de domestiques invisibles. Bien vite, Jonathan sent qu'il est prisonnier de ce château du bout du monde, aux pièces innombrables et aux hôtes qui rappellent les succubes, ces démons féminins, tout à la fois objets de désir et de terreur. Après avoir vu le comte ramper le long des murs de son château, tel un insecte ou un reptile gigantesque, et s'être cru, pour de bon, enfermé à jamais dans cette forteresse transylvanienne, Jonathan parvient à s'enfuir et à regagner Londres où il retrouve sa fiancée, Mina. L'amie de celle-ci, Lucy, pourtant promise à un avenir radieux, est sujette à un mal intolérable. En effet, la pauvresse se vide de son sang et sur son cou sont apparues les marques d'une cruelle morsure. Bientôt aiguillés par le docteur van Helsing, les amis de Lucy - dont Jonathan et ses anciens prétendants - se mettent en chasse du vampire, Dracula, que Jonathan a croisé en ville. Car le comte, point repu du sang de Lucy, a souhaité faire de cette dernière, ainsi que de Mina, ses nouvelles compagnes et servantes. le récit d'aventure et d'horreur se fait alors course contre la montre pour sauver Mina et débarrasser le monde de cette créature abjecte qu'est le Nosferatu.

Le récit baigne dans une ambiance gothique, très en vogue au dix-neuvième siècle. Porté par le champ lexical de l'épouvante, Dracula explore les thèmes de la quête de la vie éternelle et de la frontière entre bestialité et humanité. Car le comte transylvanien a bien été un homme, et c'est sous l'apparence d'un dandy qu'il déambule dans les rues de Londres ; de là même façon, ses succubes paraissent bien, pour certaines, de charmantes jeunes femmes. Mais la monstruosité n'est jamais loin, et Georges Bess sait rendre l'horreur des corps et des visages démoniaques. La bestialité du vampire, évidente par ce goût affiché pour la chair crue et le sang chaud, se teinte d'un fort érotisme, faisant ainsi le lien avec notre humanité. Ainsi sont déclinés les plaisirs de la chair que l'on goûte, avec volupté et plaisir (pas toujours partagé). En usant du répertoire fantastique, Bram Stoker racontait aussi une histoire du rapport à la folie. La plupart des personnages de ce récit mériterait ce qualificatif, si par fou, on entendait celui qui croit à l'invraisemblable, ou à ce que les conventions refusent. Évidemment, il y a Renfield, ce patient de l'asile qui attend éperdument l'arrivée de son maître, le comte cruel ; il y aurait aussi Jonathan, qui croit devenir fou dans le château transylvanien en étant le témoin de tant de prodiges terrifiants, ou encore Lucy et Mina, qui sont possédées - en corps et en esprit - par ce même Dracula. On ajouterait encore van Helsing qui, tout rempart du monde civilisé qu'il est, croit en les écrits légendaires des grimoires anciens et au pouvoir de l'ail et des crucifix. Si le récit plaît tant, et encore aujourd'hui, c'est qu'il parle à une zone d'ombre que nous avons, nous lectrices et lecteurs, qui voulons encore croire à un monde profond, mystérieux, transcendant, dans lequel la fascination pour une certaine part de violence et d'érotisme - parfois mêlés - est autorisée. Enfin, si, bien-sûr, la narration nous parait légèrement passée, notamment par l'insistance lexicale sur le thème de la peur et l'utilisation de facilités narratives assez évidentes, il demeure de ce Dracula un plaisir de lire un texte soigné, délicieusement daté, et définitivement patrimonial, tant sa postérité fut diverse et féconde.

Le challenge de Georges Bess consistait donc, avec cet album, non pas à proposer sa vision personnelle du mythe Dracula, mais bien à servir l'oeuvre originelle en la mettant en image, en respectant la volonté de Bram Stoker. Sans rien cacher, on pourra dire que le challenge est relevé. Dans un noir et blanc maîtrisé de bout en bout, Bess sait d'abord contrôler le rythme, grâce à des mises en scène très cinématographiques. Certaines cases font d'ailleurs penser à certaines et honorables références du genre, tel le Nosferatu de Friedrich Murnau. Bess use d'un découpage dynamique, où les cases s'imbriquent entre elles ou bien débordent, où les dialogues sont mis en scène grâce à des cases réduites et où les paysages s'étalent en plans larges. Il faut encore souligner le trait extrêmement rigoureux, qui rend à merveille les visages épouvantés ou monstrueux, remarquablement expressifs, dans lesquels se lisent aisément la terreur, la surprise, la perplexité ou encore la détermination, et les effets de brume qui s'accordent parfaitement avec l'ambiance des nuits londoniennes ou des hivers transylvaniens.

Dans cet album, Bess se fait le maître des ombres et de la lumière. Cela donne une oeuvre franchement belle, pas tant originale sur le fond - car c'est bien d'une mise en image du Dracula de Bram Stoker dont il s'agit - mais qui montre, à plus d'un siècle d'intervalle, que deux artistes peuvent dialoguer entre eux par la voie des arts. Pour nous, lecteurs, l'intérêt est, évidemment, de revenir aux sources du vampire le plus connu du monde littéraire et cinématographique. En somme, Georges Bess nous offre une délicieuse et terrifiante lecture.
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La couverture, sombre et élégante, nous annonce déjà la couleur. Ça va être sombre, très sombre... Mais pour ceux qui connaissent déjà l'histoire, on sait à quoi s'attendre !
Ma lecture de Dracula remonte suffisamment pour que je n'en garde plus vraiment de souvenirs, j'ai donc "redécouvert" l'histoire... Bien que je doive avouer que j'ai toujours en tête l'adaptation de Coppola, et que je "voyais" les acteurs du film en lieu et place des dessins de Georges Bess.

J'avoue avoir eu du mal à me mettre dans l'histoire. Je n'ai pas accroché aux dessins, dont je trouvais les personnages très laids : hommes excessivement virils, femmes d'une sensualité digne des pin-up alors qu'on est au XIX... je me suis cru dans un western.
Pour autant, outre ces aspects, les planches sont soignées, les pages très travaillés, et il y a une indéniable atmosphère gothique qui se dégage de l'ensemble, et qui a fini par m'emporter.... Même si l'esthétique du dessinateur n'est pas ma came.

L'adaptation garde l'essentiel, et on se retrouve avec une BD moyennement longue, excellente synthèse du texte original (qui était assez long, dans mon souvenir, et qui m'avait, à l'époque, franchement ennuyée - il faudrait que je retente ma chance !).
Bref, pour moi, il s'agit d'une adaptation très réussie. Ma seule critique va au dessin, que je n'aime pas, mais là, il s'agit des gouts et des couleurs !
A noter que la BD a obtenu le Prix Imaginales de la bande dessinée, ce qui est tout à fait mérité.
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Vous ferais- je l'affront de vous présenter l'histoire de ce légendaire Comte Dracula, vampire effrayant à souhait ?
Je n'en ferai rien et vous laisserai vous référer à l'oeuvre mythique de Bram Stoker.

Georges Besse, ici, retranscrit à merveille cet univers ténébreux, au travers de planches en noir et blanc de style gothique.

Le choix des couleuts ne pouvait être autre , ce qui renforce cette impression de noirceur qui transpire de l'oeuvre originelle .

Un sacré travail graphique qui en fera cauchemarder plus d'un !
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Dracula en roman graphique, tout en encre de chine dans une belle édition. Je salue le travail graphique original qui s'adapte au XIXème siècle et à ce récit fantastique qui relate l'histoire du comte Dracula. L'auteur campe bien les personnages et l'ambiance sépulcrale du château et des personnages qu'il y rencontre. Une bonne adaptation du mythe tant de fois revisité.
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Ma lecture de l'épais classique « Dracula » de Bram Stoker remonte à quelques dizaines d'années et la police de caractère de mon exemplaire (une édition vintage que ma fille cadette, alias La Voleuse de Livres, s'est empressée de récupérer) m'avait dissuadée de me lancer dans une relecture. L'adaptation de l'oeuvre en bande dessinée par Georges Bess était donc l'occasion de ma plonger à nouveau dans cette fameuse histoire de vampire.

Me voilà ainsi (re)partie à la rencontre de Mina, jeune femme qui se languit de son fiancé Jonathan, dont elle est sans nouvelles depuis des semaines. Et parce que le lecteur s'avère parfois au moins aussi omniscient que le narrateur, nous sommes dans la foulée propulsés aux côtés de Jonathan. Il a voyagé jusqu'en Transylvanie pour rejoindre le château du très vieux et très inquiétant comte Dracula, auprès duquel il est mandaté afin de conclure la vente des propriétés que l'homme veut acquérir en Angleterre.
Durant la journée, Jonathan est laissé seul, livré à lui-même dans le château. Malgré l'interdiction expresse qui lui en a été faite, il se met à explorer cette ruine mystérieuse, dans laquelle il finit par se retrouver prisonnier …

Inutile de vous en raconter davantage : Georges Bess le fera bien mieux que moi, lui dont les pages sont littéralement habitées par un récit angoissant et palpitant que j'ai redécouvert avec plaisir (malgré mon peu de goût pour les vampires). le noir et blanc sied à merveille à l'ambiance gothique, tout comme le trait classique et précis évoquant la gravure. L'organisation des planches laisse libre cours à la créativité de leur auteur, avec un dessin qui n'hésite pas à se déployer sur la ou les pages et des fonds souvent très travaillés (un travail d'orfèvre) sur lesquels les cases se détachent.

Une adaptation prenante et fidèle à l'esprit du roman, qui ravira les amateurs de BD-oeuvres d'art !
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Premier titre de Georges Bess pour ma part et je dois dire que j'ai pris une bonne claque visuelle.
Il n'y a pas grand chose à dire sur l'histoire, on est sur une adaptation assez fidèle du roman de Bram Stoker avec ses forces comme ses faiblesses.
Mais la travail graphique est de haute facture et nous plonge dans la bonne ambiance, dans la bonne immersion par rapport à l'histoire de Dracule.
Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de nouveau, surtout à l'heure actuelle ou le mythe du comte a été revu à maintes reprises sous différents médiums, mais c'est bien réalisé et plaisant à lire.
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