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4,22

sur 2268 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon premier Philippe Besson. J'avais feuilleté plusieurs fois quelques pages de ses précédents livres sans jamais déclencher une envie de les acquérir. Ce qui m'a convaincu pour Arrête avec tes mensonges, c'est le passage de Besson dans la grande libraire, émission où était aussi invité Depardieu.
Le prologue est trompeur, une longue phrase sur trois pages assez désagréable à lire à voix haute. Encore un qui veut faire son malin avec des phrases inutilement interminables. Erreur puisque le reste du récit est au contraire une succession de phrases brèves, directes, Besson va à l'essentiel.
L'auteur nous raconte une formidable histoire d'amour entre deux adolescents opposés, une histoire puissante, une tragédie. Car c'est bien plus qu'une simple histoire entre deux ados, c'est un amour qui restera ancré pour l'ensemble de leurs deux existences. La tragédie se met dès alors en place, les chemins qui se séparent, des vies à construire, le poids de son propre regard du regard des autres de la société, l'impossibilité de lutter contre les choses établies.
Évidemment certains passages sont bouleversants mais Besson ne tombe jamais dans le misérabilisme, il reste très lucide, s'interroge sans cesse et nous épargnes de longues scènes d'adieux larmoyantes ce qui renforce précisément l'émotion...cette scène où Thomas est sur son muret, vite des mouchoirs.
Il ne reste plus pour l'auteur qu'à nous raconter le manque de l'amour, les faux espoirs, les illusions, les élans brisés jusqu'à la rencontre avec le fils 20 ans après. Besson n'a rien oublié. Cet amour qui reste toujours là avec nous malgré nous.

Besson a travers le récit de cette tragédie glisse des passages très mélancoliques, il sublime l'enfance la jeunesse et alors qu'il pourrait reprendre contact avec son grand amour, il finira par renoncer au motif notamment que même dans la perspective de retrouvailles rien ne sera jamais comme dans le temps des années d'adolescences. le renoncement, la résignation ce sont aussi des thèmes de ce livre.
Coup de coeur littéraire qui me fera lire d'autres Besson.



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Ce roman autobiographique est une perle de sensibilité, le récit d'un coming-out terriblement bien écrit mais surtout une belle histoire d'amour racontée à l'âge adulte.

Le narrateur évoque la rencontre de deux garçons durant leur adolescence et la découverte de leurs sentiments. Mais lorsqu'il s'agit d'affronter la réalité l'un choisit de fuir et de dissimuler sa véritable nature alors que le second affronte sa famille et la société.

De la Belle ouvrage !


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Derrière ce titre trompeur, Philippe Besson signe ce qui paraît être son livre le plus personnel et intime, puisqu'autobiographique. Les références à certains de ses précédents romans, parsemées tout au long du récit, laissent supposer que celui-ci est une cristallisation de tous les autres, la révélation tristement triomphante du soi après la dilution du soi dans les fictions et personnages imaginaires. Ce roman est une introspection, une plongée dans les souvenirs et le passé, dans l'émoi qui perdure et inspire, porte et écrase. Les mensonges, selon l'entendement de sa mère, ce sont les histoires que Philippe s'imagine étant jeune, les vies qu'il invente à ces inconnus à peine croisés, celles finalement dont il fera son métier, celui de romancier. Les mensonges, ce sont aussi ces personnages qu'il fabrique pour continuer à marcher sur le chemin tout à la fois lumineux et traumatisant de ses dix-sept ans, un chemin qui éprouve le coeur et l'âme, forge une personnalité et imprime un cap à l'existence.

L'histoire débute en 1984, l'année du bac et d'un amour impossible, d'une liaison à taire, qu'il faut cadenasser dans un endroit confiné au silence et à l'anonymat. Philippe, qui s'accommode de la différence que les gens voient en lui, éprouve une attraction irrépressible pour Thomas, un garçon lumineux mais retranché derrière la muraille du paraître. Durant quelques mois, ils vivront un amour clandestin, reclus, durant lesquels rarement Thomas laissera imaginer les failles dans sa carapace. Aucun jeu de dupes pourtant. Thomas le lui dira dès le départ : « parce que tu partiras et que nous resterons. » Vingt-trois ans plus tard, Philippe reconnaîtra le visage de Thomas dans celui d'un jeune homme croisé par hasard, le fils de celui qu'il a aimé et perdu. Surgiront alors le passé et la douleur, les souvenirs merveilleux et les peines inextinguibles.

Avec son écriture simple et élégamment ciselée, puissamment évocatrice, Philippe Besson nous offre un roman poignant et d'une grande tristesse sur la marque indélébile d'un premier amour et le drame d'une existence sacrifiée.
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C'est une histoire d'amour entravée, égratignée, douce amère que nous livre Philippe BESSON dans "arrête avec tes mensonges".

Il sait manier les mots à la perfection. Il leur donne du sens, de la profondeur.
La langue est belle, les phrases sont percutantes, puissantes.
Il s'agit la d'un texte sans fioritures, intimiste, direct et tellement sincère.

J'ai été touché par cet auteur qui se livre entièrement et reste pudique à la fois. J'ai été touché par cette histoire impossible. Bouleversé par ses sentiments si joliment traduits.

C'est l'histoire d'un amour intemporel, cet amour qui marque au fer, qui marque à vie. Qui marque une vie.

C'est ce type de texte qui nous rappelle que l'écriture est un don et la lecture un cadeau.

Alors, simplement, merci.
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Philippe Besson est un écrivain, dramaturge et scénariste français. Il a été ancien DRH (directeur des ressources humaines), ainsi que critique littéraire et animateur de TV.
"Arrête avec tes mensonges" est paru en 2017. Ce livre a obtenu le Prix des Maisons de la Presse 2017 et le Prix Psychologie du Roman Inspirant.
Philippe Besson se met à nu en racontant son premier amour homosexuel, à 17 ans, Thomas Andrieu, qui a beaucoup compté dans sa vie. Tout les séparait :
- Philippe, fils d'instituteur et élevé dans la laïcité,
- Thomas, fils d'agriculteur avec une mère catholique pratiquante.
Certaines scènes sont décrites avec des mots "crus". On est, en plus, dans les années 1980 avec l'apparition du SIDA.
Ce récit est la base de tous ses romans. Il porte un éclairage sur toute l'oeuvre de Philippe Besson que Thomas va "habiter". L'écriture est très simple et le livre est assez court.
Je pense lire d'autres romans de Philippe Besson. D'après moi, j'ai commencé par le livre qu'il faut lire en premier si l'on veut le découvrir.
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C'est ma première lecture de Philippe Besson, grâce à mon club de lecture. Et je pense qu'il y en aura d'autres.
C'est très fort, très intense du début à la fin.
Une histoire d'amour pur(e) qui reste présente bien des années après... tout cela raconté avec des mots si simples, des moments de vie qui sont des évidences.
Mais, mais... j'ai un peu de mal à croire que cette histoire soit totalement vraie comme ce qui est dit en 4ème de couverture... un petit détail, tout petit, m'empêche d'adhérer à l'idée d'un livre auto-biographique...
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J'aime beaucoup les livres de Philippe Besson. Pourquoi, je n'en sais rien ? Pas pour l'humour, c'est sur, sans doute pas pour le suspense . Cela doit être pour tout le reste.
Les émotions, la beauté des phrases, cette merveilleuse façon de parler d'amour, sans tabou , sans voyeurisme, avec profondeur. Philippe Besson raconte nos vies, et si ce n'est la notre c'est celle de notre voisin (sauf peut être pour vivre vite :)). Les lieux nous parlent, les émotions on les a connues, les doutes aussi.Philippe Besson est grand , mais on le savait déjà.

Ici, dans un roman qui tire sur l'autobiographie, l'auteur retrace son cheminement amoureux et oppose son personnage et celui de son amant. L'un s'assume et l'autre non. L'histoire est belle . L'auteur relate très bien ces derniers amours libres au moment où le Sida va s'immiscer cruellement dans la liberté. Les familles ne sont pas prêtes à entendre l'homosexualité de leurs enfants. le SIDA, le rejet , le regard des autres, "la honte" sur la famille, peu de choses poussent au "coming out " au début des années 80.
Toutes ces causes tueront des milliers d'innocents , coupables d'avoir aimés, loin des standards imposés.
Ce livre est plus qu'un livre .C'est une sorte d'exutoire . On sent, enfin moi en tous les cas, que Philippe Besson a beaucoup de choses à nous dire , à nous expliquer. Il nous livre quelques clés de la construction de ses romans ,nous parle beaucoup de lui, de sa métamorphose à travers l'amour, son prologue est bouleversant.
Je ne lirai plus Philippe Besson de la même façon.
Le premier livre que j'ai lu de cet auteur était "Un homme accidentel". J'avais été extrêmement surpris, croyant lire du Besson mais du Patrick , seul Besson connu par moi à cette époque. Je me suis trompé de prénom...pour mon plus grand bonheur.
Merci d'écrire des livres aussi beaux.
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❤️ Coup de coeur ❤️

J'ai les yeux humides. Ce livre est une révélation, la découverte d'un auteur que je me maudis de ne pas avoir lu avant. Les mots me manquent pour en parler. C'est un roman où chaque mot et chaque phrase résonnent si fort que je me sens sonnée par les décibels émotionnels qui s'en dégagent.

C'est l'histoire d'une rencontre, d'un premier amour, des premiers émois physiques, de l'insupportable attente entre deux rendez-vous. C'est l'histoire d'un amour clandestin, d'un amour contraint à rester secret.

Un livre éblouissant de sincérité, fragile et délicat, sobre et subtil.
Une plume d'une envoûtante musicalité, une plume de pleins et de déliés, parfois crue et vive, parfois fine et délicate. Des phrases courtes et fragmentées, sans verbe, comme s'il y avait urgence à abréger pour dire.

Ce livre est un uppercut. Je viens moi même de cette enfance là, de cette génération dans laquelle m'a replongée l'auteur, de celle où l'histoire a commencé dans un fracas de silence contraint par la peur de décevoir et celle d'être soi .

Philippe Besson m'a cueillie. C'est une première rencontre, le début de quelque chose entre lui et moi, un lien qui va inéluctablement se renforcer. J'ai un sacré retard à rattraper, mais là, j'ai besoin de temps pour digérer lentement ce que je viens de croquer à belles dents.

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Cela faisait si longtemps que cet ouvrage me faisait de l'oeil.
Mais ma PAL étant déjà haute et bancale, je remisais à chaque fois le projet pour plus tard.
Puis, le livre s'est retrouvé sur mon bureau...

Écrire sur l'évidence, et quoique celle qui ne se dit pas.
Dévoiler un amour, « celui qui n'ose dire son nom », comme l'écrivait Wilde...
Philippe Besson nous livre une histoire d'émoi, d'adolescents, comme on en a tous vécu.
Sauf qu'en 1984, bien que l'homosexualité ait été dépénalisée trois ans auparavant, il n'est pas bon de s'afficher entiché d'un autre du même sexe.
L'auteur nous dévoile un principe qu'on ne réalise que trop peu souvent : l'adolescence nous fait souvent vivre ce qu'il y a de plus beau dans une vie. Mais avec l'existence qui nous attend, avec toute l'expérience qui nous est promise, on a une fichue tendance à l'envoyer en l'air. À la vivre, intensément, puis la rejeter, pour passer à autre chose.
Mais quand le temps fait son œuvre, qu'on est devenu adulte, il y a parfois le souvenir, et certains regrets qui remontent en surface.
Alors, on se raccroche à ce qu'il nous reste : des images, des mots, des odeurs, et parfois même, de l'espoir.
Le premier amour est souvent celui qu'on n'oublie pas. C'est un amour pour lequel on ressent souvent une certaine affection, une drôle de nostalgie. Et il est un premier amour qui vous change la vie. Qui reste sournoisement et mystérieusement dans un tiroir de votre mémoire. Avec l'impression d'avancer un pas devant l'autre, comme poussé par ce fantôme du passé.
Philippe Besson a inventé des vies, de par ses œuvres. Il lui fallait bien justifier les propos de sa mère : « Arrête avec tes mensonges »
Quoi de plus normal que d'imaginer la vie des autres, lorsque la nôtre est bridée et se doit d'être cachée, même si la peau en brûle de ne pouvoir toucher celle de l'autre.
Mais l'auteur s'est dévoilé. Avec cette histoire aux phrases tranchantes, parfois crues, mais terriblement romantiques, parce qu'empreintes d'indécence et de réalité.
Ce livre est bouleversant, parce que vrai.
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La littérature est faite de rencontres. Avec un univers, un genre, une plume, un/e auteur/e. C'est agréable, on apprécie, on se laisse entraîner, parfois les yeux fermés. La littérature est faite également de rendez-vous manqués, de rendez-vous qu'on remet à plus tard. On est un peu déçu mais bon, on passe à autre chose. Et puis il y a les évidences. de celles qui vous font battre le coeur un peu plus vite. C'est un peu comme un coup de foudre, vous voyez ? Vous avez cette espèce de décharge électrique dans le bout des doigts. Vous avez les yeux qui pétillent, l'estomac qui se contracte, les joues qui rosissent un peu. Vous êtes un peu gênés, souvent. Mais il y a de ces coups de foudre dont il faut parler. On ne peut pas garder ça pour soit. Alors on appelle un/e ami/e, on est excité, anxieux. Moi je vous le dis à vous : J'ai eu un coup de foudre. Pour Philippe Besson. Un de coup de foudre pour « Arrête avec tes mensonges ». Un putain de coup de foudre pour cette histoire. Avec des mots que l'on n'ose pas dire. Simplement.
Lien : https://loeildem.wordpress.c..
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