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3,48

sur 540 notes
C'est un roman court qui oscille entre banalités et légèreté.
L'histoire colle parfaitement avec la toile d'Edward Hopper : une ambiance et une époque hors du temps, un endroit parmi d'autre à la fois anodin et particulier. Cela pourrait se passer n'importe quand, n'importe où mais c'est aussi ici et maintenant.
La suite :
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Livre lu en 2002. A l'époque, j'avais rédigé une fiche de lecture, mais ne l'avait pas publiée sur mon site car sortant de la thématique de celui-ci. Venant de la retrouver, je la publie donc ici.

Résumé : Au commencement, il y a cette peinture d'Edward Hopper. "Les rôdeurs de la nuit". Intérieur d'un bar de la Nouvelle Angleterre (?), "Chez Phillies". le serveur, derrière son bar, proche d'un couple. Elle robe rouge, cheveux blond vénitien, lui costume années 30, Borsalino sur la tête. Elle semble dubitative ou rêveuse, lui écoute le serveur qui semble parler. Un troisième homme, dans l'angle du comptoir, de dos, bras croisés, costume et Borsalino, semble extérieur à la scène.
Alors Besson fantasme sur cette scène. Elle, Louise, et Lui, Stephen, sont d'anciens amants. Il l'a laissé tomber, comme ça, subitement, il y a 5 ans, pour épouser une autre, Rachel, qui n'apparaîtra jamais réellement tout au long du roman, seulement sujet de conversations, de réflexions, ou de pensées. Mais voilà, le mariage ne colle pas. Divorce. Louise et Stephen ont ce bar comme d'autres couples ont leur chanson. Ils l'ont connu le soir où Ben, le serveur a pris son premier service, et l'ont fréquenté tout au long de leur longue liaison. Ca crée des liens. Elle est restée fidèle au bar, Lui a déserté. Alors, évidemment, c'est là qu'il revient lors de sa dérive et retrouve la familiarité des lieux. Mais les choses ont évolué : elle attend Norman, son amant, qui s'englue entre sa maîtresse et sa femme, Norman qui n'apparaîtra dans le roman que sous la forme d'appels téléphoniques. le décor est planté, la représentation peut commencer, en huis clos, mais pas un huis clos linéaire comme un roman de R. Merle, non, un huis clos de retours en arrière, de souvenirs, d'introspections, de réflexions, et puis d'espérances futures, un huis clos dans lequel le non-dit est plus profond que dans les Menez Du.

Avis : Philippe Besson nous livre un 3ème roman très différent des 2 précédents. D'apparence plus statique. On y retrouve des constantes de l'auteur : un couple (jeunes amants gays - "En l'Absence des Hommes"- , frères - "Son Frère" - , anciens amants -"L'Arrière-Saison"), un témoin privilégié, catalyseur de l'action (une mère, un vieil homme, un barman), des personnages satellites, qui induisent, focalisent, exacerbent, révèlent les sentiments, les réflexions, et les actes des précédents, ou relancent l'action, l'intrigue, ou le propos de Besson. Mais là où les 2 précédents romans étaient dynamiques dans le temps, l'espace, l'action, et les sentiments, "L'Arrière-Saison" semble avancer plus mollement dans son huis-clos intimiste d'un soir, comme une feuille morte langoureusement emportée par une légère brise d'automne. Et puis, Besson nous avait habitués à des fins brutales, sans espoir, là, une lueur brille dans le lointain orage attendu, mais qui ne viendra pas.
Comme toujours chez Besson, l'écriture du roman est parfaitement maîtrisée, chaque mot prend sa place dans le texte comme une note dans une partition mozartienne. La construction de "L'Arrière-Saison" fait penser à une pièce du théâtre grec antique (unité de temps, unité d'action), dans laquelle le dialogue serait réduit à une portion congrue pour faire la part belle au Choeur, qui dissèque alors chaque réplique, chaque geste, invitant le lecteur dans l'introspection, tour à tour, des trois personnages. D'ailleurs, le ton du roman a quelque chose du "Antigone" de Jean Anouilh. Pourquoi aussi m'a-t'il fait penser à certaines chansons de J. Brel ("Orly" - pourtant sur le thème opposé de la séparation - ou "Le Prochain Amour") ?
Et puis qui est le 3ème personnage du tableau de Hopper ? Il n'apparaît pas dans le roman. La seule personne à entrer dans le bar durant cette courte soirée est Carter, un pêcheur qui débarque de son bateau pour prendre un verre avant de rentrer chez lui. On ne revient pas de la pêche en costume 3 pièces et Borsalino !!!! Alors qui ???? le Choeur ? L'auteur ? le lecteur ?
"L'Arrière-Saison" est un livre très "littéraire", à lire d'une seule traite quand on est disponible, et très réceptif. Philippe Besson est vraiment un grand de la littérature contemporaine.
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Nighthawks, chef-d'oeuvre d'Edward Hopper et toile parmi les plus connues de l'histoire artistique américaine. Philippe Besson s'en inspire. Mais le fameux tableau n'est qu'un produit d'appel, un prétexte plutôt qu'un véritable contexte. Sans raison convaincante, il transpose la scène de la grande ville au bord de mer, délaisse les années quarante pour nous imposer les téléphones portables. de quoi faciliter sa faible dramaturgie. Quant aux quatre personnages illustrés, ils n'apparaîtront jamais ensemble en ce huis-clos. Mélancolie douce et solitude demeurent, certes. Mais les pensées tues et dialogues rares de ces « je t'aime, moi non plus » n'étonnent aucunement et lassent vite. L'été s'achève et la nuit est tombée. Hopper est absent. Les oiseaux s'envolent alors en nous laissant le goût amer d'un ennui profond.

Sous la forme d'un haïku :

La fin d'un amour.
Un jour d'été qui s'achève.
Si seuls, mais ensemble.
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A la naissance de ce roman fictionnel, le célèbre tableau d'Edward Hopper Nightawks (les ombres de la nuit - ou noctambules), peint en 1942. On y voit une une femme et trois hommes dans un café situé à Cape Cod dans le Massachusettes à la nuit tombée. A l'observation de ce tableau, l'imaginaire de l'écrivain Philippe Besson se met en ordre de marche, il crée alors de toute pièce une histoire. Il invente des vies avec leurs joies et leurs failles dans véritable huis clos. Ce récit pourrait être une pièce de théâtre, tous les éléments nécessaires y sont présents : Les unités de lieu, de temps et d'action.
J'ai tout particulièrement apprécié retrouver dans la plume de l'auteur, l'atmosphère qui se dégage du tableau. Philippe Besson utilise le même réalisme que le peintre. J'étais dans ce café avec Ben le barman qui assiste aux retrouvailles inattendues de deux ex amants. J'ai retrouvé les couleurs, les lumières, les silences, les vies qui transpirent de solitude sous les pinceaux de Hopper. J'ai également imaginé une lecture à voix haute du texte - sous le prime du barman spectateur de ces retrouvailles - parallèlement mis en scène par des acteurs dans ce café des années 40.
Cet exercice est particulièrement réussi. Je vous en recommande vivement la lecture.

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Deux anciens amants se retrouvent dans un bar de Cape Cod sous les yeux du barman. Une belle histoire courte qui sculpte les motifs psychologiques des personnages avec bienveillance dans un décor à la Hopper et une atmosphère Marguerite Duras. Un plaisir.
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Pour mon premier BESSON, je n'ai pas été déçue, bien au contraire. Cette histoire construite à partir d'un tableau d'E. HOPPER dont l'auteur invente une vie aux personnages (il fallait y penser, idée géniale) est toute en atmosphère. le rythme est lent comme un aprés-midi orageux à Cape Cod où auront lieu des retrouvailles.....
Je suis prête à me lancer dans l'univers Besson dont j'ai aimé l'écriture sensible.
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L'arrière-saison, par Philippe Besson. Une gâterie de fin de repas, une mignardise, voilà ce que l'on s'offre en lisant ce petit livre, sûrement écrit dans cet objectif. le titre évoque une journée de fin d'été, une chaleur moite étreint les consommateurs de ce bar-tabac de la côte américaine, Chez Phillies, exposé au vent, et où le client - toujours un habitué - est rare.
L'auteur a été saisi par un célèbre tableau d'Edward Hopper, Nighthawks, Oiseaux de nuit, montrant, accoudés au bar, une femme rousse en robe rouge, un homme en costume-cravate, coiffé d'un chapeau, un consommateur de dos et le barman. Ces protagonistes deviennent, dans le roman de Philippe Besson, Louise, une trentenaire qui écrit des pièces à succès pour le théâtre, Stephen, un avocat de Boston qui vient retrouver celle qu'il avait aimée cinq ans auparavant et qu'il avait abandonnée pour une autre dont il est en train de divorcer, Ben le barman, affable et discret, délicat complice des effusions passées du couple, garçon dévoué, et puis un pêcheur, le vieux Carter, lui aussi un habitué du lieu.
Les personnages campés à mesure de leur apparition, Philippe Besson donne vie au tableau de Hopper. Au début, Louise est seule avec Ben, elle attend son amant, Norman, qui doit quitter sa femme pour elle, mais qui ne le fera pas – on le saura plus tard. Passe alors la vieux pêcheur alcoolique, qui ne s'attarde pas, puis arrive Stephen. Retrouvailles, évocation du passé, hésitations pour aborder le présent, questionnement sur l'avenir. L'atmosphère est feutrée, plutôt tendue. Il n'est pas facile d'être chaleureux quand la culpabilité, lui, et le ressentiment, elle, sont comme des paravents qui glacent l'atmosphère. Mais la glace tend à fondre, les moments heureux refont surface, même s'ils ne se disent pas.
Le livre tient en dix ou vingt - ou trente, je ne sais – répliques entre ces personnages. Chaque réplique tient en deux ou trois lignes. le reste est une analyse subtile et éthérée, une dissection légère des propos, à la lumière de la personnalité des uns et des autres, de leurs trajectoires, de leurs actes passés, de leurs ressentis. Se dessine une sorte d'arabesque à deux niveaux, superficiel, social, et souterrain. Quelques contradictions sont là, qui s'effacent derrière le ton, le rythme, la mélodie des phrases. le livre se savoure.
Le tableau de Hopper dégage une sorte de mélancolie, le décor, les personnages semblent figés, prisonniers de leur être, de leur histoire, sentimentale ou existentielle, un brin mortifiés. Besson a essayé de respecter ce climat, sobre et coloré à la fois, l'attente, les silences, les interrogations muettes. Mais il y a là deux arts bien différents, car la littérature est dynamique quand la peinture est statique.
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Qui ne s'est pas posé mille questions en regardant Nighhawks, tableau du peintre Edward Hopper ? En tout cas, il a suscité l'imagination de Philippe Besson et cela a donné L'arrière-saison. L'auteur donne au tableau une intrigue moderne et certains éléments rappellent assez peu la peinture. Néanmoins, l'atmosphère qu'il nous dépeint semble respectée l'oeuvre initiale puisqu'on retrouve une certaine lenteur dans le rythme, une certaine pesanteur, presque un ennui mais non celui du récit, et que les thèmes de l'amour et de la solitude ressurgissent.

Et après tout, la toile paraît raconter l'histoire de deux amants qu'on ne serait vraiment qualifier et d'un serveur... L'autre personnage n'est que peu évoqué par Philippe Besson. L'auteur se lance donc dans un exercice de style intéressant qui nous tient en haleine. On peut lui reprocher certains partis pris mais après tout, il est libre de son écriture et autant dire qu'elle est très séduisante.
Lien : http://150mots.blogspot.fr/2..
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Inspiré par le tableau d'Hooper, ce roman s'articule autour de l'énigmatique figure féminine. Toute la beauté du récit vient alors de la façon dont l'auteur a su rendre la fragilité des personnages, l'incommunicabilité de leurs souffrances et la désolation des lieux qu'ils occupent.
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Cape Code, Hooper ... quelle ambiance lorsqu'on aime ce peintre, qui mieux que lui décrit la solitude des personnages qui ne le sont pas.
ce livre en fait écho, cela m'a ravi.
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