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3,58

sur 350 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Décidemment, je pense que Philippe Besson pourrait raconter l'histoire des trois petits cochons et je serai passionné.

Une nouvelle fois, je me suis abandonné à sa plume, au léger roulis d'une vie mal heureuse. D'un être friable, peu recommandable.

Thomas Sheppard revient à Falmouth, le village où il a toujours vécu après une peine de prison.

Ici, personne ne souhaite son retour, pourtant le revoilà sur les lieux du crime pour lequel il a été condamné. Un infanticide. J'arrête là. Il faut lire Besson pour « savoir ».

Récit d'une solitude, d'une vie en demi-teintes puis cet espoir fou à la fin de tout …

Le héros, rugueux, blessé, sans fard, qui ne se cherche pas des excuses va raconter son histoire aux rares êtres prêts à l'écouter, pour différentes raisons. Il parlera de culpabilité, d'innocence, de ce passé qui nous entrave parfois, nous pousse à l'occasion. Il racontera une vie, la sienne.

Qui lit Besson connait ses obsessions et les retrouvera ici.

L'eau. Les sentiments précis, juste. Thomas. La lenteur de l'avenir. L'espoir, toujours.

Je me suis abandonné. Un instant.

Juste un instant.

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« Je comprends, comme une leçon nouvelle, qu'il me faut réapprendre le dehors, ses agressions et ses possibles »

Eh oui, il a compris, Thomas, et pas qu'un peu ! A la « faveur » d'un horrible accident impliquant la mort d'un enfant de huit ans, cet homme réservé, pudique, posé va voir sa vie changer du tout au tout, à commencer par un passage de 5 ans en prison, passage qui laissera des traces indélébiles.

Ce roman est une longue confession d'un homme brisé mais décidé à accepter et même à reconstruire. Confession qui m'a choquée profondément dans les premières pages, mais qui, malgré tout, m'a séduite par son ambiance de brume et d'embruns – nous sommes en Cornouailles - , de fureur marine et de brutalité humaine. Quel style magnifique où poésie et violence se mêlent au calme apparent du ton et aux souvenirs lointains et récents !

Malgré tout, comme je l'ai dit plus haut, je suis réservée et je ne peux octroyer 5 étoiles. Il y a cette attitude face à l'enfant…je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer l'enchevêtrement des pensées du narrateur.

L'abandon est le thème principal, abandon de toute nature.
Difficile. Epouvantable. Salvateur.
Au lecteur de se faire sa propre opinion…
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J'aime beaucoup l'écriture de Philippe Besson ainsi que les sujets qu'il traite. Je ne suis pas déçue par ce roman lu à toute allure, mais qui est très sombre une fois encore. Philippe Besson entraîne souvent le lecteurs dans des univers assez noirs. Avec "Un instant d'abandon", il ne déroge pas. Ce n'est pas mon roman préféré de cet écrivain, mais cela reste un livre d'un très bon cru.
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Deuxième lecture d'une oeuvre de Philippe Besson après « Son frère » que j'ai énormément apprécié, « Un instant d'abandon » a confirmé mon impression sur le talent de l'auteur, talent à trouver une juste musique à travers un style simple, accessible, mais singulier. Pourtant, j'ai été moins séduite par cet opus, car, comme je l'avais déjà observé pour « Son frère », il me semble parfois que le récit se perd dans des méandres qui affaiblissent la portée de l'histoire.
Ainsi, le personnage principal, Thomas, est extrêmement fort. Il est le narrateur, et le livre est construit en quatre parties, dont trois dans lesquelles Thomas se raconte via d'autres personnages. J'ai eu l'impression que ces personnages annexes ne sont pas assez fouillés : leur fonction consiste surtout à permettre au récit d'avancer plutôt que d'exister pleinement. Toutefois, cette réserve est une critique minime, car l'ensemble du roman vaut largement le détour.
L'action se déroule en Cornouailles, et Philippe Besson peint admirablement le décor, âpre, sauvage, insulaire, la rusticité des habitants, l'économie de gestes et de mots, le repliement sur eux-mêmes tout en formant une entité clanique de laquelle Thomas a été exclu par sa faute inexpiable. Contrairement à ce que l'on peut croire au début du roman, celui-ci n'est pas l'histoire d'une rédemption, et c'est ce qui en fait son originalité et son audace. J'aime qu'un auteur m'étonne et bouscule mon petit confort de lectrice. Et, comme dans « Son frère », Philippe Besson avance ses pions lentement mais sûrement, tout en délicatesse, et sans provocation facile. Il décrit la violence, l'horreur, avec la même dose d'humanité que les sentiments les plus tendres et plus acceptables par la communauté qui fait loi. Thomas ne revient pas chez lui pour être pardonné par ses pairs, mais pour mesurer le chemin parcouru et se retrouver. Tout au long du récit il apprend à relever la tête.
Une des autres nombreuses qualités que je trouve à ce roman est que l'auteur n'essaie pas de nous rendre Thomas sympathique. Sous bien des aspects, nous avons bien du mal à éprouver ne serait-ce qu'un minimum d'empathie pour lui. Plus encore, parfois, ses pensées peuvent nous dérouter, voire nous révulser. Mais Philippe Besson nous conte l'itinéraire d'un homme dans un moment crucial de sa vie, et ce parcours est passionnant, parce que hors du commun. Il faut dire aussi que Thomas a le courage de celui qui seul affronte le groupe avec en lui l'orgueil et la détermination du rebelle, sans pour autant posséder un ego démesuré. Mais, et je ne précise pas pourquoi pour ne pas trop dévoiler l'intrigue, il a acquis depuis peu une certaine assurance. Aura-t-il accès au bonheur, trouvera-t-il la paix ? Nous ne le saurons pas, et c'est très bien ainsi.
Voilà, le roman se termine là où il aurait pu commencer, et j'aurais aimé connaître la suite du destin de Thomas, car, comme je le soulignais auparavant, certains paramètres de l'histoire nous laissent sur notre faim, comme par exemple le personnage de Luke que j'aurais aimé davantage exploité. Mais, après tout, il vaut mieux que le désir perdure plutôt que d'être totalement assouvi. C'est pour cette raison que je ne tarderai pas à goûter à la lecture d'un troisième opus de l'auteur. J'attends la digestion de celui-ci pour m'attaquer au prochain menu, et ne manquerai pas d'en faire un compte-rendu ici même pour tous les gourmands et gourmets intéressés.
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L'histoire se passe à Farmouth, au bord de la mer, dans une petite ville de pêcheurs, bien triste et peu fréquentée par les quelques rares touristes qui viennent s'y aventurer. C'est l'automne. Et avec le retour des feuilles mortes revient également un homme, Thomas, dont la venue ne semble pas du tout être appréciée. Après 5 ans d'absence, il a décidé, malgré l'hostilité de ce village et surtout de ses habitants qui le regardent d'un mauvais oeil, de revenir s'installer dans la demeure qu'il avait occupée jusque là. Il revient remuer un passé que les villageois avaient tenté d'oublier.
Il y a 5 ans, Thomas était parti en mer avec son fils malgré les mauvaises conditions météo. Et c'est seul qu'il en est revenu. Son enfant est mort en mer. Accusé, jugé et ayant purgé sa peine, il a décidé de revenir malgré tout. Il y rencontrera deux personnages haut en couleur qui ne tarderont pas à se prendre d'affection pour lui : l'épicier Pakistanais Rajiv et la belle Betty, qui n'ont que faire des ragots et des quolibets, deux destins bousculés eux aussi dans la vie. Thomas va-t-il réussir à se refaire une place dans son village ?

Comme toujours, l'écriture de Besson est envoûtante et passionnante. Il a l'art de narrer ses histoires et développe, au cours de ce roman, les raisons pour lesquelles Thomas est revenu au pays. On en apprend un peu plus au fil des pages sur ce qui s'est réellement passé au cours de cette mortelle virée en mer en laissant la parole à Thomas et non aux racontars. Il n'en devient que plus attachant et humain. le charme de ce récit tient au fait que Besson sait décrire avec justesse son héros mais aussi son passé si dur, son avenir incertain et son mystère ainsi que ses différents amis.
D'une écriture recherchée et efficace, Besson fait dans l'intimiste et réussit à créer une ambiance bien sombre et parfois pessimiste.
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Ce qui est terrible chez Philippe Besson, c'est qu'il faut se faire violence pour ne pas citer chaque phrase. J'adhère complètement à son style, même si ce livre n'est pas mon préféré.
Il y a quelque chose dans ce roman qui m'a fait penser tout au long à Philippe Claudel, peut-être (sans doute, le bannissement)
Le ton est donné dès la première page, on sait que ce roman sera sombre, lent et lugubre. On ne se trompe pas, c'est bien dans cette atmosphère que l'on va vivre les quelques heures qu'il nous faut pour lire ce roman.
Il est ici question de la dureté des hommes, de l'impitoyable jugement, des regards froids et méprisants, de douleur et pourtant tout est décrit avec une certaine pudeur, avec douceur, avec retenue. Il y a une mise à distance qui ne rend cependant pas le livre froid, sans sentiment, au contraire Philippe Besson arrive une fois encore à distiller à chaque page une quantité d'émotions. Bravo
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Cette histoire se lit comme une claque, ou non, plutôt comme si quelqu'un nous maintenait la tête sous l'eau, c'est violent ! Je n'ai ressenti cette émotion qu'une fois avec "l'office des vivants" de Claudie Gallay. Cette envie de refermer le livre, de le faire, de prendre ma respiration et d'y retourner. Cet homme revient dans son triste village pour prendre un nouveau départ. Pourquoi fait il celà lui, sans ambition, laissant son destin prendre sa vie en mains sans rebellion, sans rancune. On l'a accusé d'avoir tué un enfant par négligence....son enfant. Et il a des tas de choses à dire cet homme.....

Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Il a fait de la prison suite à la mort de son fils. Il revient dans le village qui a vu le drame se produire. Pourquoi revient-il?
La plume de Philippe Besson est toujours bienveillante, un mélange de simplicité et de rigueur. L'auteur s'emporte malgré tout dans certaines envolées lyriques guère utiles qui semblent vouloir dire : « moi aussi je peux écrire de belles phrases ». Ces nombreuses expressions/dialogues n'existent que dans les livres et ôtent une certaine véracité dans l'action.
Une tension, des regards en biais, une atmosphère pluvieuse emplie de brouillard, Un instant d'abandon livre le récit d'un homme qui semble perdu. Sa vie aurait pu être écrite sur du papier indélébile, mais le héros doit faire face à la mort d'un enfant. Et si ce malheur pouvait lui apporter le bonheur? Ou au moins une seconde chance dans une vie qui semblait toute tracée? Au final, Besson touche par sa plume mélancolique, par ses protagonistes aux nombreuses fêlures, par ses nombreux twists. Ce village de pêche laisse un goût d'embrun en bouche bien après avoir fini le dernier chapitre.
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Thomas vient de purger une peine de prison pour un crime impardonnable. Il rentre chez lui, dans sa ville natale de Falmouth, une ville modeste de bord de mer où les jours de beau temps se font rares, où les maisons se ressemblent toutes.

A Falmouth on est pêcheur de père en fils et les loisirs se résument à aller boire une bière au café du coin, regarder la pluie tomber et cancaner sur les voisins.

Thomas n'est pas attendu ni souhaité. Il n'est plus rien ni personne, pourquoi revient t'il dans cette ville de si peu d'intérêt où il sait qu'il devra affronter les regards et le rejet.

Dès le début du livre, Philippe Besson plante le décor, la tristesse de la ville, la grisaille, le vent, la pluie, le froid qui s'insinue et que le lecteur pourrait presque percevoir.

Thomas me raconte son histoire et je traverse la ville avec lui, les docks, les bateaux qui tanguent, les vitrines sans éclat et cette maison vide qu'il découvre à son retour. J'écoute attentivement tout ce qu'il a à me raconter et malgré l'odieux crime qu'il a commis j'éprouve de la sympathie pour cet homme et même une certaine empathie.

Sa solitude me fait peur et me ronge tout au long du récit, je sens le poids de ce passé si douloureux et tellement lourd à porter.

Il y a quelque part du courage chez lui et une certaine forme de folie.

Il n'attend pas de pardon, juste des réponses, revenir sur ce passé et comprendre pourquoi tout a basculé.

Il existe des gens qui ne jugent pas et qui se contentent d'écouter, Thomas aura la chance d'en rencontrer pour enfin trouver des réponses et peut-être s'apaiser, entrevoir un avenir meilleur, chasser les démons du passé et pour la première fois de sa vie, savoir ce qu'il veut et ne veut plus. Il ne se laissera plus guider, il ne subira plus, il sera l'acteur de sa vie, c'est lui qui décidera du chemin qu'il va emprunter.

C'était mon premier livre avec cet auteur, j'ai beaucoup aimé son style d'écriture cet espèce de huis clos entre lui et le lecteur avec en toile de fond cette ville tellement bien décrite qu'on n'aimerait pas y aller….

Philippe Besson arrive à faire passer les émotions, les frustrations, les rancoeurs de façon simple et naturelle sans jamais trop en rajouter, tout est bien dosé, pas de paillettes, ni chichi mais que du vrai et du brut. Il nous emmène lentement là où il veut que nous allions, là ou Thomas doit se retrouver, on ne devine rien jusqu'à la fin et quand on aperçoit une petite étincelle d'espoir, on relâche enfin notre tension, on peut se détendre et se mettre à rêver.
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…ou comment le lecteur parvient à s'attacher au personnage principal qui a commis l'impardonnable, le crime abominable.
Très belle écriture avec des portraits psychologiques très travaillés des protagonistes de l'histoire. Une fin surprenante, à l'encontre de ce qu'on attend au début du livre…même si le doute s'insinue peu à peu dans la deuxième partie du roman.
Pour quelles raisons revenir à l'endroit où on sait qu'on va forcément être mal jugé, banni, montré du doigt ? Comment se reconstruire, en se sachant coupable du pire ?

Une écriture sobre mais subtile au service de personnages forts : une parfaite alchimie !
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