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Une belle découverte que je n'aurais pas faite sans la masse critique. Merci.
Je n'ai pas lu le roman de Laurent Binet, donc je ne peux pas dire si cette bande dessinée en est une adaptation fidèle. Cependant, je suis entrée dans ce roman graphique comme dans une enquête policière. L'histoire se passe en 1980 avant les élections présidentielles. Roland Barthes est assassiné afin de lui voler le secret de la septième fonction du langage qui est censée être capable de convaincre tous de tout. Et bien sûr, les deux candidats en lice sont intéressés. L'inspecteur Bayard et Simon Herzog vont mener l'enquête. J'ai été passionnée par le thème et je me suis demandée si cette septième fonction existait vraiment au milieu de tous ces personnages bien réels. J'ai beaucoup ri de leurs caricatures. Cette oeuvre pourrait s'adresser à un public spécialisé en politique ou linguistique mais pas du tout. le texte est très accessible et plein d'humour. J'ai aimé l'intervention des auteurs à l'intérieur de leur histoire, le duo Bayard - Herzog attachant, les joutes oratoires improbables. J'ai aussi compris beaucoup de choses sur le langage et ses différentes fonctions, les 6 définies par Jakobson et la septième de Binet qui est le pouvoir des mots, qui permet de manipuler et que les politiques veulent acquérir. C'est une belle réflexion sur les pouvoirs de la parole et ce qui en est fait. J'ai trouvé cela passionnant. le dessin est simple et efficace. Je recommande cette oeuvre à tous ceux qui veulent passer un bon moment et bien rire mais aussi à nos élèves de 1ère spécialité HLPHI.
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Quand j'ai vu dans cette Masse Critique la version bande-dessinée de la 7ème fonction du langage, je la voulais à tout prix ! Chance, je l'ai remportée. Ayant déjà lu le roman, je souhaitais voir si les images que j'avais créé dans mon imaginaire étaient les mêmes que celles de cette BD. Merveilleux cadeau, je reçois la BD dans ma boite aux lettres le 24 décembre. J'attends que le réveillon et Noël passent pour me lancer dans cette lecture - aucune déception. L'adaptation est vraiment à la hauteur du roman : de la linguistique, de l'humour, de l'absurde, etc. J'ai adoré ! Tels mes propos sur le roman, je conseille à tous cette lecture. Un grand merci :)
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Ambitieuse adaptation du roman du même nom, réalisé par Laurent Binet.

Je dois bien avouer qu'ayant lu le roman, j'étais curieuse de voir comment celui-ci serait adapté.

Les auteurs ont repris les grandes lignes du récit ainsi que les procédés narratifs de Binet : faire intervenir l'auteur dans la trame du récit. C'était bien réalisé.

Malgré tout, je ne pense pas que la formule BD soit la plus adaptée : c'est un medium que, personnellement, j'ai tendance à vouloir lire rapidement. Or, ici, il faut vraiment prendre son temps pour comprendre les théories de sémiologie et de linguistique qui sont distillées tout au long du récit. de plus, les auteurs ont du faire pas mal de "coupes" dans les explications pour ne pas noyer les lecteurs et lectrices. J'ai trouvé que cela enlevait beaucoup à la compréhension de l'intrigue. D'autant plus qu'il y a de nombreux personnages qui interviennent.

Tout au long de ma lecture, je me suis basée sur mes souvenirs du roman pour parvenir à comprendre les soubresauts de l'intrigue. Je ne suis pas sûre que j'aurais su apprécier cette BD et cette histoire à sa juste valeur, sans ce bagage.
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J'avais lu le livre il y a sept ans quand il est sorti. J'avais pris pas mal de plaisir. Retrouver l'univers de Binet était donc très excitant. La bande dessinée est très bien… dessinée. On retrouve le suspense du roman. Ça fonctionne très bien. J'ai très bien reconnu certaines personnalités, telles que BHL, François Mitterrand, etc, mais d'autres furent compliquées à suivre. Il y a beaucoup de personnages, de personnalités, et quand je les retrouvais, je ne savais plus qui était qui et avait fait quoi.

J'adore les polars intellectuels. Et là, le fait que ce soit de la linguistique est particulièrement excitant. Mais peut-être aussi frustrant, parce que la contrainte de la BD fait qu'il n'est pas possible d'intégrer les débats. Et j'aurais adoré lire les joutes verbales qui s'opposent aux Logos Club. Résultat : j'aurais presque envie de relire le roman si ma pile de livres à lire ne remplissait pas déjà une valise (littéralement).

Enfin, l'incarnation des auteurs m'a dérangé. Hormis la possibilité de faire des raccourcis dans l'histoire, à la manière d'un narrateur, je n'ai pas vu leur intérêt stylistique, ou métalittéraire. Soit ils auraient dû couper cette facilité et rester dans le classique avec des encarts descriptifs, soit aller beaucoup plus loin à la manière d'un Raphaël Meltz (ma seule référence en la matière). Enfin, la fin… du complet n'importe quoi à mon sens qui décrédibilise le personnage de Simon.

En somme une bonne lecture, qui a l'avantage d'être courte, mais pas une BD qui me retourne le cerveau.
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J'ai candidaté avec plaisir pour la version BD du roman de Laurent Binet, dans le cadre d'une action "masse critique". J'étais curieux de savoir comment les auteurs avaient transformé le roman en BD. le roman de Laurent Binet m'avait charmé par son mélange de pastiche et de polar. Les théories de la linguistique sont très hermétiques pour les lecteurs non spécialisés (et parfois même pour les spécialistes). Néanmoins, Laurent Binet avait réussi à intégrer ces savoirs scientifiques dans le genre du roman policier. La transformation en roman graphique m'avait rendu curieux. Après l'exploit de Binet, les auteurs du roman graphique pourraient-ils relever le défi? La réponse est oui. Et avec brio. La nostalgie du roman s'exprime visuellement par ses couleurs et ses dessins. L'action est dense et donne envie de lire le roman graphique d'un seul trait. Et les auteurs se mettent en scène. Ils donnent des commentaires et sont interpellés par les personnages d'intervenir. Ainsi, ils ajoutent une version bd à la septième fonction du langage. Donnons la parole à Umberto Eco, linguiste-sémiologue-auteur-romancier, mais aussi personnage dans le roman de Binet: "Celui qui aurait la connaissance et la maîtrise d'une telle fonction serait virtuellement le maître du monde. Sa puissance n'aurait aucune limite. Il pourrait se faire élire à toutes les élections, soulever les foules, provoquer des révolutions, séduire toutes les femmes, vendre toutes les sortes de produits imaginables, bâtir des empires, obtenir tout ce qu'il veut en n'importe quelle circonstance."
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L'arme de séduction massive

Véritable OLNI, cette Septième fonction du langage est un polar fascinant et déjanté qui nous entraîne dans le microcosme de intellectuel de la France giscardienne alors que se profile l'élection présidentielle de 81…

En ce funeste jour de du 25 février 1980, Roland Barthes se fait renverser par une camionnette… Pour le commissaire Jacques Bayard, ancien d'Algérie, réac invétéré et fervent giscardien, cela ne fait pas un pli : bien qu'il ne soit pas encore mort, il a été assassiné et si l'affaire pouvait éclabousser Mitterrand, ce serait parfait… Pour les besoins de l'enquête, il réquisitionne un sémiologue pour l'éclairer sur les milieux intellectuels dont faisait parti Barthes… L'affaire va prendre des tournants éminemment politiques car le penseur aurait trouvé les secrets de la septième fonction du langage à même de convaincre n'importe quel auditoire de faire n'importe quoi…

Après Ils ont tué Léo Franck et Quelques jours à vivreXavier Bétaucourt retrouve Olivier Perret pour signer l'adaptation du roman jubilatoire et déjanté mais indéniablement érudit de Laurent Binet qui interroge le lecteur sur les limites entre fiction et réalité en pulvérisant plus d'une fois le cinquième mur… avec en filigrane une question d'importance : qui gagnera la présidentielle de 81 ?
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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BABELIO MASSE CRITIQUE décembre 2022
QUI A TUE ROLAND BARTHES ?
LA SEPTIEME FONCTION DU LANGAGE, scénario Xavier Betacourt, dessins Olivier Perret , couleurs Paul Bona, d'après le roman de Laurent Binet**

Roland Barthes est renversé par une camionnette, accident ou assassinat ? le commissaire Jacques Bayard est chargé de l'enquête et il y entraîne le jeune sémiologue Simon Herzog, et la quatrième de couverture de nous dire « une enquête de routine qui se transforme rapidement en polar saisissant. »
Ligne nerveuse, traits accentués et les dessins deviennent expression, rythme fou, détails qui tentent de créer une certaine atmosphère par des gros plans ou plans d'ensemble ou rapprochés.
Il y a aussi deux personnages spectateurs/observateurs, le scénariste et le dessinateur, comme pour nous dire, peut-être, on y est on n'y est pas, on sait ce qui suit mais pas tout à fait, on comprend mais pas vraiment, faut-il comprendre quelque chose ?
Ce sont des éléments que j'ai déjà rencontrés dans la BD et à chaque fois avec plus ou moins de talent du coup de crayon, du scénariste, et du coloriste s'ils forment une bande à trois.
Les dessins ont la qualité de l'expression (surtout violente), de la narration (en détails ou en raccourci) et pourtant la séparation des cases, les séquences coupées en souffle opprimé et une certaine sécheresse liée aussi à la lourdeur du texte m'ont fait ressentir le béton armé, je tournais les pages en me disant c'est du plomb.
La linguistique n'est pas ce qu'il y a de plus simple comme discours et dans le cas de cette BD j'étais plutôt étouffée, même devant la sixième fonction du langage, la fonction poétique où la poésie me semblait un peu étranglée. La linguistique théorise ce que certaines personnes, il y en a beaucoup, plus ou moins ignorantes de la théorie, ont comme don ou talent ou résultat de lectures nombreuses et diverses et d'un travail acharné. Dans cette BD les discours sérieux même avec un bonne pointe d'ironie et d'humour, deviennent difficiles à avaler et encore moins à digérer (je peine à rédiger cette chronique).
 « La fonction « phatique » est la plus amusante, c'est la fonction qui envisage la communication comme une fin en soi… La fonction « métalinguistique » vise à vérifier que l'émetteur et le récepteur se comprennent... »p.48
Des clins d'oeil et des références sont convoqués au RV, l'histoire des années 80 et quelques unes de ses personnalités politiques littéraires ou philosophiques, des citations connues deviennent dans ce contexte un peu fatiguées et fatigantes, le cinéma est appelé aussi, tout se délie dans un effort désespéré de tenir ensemble et debout. Mais si le but est de dire que tout se désunit, alors le désarticulé est un vrai succès.
Je me disais que je ressemblais au commissaire tout le temps perdu, fatigué, surpris, un point d'interrogation sillonnant sont front.
Pour ma part le suspense n'a pas fonctionné mais l'ennui grandement. Ou alors je n'étais pas à ce rendez-vous :
le fond : une intrigue intrigante
la forme : lignes nerveuses et lourdes, vigoureuses, anguleuses, le dessin, élément capital ne m'a donné aucune émotion
le scénario : vous avez dit suspense ? Les personnages plus ou moins vrais portent tous leur caricature et la tentative de faire revivre une époque avec quelques grains d'humour et de satire a été pour moi une vraie prise de tête. Chez le technicien de l'écrit je n'ai trouvé ni liberté ni rigueur, mais un entre-deux de qualité brouillon.
le style : embrouillé
la construction : cassée
A un moment donné, Umberto Eco dit « Imaginons une fonction du langage qui permette, de façon beaucoup plus extensive, de convaincre qui que ce soit de faire n'importe quoi dans n'importe quelle situation. Celui qui aurait la connaissance et la maîtrise d'une telle fonction serait virtuellement le maître du monde. Sa puissance n'aurait aucune limite. » J'y ai échappé de peu !

Une histoire de mots ? Une leçon de linguistique ? Cette leçon là je ne l'ai pas apprise mais choisie par curiosité et dans l'attente d'un exercice de langage, de style, d'un humour fin, d'un jeu subtil des images, d'une découverte de signatures que je ne connaissais pas. Suis restée sur ma faim.
Une expérience de lecture que je ne regrette pas bien au contraire, et remercie vivement la Masse critique de Babelio et les Éditions Steinkis de m'en avoir donné la possibilité.
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Je tiens à remercier Babelio pour cette opération masse critique privilégiée ainsi que les éditions Steinkis pour la découverte de cette adaptation ouvrage du roman de Laurent Binet La septième fonction du langage.

Fauché par la camionnette d'une entreprise de blanchissage rue des Écoles à Paris alors qu'il se rend au Collège de France, le 25 février 1980, Roland Barthes meurt des suites de cet accident le 26 mars suivant à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Accident ou complot ? C'est pour démêler le vrai du faux que le commissaire Jacques Bayard est missionné en haut lieu. Rapidement, l'enquête s'oriente vers le milieu philosophique et de peur de se perdre dans les méandres intellectuels de ses suspects, le commissaire fait appel à Simon Herzog, un jeune sémiologue.
Autant le dire tout de suite, cette adaptation est d'excellente facture et apporte un petit plus à ce roman déjà savoureux.
Le découpage rythme à merveille l'intrigue de ce polar intellectuel parfois échevelé souvent farfelu. le dessin d'Olivier Perret, tout en sobriété, laisse place aux dialogues, véritable coeur de l'oeuvre. En effet, on se croirait en plein roman d'espionnage mais ici les missiles sont remplacés par des joutes verbales. Que le lecteur se rassure, il lui restera quand même les espions bulgares, le poison dans le parapluie, la société secrète, le repaire et ses adeptes masqués… Bref, welcome in the 80's !
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Je me souviens avoir lu le roman de Binet en 2015, de m'y être promenée avec plaisir, de m'être régalée des joutes verbales et autres propos grandiloquents et inutiles de tous , ou presque tous les personnages.
J'ai donc été ravie que la masse critique de Babelio me choisisse pour l'envoi du roman graphique adapté...

Or, voilà, je suis déçue...

Je tente de comprendre le pourquoi de ma déception, et effectivement, c'est parceque j'ai lu le roman...
Ma critique ne peut donc pas être objective.
Je n'aime pas les dessins, je n'aime pas les couleurs choisies... j'aurais aimé je crois un dessin plus réaliste, des couleurs plus vives....
Mais pas seulement.
Les propos de l'histoire, je trouve, ne collent pas à ce récit en dessins. J'ai besoin de me représenter mentalement l'univers proposé, et cette fois, comme je m'étais déjà fait ces images avec le roman, je décroche...
De plus, j'ai lu le roman en été, au soleil, avec le chant des cigales en arrière plan. J'avais souvent ri, souri, c'était drôle ces joutes à la Barthes, ces embrouilles intello-politiques...
Et cette fois, il fait froid, gris, rien ne correspond avec ce que j'avais imaginé, c'est trop caricatural. Ça perd de sa fonction comique et cependant réelle...
J'ai lâché la bd plusieurs fois, j'ai eu du mal à aller au bout, je n'ai pas ri, pas souri, pas kiffé !!
Et puis , au bout de ces joutes verbales, quand le perdant perd...un doigt, c'est beaucoup plus sanguinolent dans la bd!
Moi je voyais ça très soft, comme une allégorie, une façon littéraire de montrer l'échec, bref, une fonction du langage, peut-être la septième......
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J'avais beaucoup aimé ce roman impressionnant de virtuosité et mêlant les genres et tons (ce n'est sans doute pas pour rien qu'il rend très largement hommage à Umberto Eco, y compris en l'insérant comme personnage) et j'attendais avec grand plaisir cette bande-dessinée proposée par les éditions Steinkis, que je remercie, ainsi que Babelio, de m'avoir permis de lire et de bloguer en toute liberté.

J'ai été d'abord un peu déçue par le choix des couleurs, avant de me rendre compte qu'elles étaient plus riches que ce que je croyais de prime abord, accompagnant l'action, puis de m'y habituer, tout simplement. L'enchaînement des images et la renonciation à une narration rend parfois les choses un peu difficiles, mais c'est surtout, je m'en rends compte, le caractère inouï des situations qui complique parfois l'appréhension des péripéties - et encore, moi, je les connaissais.

Mais le scénariste Bétaucourt, et ses dessinateur et coloriste Perret et Bona, fait le tour de force de transposer la mise en abyme du roman en l'adaptant à la bande-dessinée et en respectant, chaque fois que c'est possible, ce qui fait la force du roman, c'est-à-dire son ode à la rhétorique. On retrouve avec un plaisir intact et sans doute décuplé par l'image les personnages réels (Kristeva, Sollers, Eco, Lang...) et la période du débat Giscard-Mitterrand, avec toutes les forces politiques en présence, à travers le monde, le parfum des campus et des cénacles, sa violence, son espoir fou, ses éléments de langage... L'image a rendu l'immersion plus sensible pour moi dans cette époque.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette adaptation, si fidèle que, comme pour le roman, c'est bien la partie intitulée "Ithaca" qui m'a le moins convaincue, et la partie "Bologne" qui m'a le plus enchantée ! et en même temps, originale du fait de sa réflexion formelle sur ce qu'est une adaptation en bandes-dessinées !
Cf. billet complet (avec liens) sur mon blog :
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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