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Pfff, encore un truc d'intellos…
Une enquête policière dans le milieu des sémiologues, linguistes, philologues…
Paris, 1980, Roland Barthes se fait renverser par une estafette, dans certains milieux, on ne croit pas à la thèse de l'accident…
On va croiser, dans cette étrange aventure, tous les intellos de l'époque, avec une intrigue façon “Le nom de la rose”, il s'agit de retrouver une thèse donnant les clés de la persuasion par le discours, un outil fatidique pour les débats télévisés par exemple, on est d'ailleurs quelques semaines avant le débat télévisé entre Giscard d'Estaing et François Mitterrand pour les élections présidentielles de 1981…
La théorie est joyeusement fumeuse, l'action totalement échevelée, les dialogues particulièrement savoureux, et le tout, semé de théories sémiologiques, on y apprend plein de choses, c'est même le cours de sémiologie le plus délirant qui puisse être. J'ai ri, du début à la fin, je me suis trouvé par moment dans la tête du flic qui hallucine en fréquentant ces foutus intellos, j'ai adoré l'irrespect du scénario vis à vis de certains acteurs réels, politiques et penseurs. Il fallait oser construire une intrigue si folle avec des personnages réels, les présentant parfois dans des positions très délicates (euphémisme).
Bref, un truc d'intellos, oui mais, vraiment délectable.
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Des intellectuels se défient dans des joutes oratoires dans lesquelles ils sont prêts à laisser leurs doigts ou plus.
En même temps, un accident de Roland Barthes remue les coulisses du pouvoir et amène un policier à enquêter sur un mystérieux document.
Quelle est cette septième fonction du langage et pourquoi différents clans sont prêts à tout pour posséder ses clés ?

Une BD pleine d'humour et d'aventure pour réfléchir au pouvoir du langage. Un ouvrage plus que jamais d'actualité avec la novlangue des pouvoirs et leur action performative.
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Laurent Binet, auteur bien connu, aime à concocter des romans utopiques, basés sur un moment où l'histoire dérape. Dans Civilizations, il imaginait l'échec de Christophe Colomb en Amérique et la conquête de l'Europe par les Incas. Ici, dans la lignée d'Orwell, il nous annonce la découverte d'une fonction du langage capable de contrôler les masses, de les plier à la volonté de celui qui la maîtriserait. Prétexte donc pour se balader dans le milieu intellectuel des sémiologues. Une histoire à la fois instructive et ironique.

Le scénario de cette BD étant directement tiré du livre éponyme de Binet, la part de création des auteurs s'est donc concentrée sur le dessin, la couleur, et la mise en page. le dessin est assez proche de la ligne claire, les traits des personnages sont très expressifs : les deux enquêteurs, le prof de fac fluet et le commissaire taillé comme un menhir, se voient affublés d'un nez en saucisse pour l'un, et de sourcils charbonneux pour l'autre. Cependant, les têtes des personnages historiques (Giscard, Barthes, Sollers, BHL, Kristeva...) ne sont pas caricaturées. Les auteurs n'ont donc pas cherché à s'en moquer.

D'une manière générale, les personnages ne sont pas beaux, on n'est donc pas dans une BD tape-à-l'oeil. Si j'osais une référence au fond de l'histoire, la sémiologie, on pourrait se demander ce que signifie le style de dessin d'Olivier Perret. Est-il paresseux? Je-m'en-foutiste? Et à tout prendre, cette question a t'elle un sens. Comme pour un texte, on n'est pas obligé de fixer un sens, mais on peut jouer avec...

Les scènes d'action, très dynamiques, sont cadrées serrées. Les bagnoles sont esquissées, comme dans un souvenir, comme si l'on avait pas eu le temps de les examiner en détail. Il faut prêter attention à chaque image, pour se rendre compte par exemple qu'à un instant, le prof au volant s'aperçoit qu'il est suivi.

Quelques trouvailles: les deux inquiétants tueurs bulgares, arborent des moustaches taillées comme celles des Dupond-Dupont de Tintin. Lorsque le prof de fac, droit comme un I dans sa posture d'autorité indiscutable, explique les différentes fonctions du langage au flic ignorant, ce dernier se voit croqué assis à un minuscule bureau d'écolier, en culotte courtes et bonnet d'âne. Dominé. le langage est une arme puissante!

Mention particulière aussi pour ces vignettes où les auteurs se sont représentés eux-mêmes, où ils commentent l'action, se moquant au passage des invraisemblances du scénario. Jusqu'au "héros" lui-même qui se demande s'il n'est pas dans une BD? Clin d'oeil à l'interrogation classique sur ce qu'est la réalité...
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La septième fonction du langage (2022) est un roman graphique de Xavier Bétaucourt (scénario) et Olivier Perret (dessin) d'après le roman (2015) de Laurent Binet. 25 février 1981, le philosophe Roland Barthes est renversé par une voiture. Doutant de la thèse accidentelle, un commissaire et un thésard en sémiologie enquêtent et recherchent un document disparu qui évoque la septième fonction du langage qui donnerait un pouvoir de conviction démesuré. Une bande dessinée atypique et plaisante où se bousculent de nombreuses personnalités.
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J'ai aimé retrouver les figures emblématiques de l'époque, les graphismes sont très réalistes et bien fait. On a un concentré de personnalités qui ont continué à faire leur chemin bien après les événements. On retrouve aussi des éléments liés à cette période. J'ai remarqué que les personnages fictifs crées pour les besoins de la fiction ont des yeux en forme de point ou de tirés, alors que les personnages « réels » ont leur regard que l'on connait.

C'est un mélange de fait réels et de fiction, pas toujours évident de faire la part des choses. Certaines références aux travaux des différents théoriciens sont résumé afin que le lecteur non averti puisse comprendre sans se plonger dans toutes ses oeuvres.

Il y a des scènes assez explicites et d'autres violentes qui mettent en avant les la partie « complot d'état » et actes de violence. Mais cette BD n'est pas dénuée d'humour. J'ai souris aux références que j'ai comprises.

J'ai adoré l'intervention de Xavier le scénariste et Olivier le dessinateurs qui font des commentaires sur certaines scènes, du style on va perdre le lecteur si tu retranscris tous les débats etc.

Je ne sais pas si c'est le travail de Laurent Binet ou celui de Xavier Bétaucourt mais le lecteur est tenu en haleine par le suspens, c'est une vrai enquête ou quête.
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Au Nirvana des Intellos la parole fustige les mots du langage trivial mais nullement les maux qu'elle engendre...

Pré-titré : "Qui a tué Laurent Barthès ?" ce roman de Laurent Binet a aussi inspiré Xavier Bétaucourt, Olivier Perret, Paul Bona co-auteurs d'une BD du même intitulé... et j'ai lu ces deux ouvrages simultanément. trente à quarante pages du roman, au lit le soir puis, le lendemain après-midi, la partie correspondante de la BD.

Sens des mots et portée du langage... comment enrichir son vocabulaire ? Les missions occultes de la rhétorique... pour le commissaire divisionnaire jacques Bayard mener une enquête dans un milieu universitaire d'érudits égocentriques et d'étudiants boutonneux entre profs introvertis et potaches mi révolutionnaire mi paillards, est source de déconvenues où malgré son rang d'officier de la république, il est obligé de convenir que ce monde là n'hésite pas à lui en apprendre...

Les intellos ont leur langage à partir d'un vocable dont ils savent faire grand étalage... mais à confronter concepts, idées et fumeuses théories c'est à une escalade verbale qu'ils se livrent au grand dam des individus lambda pour qui tous ces amalgames de sonorités et de mots deviennent une logorrhée indigeste au niveau des aptitudes à suivre, comprendre et resituer dans le bon contexte. le commissaire Bayard a tôt fait d'être perçu comme un "âne" par l'acolyte qu'il s'est choisi pour pénétrer ce milieu d'universitaires de renom dans lequel il doit mener son enquête.

L'acolyte dont il est question ici, c'est Simon Herzog, professeur thésard, spécialiste en sémiologie... Leur première rencontre a lieu à son cours où il expose à ses étudiants l'importance des chiffres et des lettres à partir de l'exemple James Bond...



La BD se superpose à nos représentations d'après lecture du livre, en matérialisant par l'image le décor et les personnages. le dessin est vif, parfois caricatural, pour ne pas tomber dans les excès du graphisme hyper-réaliste. J'ai apprécié cette fusion entre dynamisme et retenue du coup de crayon qui permet au lecteur d'adopter le profil des personnages sans se départir des image qu'il construit mentalement à partir du livre de poche. le coloriste a utilisé une chromatique de tons camaïeux jouant entre les ocres, les bruns et les verts. Cela renforce avec justesse l'intensité dramatique du scenario et met plus naturelement en exergue les personnages devant figurer au premier plan ou les détails opportuns et parfois crus d'une scène. Là aussi, on retrouve parfois, au défilé des pages, passant d'une planche à l'autre, des brusques sauts qui ne tiennent pas forcément à un changement de chapitre, nous introduisant dans une situation nouvelle ou inattendue. Mais il est notoire que le récit de la BD colle tout à fait à celui du roman, le contenu des images rassemblant des descriptions textuelles constitue, de ce fait, un excellent condensé de lecture* (Pour adultes)

J'allais oublier ces sublimes clins d'oeil dans la BD où figure, épars dans certaines planches, le personnage Olivier Perret dessinateur de cette BD qui, dans sa bulle, ne manque pas d'ajouter opportunément un commentaire humoristique à propos de l'obsession redondante de Simon désireux de savoir sil est dans la vie réelle ou dans une BD.



Entre joutes verbales et enjeux politiques où cette septième fonction du langage exercerait-elle le plus son influence ?

A vous de lire pour le savoir sachant que vous avez le choix entre le livre de poche et la BD et que rien n'empêche de lire les deux, l'un après l'autre, ou simultanément ...

Lien : https://www.mirebalais.net/2..
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Cette bande dessinée est tirée du roman de Laurent BINET portant le même nom. le récit raconte l'histoire du commissaire Bayard et du professeur Herzog qui se lancent dans une enquête complexe et captivante sur la mort de Roland Barthes, célèbre philosophe et théoricien français.

L'histoire prend place dans les années 80, une période où les théories du langage étaient au coeur des débats intellectuels. La septième fonction du langage permettrait de convaincre ou de persuader « n'importe qui de faire n'importe quoi », ce serait donc l'apanage des grands orateurs. Mandaté par le président Valéry Giscard d'Estaing, nos deux acolytes doivent retrouver cette fameuse septième fonction.

C'est un mélange de fiction et de réalité, incorporant des personnages historiques réels comme François Mitterrand, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Derrida, Michel Foucault, Philippe Sollers, Umberto Eco et bien d'autres. Les interactions entre ces personnages, réels ou fictifs, sont à la fois drôles et fascinantes. Cela en parvenant à rendre les conversations entre intellectuels accessibles aux non-spécialistes.

L'histoire est également une véritable aventure, avec des poursuites, des meurtres, des complots et des rebondissements imprévisibles. L'humour est omniprésent, même dans les moments les plus dramatiques avec le style est léger et agréable à lire.

Le dessin s'intègre parfaitement à cette histoire. Les expressions sont présentes et nous recensons toute la solitude de l'inspecteur quand les conversations deviennent trop complexes.

Cet album offre une réflexion sur la place du langage dans nos vies. En explorant la théorie de la communication, il met en lumière les enjeux politiques, sociaux et culturels liés à l'utilisation du langage.

En somme, c'est une belle oeuvre à la fois captivante, drôle et profonde, qui allie une intrigue policière passionnante à une réflexion sur les enjeux du langage. C'est un album qui devrait plaire aux amateurs de thriller intellectuel, mais aussi à tous ceux qui s'intéressent à la linguistique, à la philosophie et à la politique.
Lien : https://www.instagram.com/bd..
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Roland Barthes, sémiologue, philosophe et critique littéraire se fait renverser par un véhicule. Avant de décéder quelques heures plus tard à l'hôpital, il révèle qu'on lui a volé un mystérieux feuillet contenant la septième fonction du langage. Une linguistique qui permettrait à l'orateur de convaincre son auditoire de s'abreuver de ses belles paroles. Bien évidemment, cela intéresse bon nombre de personnes dont le président sortant. 

La police enquête immédiatement et dépêche son commissaire pour lever le voile sur cette affaire. Ce dernier va s'associer avec un jeune enseignant en linguistique. À eux deux, ils vont pas mal voyager à la recherche du bout de papier qui donnera le pouvoir des mots à l'ex ou futur président ou encore à des pays étrangers qui ont dépêché leur service secret. 

Avant d'entamer cette bd inspirée du roman de Laurent Binet, je conseille vivement aux lecteurs connaissant peu la politique française de l'époque de commencer par la dernière page dans laquelle les divers intervenants sont présentés. Étant belge, je dois avouer que malgré, cela j'ai rencontré quelques difficultés et donc du faire des recherches. 

Le récit est un polar burlesque, une fiction avec des personnages réels soit, un bon gros délire dans la lignée du ministère secret de Joann Sfar en plus complexe de par les nombreuses joutes oratoires entre les divers personnages. Des considérations intellectuelles qui pourraient effrayer le lecteur lambda mais il faut en réalité prendre la lecture comme une énorme blague. C'est le genre de récit qu'on aime ou qu'on n'aime pas ! C'est soit noir soit blanc ! Graphiquement le dessin est proche de la caricature ce qui colle bien à l'ambiance de l'album. 
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N'ayant pas lu le roman je ne peux pas juger la qualité de l'adaptation. Par contre si vous avez des bonnes bases en philosophie et linguistique et que vous aimez les Bd qui sort des cadres alors vous serez comblés. Perso j'ai été obligé de faire des recherches pour situer tel ou tel personnage ( une belle brochette d' écrivains, philosophe et politique ) sans parler d'aide car le vocabulaire y est pointu. Surprenant !
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Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Steinkis pour ce livre gagné lors de l'opération Masse Critique.
Comme je n'ai pas lu le livre de Laurent Binet dont est tiré cette BD je ne peux rien dire de la qualité ou des défauts de l'adaptation.
L'histoire se passe au début des années 80, part d'un fait réel (l'accident qui a tué le sémiologue français Roland Barthes) et brode un bon polar politico-culturel qui se termine aussi par un fait réel (la victoire de François Mitterand aux élections de Mai 1981). L'enquête prenante et bien construite est menée par un flic de droite un peu bourru, aidé d'un jeune enseignant-chercheur en linguistique. Elle se déroule en France, en Italie et même aux Etats-Unis où ils croisent de très nombreuses personnalités réelles des milieux politiques et culturelles. Il y a des meurtres, un attentat, certains perdent un doigt, une main, ou plus (pauvre Sollers). le MacGuffin est un texte de Roland Barthes, nommé la 7ème fonction du langage censée compléter les 6 fonctions décrites par Roman Jakobson et avoir un super-pouvoir.
La mise en image de Olivier Perret est agréable, un trait un peu caricatural mais qui rend bien et est facile à lire. Bonne idée aussi de faire intervenir plusieurs fois les auteurs pour expliquer certains passages ou justifier les choix narratifs.
Ne pas avoir lu le livre d'origine, ni même les textes de Barthes ou Jakobson ne m'a pas empêché d'apprécier cette BD que je recommande.
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