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3,68

sur 1223 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Superbe explosion verbale dans le monde politico/universitaire/agents secrets pendant la fin de règne de Giscard à l'Elysée.
C'est drôle (même très drôle parfois), enlevé, passant par des chemins tortueux (tordus?) mais efficaces, inventif, brillant, instructif, même avec quelques passages redondants dans le Logos Club.
Une lecture réjouissante, une interrogation sur le pouvoir du langage.
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Que ce portrait d'une écriture habile, faisant référence à un univers souvent méconnu, la sémiologie et la linguistique, ne vous effraie point, car il s'agit avant tout d'une enquête trépidante et irrévérencieuse, qui malmene un certain parisianisme et des jeux de pouvoirs, mais qui est un véritable chant au langage. N'ayez crainte des références, vous découvrirez un monde passionnant, où tout peut être signe, pour peut que l'on sache observer ... le dissonant mais complémentaire duo d'enquêteurs Bayard/Herzog rassemble le policier béotien goguenard et l'intellectuel expérimenté que le lecteur peut être !

Un roman jubilatoire et tourbillonnant que je vous recommande chaudement
Lien : http://wp.me/p4KnrD-Hs
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Premier roman de cet auteur que je lis, je me suis régalée. Ce professeur de français manie les mots à merveille, jongle avec l'ironie et le sarcasme pour le plus grand bonheur du lecteur.

Roland Barthes, le célèbre sémiologue, a découvert la septième fonction du langage, un document d'une importance capitale. Malheureusement, il se fait faucher par une camionnette au sortir d'un déjeuner avec Mitterand ; celui-ci s'apprête à mener campagne contre Giscard. le commissaire Bayard est mis sur l'affaire, cependant il ne comprend que pouic à la langue des linguistes, tels que Foucault, Soller, BHL, Derrida, Umberto Eco... Un étudiant en sémiologie, Simon, va l'aider à les comprendre. Des Etats-Unis jusqu'en Italie, un périple fait de sociétés secrètes et d'assassins à leurs trousses, Bayard et Simon vont devoir élucider cette énigme et éviter que cette fonction ne tombe entre de mauvaises mains...

Où l'on plonge dans l'élite intellectuelle bobo, qui se gargarise de son intelligence, où tous font semblant de s'apprécier mais c'est à qui aura le dernier mot... Celle-ci est étroitement liée au milieu politique, et voilà Giscard et Mitterand qui se disputent le titre de président ; chacun a ses alliés, mais n'oublions pas les traîtres ! Simon se demande quelques fois s'il lui-même est un être de fiction, tant il échappe souvent, et de très peu à la mort ; mais quel est cet auteur qui lui fait subir autant d'épreuves ? Les joutes oratoires de ces maîtres de la langue française sont habilement menées et des fois, assez décousues. La perplexité de Bayard face à ces intellectuels qui coupent un cheveu en quatre pour pas grand chose est hilarante, et les portraits de ces derniers sont magnifiquement dressés.

Un excellent roman, tant sur le fond que dans les formes !
Lien : https://clairesalander.wordp..
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Au Nirvana des Intellos la parole fustige les mots du langage trivial mais nullement les maux qu'elle engendre...

Pré-titré : "Qui a tué Laurent Barthès ?" ce roman de Laurent Binet a aussi inspiré Xavier Bétaucourt, Olivier Perret, Paul Bona co-auteurs d'une BD du même intitulé... et j'ai lu ces deux ouvrages simultanément. trente à quarante pages du roman, au lit le soir puis, le lendemain après-midi, la partie correspondante de la BD.

Sens des mots et portée du langage... comment enrichir son vocabulaire ? Les missions occultes de la rhétorique... pour le commissaire divisionnaire jacques Bayard mener une enquête dans un milieu universitaire d'érudits égocentriques et d'étudiants boutonneux entre profs introvertis et potaches mi révolutionnaire mi paillards, est source de déconvenues où malgré son rang d'officier de la république, il est obligé de convenir que ce monde là n'hésite pas à lui en apprendre...

Les intellos ont leur langage à partir d'un vocable dont ils savent faire grand étalage... mais à confronter concepts, idées et fumeuses théories c'est à une escalade verbale qu'ils se livrent au grand dam des individus lambda pour qui tous ces amalgames de sonorités et de mots deviennent une logorrhée indigeste au niveau des aptitudes à suivre, comprendre et resituer dans le bon contexte. le commissaire Bayard a tôt fait d'être perçu comme un "âne" par l'acolyte qu'il s'est choisi pour pénétrer ce milieu d'universitaires de renom dans lequel il doit mener son enquête.

L'acolyte dont il est question ici, c'est Simon Herzog, professeur thésard, spécialiste en sémiologie... Leur première rencontre a lieu à son cours où il expose à ses étudiants l'importance des chiffres et des lettres à partir de l'exemple James Bond... Un brillant exposé que vous pouvez lire page 38 et 39...

Avançant dans la lecture, on tombe page 332, sur ce passage savoureux où Simon tente de faire comprendre à Bayard les vertus du perlocutoire selon les théories d'Austin qui les a décrites en en expliquant les mécanismes mais dont on doit les applications pratiques à Jakobson...

Autre passage remarquable... A Venise pour un colloque et une joute oratoire, un admirateur prend a parti Simon, lui citant un conseil de Casanova héros du cru, à propos d'un duel au pistolet ; Simon lui rétorque que pour une joute oratoire, les principes sont différents et ne manque alors pas de faire un étonnant rapprochement avec les qualités spécifiques des meilleurs joueurs de tennis du moment, pour échanger des arguments comme eux se renvoient la balle ...



Que nous raconte cette histoire plutôt rocambolesque sur fond d'enquête policière emmenant cet improbable duo policier & prof, de Paris à Bologne, aux États-Unis, à Venise, puis à Naples ?

Au-delà de la volupté séductrice de éloquence, la fascination qu'exerce les grands orateurs sur leurs auditoires avec, en filigrane, le pouvoir de manipulation du langage suivant la formulation des idées et la tournure des phrases.

Plus qu'une simple enquête policière pour meurtre, c'est une véritable quête que vont mener ensemble Bayard et Simon. Elle les entraîne dans une aventure périlleuse ou l'érudition côtoie la barbarie, la seconde pouvant résulter de la première sachant que l'inverse est improbable.

Le Roman de Laurent Binet exige d'être attentif aux enchaînements de situations quand il ouvre des parenthèses qui nous semblent hors contexte, nous sortant manu-militari de l'action. Il y a aussi ces exposés ronflants à propos de la sémiologie dans ses rapports avec la langue et l'usage d'un vocabulaire approprié pas toujours assimilable. Toutefois, le suspens ne manque pas, ni les brusques déchaînements de violence ni les pulsions sexuelles insolites. L'intelligence supérieure des élites universitaires n'exclue nullement leurs faiblesses et leurs addictions et pour certains, leur férocité maladive...

"A travers nos agissements, serions-nous alors formaté par le langage ?... Fort maté, jusqu'à avoir un langage châtié..."



La BD se superpose à nos représentations d'après lecture du livre, en matérialisant par l'image le décor et les personnages. le dessin est vif, parfois caricatural, pour ne pas tomber dans les excès du graphisme hyper-réaliste. J'ai apprécié cette fusion entre dynamisme et retenue du coup de crayon qui permet au lecteur d'adopter le profil des personnages sans se départir des images qu'il construit mentalement à partir du livre de poche. le coloriste a utilisé une chromatique de tons camaïeux jouant entre les ocres, les bruns et les verts. Cela renforce avec justesse l'intensité dramatique du scenario et met plus naturelement en exergue les personnages devant figurer au premier plan ou les détails opportuns et parfois crus d'une scène. Là aussi, on retrouve parfois, au défilé des pages, passant d'une planche à l'autre, des brusques sauts qui ne tiennent pas forcément à un changement de chapitre, nous introduisant dans une situation nouvelle ou inattendue. Mais il est notoire que le récit de la BD colle tout à fait à celui du roman, le contenu des images rassemblant des descriptions textuelles constitue, de ce fait, un excellent condensé de lecture* (Pour adultes)

J'allais oublier ces sublimes clins d'oeil dans la BD où figure, épars dans certaines planches, le personnage Olivier Perret dessinateur de cette BD qui, dans sa bulle, ne manque pas d'ajouter opportunément un commentaire humoristique à propos de l'obsession redondante de Simon désireux de savoir sil est dans la vie réelle ou dans une BD.

Entre joutes verbales et enjeux politiques où cette septième fonction du langage exercerait-elle le plus son influence ?

A vous de lire pour le savoir sachant que vous avez le choix entre le livre de poche et la BD et que rien n'empêche de lire les deux, l'un après l'autre, ou simultanément ...


Lien : https://www.mirebalais.net/2..
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Roland Barthes se serait fait assassiné pour lui voler un document décrivant un nouvelle fonction du langage (la septième). Sur le genre enquête policière, histoire délirante mettant en scène de nombreuses personnalités intellectuelles et politiques avec un humour remarquable.
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Je retrouve avec plaisir la plume de l'auteur de HHhH, que j'avais beaucoup aimé.

Que dire de ce roman foisonnant qui n'ai déjà été dit ? Je me suis replongée dans mes années de fac en compagnie des idées de Roland Barthes, et j'ai découvert les personnalités de Foucault, Sollers et Kristeva. Enfin, les personnalités passées par l'imagination de l'écrivain.

Un roman qui nous replonge dans les années 1980, juste avant l'élection présidentielle.

Le Logos Club, dont j'ai trouvé l'idée originale, m'a moins parlée.

J'ai également rencontré Giscard et Mitterand dans l'intimité, ou presque.

Quant au personnage de l'enquêteur et de son acolyte, je les ai adorés.

Mais je suis un peu triste en refermant ce roman, car au fond, peu importe qui a tué Roland Barthes. Quel dommage…..

L'image que je retiendrai :

L'auteur se venge-t-il de Philippe Sollers en lui réservant le sort qui est le sien en fin de roman ?
Lien : http://alexmotamots.wordpres..
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Un livre ambitieux qui nous replonge dans la vie française politique des annnees soixante-dix et quatre-vingts.Cette septième fonction du langage est la raison d'un déferlement de violence,pourquoi donc suscite t elle tant de passions ? Voici a quoi l'auteur tente de repondre dans ce livre mi polar mi didactique tres reussi.J'ai ete happe de bout en bout.
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Le point de départ du roman c'est la mort de Roland Barthes, en février 1980. Il avait en main la septième fonction du langage de Jacobson, celle qui permet, à celui qui la maîtrise, de convaincre qui que ce soit. Giscard fait mener l'enquête qui associe un flic de type beauf-baroudeur, Bayard et un jeune professeur de lettres réquisitionné pour l'occasion, Simon Hertzog.
Sur une trame d'aventures rocambolesques et bien tenue, LB nous met au coeur de la vie intellectuelle de l'époque et nous présente ses vedettes. le couple Sollers-Kristeva est éreinté, Sollers ridiculisé, Umberto Eco, etc.
Il nous fait vivre la victoire de Mitterrand, laquelle est due à la septième fonction du langage.
Un roman facétieux, brillant, intelligent, assassin. À recommander et à offrir
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Ce bouquin à été l'un de mes meilleurs moment de lecture de ces dernières années ! C'est une plongée dépaysante dans l'univers des cercles intellectuels Parisiens. On en viendrait presque à apprécier Roland Barthes.
Je le conseille et l'offre sans réserve à tous mes amis.

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Excellent. Un livre comme en voit rarement. Intrigue originale (polar linguistique !). Bien mené jusqu'au bout. Une bonne connaissance de la vie intellectuelle et politique des années 70 permettra d'apprécier.
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