Un petit ouvrage (191 pages quand même, le sujet n'est pas traité à la légère) présentant un panorama des poncifs et d'idées fausses véhiculées à l'occasion des débats politiques autour de la question de l'immigration et des politiques migratoires.
Une soixantaine d'idées fausses, des plus éculées jusqu'aux plus récentes, souvent instrumentalisées à des fins électoralistes et très (trop) souvent relayées dans les médias sont ainsi exposées, analysées et déconstruites à l'appui de faits réels et de données chiffrées issues de sources officielles.
Ce livre, résultat d'un travail collectif réalisé par les États Généraux des Migrations, permet de mieux comprendre la complexité et la diversité du phénomène migratoire. Mais son intérêt et son utilité principale résident dans la richesse et la précision des arguments permettant de déjouer la manipulation des faits et de décrypter les discours simplificateurs qui viennent alimenter les peurs et les stigmatisations
Plus que jamais d'actualité..
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Alors qu’habituellement, les violences faites aux
femmes n’intéressent que très ponctuellement le champ
médiatique et politique – à l’exception notable du mouvement #MeToo –, le sujet devient une préoccupation majeure lorsqu’il s’agit de stigmatiser les populations issues de l’immigration. Tel ou tel homme politique, qui, la veille, critiquait l’avortement ou minimisait la question des inégalités salariales entre les genres, se découvre ainsi subitement être un ardent défenseur de la cause féministe, quand celle-ci lui permet d’alimenter des discours de haine concernant l’étranger et de s’opposer à l’accueil.
La Banque mondiale estime quant a` elle que, d’ici 2050, 140 millions de personnes seront de´place´es en Amérique latine, Afrique et Asie, régions présentant une forte vulnérabilité aux altérations de l’environnement.
Dans les prochaines décennies, des centaines de millions d’habitants seront ainsi forées de se déplacer pour fuir les sécheresses, les ouragans, les mauvaises récoltes, l’élévation du niveau de la mer... Et cela a déjà commencé.
C’est la philosophie qui sous-tend le « contrat d’intégration républicaine » conclu entre l’Etat français et tout étranger (« primo-arrivant ») admis durablement au séjour en France : l’étranger s’engage à respecter les valeurs de la République et à suivre une formation civique et des cours de langue. De son côté, l’Etat l’aide à s’intégrer par diverses prestations (par exemple en lui offrant des cours de langue).
L’étranger serait-il l’autre nom de l’ennemi ? La parenté
étymologique entre le latin hospes, celui qui est accueilli, et
hostis, l’ennemi, qui donne en franc¸ais « hostile », est troublante.
Menaçant pour notre identité, radicalisé, inintégrable,
dangereux, terroriste en puissance, macho, délinquant,
voleur d’emplois, profiteur, parasite, paresseux...
Renforcer les contrôles aux frontières, procéder au tri des exilé·es aux portes de l'Union européenne, traiter les procédures d'asile en accéléré, expulser plus rapidement les « indésirables » ou encourager les logiques d'externalisation…
Les textes qui composent le pacte migratoire européen sont actuellement débattus au Parlement européen et doivent être votés mercredi 10 avril. Censé répondre à la crise de l'accueil qu'a connue l'Europe en 2015, il est largement rejeté par la gauche et les ONG, mais a toutes les chances d'être adopté après plus de deux ans de tractations.
Pourquoi a-t-il été aussi difficile d'aboutir sur un tel pacte ? Que va-t-il changer pour les personnes exilées ? Comment en contrer les potentiels effets négatifs ?
Nos invitées pour en débattre :
- Rima Hassan, candidate LFI aux élections européennes, juriste et fondatrice de l'Observatoire des camps de réfugiés ;
- Sophie-Anne Bisiaux, membre du réseau Migreurop, spécialiste des questions liées à l'externalisation, notamment en Afrique du Nord ;
- Sophie Djigo, philosophe, fondatrice du collectif Migraction59 dans le nord de la France, autrice de Penser avec la frontière (Éditions d'une rive à l'autre).
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