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sur 460 notes
Plutôt récit que véritable roman, « Touriste » de Julien Blanc-Gras est la chronique intercontinentale d'un touriste averti. Même s'il s'en défend : « Touriste, ça me suffit. le touriste traverse la vie, curieux et détendu, avec le soleil en prime », l'auteur-narrateur est un touriste un peu à part. A cause de son métier – il est journaliste-voyageur - et son désir de découverte géographique de l'ordre de la maladie compulsive : « Il existe environ deux cents états souverains. On vit à peu près trente mille jours. Si l'on considère l'existence sous un angle mathématico-géographique, on devrait passer cent cinquante jours dans chaque pays. Cinq mois ici, cinq mois là et ainsi de suite jusqu'à ce que mort s'ensuive ». le ton est ainsi donné.
Les premiers chapitres, au ton léger, forment une sorte de récit d'initiation. L'Angleterre, l'Inde, la Colombie, la Tunisie sont les premières destinations du jeune adulte qui peut enfin s'adonner au rêve de l'enfant qui s'endormait en posant sa joue sur un globe terrestre : parcourir le monde, dans son entier, voir tous les pays mais en touriste, léger, sans peur et sans entrave. Occasion ainsi de cerner les inévitables questions préalables sur le statut du touriste, ses attentes, sa position souvent inconfortable dans un monde où se confrontent sans transition une uniformisation des modes de vie et des références culturelles, le plus grand isolement et la plus grande misère. A partir de ces premiers pas et de sa recherche, il va construire une sorte de règle de voyage : ne pas négliger là où va tout le monde mais ne pas pour autant s'en contenter.
Les années passant, le journalisme lui permettant d'allier gagne-pain et passion, les destinations étant plus ou moins choisies, le ton se fait quelque fois plus grave. Mais Julien Blanc-Gras ne se prend pas pour autant la tête entre les mains. S'il n'hésite pas à décrire et dénoncer les conditions de vie dans certains pays, l'attitude de certains « explorateurs professionnels », membres d'ONG ou de missions scientifiques », il ne renonce jamais à conserver cette distance avec les gens, les lieux et les choses qu'il apprend depuis ses premiers voyages à bien mesurer. La bonne distance, celle d'un touriste – en cela son récit évoque certaines chroniques de voyages du XVIII e et XIX e siècle – observateur du monde mais sans plus d'implication que nécessaire. Une lecture qui fait passer rapidement et avec plaisir d'un continent à l'autre.
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raconter son tour du monde des horreurs des tristesses
des malheurs avec un peu d'humour
déception !
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Celles et ceux qui me connaissent doivent se dire que j'avais bu le jour où j'ai choisi ce livre. Avec un titre pareil et vu les horde de touristes qui envahissent ma ville chaque jour (365 jours par an), j'ai en effet développé une certaine hargne envers les touristes. Ils sont un mal nécessaire parfois et on est forcément un jour ou l'autre, le touriste pour les autres, mais trop, c'est trop quand même.
J'espérais trouver autre chose dans ce livre et je crois bien que je l'ai effectivement débusqué. J'ai fait confiance à cette maison d'édition : Au Diable Vauvert, qui en général possède un catalogue qui se démarque un peu du reste qui nous proposé. le contenu de cet ouvrage est lui aussi un peu part et presque je pourrais dire que le titre est mal choisi ou ne représente pas vraiment ce récit qui nous est offert.

"Touriste" n'est pas véritablement un roman, mais plus un témoignage. Il en a la saveur en tout cas.
Amoureux des cartes et des atlas depuis son enfance, les voyages sont devenus nécessaires, vitaux presque. On le devine au chapitre assez court, mais très explicite intitulé : Interlude parisien, où l'on atterrit dans la vie normale. L'auteur/narrateur ne tient pas en place, il a la bougeotte et souhaite visité chaque pays que comprend notre Terre. Plus qu'une passion, c'est un style de vie car Julien ne voyage pas vraiment comme un touriste, du moins pas comme ceux que l'on peut se représenter facilement et mentalement. Son look tiendrait plus du baroudeur et ses habitudes de l'aventurier soft (car il reste proche de nous, il n'a pas vraiment les instincts d'Indiana Jones, ni même ses réflexes : il est mort de trouille quand il rencontre par inadvertance un babouin dans la forêt).
Ne cherchez surtout pas Julien dans un club de vacances ou sur une place paradisiaque d'une destination de rêve. Non, ce qui le passionne, c'est découvrir les nations et leurs habitants dans leur jus. Cela entraine des situations cocasses ou tragiques parfois et c'est ce qui donne toute sa saveur à cette lecture. Sa raison d'être également.

Un chapitre égale une destination, une expérience, un voyage, une découverte.
Pour les non-voyageurs du lointain comme moi, c'est une sacré occasion de voir du pays et pas seulement à travers un prisme déformant ou réducteur. Là, on parle de la pauvreté, de la véritable, de la misère, de la réalité de la vie pour une grande majorité de l'espèce humaine.
On y découvre aussi les richesses de ces populations qui ne sont sans doute pas les nôtres, mais qui n'en sont pas moins valides et sans aucun doute plus authentiques. On aurait tant à apprendre des autres…
On imagine toute la beauté de ces paysages si différents et si semblables parfois. On envie quelques fois Julien, mais je sais que non, je ne pourrai pas vivre ou voyager comme lui. Ce n'est pas fait pour moi, mais son livre oui. Son mode de pensé me convient parfaitement, on réfléchit de manière assez proche, lui ayant certes une expérience du terrain que je ne possède pas.

Je disais un peu plus haut que le titre : "Touriste" ne convenait pas tout à fait à ce récit. Je maintiens mes propos car un homme qui part, qui bosse sur place, qui s'intègre dans la population pour vivre pleinement son voyage, je n'appelle pas cela un touriste. Il n'est pas collé à son appareil photo, il hésitera à s'en séparé même et puis un jour… Il visite les monuments, mais pas les plus populaires, pas les incontournables, il est plus sélectif, déjà différent et ça j'aime beaucoup.
Je pense que "Le voyageur ou le découvreur du monde" aurait été un meilleur titre, mais ce n'était peut-être pas le plus vendeur non plus.

Côté style, c'est une lecture vraiment agréable car le ton est familier, amical. On a l'impression d'être avec un copain que l'on n'a pas vu depuis des lustres et qui enfin nous raconte toutes ses aventures. Cela se lit tout seul et on apprend beaucoup.
On s'amuse aussi, un peu comme pour la couverture du livre qui se veut un brin loufoque. J'aime bien cet esprit.
C'est simple, sans grandes fioritures, véritablement à l'image de ses périples. On est loin du standardisé, du luxe (sauf une fois, mais c'est justement encore plus amusant à lire ensuite), du stéréotypé… On sort des sentiers battus.
Une lecture qui dépayse, qui fait du bien car elle aère un peu nos esprit trop englués dans notre routine.
Et pourtant, on ne fait que passer dans ce monde alors… Regardons-le !!!!! Regardons-le vraiment !!!!!
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Fasciné dès son plus jeune âge par les cartes et les atlas, le narrateur (dont nous ne connaîtrons pas le nom), atteint de "pathologies géographiques" , décide très tôt de prendre la route pour l'Ailleurs. Il va devenir un Touriste.

Désormais, nous allons suivre le jeune homme dans ses escales toutes aussi dépaysantes les unes que les autres.
Débutant dans un port de pêche anglais où il n'y a strictement rien à faire excepté forniquer...
... se poursuivant en Colombie où le crime est une "valeur ajoutée du secteur touristique. "
...atterrissant en Inde et au Népal.
Etc, etc... Tunisie, Maroc, Polynésie, Brésil, Chine, Guatemala, Proche-Orient, Madagascar, Mozambique,...
Les autres pays ne sont pas en reste !

Loin d'être le touriste stéréotypé dont il s'annonce, le narrateur fait plutôt partie de ces voyageurs au long cours qui prend le temps d'observer les locaux et leurs coutumes ainsi que la horde de "touristes" qui colonise ces contrées. Son passeport est bien rempli, il n'hésite pas à se lancer dans des aventures improbables et à voyager à la "roots", tout en sachant apprécier de temps en temps le confort occidental.
Armé d'un humour noir et ironique sur ses contemporains, il dénonce les troupeaux de voyageurs qui, loin de vouloir découvrir de nouvelles cultures, s'attachent plus à retrouver leurs repères nationaux et à se contenter des sentiers balisés des prospectus.

On peut dire sans peine que l'auteur et son narrateur a l'art de la formule ! Les remarques sont fines, souvent pertinentes et on en redemande.

Sous des dehors potaches et moqueurs, affleure malgré tout un instantané de chaque pays traversé où les travers locaux ou les problèmes politiques ne manqueront pas non plus d'être pointés du doigt.

C'est donc à un périple "globalisé" que nous entraîne le sympathique narrateur de Touriste. Loin d'être une succession morne de visites, la traversée des divers pays se fait rythmée et loin d'être monotone. Chaque pays a ses particularités et son lot de réflexions faussement naïves.
Néanmoins, rédigeant mon billet 3 semaines après ma lecture, je m'aperçois que si le propos est assez jouissif à découvrir, la conclusion finale se dissout assez rapidement dans mon esprit, déjà porté vers les ailleurs évoqués, pressé de porter ma propre casquette touristique...
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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J'ai d'abord dégusté et beaucoup souri à la lecture de ce petit livre et puis je me suis sentie si triste devant tant de destructions, à la fois humaines et écologiques. le regard de cet auteur est implacable, il sait nous faire partager ses révoltes. Comme lui, j'ai été indignée par le comportement de Philippe Boulet qui refuse de donner un simple coup de fil pour sauver de pauvres Malgaches partis en pirogues. Un de ses adjoint finira par l'y contraindre , mais trop tard si bien que seuls 2 sur 8 de ces malheureux ont été sauvés et vous savez quoi ?

En tant que chef de mission, Philippe Boulet a été décoré d'une belle médaille par le gouvernement malgache pour son rôle émérite dans le sauvetage des pêcheurs. un article de presse en atteste. Il sourit sur la photo.

La vision de la Chine est particulièrement gratinée, entre les ambiances de façades et la réalité il y a comme un hiatus. Comme souvent dans les pays à fort contrastes « le gringo » ou le«blanc » est considéré comme un porte monnaie ambulant. L'auteur se moque autant de ses propres comportements que ceux des touristes qui veulent absolument voir de « l'authentique ». Mais souvent la charge est lourde et quelque peu caricaturale. C'est peut être mon âme bretonne qui m'a fait être agacée aux portraits de bretons alcooliques. Ceci dit, pour voyager comme il le fait, il vaut mieux résister à l'alcool car on est souvent obligé de partager le verre de l'amitié qui est rarement un verre de jus de fruit quand on veut absolument vivre avec et comme les autochtones.

Enfin, le pire c'est le traitement de la nature par l'homme, c'est vraiment angoissant de voir les destructions s'accumuler sous le regard des gens qui se baladent de lieux en lieux sans réaliser que, par leur simple présence, (dont celle de l'auteur !) ils contribuent à détruire ce qu'ils trouvent, si « jolis », si « authentiques », si « typiques ».…
Lien : http://luocine.fr/?p=9939
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Quand on voyage, il est important de tenir la distance, et je ne parle pas d'endurance mais du juste regard de l'observateur. En la matière, Julien Blanc-Gras est un maître. Usant d'un savant mélange d'humour et d'intelligence, il dresse un portrait sans concession des villes qu'il visite, en touriste éclairé. Mention spéciale pour le chapitre en Israël-Palestine.
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Récits de voyage captivants, parfois drôles, parfois émouvants. Les réflexions de l'auteur donnent envie de voyager et de découvrir le monde, même si ce dernier a fait des choix parfois discutables et manque un peu de maturité. Ses récits ne donnent certes pas le goût de faire les mêmes choses que lui (lieux de voyage, expériences), mais ils attirent tout de même l'imaginaire vers l'ailleurs, vers un désir de faire ses propres expériences et ses propres découvertes aux quatre coins du monde.
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Une grosse déception, le récit tombe dans les clichés des "écrivains-voyageurs" en jouant à la fois sur le regard désabusé de la société post-moderne et sur l'émerveillement naïf.
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L'auteur est accro aux voyages, une vraie addiction. C'est une frénésie.
C'était plaisant de voyager ainsi avec lui, Mais je reste en manque. Une impression d'être repartie trop vite de chaque pays.
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Le narrateur nous amène épisode par épisode sur des continents différents. L'importance est donné aux hommes, autochtones ou touristes, aux situations et quiproquos avec l'étranger, et non aux monuments et ou "appels touristiques".
Le propos est efficace, plein d'humour, de pertinence, d'un grain de folie aussi et de beaucoup, beaucoup de rêve en marche. La géographie comme un rêve d'enfant et cette volonté de la vivre, d'aller ailleurs pour découvrir où habitent les autres individus, est ici présentée sous son aspect la plus dynamique. Nous sommes en immersion, loin des chemins balisés et des formules de groupe.

Il y a déjà cet enfant, ce jeune homme et ses rêves: de la géographie vivante, de l'escapade. le partir comme une aventure mais aussi une façon de vivre. (...)

Le livre surfe aussi sur la veine écologique, bobo et spirituel sans s'y embourber... parce que l'auteur se joue de la recherche de sens mais marque plus une attirance pour l'itinérance à la rencontre des autres. L'humanitaire, les temples et ashrams, la spiritualité d'un sport... tout prête à sourire mais aussi à réflexion.

La liberté de circulation des hommes, le rapport à l'immigré, à l'autre, au sans papier. (...)
Et ce que le tourisme est devenu: un sport de masse, une affaire de gros sous. L'auteur prend un malin plaisir à nous montrer l'ironie des situations (...)

L'avis complet en suivant le lien
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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