L'auteur a beaucoup voyagé, il aime cela, un appel permanent, un métier, une soif de découvrir de l'ailleurs, la crainte de n'avoir pas posé ses baskets sur chaque pays de la carte. Au fil des séjours, professionnels pour la plupart, il note ses impressions, chroniques sarcastiques, réalistes, et réflexions sur le
touriste : ce qu'il cherche et ce qu'il suscite.
A chaque chapitre sa carte postale rédigée avec passion et spontanéité. L'Angleterre et les travailleurs immigrés à l'usine, la Colombie que la réputation de violence ne devrait pas porter préjudice au tourisme, l'Inde et le Népal autour des héritages de Bouddha, la Tunisie et un interlude par un authentique club med, le Maroc et son désert, la Polynésie et les faux clichés sur Papeete, le Brésil avec les inégalités de Rio et les nouveaux treks dans la favela de Rocinha, la Chine sous la chaleur accablante de Chongqing, le Guatemala, le Proche-Orient avec les lourdes contradictions de Jerusalem, Madagascar pour étudier la biodiversité marine et voir les gens sombrer dans la crise, Paris pour une halte jet-laggée, le Mozambique au sein d'une expédition scientifique.
Ce livre se dévore. D'emblée j'ai aimé ce ton, ces petits récits de voyage façon blog, mais sans photo, toutefois très imagés grâce à une plume efficace, drôle, ironique et sincère. Son regard est le nôtre. Et ce titre, d'une grande humilité, pour contrer ceux qui prônent le discours : "je n'ai aucune envie de visiter XX, c'est trop touristique". Quels que soient les circuits adoptés, vivre un temps hors du domicile, hors de son environnement quotidien et de ses occupations habituelles, c'est être
touriste. L'accepter d'abord, puis en profiter ensuite, avec respect et humilité.
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