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Il y'a plusieurs mois, alors que j'avais délaissé la lecture depuis plusieurs années, faisant exception à San Antonio, je me suis remotivé à renouveler mon inscription à la bibliothèque. Armé de quelques références j'ai flâné dans les rayonnages à perte de vue m'arrêtant au hasard de la section "Marche et randonnée". J'ai été attiré par le petit ouvrage Manifeste de la marche de Olivier Bleys. L'auteur y raconte son tour à pieds de la limite administrative de sa ville à l'instar du tour du Mont Blanc.
Séduit par son style je me suis mis en recherche d'autres ouvrages de sa plume . Pas né de la dernière pluie, il a sorti une trentaine de romans, essais, récits de voyages, BDs...
C'est ainsi que j'ai lu les romans L'île, Pastel et maintenant Concerto pour la main morte. le récit tient un peu du conte et nous emmène ici au fin fond de la Sibérie et de son ambiance noyée dans la vodka au milieu de la nature glacée. Teinté de symbolisme, d'une morale et avec comme thème principal le concerto n°2 en do mineur de Rachmaninov, on entre vite dans les moeurs de cette société rurale repliée sur elle même. Celle ci voit son quotidien bouleversé par l'arrivée d'un drôle de pianiste.
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Que cherche ce pianiste français au destin contrarié quand il échoue sur la grève d'un village de Sibérie centrale ? Avec lui, un piano acheté sur le bateau qui l'a conduit ici, à Mourava, terminus d'un voyage improbable. Mourava, ramassis d'âmes perdues, oubliées, de gens misérables avec tous les défauts possibles, surtout les plus drôles, les plus tragiques aussi.
On se dit que forcément il a un problème, ce pianiste, pour en être arrivé là. Son affaire n'est pas banale: sa main droite se raidit hideusement dès qu'il joue le concerto n°2 en do mineur de Rachmaninov. Comme ça, d'un coup.
C'est Vladimir, le ravi du village, qui l'accueille chez lui. Colin Cherbaux va devenir Kolincherbo.
Est-ce que tout cela est plausible ? Pas une seule fois je ne me suis posé la question pendant la lecture de ce petit roman invraisemblable. On est embarqué dans la quête quasi spirituelle du héros.
Ce Concerto pour la main morte n'a pourtant rien à voir avec les Manuscrits de la mer morte si ce n'est deux choses :
- une vague homophonie dans le titre, ce qui m'amuse (je sais, c'est bête)
- Dans ces deux oeuvres, on se demande d'où le miracle va venir.
Car Kolincherbo atteint d'un mal mystérieux a besoin ni plus ni moins d'un miracle…
Ce livre est un cri primal, le « pourquoi » que chacun lance devant la fatalité. Il est aussi une réponse, de celle qu'on va chercher aux confins de la Sibérie s'il le faut, au milieu des brutes et des ours, dans cet endroit immaculé, vierge, sauvage, primitif. Dans ce lieu sacré du face à face avec ses soi-même et où l'on sépare l'os de la moelle, l'existence de la destinée.
Enfin, peut-on répondre à la question « pourquoi ces failles en nous ? ». Cette question me fait encore frémir quand je repense à cet ami, Friedrich, dont le grand-père fervent nazi, est mort dans son lit rassasié d'années sans être jamais inquiété ni par la justice, ni par sa conscience. Friedrich était tourmenté d'être le petit-fils d'un criminel de guerre impuni. Dans ses veines coulaient le même sang que cet homme-là. Peu à peu il a sombré dans la folie. Il a été interné. Il a fini par se suicider. « Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées » (Ez 18, 1 à 9). Est-ce cela ? Friedrich a-t-il porté dans sa chair la condamnation de cet aïeul au destin inique, il a payé pour lui ?
Olivier Bleys présente une alternative originale et rafraîchissante à tous ces dilemmes qui nous déchirent : plutôt que quelqu'un paie, il propose que quelqu'un répare.
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Je ne dois pas avoir l'esprit assez russe et ne pas assez aimer la vodka pour apprécier ce livre autant qu'il a pu l'être....
Si ce n'est la dernière partie, après la rencontre avec Oleg, mais qui m'a semblé bien courte par rapport au début.
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Olivier Bleys dont j'ai lu auparavant avec gourmandise et intérêt "Pastel" dont l'intrigue se déroule en plein Moyen âge et dont l'histoire relate la fabrication des bleu pastel et rouge garance, nous présente ici lors de la rentrée littéraire 2013, "concerto pour la main morte".

On entre "immédiatement" dans le récit comme par une porte magique pour suivre un conte moderne tout aussi surprenant.

L'action commence sur les bords du fleuve l'Ienisseï en pleine Sibérie à une époque actuelle, récente semble-t-il, à proximité d'un village très pauvre et isolé, du nom de "Mourava". Ce village compte si peu d'âmes que toutes se connaissent et peu envie le sort de l'autre à part peut-être, le tenancier de la boutique qui fait office de quincaillerie et donc le plus fortuné.

Vladimir, sorte d'écolo, rêve de partir pour la grande ville Krasnoïarsk et pour cela il a besoin d'une valise pour y mettre ses affaires. Il a si peu de choses.

Les âmes du village sont dépeintes ici avec justesse et précision et chaque mot dessine les contours des personnages malgré les vapeurs de vodka. On devine la peau tannée et boursouflée par l'alcool et le froid.

Sur le point de partir par le premier et rare bateau, le destin décide pour Vladimir d'une rencontre improbable avec Colin Cherbaux, un français, musicien et pianiste. Ce dernier, en quête d'isolement, arrive dans cet endroit pour travailler loin des regards, un "Concerto n°2 de Rachmaninov" qu'il doit présenter impérativement lors d'un récital à Paris dans 15 jours. La nature depuis son enfance a décidé d'un handicap lourd à porter avec des mains difformes et monstrueuses et sa mère l'a poussé malgré tout à faire de la musique.

Alors commence un voyage entre ces deux personnages que tout oppose mais qui sans le savoir vont pouvoir s'entraider pour favoriser leur propre destin. Raconter davantage serait gâcher la suite de ce voyage à la fois philosophique, initiatique où l'à venir peut basculer brusquement grâce à "la rencontre ».

J'ai aimé les mots, les paysages, les rencontres et les attitudes. Aussi je vous laisse sur les traces de cailloux déposées par Vladimir dans la neige pour ne pas se perdre et cette réflexion intéressante d'un ermite :

"la réalité n'a pas d'existence propre mais constitue, tout entière, une projection de l'esprit ; il est donc au pouvoir de chacun de la créer ou de la façonner à son gré."

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L'histoire, entre fable surréaliste et conte moral se passe dans un endroit perdu de Sibérie.
Débarquent du bateau un pianiste français et son piano. Colin Cherbaux aborde ce lieu improbable dans le but précis de se mesurer avec son piano et son incapacité à jouer le concerto n°2 de Rachmaninov.
À partir de cette situation un tantinet surprenante et absurde, Olivier Bleys nous offre un feu d'artifice littéraire. J'ai eu souvent l'impression qu'il serait capable de nous montrer toute la poésie du mode d'emploi d'un lave-vaisselle !
Suite sur le blog.
Lien : http://nicole-giroud.fr/conc..
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Je viens de découvrir ce roman alors qu'il date de 2013 et il est formidable du début jusqu'à la fin. Et pourtant entre la couverture le titre et le résumé, il n'est pas tentant.
Donc dans ce petit hameau sibérien, c'est comme si la vie s'était arrêté presque au 19eme siècle. Et pourtant on est bien de nos jours. Tous les personnages sont attachants. Vladimir, la soixantaine, que tout le monde trouve ridicule parce-qu'il aime la propreté dans son hameau ou faute de ramassage d'ordure chacun jette dans les fossés les détritus. Vladimir a un rêve : prendre le bateau vers la ville la plus proche, un bateau qui ne passe que de temps en temps et trop cher pour lui. Mais va descendre de ce bateau l'autre personnage principal, Colin, avec son piano et son handicap de la main qui bloque toujours au milieu d'un morceau qu'il doit jouer.
L'épicier, l'ermite, l'herboriste, tous les personnages sont drôles et émouvants et ce roman au thème noir est complètement lumineux.
J'ai apprécié en particulier les scènes ou les villageois découvrent le pouvoir de la musique et l'émotion qu'elle procure.
Je suis impatiente de découvrir le prochain ouvrage de cet auteur "Nous les vivants".
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Quel beau roman ! Dans un minuscule village de Sibérie débarque, un jour, un homme mystérieux qui s'installe chez Vladimir. Ce dernier espère ainsi gagner l'argent qui lui permettra de quitter ce trou oublié de tous. Colin Cherbaux, le voyageur pianiste raté, veut jouer le Concerto n°2 de Rachmaninov... mais sa main droite le refuse.
L'amitié, la générosité et une bonne part de rêve permettront de le guérir pour que Vladimir et lui réalisent enfin leur destin.
C'est un roman de joie, de partage, de chaleur humaine. Tragique, burlesque et merveilleux se rejoignent dans la superbe écriture d'Olivier Bleys pour un véritable hymne à la vie et à la musique.
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une découverte rafraîchissante dans une atmosphère toute particulière , quelque chose du roman réaliste magique d'habitude réservé à la littérature sud-américaine.
j'ai adoré me plonger dans la nature russe acerbe et magnifique , aux villageois rudes , à ce pianiste français échoué là , une rencontre hautement improbable , et avec son piano !
Pourquoi cette main qui ne veut pas jouer le concerto concerto n°2 en do mineur de Rachmaninov?
et la découverte de la musique classique pour tout un village.
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Décidément, je deviens très très fan d'Olivier BLEYS qui bondit d'histoire en histoire avec une facilité déconcertante ! Encore une fois, il entraîne le lecteur dans une parabole à la fois cocasse et tendre, au fin fond de la Sibérie où la vodka frelatée coule à flots, où les ours mal léchés ont mal à la patte, où un cosmonaute-ermite pratique l'hypnose, où ce pianiste français a accosté dans l'espoir de soigner sa main rétive et va rencontrer Vladimir, un moujik-éboueur pas piqué des vers.
Les personnages sont parfois fantaisistes, à la limite de la caricature, mais sont surtout attachants, profondèment philosophes et la narration, fluide, légère (quoique travaillée au millimètre souvent) donne à ce drôle de conte ce qu'il convient de tendresse et de magie !
Merci à Jérôme qui m'avait conseillé cette lecture !
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j ai beaucoup aime
j ai voyage dans ces immenses forêts sibériennes
la rencontre juste improbable du vieux russe voulant voyager et le pianiste français qui éprouve le besoin de se poser m'a seduite.
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