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Quelle bonne idée que d'avoir traduit cet album réalisé d'après un récit d'Heinrich Böll, ultra connu en Allemagne mais dont il n'existe aucune édition en français. le récit d'origine a été rédigé pour une émission à la radio le jour de la fête du travail du 1er mai 1963. le texte originel s'intitulait Anekdote zur Senkung der Arbeitsmoral, qui se traduit Anecdote concernant la baisse de la productivité, titre qui contraste par son sérieux avec le ton léger et humoristique de l'anecdote. Ce récit, mis en image par Emile Bravo, est une petite fable sur le rapport entre l'argent et le bonheur, une critique de la société allemande d'après-guerre, de son productivisme et de son consumérisme à outrance. C'est d'une actualité indubitable, car cela donne évidemment à réfléchir sur la décroissance et sur la surpêche industrielle ( on vient il y a tout juste quelques jours d'autoriser la pêche à la senne démersale dans la Manche ! ). Ce petit album est une vraie réussite avec son format à l'italienne et sa couverture qui évoquent une boîte de sardines aux faux coins arrondis. Les dessins, façon bande dessinée mais avec beaucoup de (doubles) pleines pages, ont un graphisme et des couleurs qui n'aurait pas déparé dans les années soixante. Un très bon point de départ pour aborder des questions de philosophie a priori ardues avec des enfants !
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Comment faire plus concis qu'une nouvelle ? Demandez à Emile Bravo, il vous répondra en vous pondant un condensé d'une nouvelle d'Heinrich Böll en une vingtaine de phrases simples. Cette réalisation semble prodigieuse –il faut toutefois préciser qu'Emile Bravo s'est aidé de ses dessins pour occulter toute la partie descriptive de la nouvelle. L'histoire devait donc être bien pauvre, se dira le pessimiste ; mais l'optimiste dira au contraire que l'album dessiné est plus riche qu'il n'y paraît. Et puis, le format sied parfaitement à cette leçon de pêche dont l'intrigue n'est qu'un processus de réflexion menant à une conclusion édifiante. Pourquoi faire plus quand le suffisant convient ? Ainsi Emile Bravo ne conserve-t-il que l'essence du texte original d'Heinrich Böll et procède-t-il à une factorisation dessinée et littéraire à l'efficacité redoutable. L'album englouti en vingt secondes pourrait donner envie de connaître un peu plus d'élégance littéraire mais après tout… on n'est pas bien, là, sur cette barque, à en faire le moins possible ?
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Avec son graphisme un peu rétro façon ligne claire, ses aplats de couleurs intenses, Émile Bravo adapte en bande dessinée une fable signée Heinrich Böll, écrite en 1963 sous le titre “Anecdote pour l'abaissement de la morale productiviste”.
Un pêcheur se prélasse sur son bateau, un touriste vient à sa rencontre, et commence à discuter, lui vantant les valeurs du travail, l'invitant à travailler plus pour gagner plus… Ce n'est pas dit comme ça, mais c'est histoire de resituer cette histoire dans un contexte actuel et je serais prêt à parier que la motivation d'Émile Bravo pour mettre en image ce petit texte en 2012 vient de là.
La leçon de pêche est une fable anticapitaliste, truculente et réjouissante, une leçon toute simple, à bien cogiter en cette époque où la surpêche, l'exploitation capitaliste des ressources naturelles est urgente à remettre en cause. On peut constater qu'au bout de presque 60 ans la leçon n'a toujours pas été bien apprise.
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Dans un petit port de la côte ouest, un modeste pêcheur assoupi dans sa barque est réveillé par un touriste curieux. Ce dernier lui demande pourquoi il n'est pas en mer alors que le temps est parfait pour la pêche. le pêcheur de lui répondre qu'il est déjà sorti le matin même et qu'il est revenu avec suffisamment de homards et de sardines pour ne pas avoir à retourner en mer une seconde fois. le touriste lui explique alors que s'il sortait à nouveau il pourrait ramener davantage de poissons. Et s'il continuait chaque jour sur le même rythme, il pourrait bientôt troquer sa barque contre un bateau à moteur puis en acheter un second, se constituer une flotte de chalutiers, construire un hangar frigorifique pour stocker se pêche avant, à terme d'ouvrir sa propre conserverie. En gros, le petit pêcheur pourrait devenir un capitaine d'industrie si seulement il se donnait la peine de travailler plus. Mais sa conception de la vie est différente…

Une fable d'Heinrich Böll, prix Nobel de littérature en 1972, magistralement mise en images par Emile Bravo. le texte date de 1963 mais il résonne encore aujourd‘hui où la valeur travaille semble pour beaucoup être le seul symbole possible d'accomplissement. Böll propose une réflexion sur la vanité, sur l'ambition démesurée, sur le capitalisme sauvage qui pille les ressources naturelles, bref sur quelques maux propres à notre monde actuel. le propos est simple et immédiatement compréhensible pour les enfants. Les dessins de Bravo, comme toujours, privilégient la lisibilité. L'alternance entre des illustrations pleine page et des cases de BD évite la monotonie et donne du rythme. A noter également la qualité de l'édition avec un format à l'italienne et une jaquette dont le verso cache une magnifique illustration panoramique.

Un album idéal pour développer l'esprit critique des tout-petits. Et puis c'est pas tous les jours que l'on peut se vanter de lire à ses enfants un prix Nobel de littérature !

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Dans un petit port tranquille, un vieux pêcheur se repose. Arrive un touriste, curieux et dynamique, qui engage la conversation... Tout oppose ces deux hommes aux horizons si différents, mais une question essentielle va pourtant les réunir.

Cette très jolie petite fable de Heinrich Böll nous montre la futilité de la course effrénée à la réussite.

En effet, pour le touriste "civilisé", il est incompréhensible que ce pêcheur "indigène" (misérablement vêtu et ne possédant qu'une barque sans moteur) puisse se contenter d'une seule sortie en mer par jour alors qu'il pourrait en faire plusieurs, et au fur et à mesure augmenter son activité et devenir de plus en plus important. C'est pourquoi, il se permet de donner à ce dernier une leçon de pêche.

Fidèle à l'esprit de la nouvelle, Emile Bravo simplifie au maximum son propos, condense le récit en quelques phrases et quelques pages, « se contentant » parfois de dessins pleine-page plutôt que de s'embêter à construire et enfermer son histoire dans des cases. Mais attention, simplicité ne veut pas dire facilité : la construction des planches est mûrement réfléchie, le format à l'italienne permet justement la pleine expression de ces grands dessins et chaque phrase touche juste.

La fin est intelligemment amenée, le pêcheur laisse le touriste aller jusqu'au bout de son raisonnement et le faisant amener à la conclusion qu'une fois toute carrière achevée, l'homme pourra se reposer au soleil et au gré de la marée, ce que fait déjà le pêcheur.

« Travailler plus pour gagner plus » afin de ne plus avoir besoin de travailler ensuite ? Et si, à la place, on se contentait du nécessaire et on profitait de la vie ? Car, comme le disait un célèbre plantigrade, « Il en faut peu pour être heureux ».
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Émile Bravo avait déjà donné une BD drôle et touchante avec un scénario de Jean Regnaud Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill (chez Gallimard) ; il adapte ici en BD une nouvelle d'un grand écrivain allemand qui a été traduite par Bernard Friot. le texte original fut publié en 1963, il s'intitule Anekdote zur Senkung der Arbeitsmoral, et Heinrich Böll (né en 1917 et disparu en 1985) le destinait à un lectorat adulte. Toutefois il est aujourd'hui souvent étudié dans l'enseignement secondaire en Allemagne.

On a donc à la fois un changement de support, de langue et de public et il est possible de faire trouver deux de ces trois informations aux élèves en s'appuyant sur les écrits fournis en première page du livre et sur la quatrième de couverture. L'on pourra également faire deviner aux élèves que le lieu a été modifié (on est en vérité passé d'un port de la mer du Nord à un port de l'Atlantique).

le contenu est à rapprocher de celui de Pierrette et le pot au lait, à une différence près : ce n'est pas le personnage principal qui rêve de construire petit à petit sa propre fortune mais c'est un touriste qui rêve d'un avenir radieux pour un pêcheur (qui ressemble au capitaine Haddock). Cette prospérité lui sera acquise en travaillant de plus en plus et en pillant (ou faisant piller) le plus égoïstement et le plus inconsciemment la mer, ramenant ainsi dans ses filets en nylon un dauphin dont la pêche est interdite, tyrannisant son équipage, repérant par hélicoptère les bancs de poissons … Tout cela dans l'objectif de pouvoir vivre un jour en rentier, pouvoir « (s') asseoir sur le port, faire la sieste en plein soleil ou contempler les splendeurs de la mer ». Bref, exactement ce que s'accordait quotidiennement pendant un long moment le pêcheur et qui a été interrompu par le bruit du déclenchement de l'appareil photographique du touriste dans la scène d'ouverture.

Ce récit peu aisément servir de support à une discussion entrant dans le cadre de la philosophie à l'école primaire. le fait qu'il se présente sous forme de BD lèvera l'obstacle culturel qu'aurait été sa réalisation en album traditionnel, forme qui l'aurait alors fait rejeter par une bonne partie des plus de huit ans. On notera que l'image de couverture suggère une boîte de sardine à ouvrir.


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Reconnaissant le nom d'Emile Bravo, je me jette sur ce tout petit album et j'ai adoré cette lecture ! Quelle jolie leçon de vie que ce pêcheur fait partager à ce touriste qui vient l'importuner ! La course vers la richesse et la réussite n'apporte pas autant de bonheur que la simplicité. Allez, une petite lecture rapide et délicieuse.
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Disons-le d'emblée, voici un livre essentiel ! Pourquoi ? Parce qu'en quelques pages seulement, il dénonce beaucoup de travers de nos petites vies : l'ambition, la réussite, le pouvoir... au détriment des choses simples : le bonheur, la contemplation, la paresse et le bonheur. Et en plus, le message passe avec humour : un pêcheur est dérangé par un touriste durant sa sieste. Celui-ci lui glisse à l'oreille quelques idées qui lui permettront de devenir un magnat de la pêche industrielle. Mais la conclusion tombe, inéluctable ! Emile Bravo signe encore une bande dessinée intelligente dans la lignée de son travail sur la série "Une aventure épatante de Jules". Rendons également hommage au scénariste Heinrich Böll pour cette histoire subtile.
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L'histoire de Heinrich Böll est assez amusante. Elle propose au lecteur la rencontre entre un pécheur breton qui fait la sieste et un touriste de passage. Ce dernier s'arrête et prend l'homme en photo sans rien lui demandé. Les clics de l'appareil photo le réveille. Une opportunité de pouvoir discuter. L'inconnu demande s'il a pris du poisson. On lui répond que oui et plus qu'il n'en faut. L'homme alors s'emballe en disant qu'il pourrait voir plus grand et devenir un grand patron d'entreprise. le bonheur doit-il se trouver dans l'enrichissement pécunier et l'autorité? Faut-il en plus toujours pêcher plus pour vendre plus? Faut-il réduire l'humain à sa capacité à d'enrichir toujours la société de consommation? Est-ce si important d'avoir dans son réseau des politiques? La finalité du récit repose sur le fait que le plus beau des cadeaux est de travailler dans une nature belle et luxuriante. Rien d'autre n'est nécessaire. Même si tout cela est bien mignon et gentillet. Il manque un aspect un peu critique sur le fait de croire que le poisson est une ressource infini. Qu'importe ce que l'on pêche, il y en aura toujours. C'est faux et le constat est déjà présent un peu partout. Cela aurait été l'opportunité de parler aussi d'environnement aux bambins. On aurait dépasser le cliché d'un opportuniste et prétentieux touriste versus un brave et honnête travailleur de la mer. Au niveau du graphisme, Emile Bravo apporte beaucoup de dynamisme, de joie et de positif. Les couleurs vives, les sourires, les formes arrondies donnent beaucoup contribue à l'ambiance chaleureuse et bon enfant. Au final, cela reste une bonne première bd qui pourrait permettre d'échanger entre différentes générations.
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Un touriste vient déranger un marin qui fait sa sieste au soleil. Les deux hommes n'ont clairement pas la même vision de la vie…
Le touriste sûr de lui ne comprend pas pourquoi le marin n'essaie pas de pêcher plus et monter une grosse affaire… mais tout ça pour quoi?

Le marin sans dire grand chose aura raison de ce touriste qui l'a dérangé pendant sa sieste…

Belle histoire qui nous interroge un petit peu sur ce que l'on veut vraiment, sur le plaisir de rester simple aussi et de ne pas s'embarrasser de tout un tintouin inutile pour finalement en arriver au même point…si pas plus mal…
Lien : http://scrambledspirit.wordp..
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