Je comprends que, pour quelqu'un aujourd'hui, je suis la personne la plus importante sur terre. Je ne sais pas combien de temps cela durera. Je ne sais pas si dans trente ans, elle ne sera qu'un nom sur les pages d'un blog oublié, mais je m'en fous.
Ce qui compte, c'est ici et maintenant.
C'est diabolique l'informatique. C'est comme la boîte de Pandore. La curiosité est plus forte que tout, alors tu ouvres le coffret et là, les calamités s'abattent.
"Dans l'ensemble, c'est totalement inintéressant. J'ai négligé le premier agenda- enfin, je l'ai survolé, mais vraiment, quand on est collège, il ne se passe pas grand-chose!-pour me concentrer sur les années lycée. J'ai pris le premier carnet noir, celui de l'année 1980"
Il y a des choses qui restent secrètes, privées. Des émotions qui ne se divulgent pas, et qui s'enfoncent dans la mémoire. Un jour, je les invoquerai et elles sortiront, intactes - elles me redonneront mes quinze ans.
Je sens la vie qui coule dans mes veines- la vie et toutes ses passions. Toutes ses couleurs vives. Je ne veux jamais être une photo aux teintes délavées. Je ne veux pas finir au fond d'un carton, dans un grenier. Je ne veux pas avorter mes rêves.
Je ne vois pas à qui je pourrais en parler. Pas même à Bastien, qui est pourtant mon meilleur ami depuis deux ans. C'est pour ça sans doute que j'écris. Parce que, tant qu'à faire, quand on ne peut partager l'intime avec personne mais qu'on ne se sent pas capable de garder des secrets, alors autant viser l'anonymat, tout le monde, personne, un "vous" général dans lequel on se noie.
J'ai hésité longtemps. je me suis répété que je ne devais pas aller plus loin. Je ne me suis pas écouté. J'ai sauté le pas. A ma décharge, je crois vraiment que tout le monde aurait fait comme moi. C'est humain. C'est nul, mais c'est humain. Il n'y a que les héros ou les saints qui résistent à la tentation, et je ne suis pas un héros. Ni un saint.
Faut dire que vous êtes bizarres, aussi, les ados, vous écrivez des choses intimes sur internet et vous ne supportez pas que ça puisse être lu par indiscrétion!
Les hommes entre eux, parfois, c'est lamentable.
Pages33:C'est étrange, ces moments là quand, on devient les parents de ses parents.