1885, alors que la variole se poursuit à Montréal, Victor et Amélie partent coloniser leurs terres au Manitoba. Les temps sont difficiles alors qu'ils n'y connaissent rien et les saisons ne sont pas faciles. Entre les grossesses, les morts d'enfants, les sécheresses, les attaques des sauterelles , les inondations et le retour d'un amour d'autrefois. Leur couple en verra de toutes les couleurs comme bien des défricheurs de l'époque. Un 2e roman plus intéressant encore que le premier auquel je donne 8/10.
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Elle ne fait que répéter ce qu'elle entend. Ce n'est rien que des on-dit, tu peux me croire... Certaines grandes personnes aiment dire du mal des autres. Et c'est souvent parce qu'ils sont en peine de trouver à s'occuper autrement. Continue à être une bonne fille, et ne porte plus attention à ce que les gens peuvent dire.
C'était cela, la vie. Elle le savait à présent. Il fallait supporter ces attaques sournoises de la fatalité qui vous transperçaient, vous rongeaient peu à peu. Et il n'y avait d'autre choix que de se soumettre à cette volonté supérieure, quelle qu'elle soit, l'âme consentante et indifférente. Pour tenir le coup et aller de l'avant, puisqu'on ne pouvait faire autrement. Etait-ce à ce prix qu'on payait la sagesse, cette ressource indispensable devant l'adversité ?
Mademoiselle McGillis ne s'était pas métamorphosée en démon et était restée telle que Marie-Jeanne l'avait toujours connue. Bien sûr, elle se contraignait parfois à sévir pour quelque impolitesse ou désobéissance, mais toujours sans remontrances. En guise de punition, le coupable devait simplement se tenir debout devant la classe, bras croisés, parfaitement immobile et silencieux pendant cinq bonnes minutes.
À force de vivre collés, un homme pis une femme finissent par moins s'aimer. C'est sûr. Les femmes changent avec le mariage... Et les enfants, c'est constamment qu'elles sont occupées après eux. Plus de temps pour nous autres, plus de temps pour... Enfin, tu vois... Souviens-toi comment c'était au début, avant qu'elles se mettent à renoter sur tout pis sur rien.
Le bonheur? Elle y avait cru, autrefois. L'avait espéré dans son cœur de jeune fille. Deux jeunes gens soupirant l'un pour l'autre, rêvant d'une vie faite d'amour et de douceur. C'était il y a longtemps. Ce bonheur qu'on croit accessible par un seul effort de volonté, elle s'y était accrochée, n'avait pas voulu y renoncer. Elle le repoussa.
Marie-Claude Boily nous raconte l'histoire de «Jours de tourmente» et pourquoi elle a décidé de se pencher sur Montréal au temps de la variole.