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Au temple Jison, au mont Kôya, Hana et sa grand-mère, Toyono, vivent leurs derniers instants ensemble. En effet, la jeune femme va bientôt se marier et Toyono, qui n'a jamais consenti à être séparée d'elle, sait qu'elle ne verra plus beaucoup sa petite-fille. Ayant bénéficié des mêmes avantages que son frère aîné, Hana a pu faire des études et a obtenu un diplôme l'autorisant à enseigner l'art de la cérémonie du thé ainsi que la pratique du koto. Aujourd'hui femme épanouie, intelligente et d'une beauté rare, sa grand-mère veut ainsi la marier au fils Matani, maire du village de Musota à seulement 24 ans, une future épouse devant toujours descendre le fleuve pour se marier. Élevée dans la pure tradition, Hana, silencieuse et soumise à son mari, verra peu à peu évoluer les us et coutumes, notamment en mettant au monde une fille qui, à son tour, aura une fille...

Cette adaptation du roman éponyme de Sawako Ariyoshi met en lumière le destin de quatre générations de femmes, dans le Japon de l'ère Meiji. Si le récit se focalise sur Hana et sa fille, Fumio, l'on entrevoit le passé avec Toyono et le futur avec la petite-fille de Hana, Hanako. Si Hana, épouse et mère de famille dévouée, respecte les traditions japonaises, elle va très vite se heurter à sa fille, figure d'un souffle de liberté, de modernisme et d'indépendance. Parcourant plusieurs décennies d'histoire en 100 pages, abordant aussi bien la condition de la femme, les traditions, l'éducation, les superstitions, le deuil, la guerre... cet album, que l'on aurait finalement souhaité plus dense tant le propos s'y prêtait, dépeint, avec subtilité et douceur, le portrait de quatre femmes partagées entre traditions et modernité. Des femmes fortes, touchantes et courageuses. Graphiquement, le trait reconnaissable de Cyril Bonnin, élégant, délicat et détaillé, exprime parfaitement les émotions et les expressions (de soumission ou de rébellion). Les couleurs pastel nous plongent dans une ambiance empreinte de douceur et d'un brin de mélancolie...
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J'aime beaucoup le travail de Cyril Bonin dont j'achète régulièrement les dernières oeuvres. Cette fois-ci, il délaisse les oeuvres originales pour faire une adaptation d'un roman de Sawako Ariyoshi. C'est un exercice difficile en l'occurrence et on le ressent bien.

C'est pourtant une trame assez classique pour décrire la trajectoire de trois femmes de générations différentes. Cependant, en réalité on va surtout intéresser à Hana qui va fonder une famille à l'aube du XXème siècle dans un Japon qui hésite entre modernisme et poids des traditions.

J'ai beaucoup de mal avec cette société qui n'accorde que peu de place à la femme malgré certaines apparences trompeuses. On sait que cela fut le dénominateur commun de beaucoup de civilisations dans le monde. Bref, c'est un portrait de femme qui va être obligé de se marier à un homme qu'elle ne connaît pas afin de maintenir son rang dans la société.

On peut parfois tiquer un peu par rapport à ces traditions d'un autre temps mais il y a une intelligence du propos et surtout chez cette femme qui est remarquable. On se rend compte que c'est elle qui domine d'une certaine manière. Et puis, il y a ces superstitions comme le fait qu'une femme doit toujours descendre le fleuve pour se marier et non le remonter.

C'est une maîtresse de maison et une épouse dévouée qui nous est décrite. Cependant, c'est surtout une femme d'une rare élégance et d'un esprit fin. Sa fille Fumio ne le comprendra pas forcément mais Hana pourra à nouveau se relier à sa petite fille moins rebelle.

Le trait graphique est toujours aussi maîtrisé rendant absolument divin les personnages et assez charmant le cadre de ce pays avec ces cerisiers en fleurs. Une mention spéciale également pour la colorisation qui apporte une tonalité particulière dans la délicatesse.

Au final, une adaptation plutôt réussie pour un roman des années 50 décrivant une autre culture sur la condition féminine dans un Japon qui fut ravagé par la Seconde Guerre Mondiale. On pourra lire ce one-shot avec intérêt.
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Cette bande dessinée nous raconte la vie de 4 générations de femmes au Japon.
Nous allons suivre le destin de Hana, de sa fille et de sa petite-fille, tout en parcourant les souvenirs de la grand-mère d'Hana, dont elle était très proche.
Avec le temps, les femmes japonaises ont eu envie de davantage de liberté et ont reçu une éducation beaucoup moins traditionnelles.
Les jeunes filles que nous allons découvrir ont appris l'art de faire des bouquets, le rituel de la cérémonie ou thé ou la calligraphie, mais elles aspirent peu à peu à autre chose.
Qu'elles veuillent faire des études à l'université ou choisir elles-même leurs futurs époux, voilà qui bouleversait carrément les habitudes de leurs ainés.
J'ai bien aimé les couleurs douces, avec beaucoup de rose et de vert et j'ai pris plaisir à suivre les destinées de ces femmes d'une même famille, aux aspirations si différentes.
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Où l'on retrouve les quatre générations des dames de Kimoto, Toyono la sage, Hana la force tranquille, Fumio la rebelle et Hanako qui retourne aux sources.
Si le roman est passionnant, la mise en images de Cyril Bonin est décevante. le choix des couleurs, essentiellement du rose, de l'ocre et du vert, devient très vite monotone et les visages des personnages manquent d'expression. Hana qui est censée être d'une grande beauté est carrément laide et Fumio a des traits caucasiens…Il en va de même pour les paysages japonais, les habitations et les vêtements qui ne sont pas sublimés par le crayon de Bonin.
Quant à l'histoire, elle perd en intensité et en détails avec une adaptation forcément réductrice…
Conclusion : le roman est à lire absolument, la BD n'est pas indispensable.
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Cyril Bonin adapte ici un classique de la littérature japonaise que je ne connaissais pas avant de voir la B.D. sur Internet et que j'ai bien envie de découvrir maintenant que j'ai eu un avant-goût de l'histoire.
L'intrigue se déroule dans le Japon du début du XXème siècle et raconte l'histoire de trois femmes de la lignée Kimoto, trois générations, trois visions de la place de la femme dans la famille et une société qui est en pleine mutation.
Les Dames de Kimoto évoquent le destin des trois femmes, mais aussi de leur famille, le tout avec l'histoire du Japon en arrière-plan. Cela donne une intrigue riche, même si certains sujets semblent traités un peu rapidement.
Par contre, j'ai toujours un peu de mal avec les dessins de Cyril Bonin, ou plutôt avec sa palette de couleurs : c'est comme s'il y avait un filtre jaunâtre qui donne un aspect vieilli aux dessins.
Malgré ce bémol, j'ai bien aimé cette belle histoire qui parle de famille et de tradition.
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Le dessin est magnifique, avec des ambiance d'ocres, de roses et de verts pâles, le trait est doux, posé avec légèreté, brossé de traits de crayon, on s'immerge dans cette ambiance du Japon de la première moitié du XXe siècle. le dessin possède une certaine rigidité avec sa gamme restreinte de couleurs et son trait timidement posé, une rigidité calculée, à l'image de cette ambiance, avec cette société sclérosé dans ces règles strictes, sa société engoncé dans les tradition, et où la position de la femme est coincé dans ses carcans et où les émotions ne doivent jamais paraître.

C'est l'adaptation d'un roman de l'autrice japonaise Sawako Ariyoshi. C'est une belle fresque sociale sur le japon, riche et critique, parce que vue du point de vue des femmes, trois générations de femmes d'une même famille.

Cyril Bonin, très adroit avec ces époques, adapte ce roman avec un grand respect, mais en ce qui me concerne, l'enthousiasme n'est pas total, j'avoue que ce pays ne me fascine pas particulièrement, justement à cause de la rigidité des relations humaines, et je n'ai pas ressenti d'émotion particulières avec les personnages. Je ne sais pas si c'est dû au fait que l'adaptateur soit français, mais pour moi, il y a eu une trop grande distance avec ces femmes et j'ai vraiment eu du mal à me passionner pour ces destins.
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Quel magnifique album de Cyril Bonin que ces dames de Kimoto. Je ne connaissais pas du tout le roman mais cette bd a tout pour me plaire et me faire lire l'oeuvre de Sawako Ariyoshi.
Cet album évoque la condition féminine à travers le destin d'Hana, que sa grand-mère aime plus sa vie et qui lui enseigne les bonnes manières, la fille d'Hana, Fumio, qui revendique sa liberté et son autonomie, au détriment des traditions et finalement, sa petite-fille, Hanako, qui lui ressemble et qui lui fait vivre les mêmes liens qu'elle avait avec sa grand-mère autrefois.
On voit le Japon sur trois générations dans les yeux des femmes qui ont aidé à sa construction et même si parfois on peut y voir une forme de soumission, la façon d'aborder le changement est toute japonaise, en délicatesse, patience, en harmonie avec la nature.
Les dessins sont très jolis, couleurs pastels, comme des aquarelles. On voit bien l'évolution des costumes, des lieux; on passe vite la guerre, suffisamment pour y voir l'effet sur la famille et le train de vie.
Les femmes ont évoluées rapidement, vivent passion, amour et drame avec nous, spectateurs. Un vrai bonheur de lecture!
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A travers trois générations, les dames de Kimoto présentent l'évolution de la condition de la femme au Japon de la fin du 19e siècle à la fin des années 1950.

Hana, très liée à sa grand-mère, Toyono, est ancrée dans les traditions des riches familles de propriétaires terriens. Sa fille, Fumio, qui vit sa jeunesse dans les années 1920, veut s'émanciper, découvrir Tokyo puis l'étranger. Sa petite-fille, Hanako, l'enfant de la fleur, symbolise le lien entre le passé et l'avenir, cette génération née peu avant la deuxième guerre mondiale, qui en a connu les restrictions, avant de relever le défi de tout recréer.

Cette bande dessinée parue en 2022, adaptation d'un roman de Sawako Ariyoshi publié en 1959, est très intéressante en ce qu'elle permet d'aborder l'Histoire du Japon au siècle dernier en axant sur les femmes. le graphisme met en valeur les paysages et les personnages, avec des couleurs qui donnent toute l'originalité, beaucoup de rose et vert, travaillés comme s'il existait un filtre sépia.

Une belle découverte pour voyager dans le Japon de la première moitié du 20e siècle !
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C'est attirée par le style de Cyril Bonin et la promesse d'une histoire multigénérationnelle entre jeunes femmes japonaise que j'ai craqué pour cette bande dessinée avant de savoir qu'elle était l'adaptation d'un roman de Sawako Ariyoshi.

Le style respectueux et lumineux de la couverture ainsi que son graphisme fait d'une multitude de petits traits me rappelant les impressionnistes ont de suite trouvé écho en moi. Je savais que l'ambiance générale me plairait et ça n'a pas manqué.

On nous embarque directement dans une histoire de femmes, une histoire de famille, au sein de notables à l'ancienne dans la vieille campagne japonaise alors que c'est le temps des progrès en dehors. Cela dégage un savoureux décalage que l'on va de plus en plus noter au fil des pages pour qu'il nous explose au visage dans les dernières, sans que pour autant le trait se défasse de sa douceur et sa luminosité.

Ces femmes sont trois générations, voire même plus, issues d'une même famille qui assiste à l'évolution à marche forcée de leur pays. La première a toujours vécu avec sa grand-mère très traditionnelle avant de se marier. Elle remplit alors le rôle qu'on attendait autrefois d'une épouse japonaise de notable. La seconde, sa fille, se rebelle contre ce rôle et goûte à l'indépendance que l'ouverture de son pays sur l'occident leur offre. Enfin la troisième, la petite fille qui naît à une époque plus que troublée fait le lien entre les deux. Une histoire de dispute et opposition entre génération, c'est classique. Oui, mais ici c'est plus que ça.

J'ai beaucoup aimé la subtilité avec laquelle l'autrice d'origine décrit le caractère de la première de ces trois femmes, la plus traditionnelle, celle élevée pour être une future bonne épouse jouant du koto, servant le thé et surtout soutenant toujours dans l'ombre, en silence, son mari. C'est une femme très intelligente et vive qui va se retrouver dans une cage dorée à l'issue de son mariage et va apprendre à s'en contenter. Cette ancienne génération, qui chatouille aux entournures les nouvelles, est très bien capturée dans son ensemble, car le portrait du père de famille, homme politique et chef du clan est aussi très juste dans ce qu'il dit de ces hommes du début XXe, de leurs aspirations, de leur vision de la famille et de l'honneur.

La rébellion des esprits plus libres de cette famille est aussi croquée avec justesse, sans jamais qu'on sente le moindre jugement. Ainsi, le frère du mari, qui est cultivé, un peu rebelle, décidant de s'éloigner de la branche principale, m'a émue dans un premier temps. Fumio, la fille rebelle et électron libre de l'héroïne également. Elle est tellement idéaliste qu'elle nous rappelle notre adolescence quand on a pu nous même être en opposition frontale avec nos parents. Mais surtout avec eux, on découvre un Japon qui s'ouvre à l'Occident et est fasciné par lui, au point de renier de manière presque systématique ses traditions avant de se rendre compte du caractère stupide de telles décisions sans réflexions en profondeur au préalable. C'est pour cela que je trouve la dernière fille de la famille plus raisonnable car faisant le lien entre tout ça de manière pondérée et mesurée. C'est le trait d'union.

Ce récit est ainsi émouvant car il offre des portraits justes et sans jugement, des portraits touchants aussi bien à l'intimité d'une famille, qu'à l'évolution de toute une société. J'ai aimé que l'autrice nous montre l'évolution des notables de campagne se déplaçant vers la ville, l'évolution des écoles pour filles, l'évolution de la politique intérieure comme extérieure avec l'incursion de la guerre d'abord contre la Russie, puis le jeu des alliances avec l'Italie et l'Allemagne et enfin l'explosion de la Seconde Guerre Mondiale. Il n'y a jamais un regard pro-Japon sur tout ça, mais plutôt des petites phrases très nuancées sur tout ce qui a poussé le pays à faire ça et ses conséquences sur le peuple ainsi que l'implication plus ou moins consentante de celui-ci. J'ai beaucoup aimé cette nuance.

Il était donc pertinent et touchant de voir le parcours de vie et les relations entre elles de ces trois femmes qui ont vécu ensemble un moment charnière de l'Histoire de leur pays où des rencontres ont radicalement changé la face de celui-ci aussi bien dans les campagnes, qu'à la ville et à la face du monde. Cette évolution à la fois intime, sociétale et nationale est vraiment richement mise en scène ici avec un récit qui prend son temps pour déployer toute son ampleur. C'est une franche réussite !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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J'avais été enchantée par le roman sur le destin d'Hana, la dame de Kimoto, les bouleversements de sa vie entre le début du XXème siècle et l'après Seconde Guerre mondiale et l'impact de ces évolutions dans sa famille, descendants et belle-famille. Donc, quand j'ai découvert cette adaptation en bande dessinée je n'ai pas résisté !

La lecture est certes plaisante car elle garde les grands évènements clés du roman mais j'ai été surprise par le choix des couleurs très vives qu'on y trouvent car elles tranchent totalement avec l'ambiance feutrée et la pudeur de la plume de Sawako Ariyoshi. Mais c'est une adaptation , pas une reproduction.
C'est déjà un beau projet que d'avoir décidé d'adapter ce roman, il était évident que tout ne pourrait pas être transcrit. Cet ouvrage permettra sans doute à un plus grand nombre de découvrir cette histoire, et les personnages principaux avec les liens qui les unissent. Mais pour ceux qui aiment que les liens entre les personnages soient finement approfondis et voir comment L Histoire s'est invitée dans leur vie : il faudra aussi lire le roman !
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