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3,52

sur 407 notes
Ce premier roman de Miguel Bonnefoy est vraiment une réussite.
Cet auteur nous livre l'histoire d'un jeune analphabète, Octavio, qui découvre à la fois l'amour et l'écriture.
Un parcours initiatique à travers le Vénézuéla, ponctué d'aventures rocambolesques et fantastiques.
Un chemin, une quête, qui l'amène à retrouver son passé et s'approprier l'histoire de son pays.
Avec son écriture pleine de finesse, douce mais aussi puissante, l'auteur distille de la poésie, du merveilleux
Le voyage d'Octavio ? Un voyage plein d'amour et d'humour, qui m'a enchantée.
Un pur bonheur.
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Ici nous est conté, le voyage onirique et poétique d'Octavio aux multiples visages et aux doigts d'or.
Cette histoire d'amour avortée se transforme en quête initiatique pour la rédemption de ses fautes. La très jolie figure théâtrale de la fin boucle à merveille et avec beaucoup d'inventivité la trame de cette aventure originale qui commence par une banale visite médicale à domicile. Un panorama grandiose de ce pays d'ailleurs. Un style juste, simple et pourtant plein de poésie, de métaphores fantasmées. Une très belle découverte littéraire !
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Miguel Bonnefoy, jeune écrivain de 27 ans , mi-chilien mi-vénézuélien, a choisi d'écrire ici son premier roman en français. Ce livre raconte l'histoire à la fois émouvante et épique d'un jeune vénézuélien analphabète qui dissimule ce qu'il considère comme une honte en se tailladant la paume de la main à chaque fois qu'il est supposé écrire. Ainsi, il y a toujours quelqu'un pour le faire à sa place.

Il devra la connaissance de l'écriture à une jeune comédienne, Venezuela, avec qui il vivra une histoire d'amour. Jusqu'au jour où, acoquiné avec une bande de voleurs bien organisés sous l'autorité ferme de Guerrera, le cambrioleur - connaisseur, il devra malgré lui s'en prendre à la maison de Venezuela elle-même. Et s'enfuir.

Commence alors un voyage d'apprentissage à travers le pays, moments oniriques, épiques, où il va rencontrer un homme mystérieux empreint de spiritualité qui l'hébergera et pour qui il « traversera le torrent » moment d'une rare beauté, tant par la découverte que par l'évocation quasi mythique du torrent et du monde nouveau sur lequel il s'ouvre.

Avec Octavio, nous traversons ce pays aux paysages superbes, avec lui nous apprenons à lire les paysages peuplés d'arbres fabuleux, samanes, sabliers, gommiers ; nous assistons à la danse traditionnelle et aux chants du joropo, nous vivons des moments religieux de processions et de santerias ; nous le regardons lire et déchiffrer le monde et les gens avec modestie, avec douceur, lui le colosse plein de bonté qui a fini par trouver le chemin.

Il y a du guide de développement personnel de qualité dans ce livre, du voyage initiatique, de la découverte du monde et des hommes, servi par une langue riche et belle. J'ai particulièrement aimé la récurrence des thèmes de l'eau et du bois dans la nature, les thèmes de l'artisanat du bois et de l'usage de l'eau dans la vie.

Quant à l'inscrire parmi les « romans historiques », je ne pense pas que cela soit approprié même si Octavio apprend aussi l'histoire de son pays au travers de ses voyages. Cette mise en avant du caractère « historique » du livre me semble bien réductrice.
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lu à sa sortie; un vrai plaisir de lecture et depuis je lis cet auteur charmant dont les textes sont souvent courts.
Court et dense: ce sont mes livres préférés même si je ne crains pas les pavés.
Octavio est touchant; j'ai le souvenir que, ne sachant ni lire ni écrire, il transporte sur son dos l'ordonnance que le médecin a noté sur la table, faute de papier.
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Un bateau arrive au port de Guaira.
Il y amène la peste qui se propage sur tout le Venezuela.
Aux portes de Caracas, la capitale, une grande procession autour du Nazaréen de St Paul est organisée pour conjurer la maladie.
Mais, celle-ci est stoppée devant le citronnier d'un créole prêt à en découdre si on franchit sa propriété.
Et, c'est ici qu'un quasi miracle apparaît. Une balle perdue du récalcitrant provoque la chute des fruits de l'arbre. de ces derniers, "on utilisa la pulpe jaunie pour les infections, on fit sécher les zestes qu'on saupoudra sur les poissons et on purifia l'air avec l'acidité des huiles. On mélangea le citron au gingembre dans les marmites et on les fit passer, porte après porte, à toutes les alcôves, avec un secours que deux mille ans de médecine n'avaient su offrir. En dix mois, on fit reculer dix ans de peste."

A cet endroit, on bâtit l'église de Saint Paul du Limon.
Avec le temps, on oublie la peste.
Le lieu de culte se délabre et devient un repaire à brigands.
Octavio, un illettré en soif de mots et de connaissance, assure l'entretien intérieur de l'édifice et est rapidement lié au trafic des truands qui accumulent leur trésor de guerre au sein même de l'église.
Octavio s'entiche de la belle Venezuela. Mais leur relations est de courte durée, suite à un flagrant délit de vol de ce premier chez sa dulcinée.
Il quitte Saint Paul du Limon pour un voyage à travers le Venezuela (le pays).
Je n'en dis pas plus sur la suite de ses pérégrinations, faites de petits actes miraculeux , Octavio devenant un bienfaiteur pour les voyageurs.

Ce livre, assez inattendu et surréaliste est une petite pépite. Point de suspense, ni d'émotions à attendre.
Juste des faits qui ne sont pas toujours liés, nous offrant un monde de taiseux où l'entraide ne nécessite pas toujours des mercis.
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Un livre aussi surprenant que son écriture est imagée. Au Venezuela, Octavio, au milieu et à coté des hommes, passe sans laisser d'autres traces qu'une allégorie amoureuse du réel par l'humanité vécue par lui rêvée. Vous trouvez cette phrase déroutante ? L'écriture de Miguel Bonnefoy vous réservera d'autres surprises.
L'on pourrait vous dire que nous sommes au Venezuela, parmi les pauvres dans les favelas, que Don Octavio est illettré et qu'elle s'appelle Venezuela ; qu'il l'a trahit et qu'il passe à coté de sa vie ; vous parler sur la rédemption ou la miséricorde ; discourir sur les mystères et l'insaisissable réel ; mais chez Bonnefoy, les mots sont musique de l'âme car ce n'est pas de vivre dans la misère qui rend misérable, mais de ne pas pouvoir la décrire.
Lien : http://quidhodieagisti.over-..
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'avais beaucoup aimé « Sucre noir. Depuis que j'ai rencontré Miguel Bonnefoy, je suis sous le charme de l'auteur lui-même. J'ai donc eu envie de me replonger dans son écriture aux accents du sud, son style imagé et l'explosion de couleurs qui peuple ses récits.
Il nous conte ici, dans son premier roman, l'incroyable voyage de Don Octavio, un géant analphabète, modeste paysan, des environs de Caracas. L'histoire est simple et lumineuse à la fois, poétique et onirique comme Miguel Bonnefoy les aime.

Octavio cache son illettrisme par divers subterfuges jusqu'au jour où il rencontre une comédienne fascinante dont il tombe amoureux et qui va lui apprendre à lire et écrire. Un jour, l'ayant trahie, il fuira à travers le pays pour cacher sa honte. Arpentant le Venezuela de long en large, il en découvrira les beautés, la majesté des paysages et les rudes histoires des hommes. de petits boulots en gestes désintéressés, il vivra sa rédemption dans le dévouement et la générosité, comme il a toujours vécu. Jusqu'au jour où il sera de retour dans son village natal.

Ce roman est une histoire de rencontres. Celle d'un homme et d'une femme, d'un analphabète avec l'écriture, d'un paysan avec la culture, d'un homme des villes avec la nature vénézuélienne… C'est aussi une aventure épique, au coeur d'un pays luxuriant, à la rencontre d'un destin hors du commun.
Ce pays de légendes où l'art poétique est la caractéristique est merveilleusement rendu sous la plume de Miguel Bonnefoy. Ce réalisme magique maîtrisé à merveille s'articule autour d'une mystérieuse tablette, un pétroglyphe, qui sera à la fois la chute d'Octavio et sa résurrection.

Je vous invite vivement à découvrir ce court mais intense roman de 140 pages ; une histoire lumineuse et envoûtante. Je suis, une fois encore, sous le charme.
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Ce roman fait partie des petites pépites qui nous tombent dessus. Avec un sujet si entraînant, on se laisse emporter par le voyage d'Octavio. On dévore, on apprend à le connaitre. Pour au final être triste de quitter ce personnage si attachant qui aura su nous combler en si peu de temps.

Je ne juge jamais un roman à la longueur qu'il fait, mais je suis toujours surprise de retrouver autant de puissance dans de courts textes, alors que certains pavés peinent à sortir un brin d'émotion. Avec ce très court livre vous allez, je l'espère, tomber sous le charme d'Octavio. Ce personnage robuste, grand et imposant qui ne peut user de sa prestance, car il cache un secret qui le rend malheureux. Mais la vie s'en mêlant il va pouvoir l'affronter et même si celui-ci va lui faire du mal, il parviendra à nous faire débuter notre voyage.

Avec ce roman, j'ai plongé dans ce voyage. Ce périple personnel qui nous fait passer par de nombreux paysages, mais surtout par de nombreux états. On s'attache à Octavio, on le voit comme un ami, solide. Une personne sur laquelle on peut s'appuyer et avec laquelle on aimerait réaliser un bout de chemin. Ce personnage nous interpelle car son voyage physique n'est pas aussi intense que celui qu'il va réaliser psychologiquement. On le voit grandir, murir et devenir l'homme qu'il aurait du être dès le départ.

Dans ce petit roman où il ne se déroulera rien, on est touché par la tendresse et la gentillesse d'Octavio. L'auteur use d'une certaine justesse pour nous amener dans ces paysages isolés. On nous pousse à aimer Octavio, à vouloir l'aider, le conseiller et peut être même le sauver, mais de quoi ?! Personnage solitaire et silencieux il nous est cher, car on a apprit avec lui certaines choses. Ce roman vous ouvrira l'esprit et vous laissera dans une réflexion obligatoire sur le tout.

Avec ce texte je découvre un livre sans fioriture qui sera, j'en suis sûr, vous ravir. On se plait dans ce voyage qui est très court physiquement mais démontre d'une grandeur spirituelle immense. Avec des paysages qui seront vous faire admirer cette vie. On peut passer à côté, on peut ne pas apprécier Octavio pour ce qu'il fait, mais on sera apprécier la réflexion qui s'ouvre à nous en même temps que l'on dévore ces pages.
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Je souhaite à tout un chacun de commencer un roman comme j’ai commencé celui-ci, à savoir en écoutant la lecture des premiers chapitres par des comédiens, en présence de l’auteur, dans une salle accueillante et au milieu d’autres spectateurs. C’est ce qu’il m’a été permis de faire grâce au festival Belles Latinas qui se déroulait à Lyon ces dernières semaines. Après, je n’avais plus qu’à ouvrir le roman, que j’avais déjà depuis quelques mois, pour réentendre chanter les mots et continuer.
L’auteur est vénézuélien, mais écrit en français, car c’est la langue dans laquelle il a étudié, notamment la littérature, et il lui a donc semblé évident d’écrire dans cette langue non maternelle pour parler de son pays. Et je trouve que ça sonne bien. Mais parlons plutôt d’Octavio…
Octavio vit dans un bidonville à flanc de colline, dans une banlieue de Caracas, et gagne sa vie en tant qu’homme à tout faire d’un curieux personnage. Du moins c’est ce qu’on devine de la vie d’Octavio, homme de peu de mots. Un jour où, à la pharmacie, embarrassé de devoir cacher une fois de plus, comme depuis des dizaines d’années, qu’il ne sait ni lire, ni écrire, Octavio rencontre une femme qui ne lui ressemble en rien, et pourtant des liens se tissent entre eux. Comment se poursuivra cette relation, et le pourquoi et le comment du voyage, il faut lire le livre pour le savoir.
J’ai apprécié l’imaginaire du jeune écrivain, l’écriture qui se déroule en méandres tissant, plus que l’histoire d’un homme, celle de la région où il habite, des coutumes qu’il respecte, des parfums qu’il respire, des paysages qu’il arpente… un zeste de réalisme magique, beaucoup de sympathie pour des personnages étonnants, tout cela fait de ce premier roman une lecture agréable et recommandable.
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Au début, il y eut la peste qui, par l'entremise d'un bateau et de ses marins, fut transmise aux habitants du port de la Guaira et d'un citronnier qui sauva lesdits habitants. Bien sûr en ces temps de religiosité, une chapelle fut érigée puis abandonnée plus tard pour servir de repaire à des voleurs.
Don Octavio, analphabète connaît les joies de l'amour et de la lecture grâce à Venezuela, comédienne. Las ! Acoquiné à la bande de malfaiteurs de la chapelle susnommée, il se retrouve obligé de cambrioler le domicile, normalement vide, de sa dulcinée qui n'était pas partie et l'a reconnu.
Pur Don Octavio, c'est le départ d'une « croisière terrestre », sorte de voyage initiatique où il rencontre diverses apparitions, je n'ose dire personnes qui le mènent plus loin vers la connaissance de lui-même.
Comment imaginer qu'en si peu de pages, Miguel Bonnefoy ait pu écrire un conte, un récit si dense. Mettre mes pas dans les pas de Don Octavio pour une grande balade dans l'imaginaire, le fantasmagorique fut pour moi un très grand plaisir. J'ai plusieurs fois pensé à Sepuvalda.
La littérature sud-américaine est chaude, vivante, allégorique, comme j'aime.
Miguel Bonnefoy a fait le choix de l'écriture directe en français. Même s'il a fait des études poussées à la Sorbonne (deux masters sur Louis Aragon et Romain Gary), j'aimerais beaucoup que certains écrivains français aient une aussi belle écriture que lui.
Cette fable poétique, initiatique, picaresque, « don quichotesque » m'a séduite. Lorsque j'ai fermé le livre après le point final, je fus étonnée de voir que le livre ait si peu de pages. Oui, vraiment, un livre dense ou chaque mot a son importance. Nul bavardage inutile mais des phrases riches de poésie, de chaleur, d'humanité. Bref un coup de coeur.
J'attends avec impatience le second livre. Oui, cher ami, cette perle est un premier roman.

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