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4,07

sur 1489 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le quatrième de couverture m'avait fortement alléché en classant Jorge Lui Borges comme "l'un des dix peut-être des cinq auteurs modernes qu'il est essentiel d'avoir lus." C'est peut-être la cas, mais Fictions ne m'aura pas convaincu. Je reste sur ma faim...tellement d'autres auteurs m'ont procuré plus de plaisir ! Je vais laisser passer un peu de temps et le relire, peut-être accèderais-je alors à son univers...
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C'est foisonnant ! C'est déconcertant ! C'est riche d'imagination, de débordements, de situations et de styles. 17 nouvelles exigeantes à la lecture et qui cherchent toutes à nous faire perdre les repères. On glisse, on dérape, on décolle, on tente de s'accrocher aux bribes d'une réalité palpable ... mais en vain. L'auteur et le texte sont plus forts que nous.

La première partie nous plonge brutalement dans cet univers. Complétement déphasé, je ne l'ai probablement pas apprécié à sa juste valeur.La seconde partie m'a parue plus abordable, à la fois dans les thèmes proposés et dans le style utilisé.

Beaucoup de réflexions en peu de pages, c'est quand même impressionnant : la vie est omniprésente, la culture, les drames humains, l'ordonnancement mathématique des choses, le temps, Dieu, la mémoire ...

C'est parfois difficile, il faut s'accrocher, mais on est au passage récompenser par une pointe d'humour dans l'inventivité de l'utilisation d'adjectifs inattendus, voire surprenants.

Un avis mitigé pour ce recueil que beaucoup classent dans les chefs-d'oeuvre. En fait c'est plus un inclassable de la littérature, une sorte de point zéro qui va influencer nombre de littérateurs contemporains.
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Combien mettre d'étoiles à ce livre, ai-je aimé ce livre ? L'ai-je détesté ? Je ne savais trop qu'en penser. Comment ce livre s'est-il retrouvé dans ma PAL ? … ah oui j'avais cherché des grands auteurs de nouvelles puis j'avais mis Borges dans un coin de ma tête. Et puis, il m'était revenu à l'esprit parce que je cherchais à lire un auteur d'Amérique latine. Vu le nombre de lecteurs et la note affichée, je ne pouvais qu'être séduite me suis-je dit bien naïvement...
Et là, je lis la première nouvelle !... Et je me dis que ce recueil n'est peut-être pas aussi simple que ce à quoi je m'attendais. Je m'entête et je continue ma lecture. Et plus je lis, plus je suis agacée. Comment puis-je passer à côté de cette oeuvre appréciée par tant de lecteurs ! … Bien sûr, je n'ai pas détesté, je dois même dire que j'ai apprécié quelques textes : la loterie à Babylone ou encore la Bibliothèque de Babel mais d'autres sont restés et restent encore pour moi des mystères. Alors, je commence à désespérer de réussir à me faire une opinion et je me prends au jeu de lire quelques critiques. Et je ne peux m'empêcher de penser que je passe à côté de ce recueil parce que je manque de certaines références. Plutôt que de m'apitoyer et de mettre ce livre dans les oubliettes de ma liste de lecture, je découvre avec joie que certains textes méritent sans doute qu'on y revienne, chose que je fais rarement. C'est donc avec un plaisir non dissimulé, que je remets à plus tard mon avis définitif, comme un rendez-vous manqué dont on attend le retour avec impatience.
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Dans ce recueil de nouvelles, Borges construit des univers ésotériques et oniriques, aux fondations complètement gnostiques. Basés sur des sciences occultes, des références mi-scientifiques mi-mythologiques dont on ne sait jamais si elles sont réelles ou inventées, ces mondes sont labyrinthiques, irréels parfois même un peu effrayants tant ils semblent éloignés du nôtre et pourtant si tangible sous la plume de l'auteur.

C'est une expérience très particulière qui nous est ainsi proposée. D'abord assez impénétrables et nébuleux, on se heurte à la porte de ces créations, et il faut bien dire que l'auteur cultive ce flou artistique en ne livrant que des parcelles incomplètes et des demi-descriptions qui ne permettent pas d'avoir un tableau très clair de ce que l'on vit.

Puis, la relecture aidant, on découvre qu'il y a vraiment du génie dans ces mondes à peine esquissés, décrits en quelques phrases seulement, pour une vie aussi éphémère que les quelques pages d'une nouvelle. Plus que les récits en eux-mêmes, ce sont ces mondes mort-nés qui sont vraiment fascinants.
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A vrai dire, ça commençait mal... les premiers textes qui composent le recueil, truffés de références littéraires et philosophiques aussi bien réelles qu'imaginaires m'ont paru obscurs, voire impénétrables (de beaux adjectifs pour éviter de dire que je les ai trouvés rasoirs...).

Et puis, au fil de l'ouvrage, composé de nouvelles souvent très brèves, j'ai été charmée par la capacité de Jorge Luis Borges à mêler l'humour et l'érudition, à jouer avec les différents registres de la fiction.

Quelques jours ont passé depuis la fin de ma lecture, au cours de laquelle je n'ai pris aucune note, et je serais bien incapable, au vu de la multiplicité de textes que contient "Fictions", de vous en offrir un résumé. Ceci dit, ce n'est pas bien grave... Chacun de ces textes mériterait une analyse poussée, tant ils regorgent de symbolique et d'ingénieux procédés narratifs, analyse à propos de laquelle j'admets ma fruste incompétence. Je préfère donc (enfin disons surtout que, comme vous l'aurez compris, je n'ai pas vraiment le choix) vous livrer, en vrac, les impressions qu'il m'en reste...

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Ces textes sont singuliers, inclassables, l'auteur ne craignant pas d'abolir les frontières entre les genres, comme s'il avait voulu explorer toutes les possibilités de la fiction, mêlant érudition et suspense, pimentant l'Histoire d'anecdotes inventées, jonglant avec les codes du roman policier, étayant la logique d'univers imaginaires sur sur des arguments scientifiques ou philosophiques...

Les symboles y occupent une place prédominante : miroirs, couteaux, bibliothèques infinies et labyrinthes..., parsèment ainsi des récits figurant l'opposition entre destin et hasard, entre l'apparente éternité du monde et la vacuité de l'existence, l'inter-pénétrabilité entre rêve et réel...

J'ai souvent pensé à Edgar Poe, au cours de ma lecture : on retrouve chez Borges ce goût pour les intrigues à double facette, pour l'introduction du mystérieux, voire du surnaturel, dans la banalité du quotidien.

Jorge Luis Borges maîtrise à merveille l'art de la chute, consistant à modifier, par la magie d'une phrase finale, votre angle de vue sur le texte ce qui la précède, à introduire en conclusion un élément qui ouvre de nouvelles perspectives, laissant libre cours à votre imagination.

Il maîtrise aussi celui de la concision, parvenant en quelques lignes à nous imprégner d'un nouvel univers et surtout d'une nouvelle façon de nous le raconter à chaque texte.

Il y a dans ces textes beaucoup de finesse, des ironies dissimulées sous des apparences de fables, des paraboles révélant des odes à la liberté, et à la créativité...

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"Fictions" a regagné son recoin sur mes étagères, mais je ne l'y oublierai pas : il est de ces recueils vers lesquels je retournerai parfois, le temps de relire une de ses pépites...

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Trois pages ont suffi pour m'intriguer au plus au point. Une phrase qu'on ne trouve que dans un exemplaire de livre, un lieu mystérieux, il ne m'en faudra pas plus pour dévorer ce petit livre de nouvelles, enfin surtout la deuxième fois.

L'écriture est intelligente, à aucun moment je me suis douté de l'issu de l'histoire et pourtant le prologue m'avait mis au défi. « Les huit pièces de ce livre se passent d'élucidation. La huitième est policière ; les lecteurs assisteront à l'exécution et à tous les préliminaires d'un crime, dont l'intention leur est connue, mais qu'ils ne comprendront pas, me semble-t-il, avant le dernier paragraphe. »

Je vous conseil vraiment de ne pas chercher à le lire d'un coup et à vous laissez le temps de la réflexion après la première partie. J'ai dû le lire deux fois pour l'apprécier, lors de la première je n'ai pas compris un seul mot de ma lecture, j'avais même l'impression de lire une annexe avant d'avoir entamé l'intrigue. le début est fastidieux, j'ai souvent eu envie de décrocher mais le livre étant petit et ayant déjà passé le plus dur, je l'ai fini et ça en valait la peine. le seconde moitié « Artifices » est quand même beaucoup plus lisible.
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Recueil de nouvelles publié en 1944, Fictions résume à lui seul l'art de ce formidable auteur et intellectuel argentin qui entraine le lecteur, dans ses récits, dans des réflexions complexes et pourtant passionnantes. Les thèmes centraux des fictions proposées par Borges sont le temps et l'espace : sans cesse remis en question, ils interrogent ainsi notre rapport au monde et à notre culture.
De la prouesse littéraire consistant à réécrire le Don Quichotte sans l'avoir lu à la description d'une bibliothèque gigantesque comprenant tous les ouvrages écrits et à écrire, en passant par des récits évoquant le rêve et la mémoire, Borges manie et mêle l'absurde aux plus profondes réflexions intellectuelles. La lecture, ardue certes, est très stimulante : à chaque conte, un nouveau voyage intérieur nous est offert.
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Il est paraît-il des auteurs qu'il FAUT avoir lu. Borges en fait partie. Je m'y suis donc attelé avec ce recueil de nouvelles désormais tant célébré. Il en ressort une impression paradoxale. du point de vue du plaisir de la lecture, je ne peux pas écrire qu'il fut intense, loin de là. Que de fois ai-je dû reprendre le passage que je venais de lire car mon esprit s'était mis à vagabonder. Alors que ces nouvelles ne font pas plus d'une dizaine de pages, je me perdais dans cette vraie-fausse érudition. Il semblerait que ce soit un trait d'humour de l'auteur. Mouais. D'un autre point de vue, j'ai été charmé par les perspectives de narration. S'il y a un point commun à la plupart de ces nouvelles, c'est bien l'univers des possibles. Que chaque seconde peut engendrer un autre monde. le temps vécu est celui de l'équation entre les potentialités et l'inéluctabilité, entre le libre-arbitre et le conditionnement. Comme dans la bibliothèque de Babel, tout est là, tout existe mais notre capacité à atteindre ce que l'on cherche (si tant est que l'on sache exactement ce que l'on cherche) est finalement bien minime. Cela me rappelle un personnage de la Nausée de Sartre qui avait décidé de lire toute la bibliothèque de sa commune mais qui face aux multiples possibilités avait choisi de la lire dans l'ordre alphabétique donnant des combinaisons farfelues. Ce qui m'a amené à une autre référence, celle d'un journaliste ayant travaillé en Amazonie (c'est à dire dans un entrepôt d'Amazon) et qui lui aussi observait des combinaisons farfelues où des objets les plus obscènes côtoyaient les objets saints. Belle analogie finalement où internet avec Wikipedia et Amazon pouvaient être des nouvelles bibliothèques de Babel, des sources de savoir et de civilisation pour se muer finalement en déversoir de haines, de consommation et de followers. En voilà, des potentiels à la Borges.

Mais je m'égare, mes jeux m'égarent.

Telle est la richesse de ma lecture de Fictions. Certaines nouvelles m'ont amené très loin dans mes réflexions. Elles m'ont inspiré de nombreuses pistes d'histoires, de scénarii, une fois encore un univers des possibles.
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Ce livre est assez complexe tout es étant fascinant.Dans les 17 nouvelles qui se trouvent recueillies ici, Borges s'amuse à faire douter le lecteur. Auteur et narrateur se confondent, meurtrier et la victime également, le chasseur et la proie tout autant... L'auteur nous emmène ici dans un monde imaginaire tout en nous faisant croire que celui-ci est concert. Il analyse par exemple le livre Don Quichotte mais dans un monde irréel. Aloes que nous savons parfaitement sue le livre est concert, comment peut-on en arriver à faire entièrement confiance en l'auteur sur le reste de ses propos ? Livre un peu difficile d'accès mais fascinant à la fois.
Dans la nouvelle "La bibliothèque de Babel", qui est incontestablement ma préférée, l'auteur compare le monde à une bibliothèque où sur chaque étagère se trouveraient des milliers de livres écrits dans toutes les langues possibles et imaginables et dont tous ne peuvent pas avoir accès en raison de l'incompréhension de la langue. Est-ce que cela ne serait-il pas une métaphore du monde d'aujourd'hui ? Nous vivons tous les uns à côté des autres mais pourtant, nous continuons à nous détruire, à nous faire la guerre...
Le problème ne serait-il pas en partie un manque de compréhension ?
A découvrir !
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Fictions / Jorge Luis Borges
Ce recueil de 17 nouvelles est pour certaines d'entre elles d'une relative difficulté de compréhension et demande un temps évident de réflexion aidé de commentaires d'exégètes pour en apprécier toute la saveur après décryptage. En effet, J. L. Borges, se livre dans bien des chapitres à des jeux de l'esprit et à un exercice de style ingénieux dans cette production foisonnante de l'imaginaire. Borges, immense érudit qui nous donne sans cesse l'impression qu'il a tout lu, nous invente des mondes souvent labyrinthiques et polyphoniques où l'on en vient à douter du réel tant il se confond avec l'imaginaire. Par ailleurs, le style dense et particulier de Borges demande une période d'adaptation. Et il faut savoir d'entrée que la lecture de « Fictions » va être une épreuve dont il faudra sortir vainqueur ! Avis aux amateurs !
On remarquera que certaines des nouvelles sont totalement absconses tandis que d'autres sont parfaitement limpides et facile à lire. On passe de l'ésotérisme au policier mais toujours dans le bizarre. Et puis souvent on se perd dans des phrases qu'il faut relire et relire tout en n'étant pas persuadé qu'elles soient essentielles à, la compréhension de l'histoire, notamment dans « Trois versions de Judas » où Borges écrit : « En Asie mineure ou à Alexandrie, au second siècle de notre foi, quand Basilide proclamait que le cosmos était une improvisation téméraire ou mal intentionnée d'anges déficients, Nils Runeberg aurait dirigé avec une singulière passion intellectuelle un des petits couvents gnostiques. Dante lui aurait destiné, peut-être, un sépulcre de feu; son nom grossirait les catalogues des hérésiarques mineurs, entre Satornile et Carpocrate; quelque fragment de ses prédications, agrémenté d'injures, resterait dans l'apocryphe Liber adversus omnes haeres ou aurait péri quand l'incendie d'une bibliothèque monastique dévora le dernier exemplaire du Syntagma."

« le présent est indéfini, le futur n'a de réalité qu'en tant qu'espoir présent, le passé n'a de réalité qu'en tant que souvenir présent. » Cette phrase extraite de « Tlön Uqbar Orbis Tertius » est en quelque sorte un leitmotiv dans cette oeuvre.
Dans « Les ruines circulaires » le style de Borges étonne : « Nul ne le vit débarquer dans la nuit unanime… Il sentit le froid de la peur et chercha dans la muraille dilapidée une niche sépulcrale et se couvrit de feuilles inconnues…Vers le sud, le ciel avait la couleur rose de la gencive des léopards ; puis il vit les grandes fumées qui rouillèrent le métal des nuits… »
La « Loterie de Babylone » est une surprenante et intéressante nouvelle où l'on découvre que les acheteurs de rectangles numérotés de loterie ont la double chance de gagner une certaine somme ou de payer une amende parfois considérable. On méprisait celui qui ne jouait pas, mais aussi le perdant qui payait l'amende. D'où tout le monde se mit à jouer et cela devint comme obligatoire. Un acte citoyen en somme. Puis les amendes disparurent et furent remplacées par des jours de prisons car les gens ne payaient pas les amendes. Et puis arrivèrent d'autres sanctions pour ceux qui perdaient, plus graves pouvant aller à la mutilation et la mort. Une nouvelle qui fait froid dans le dos quand on comprend que la vie ne dépend plus que du hasard ! En définitive, Borges bâtit un monde où hasard et nécessité se combinent pour expliquer la mainmise du pouvoir sur nos pauvres existences.
Dans « La Bibliothèque de Babel » il est supposé que la Bibliothèque contient l'ensemble des livres existants…ou non ! et « la Bibliothèque est une sphère dont le centre véritable est un hexagone quelconque, et dont la circonférence est inaccessible. » Cette nouvelle est l'une des plus riches mettant en lumière notre position de maillon dans une chaine sans fin.
Dans « le Jardin aux sentiers qui bifurquent », « le temps bifurque perpétuellement vers d'innombrables futurs. »
Dans « Funes ou la mémoire » : « J'ai à moi seul plus de souvenirs que n'en peuvent avoir eu tous les hommes depuis que le monde est monde. » Ce qu'il avait pensé une seule fois ne pouvait plus s'effacer de sa mémoire. » Étonnante nouvelle !
Dans « Thème du traître et du héros » : « Que l'histoire eût copié l'histoire, c'est déjà suffisamment prodigieux ; que l'histoire copie la littérature, c'est inconcevable… » Excellent !
Dans « le miracle secret », j'ai bien aimé l'histoire de Hladik condamné à mort et qui imagine les différentes possibilités qui peuvent survenir lors de son exécution.
En conclusion, un recueil à lire mais en prenant son temps si l'on veut tout comprendre ou presque. C'est quand même très particulier, il est bon de le savoir.
Il existe pour les amateurs un ouvrage d'exégèse sur « Fictions » écrit par Jean Yves Pouilloux publié chez Folio.
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