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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
À la mort de sa grand-mère, Léa découvre dans les affaires de celle-ci, un bracelet de déporté et des carnets ayant appartenu à Émilien, son arrière-grand-père. Avec sa mère, la jeune fille reconstitue l'histoire familiale.


Cathy Borie raconte le couple formé par Julienne et Émilien. Elle relate l'enfance et la jeunesse de Mina, leur fille, avec la perception de cette dernière. Les évènements survenus quand Mina avait huit ans sont retranscrits tels que cette petite fille les a ressentis. Les faits qu'elle a vécus pendant son adolescence sont narrés avec la vision d'une jeune fille. Cela renforce l'authenticité des propos.


Les carnets d'Emilien tentent de parler de l'indicible. Cet homme a été enfermé comme opposant politique, dans les camps. Ses écrits sont la mémoire des humiliations et des tortures subies. C'est aussi la perte de l'espoir quand les hommes ne sont plus considérés comme des personnes, qui peut conduire à l'irréparable. Mais c'est, aussi, cette solidarité qui peut se manifester, pour sauver quelques vies.


À la Libération, Émilien n'est plus le même. Mais il lui est impossible de raconter l'horreur. Cependant, il ne veut pas que l'on oublie.


À travers la vie des descendants de cet homme, Cathy Borie démontre que la vie des ancêtres a une incidence sur les générations suivantes. Ce qui n'est pas dit se répercute sur celles-ci. le poids du passé, s'il n'est pas exprimé, peut influer sur leur destin.


Je lis beaucoup de livres sur la Deuxième Guerre mondiale, et pourtant, ce livre m'a apporté des éléments que je ne connaissais pas, en particulier un événement qui est arrivé à la libération d'Emilien. de plus, les camps, racontés par lui, donnent l'impression de vivre les souffrances des déportés de l'intérieur.


La suite sur mon blog


http://www.valmyvoyoulit.com/archives/2018/09/01/36670459.html
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Merci beaucoup aux Editions D'Avallon de m'avoir proposé ce Sp.
A la suite de la chronique de Marceline Bodier, fort élogieuse j'avais très envie de lire ce livre.
Je n'ai pas été déçue, c'est un très bon livre, je n'ai pas été jusqu'au coup de coeur comme Marceline, mais ce livre m'a touchée par sa sobriété, son absence de pathos pour aborder les descriptions des camps, ce qui n'est absolument pas facile. le style est fluide, et la composition bien faite.
C'est le premier livre de Cathy Borie que je lis, mais certainement pas le dernier.
L'histoire nous présente une famille sur 4 générations, à la mort de sa grand mère Mina, Léa jeune femme de 20 ans va avec sa mère Clarisse retrouver, des souvenirs, des cahiers ayant appartenus au père de sa grand mère: Emilien, déporté pendant 3 ans dans un camp lors de la seconde guerre mondiale. le thème que l'auteur veut exposer par rapport aux secrets de famille, c'est la transmission de ces terribles moments vécus dans les camps qui bien souvent ne pourront pas être racontés par la personne elle-même car trop traumatisants. Autre interrogation, ces souvenirs peuvent ils au fil des générations, se retrouver comme éléments de traumatismes. Une lecture très forte qui nous rappelle la nécessité de ne rien oublier, et une plume très juste.
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Du fait de mon précédent métier de biographe familiale, je ne pouvais qu'être sensible et particulièrement touchée par l'histoire d'Emilien racontée par sa petite-fille avec la complicité de son arrière petite-fille. Comment en effet ne pas être émue par cette histoire d'une famille confrontée à la grande Histoire et à la dureté d'une vie où les petites gens n'ont d'autres solutions que de subir leur destin (et on verra que cela vaut à la fois pour les hommes et les femmes). Se marier prématurément quand il s'agit d'assumer l'enfant à venir ; sacrifier ses rêves sur l'autel de la vie domestique ; tout faire pour survivre à la barbarie et en même temps parvenir à assumer le fait d'avoir pu s'en tirer ; construire une vie meilleure que celle qu'on a eue pour ses enfants ; faire fi des blessures d'amour-propre et continuer d'avancer ;
A travers le parcours de personnes simples mais ô combien attachantes, à travers les épreuves du quotidien qu'elles sont amenées à vivre, à travers des dits et des non-dits, à travers de relations intra-familiales qui se construisent à la va-comme-je-te-pousse, l'histoire d'Emilien et de Juliette et des générations suivantes, par son côté tellement universel, amène chaque lecteur à s'interroger sur sa propre histoire familiale et ses propres failles vis-à-vis de ses ascendants et descendants. Mais si les drames et joies de cette famille peuvent s'accommoder, de près ou de loin, d'une certaine universalité, la façon de les raconter et de les donner à voir se veut, elle, particulièrement sensible et bienveillante. Les choses sont dites, certes, mais la musique des mots choisis pour les dire, les images qui en résultent, sont autant de baumes bienfaisants pour faire savoir que les plaies sont aujourd'hui cicatrisées et la page du pardon tournée. D'où l'intérêt de cette transmission pour aider les générations à venir à comprendre d'où elles viennent, pour accepter ce qui est constitutif de leur identité et pour faire en sorte de ne pas reproduire les erreurs du passé.
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De la poussière et du vent est un livre qu'on lit comme on feuillette un album de photos de famille.
En souriant sur ses souvenirs et avec une certaine nostalgie.
Au fil des pages, on voit les personnages naître, grandir, vivre, vieillir et mourir. On s'identifie forcément avec sa propre famille, ses parents, ses enfants, le cycle imperturbable de la vie.

Mais le roman va au-delà. Il nous interroge aussi sur ces secrets de famille, parfois fondateurs et qui se répercutent comme un écho à peine déformé de génération en génération, comme une marque, comme un acte qu'on refait malgré soi.

Il nous fait également réfléchir sur ce qu'est une vie, sur ce qu'il en reste quand l'autre n'est plus. de la poussière et du vent. Pas encore tout à fait lorsqu'il subsiste l'image de l'autre dans son coeur et que l'on peut l'évoquer à travers mille instants qui nous le rappelle. C'est ce que Kundera appelait la petite immortalité.

Enfin, tout le passage décrivant la déportation et la vie dans les camps d'un des personnages est vraiment bien. L'auteure a su raconter l'horreur sans lyrisme, en restant extrêmement concrète. On n'arrive bien sûr pas à imaginer ce qu'on peut ressentir pendant une telle captivité aussi longue et aussi atroce. En revanche, cela remet tout à sa place et nos problèmes deviennent terriblement dérisoires par rapport à cet enfer. On prend conscience de ce que l'on a.
L'absurdité de la guerre est également évoquée à la fin de la captivité du personnage. Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler l'histoire.

En tous cas, un roman à lire et à méditer.

Bravo Cathy.
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