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Qu'est-ce que l'orgasme sinon le plaisir de satisfaction obtenu ou encore la réponse à une phase d'excitation plus ou moins intense et prolongée ? Mais attention pour qu'il y ait plaisir de satisfaction obtenu il faut qu'il y ait plaisir de satisfaction demandé sinon point d'extase, que votre partenaire soit un humain ou un android...

Un individu comme Gérald Legrand, personnage principal de ce récit, ne tendrait-il pas à la satisfaction par le simple besoin d'évacuer les quantités d'excitation trop élevées qui affluent soudainement dans son appareil psychique si tant qu'il soit doté d'un cerveau puisque le sien semble avoir migré au niveau de son entre-jambe ? C'est fort probable et en même temps comment pourrait-il en être autrement à la vue de la sublime Lily qui n'attend que lui (elle est bien la seule), cuisine amoureusement, lascive, vêtue d'un simple chemisier laissant deviner une plastique irréprochable ; si habile et toujours disponible Lily, capable de mitonner un curry magistral et au même temps de gratifier n'importe quel mâle bien équipé qui aura lâché un beau paquet de billets, d'une fellation en guise d'apéritif de bienvenue ; Lily qui donnerait des complexes à n'importe quelle ménagère blasée et usée ? Vous croyez ? Certainement pas car dans cette nouvelle les bonnes ménagères ont bien mieux à faire que de s'occuper des parties génitales de ces Messieurs et c'est donc Lily le modèle Blue Orchid, 100% synthétique, 100% parfaite, échangeable en cas de panne moyennant une très grosse rallonge de billets qui s'en occupe, minaude à la perfection, râle, gémit, s'accroupit, se cambre, fournit à la demande car elle n'existe que pour combler les pulsions insatiables des mâles dominants et égocentriques comme Gérald.


Un petit bijou que cette courte courte nouvelle de Bouffanges tant elle nous donne à voir un monde qui pourrait bien être le notre demain si le marché des sex-robots et autres Honey-dolls (poupées réalistes) qui existent déjà dans des pays comme le Japon continuent de se développer, un monde dans lequel les hommes et les femmes en viendraient tout bonnement à ignorer les contacts physiques et charnels.

Do androids fantasize about electric orgasms ? Je ne sais pas mais une chose est certaine c'est que l'humain de demain ne boudera pas son plaisir mais il sombrera dans une très grande détresse émotionnelle.


Je remercie chaleureusement Nicola grâce à qui j'ai eu le plaisir de découvrir l'auteur et cette nouvelle, je remercie aussi Louis (Aléatoire) dont l'excellente critique (lue hier soir) sur "Essais de psychanalyse" de S. Freud m'a semble-t-il fortement inspirée.
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Excellente, cette nouvelle de Bouffanges, qui ne cesse de nous retourner en une quinzaine de pages seulement (trente si l'on compte la traduction anglaise). Mais moi qui aime vous mettre dans l'ambiance des histoires que vous allez lire, là, je suis bien embêtée, parce que dire quoi que ce soit serait déjà révéler la surprise du début ou, pire, la fin… Alors je me contenterai de dire que l'auteur excelle tout d'abord à nous enflammer par la sensualité d'une relation amoureuse qui semble parfaite, puis il brise l'ambiance en mille morceaux choisis avec une réaction masculine qui nous interroge, enfin la poussant à son paroxysme, il interroge sur les rapports homme-femme, homme-androïdes, et plus si affinités … Paradis ou enfer ? A vous de juger, en commençant par répondre à la question posée par le titre ! Alors quoi, les androïdes fantasment-ils sur les orgasmes électriques ? Les dialogues sont excellents. Intelligent et explosif, pas besoin de lubrifiant, ça passe tout seul !
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Pour les amoureux des nouvelles, pour les afficionados des textes courts, directs et percutants et pour ceux qui aiment aller rapidement à l'essentiel (suivez mon regard). Pour ceux aussi qui ont appris à vendre au téléphone et à qui l'on a demandé de sourire à l'appareil, pour les machos qui n'ont jamais compris pourquoi on leur avait donner une cheffe, pour les adeptes du soit belle et tais-toi, et enfin pour ceux qui veulent faire rimer érotisme, humour et Science-fiction ; la nouvelle de notre ami Bouffanges est faite pour eux.

Bouffanges est un auteur aux multiples facettes et aux nombreux talents. Il est de ces auteurs qui savent nous mener rapidement où il veut avec maestria et sans détour. Son écriture agréable nous permet de passer un bon moment avec lui. Il sait exceller dans le format de la nouvelle et arrive en quelques mots à nous planter son scénario et à nous intéresser à son histoire... et quelle histoire.

Il nous dresse l'image d'une société du futur où les femmes ont pris le pouvoir sur les hommes par l'intelligence, puis par le sexe en se faisant remplacer par des androïdes hors de prix. Et enfin cerise sur le gâteau ou plutôt pomme sur l'arbre de la connaissance du bien et du mal, elles arrivent à nous… Non, je ne vais vous vous « divulgacher » la nouvelle mais sachez que du nez de Cléopâtre à l'implant Belladonna, ces dames après plus de deux millénaires ont réussi avec Monsieur Bouffanges un vrai tour de passe-passe pour dominer la gent masculine. Où l'expression se faire prendre pour une « valise » revêt toute son importance et sa signification dans le récit…

Je remercie mes amies babeliotes pour m'avoir convaincu de lire cette nouvelle alors que j'avais quelques réticences. Comme dit mon amie NicolaK la similitude avec Do androids dream of electric sheep ? de Philip K. Dick n'est pas fortuite mais ceux qui s'attendent à voir une scène torride entre Rick Deckard et Rachael Rosen risquent d'être fort déçus. Si la nouvelle de Bouffanges est différente du roman, elle vous surprendra comme elle m'a surpris. C'est un auteur à découvrir et à consommer sans modération, et c'est ce que je vais m'apprêter à faire très prochainement.

« La belladone est un poison mortel qui fut utilisé pour parfaire la beauté des femmes de la Renaissance. Les Italiennes élégantes l'appliquaient sur leurs yeux en quelques gouttes d'une infusion qui avait pour effet de dilater leurs pupilles et de leur donner de profonds yeux noirs. D'où l'expression belladonne, c'est-à-dire « belle femme » en italien. Un regard sombre lié à la dilatation de la pupille qui avait le pouvoir semble-t-il de susciter la convoitise de la gent masculine ».
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- Allo ? oui bonjour j'ai un problème avec mon Lord 4389.
- Oui bonjour madame, vous pouvez m'expliquer la panne.
- Evidemment, c'est très simple il a l'érection molle.
- Ah bon ? [Mentir à la cliente et ne pas signaler qu'il s'agit là d'une panne récurrente sur ce modèle]. C'est étonnant, d'ordinaire ce produit donne entière satisfaction. Nous pouvons vous envoyer un dépanneur. En attendant, dans la fesse droite se trouve un clapet. Vous avez à votre disposition une pompe qui permettra de …
- Je vous arrête tout de suite je n'ai pas payé une petite fortune pour faire des finitions manuelles !
-………………………………. Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiippppp !

……………………Ce site étant ouvert aux mineurs le reste de cet échange est censuré………………………….

D'humeur primesautière, j'ai décidé de vous immerger dans l'univers Bouffanges de manière peu conventionnelle. Ne vous fiez pas à cette entrée en matière triviale, ce serait réducteur. L'auteur à la dent et la plume acérées. Critique de la société et de ses dérives. Critique d'un monde qui s'automatise, se robotise et se déshumanise il y a tout ça dans ce texte. Un texte court certes, mais peu de pages pour un effet uppercut !

Messieurs qui depuis des siècles vénérez le dieu phallus et pensez que cet attribut fait de vous les rois du monde : le roi est mort, vive la reine…
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Petite interprétation toute personnelle de la nouvelle de quelques pages de Bouffanges, connue grâce à Nicolak.
Lily est une blonde plantureuse, elle est en train de cuisiner parfaitement un plat de curry lorsque Gérald rentre chez eux.
Elle abandonne la queue de la poêle pour celle, bon, vous avez compris, et Dieu sait qu'elle sait.
Mais, mais, il y a un mais , en la retournant, comme on retourne un morceau de viande, il n'arrive pas, il est vrai qu'il est doté moyennement, ce pauvre Gérald, et se contente de la posséder de façon catholique. Et de l'insulter.
Le coeur n'y est pas, et il téléphone à Purple Velvet. Lilly est trop sèche, il faut faire quelque chose.
Sauf que Lily est un vieux modèle, il n'y a pas de contrat de maintenance, ni de mise à jour, ça va coûter moins cher de prendre un autre modèle plus performant que de la réparer.
Un autre modèle, dit Gérald, à condition qu'elle n'ouvre pas la bouche, sauf quand elle s'agenouille.

Serait-ce ça le monde des androides, surtout que Bouffanges conclut que les femmes ont pris le pouvoir par le sexe, puis par l'intelligence, et qu'elles vont bientôt pouvoir se passer des hommes ?
Les androides sont des hommes, que je sache, alors, ou énorme renversement des rôles : des machos décrit dans leur brutalité, pourrait-on passer à des femmes appuyant sur un bouton pour leurs orgasmes, à elles ?
Ou bien, de toute façon, ça n'arrivera pas.
Qui a permis cependant à Bouffages d'imaginer un dialogue jouissif de vérité cité en partie par Nicolak: questions et réponses orchestrées par algorithmes, et guidant le demandeur à acheter plus, mais avec remise, attention, parce que c'est lui.
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Tout d'abord, petite précision. Pas d'affolement, ce livre, écrit tout d'abord en français, a été traduit en anglais. La partie anglaise arrive en premier, mais le français suit.
Son titre n'a pas été choisi au hasard et la similitude avec Do androids dream of electric sheep? de Philip K. Dick n'est pas fortuite.
***************
Bouffanges a cette faculté de tour à tour nous émouvoir, nous faire sourire, voire rire aux éclats, mais surtout de nous surprendre à chacun de ses écrits.
Cette nouvelle ne fait pas exception. Mené de main de maître, ce récit m'a entraînée de surprise en surprise du début jusqu'à sa fin en apothéose.
Mes zygomatiques ont largement été mis à contribution, mais pas que... parce qu'avec cet auteur, il y a toujours des mots entre les mots et des phrases derrière les phrases.
Amateurs de tout-venant, de bâclé ou de médiocre, passez votre chemin. Si par contre, tout comme moi, vous aimez que vos lectures vous emportent toujours plus loin, je vous encourage vivement à suivre cet écrivain qui ne cesse de se renouveler.
J'ai dit que j'avais adoré cette nouvelle ? Non ? Pas encore ? Eh bien voilà qui est fait.
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Ou comment mener les hommes par le bout de la...b(r)aguette! Petite nouvelle d'une quinzaine de pages, avec Gérard B.O.U.C.H.A.R.D comme personnage principal...Meuh non, pardon, Gérald Legrand voulais-je dire.
.

Dans un monde futur où l'on aurait fait quelques progrès en matière d'androïdes ( je repense fort à "Une machine comme moi", lecture encore fraîche) pourquoi ne pas se payer un sex toy 2.0 ? Vous choisissez tout de lui, ses proportions, bien entendu et même ses quelques conversations (est-bien nécessaire, hein, Gérald?). Il (elle, si l'on part du principe que les clients seraient plutôt masculins, les femmes n'étant bien évidemment pas lubriques, tout le monde le sait!) serait toujours d'accord et surtout enclin à vous faire les plus grands plaisirs.
Mais attention Gérard, Gérald, pardon, essuie moi cette bave, il se pourrait bien que cette petite folie te coûte davantage que ton année de salaire!
.

Une nouvelle écrite d'une plume alerte avec une chute réussie (j'ai haussé un sourcil!); merci Nico pour la découverte de Bouffanges. le moment de lecture fut bref, mais sympathique; "Plus c'est long, plus c'est bon" dit-on? Mais ce n'est qu'un vieil adage, la qualité ne se mesure pas à la quantité!
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Un autre texte de Bouffanges, un auteur amateur bourré de talent, et aux multiples facettes. J'ai lu sur internet, dans un entretien décoiffant avec l'écrivain Frédéric Soulier, que son métier est vétérinaire, et qu'il n'a pas envie de faire son métier de l'écriture de nouvelles et de romans. Un esprit incroyablement libre, un homme honnête qui nous explique sa façon d'écrire (et même ses problèmes avec la syntaxe) qui ne se prend pas au sérieux, qui se moque de la notoriété, du business littéraire, ça fait vraiment du bien dans notre monde bête et méchant.

Dans ce récit dont le titre est un clin d'oeil au grand Philip K Dick, il y
est question d'androïdes féminins multi-tâches, dont celle d'assouvir le bêtise sexuelle des mâles. Et dont on peut changer comme de TV ou de voiture (l'entretien téléphonique avec la conseillère commerciale, un vrai régal!).
Mais aussi, d'une façon que je ne dévoilerai pas, je ne veux pas gâcher votre plaisir de lecture, de la prise de pouvoir inéluctable des femmes sur les hommes.
A noter une initiative pleine de malice, le récit français est précédé de sa traduction en anglais.

Je suis admiratif de la capacité de l'auteur à nous emmener dans son histoire en quelques pages. C'est bien écrit, c'est subtil, on passe un bon moment de lecture.
A bientôt pour un autre commentaire d'un de ses livres.
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Bouffanges avec cette nouvelle cyber-érotique interroge sur les rapports intimes et tarifés entre l'homme et la machine.


Avant de crier au scandale, rappelez-vous que vous avez déjà été témoin de ce genre de scène et en public.


Mais si, ce type un peu viril un peu badass, tenant la machine contre ses hanches, une main de chaque côté pour la garder collée au bassin, au plus proche de lui. le regard concentré, focalisé sur sa besogne, et pourtant pétillant de l'excitation forte que lui procure l'instant, la sollicitation intense que lui procurent ses sens du toucher, du doigté même qu'il faut extrêmement précis, et puis cette stimulation auditive..


La transpiration, l'effort qu'il faut soutenu et mâtiné d'endurance pour acquérir le but ultime, la performance délicate requérant une adresse et une réactivité folle pour mener à la symbiose entre l'homme et la machine créée pour le désir, jusqu'à ce que les coups de hanches trop appuyés par l'amant brutal, trop pressé avec le sentiment de joie intense mêle à la frustration quasi automatique qui suit mettent fin à la partie car la machine n'ira pas jusqu'au but délivrant la joie intense, elle s'arrête là, et affiche, froide et cruellement le sentiment d'avoir été trop bousculée....



TILT.


Scène osée mais somme toute ordinaire dont vous avez sûrement été témoin il y a quelques années si jamais le café du coin avait un flipper.


Depuis les temps ont changé, les machines vouées au plaisir de l'homme ont évolué et et s'il convient toujours de balancer des kilos de pièce de dix balles pour tenter d'accéder à l'orgasme celui-ci n'est plus forcément drivé que par le sentiment de victoire et de toute puisssance... ...Quoique ;]


Ah sacré Bouffanges et sacrée communauté Babelio, vous me régalez avec vos trouvailles emoustillantes, je vous remercie ardemment pour le plaisir transmis !

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Babelio est un réseau formidable. Depuis que j'y traine, non seulement mes lectures se sont teintées des mots que j'envisage ensuite de porter sur elles à destination de ceux qui liraient mes billets, non seulement j'ai vu ma pile de livres à lire augmenter à une vitesse vertigineuse au fur et à mesure que je découvrais les enthousiasmes de mes amis, mais tout dernièrement, j'ai même dépassé les limites du virtuel et reçu, par le truchement de l'adorable NicolaK, trois ouvrages de Bouffanges dans ma boîte aux lettres. Je suis chanceuse car Bouffanges n'est plus distribué en librairie et c'était là le seul moyen de le découvrir.
Do androids fantazize about electric orgasms ? est le premier que j'ai lu. La critique haute en couleurs qu'en avait fait Yaena l'imposait absolument. Une nouvelle érotico futuriste ? Avec de l'humour ? Voilà qui promettait d'être plutôt casse-gueule et il y aurait eu mille manières de se rater. Il n'en a rien été. C'est vraiment tout cela : futuriste, drôle et érotique. C'est aussi une charge féroce contre le mercantilisme appliqué à nos moindres pulsions, la rhétorique bien huilée des commerciaux. Derrière la satire, la vulnérabilité de chacun, désireux de se distinguer, de céder aux sirènes de la nouveauté, de trouver de la valeur à sa vie, quitte à s'endetter pour cela.
Même si elle ne répond pas à la question que comporte son titre (et ce n'est pas vraiment un spoil), j'ai beaucoup aimé cette courte nouvelle. Sur le fond, je ne lui reproche qu'une chose : avoir faire fi du possible plaisir féminin et limiter la question de la jouissance au seul périmètre des hommes.
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