À GIANCARLO VEGLIANTE,
POÈTE DE ONZE ANS
Extrait 2
Tu suivais des cours d'eau à la carte des veines
Tremblantes sous le poil de leurs continents roux
Ou bien le voilier bleu d'une mouche doublant les îles
Tu apprenais les bords de mer
De ta latitude natale
Et Vers le soir
Dans la marée haute des brumes
Quand les vaches lentes meuglaient
Ainsi que des vaisseaux perdus
Au large inconnu des pâtures
Berger Marin des plateaux de brouillard
Tu amarrais la niche vide
Avec la chaîne de ton chien
Tu enfermais le ciel sous tes paupières
Pour épeler tout haut en italiques d'or
Le nom solaire d'un village
Ton chien dans la forêt te cherchait un ami
À GIANCARLO VEGLIANTE,
POÈTE DE ONZE ANS
Extrait 1
Reviendras-tu carder la brume
À la cime des noirs sapins
À l'heure où les bois de frontières
Étirent leur fumée d'humide contrebande
Par la bouche gercée des clairières ?
Reviendras-tu boire au plus haut des trembles
La limonade bleue des feuilles
Et mendier que l'on te baille
Sous l'accent circonflexe d'un toit
Le lait plat des troupeaux nocturnes ?
Solfier au bord des marnières
Les doubles croches de leurs traces ?
Tu menais pâturer les vaches
Aux lisières de ton enfance
En cherchant les chemins d'un village lointain
Dans la géographie de leurs flancs alourdis