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4,2

sur 3010 notes
Roman majeur pour comprendre ce qu'était la vie à Moscou sous Staline. Boulgakov l' a écrit de 1929 à sa mort en 1940, sous forme d' un énorme conte satirique et critique contre le régime, qui ne put jamais être publié entièrement à l'époque -censure oblige- que l'auteur a constamment revu, et auquel il n'a pas eu le temps d'effectuer les dernières corrections .
Il m'est impossible de coter ce roman, car les références à des faits contemporains de la vie à Moscou à cette époque sont légions et trop précises que pour être savourées comme il se doit. J'ai pourtant lu les petites notes du traducteur en bas de page, qui explicitent les allusions faites par l'auteur, mais cela ne suffit pas à saisir toute la puissance de ce roman, d'autant qu'il y a beaucoup de personnages et que leurs noms et prénoms russes ont souvent l'air de se ressembler.
J'ai pris néanmoins beaucoup de plaisir à lire la première partie, dans laquelle Satan et son équipe sèment la pagaille dans la ville. Il y a là un bon équilibre à mes yeux entre l'histoire de fond et le côté fantastique. Mais j'ai moins aimé la seconde où tout s'emballe et dans laquelle le lien avec la réalité s'estompe un peu (mais le bal chez Satan vaut le détour !)
Je comprends que ce roman soit considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature russe du vingtième siècle. Il est très touffu, riche en allusions à des tas d' écrivains et musiciens célèbres, réécrit la crucifixion du Christ, se penche sur les défauts de l'être humain, et surtout dénonce les régimes totalitaires, sans les nommer, mais sous la forme d'une très grosse farce.
« le Maître et Marguerite » est le roman parfait comme sujet d'une thèse en littérature. Mais faite par un étudiant russe, de préférence.
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ce chef d oeuvre de la litterature russe est une chronique feroce et joyeuse du tout-Moscou des annees 30. le petit milieu des arts et des lettres , infeodé au régime, est bousculé par l arrivee du diable et de ses sbires, personnages débraillés au verbe haut et à l insolence réjouissante.
Marguerite est prete à tout pour retrouver l amour de sa vie, le Maitre, ecrivaisn tourmenté , passé de vis a trepas dans un moment de desespoir. l'auteur, michael boulgakov , opere quand on la voit survoler les plaines de russie, chevauchant un balai en compagnie de ses amies sorcieres. Comme un écho aux mythes féministes les plus actuels! Cette nouvelle traduction restitue sa verdeur et sa magie à la prose de cet écrivain majeur, A decouvrir ou à relire
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Ce livre est, aux premiers abords, difficile. J'avoue d'ailleurs qu'il m'aura fallu plus de 200 pages pour m'y attacher tant la multitude de personnages aux noms russes rallongés porte à confusion. Mais, une fois conquise, impossible de le lâcher. 12 ans de travail pour l'écriture de ce livre, c'est dire s'il est complet !

L'oeuvre est divisée en 3 parties : l'une à Moscou dans les années 1920-30 où le diable lui-même rend visite aux Moscovites et sème le trouble dans la ville, une autre propose l'histoire de Ponce Pilate et enfin la troisième raconte celle du Maitre et Marguerite, ma partie favorite. Un écrivain, le Maître, s'est vu refuser la publication de son récit sur Ponce Pilate et sombre dans la folie, malgré l'amour de Marguerite qui fera tout pour le sauver.

L'histoire se veut originale, fantastique (l'auteur déborde d'imagination !) et fait naturellement la satire sociale de l'époque, sous l'ère de la dictature stalinienne. On y voit combien l'espionnage y est omniprésent et les nombreuses disparitions et apparitions magiques rappellent ici les fréquentes disparitions et arrestations soviétiques mystérieuses qui avaient lieu sans que nul ne sache pourquoi. La terreur y est donc légion, la folie aussi, provoqués essentiellement par le Mal alias Woland, le diable en personne accompagné de ses étranges acolytes Béhémoth, Azzazello et Koroviev. Boulgakov nous offre sa propre version de l'histoire de Ponce Pilate dans laquelle il dévie de l'histoire biblique traditionnelle sur plusieurs points.

Par ailleurs, une kyrielle de références à différentes oeuvres est faite, notamment au Faust de Goethe et à des auteurs russes, qui nous incitent à les découvrir et enrichissent incroyablement le roman. A noter : pour apporter un véritable plus à cette lecture et vous ouvrir à la culture russe, il existe un site Internet entièrement dédié au livre, une véritable mine d'or : www.masterandmargarita.eu.

Enfin, j'ai beaucoup apprécié le vol de Marguerite, le bal de Satan et ses traditions originales, la fameuse crème d'Azzazello aux pouvoirs ô combien miraculeux, l'histoire d'amour du Maitre et Marguerite, l'appartement maudit n°50 de la rue Sadovaïa, le côté loufoque et drôle des personnages (Satan n'est pas dépourvu d'humour !) et j'en passe... Au final, un concentré d'aventures, de drôleries et de clins d'oeil qui résument bien la société de l'époque. Ce roman gagne à être connu.
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Un récit absolument hors du commun, fantastique et inédit, que j'ai découvert à l'occasion de la sortie de la nouvelle traduction d'Andre Markowick et Françoise Morvan aux éditions Inculte en 2020. Les très nombreuses notes complètent efficacement le récit et replacent les choix de l'auteur dans leur contexte historique ce qui est essentiel pour bien comprendre cette satire du stalinisme, qu'est le maître et Marguerite.
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Comment critiquer le régime stalinien sans tomber sous le joug des autorités ? Ce roman, c' est la réponse qu'imagine Mikhaïl Boulgakov.
Le récit commence dans un parc de Moscou, le rédacteur en chef d'une revue littéraire demande à un auteur de revoir son travail sur le thème de l'existence
réelle ou imaginaire de Jésus Christ. Un troisième personnage s'insinue dans la conversation, un certain Woland. A partir de cette rencontre une immense pagaille va régner dans Moscou. Nous nous retrouvons dans un «pays des Merveilles» cauchemardesque avec en alternance deux scènes d'action, l'une dans le Moscou des années trente, l'autre dans la Judée de l'époque du Christ.
A Moscou Woland (Satan moderne) s'en donne à coeur joie avec les interventions de trois diables loufoques qui permettent au passage une critique du système. 
Des situations surréalistes, kafkaïennes s'enchaînent dans un univers onirique, bouffée d'évasion du réel. Plus on avance dans le roman, Un pur délice.
Quand l'action se passe dans l'antiquité, elle est centrée sur la rencontre entre Ponce Pilate et Yeshoua Ha-Nozri (Jésus). Yeshoua est un homme paisible et doux, qui décèle dans la moindre parcelle de bonté dans le coeur de chacun, et qui est suivi par Matthieu Levy qui recopie ses propos en les déformant.
Pilate est condamné à rêver nuit après nuit, année après année, qu'il a laissé la vie sauve à Yeshoua pour réaliser tous les matins réalise que celui-ci est mort
Il pense avoir vendu son âme au Diable en sacrifiant un innocent à la réussite de sa carrière. Pilate, bien sûr, c'est Boulgakov. de même que Pilate aurait pu gracier Yeshoua, Boulgakov aurait pu refuser l'aide de Staline pour survivre malgré l'interdiction de ses oeuvres, l'un a préféré préserver sa carrière en laissant condamner un innocent, l'autre n'a pas eu le courage d'affronter le goulag ou un procès après tortures.
Je m'arrête là car une critique n'est pas un résumé...
Le style est poétique et léger, aérien, teinté de cynisme et d'humour. La construction narrative semble sans logique apparente, mais tout s'enchaîne avec aisance. En bref, c'est un des meilleurs roman russe du XXème siècle.
A lire absolument.
J'oubliai, c'est aussi un livre qui a inspiré beaucoup de monde dans des registres divers : plusieurs groupes de rock («Sympathy for the Devil», ...), Salman Rushdie pour « les versets sataniques » qui sont dans la même verve,...
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un chef d'oeuvre ! Rien de moins ! Ce livre se lit d'une traite sans que l'interet ne faiblisse à aucun moment dans ce recit ,l'extravagance tres presente ici rajoute au plaisir de la decouverte de cet univers unique, un auteur marquant.
Pour moi un livre a decouvrir absolument !
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Comment aborder ou décrire une oeuvre aussi complète que "Le Maître et Marguerite"? Ce roman est une véritable symphonie. le rythme est entraînant, il nous emporte et nous assure une lecture intense et puissante.
Une fois l'oeuvre entamée elle vous hante et vous obsède. On ne cesse de vouloir revenir à la délicieuse érudition du texte, à son esprit et son humour.

Derrière l'humour, le surréalisme et le fantastique se dessine pour qui veut bien la voir la critique grinçante du système Stalinien qui n'a cessé d'entraver le travail de Boulgakov ainsi que la publication de ce récit. On devine d'ailleurs très facilement la frustration de l'auteur derrière les traits du Maître.

Ce fut pour moi une lecture époustouflante, je me suis retrouvée comme sonnée en refermant ce livre. C'est une oeuvre qui ne ressemble à aucune autre et vient de marquer au fer rouge ma vie de lectrice. Et je n'ai qu'une envie, la décortiquer pour la comprendre mieux, relire certains passages, rire ou m'emouvoir encore. 
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"Le maître et Marguerite" débute par trois histoires. Celle du diable qui arrive à Moscou et qui sème la zizanie parmi l'élite littéraire bien pensante du régime stalinien. Celle de Ponce Pilate qui envoie injustement Jésus à la mort. Puis celle, plus tardive, de l'amour entre le maître, un écrivain dont le livre a été rejeté par la critique et Marguerite, une femme mariée qui vend son âme au diable et devient une sorcière pour retrouver son amant.
Après une multitude de farces et de péripéties rocambolesques ces trois histoires se lient les unes aux autres faisant du roman une critique de la société stalinienne.
La lecture est divertissante mais, à travers le diable omniprésent et omnipotent Boulgakov dénonce le poids de la milice, cette chape qui peut s'abattre sur n'importe qui, n'importe quand. Les multiples personnages qui composent l'élite littéraire, il y en a tellement qu'on s'y perd, ridiculisent l'administration stalinienne rigide et inefficace. Quant à Ponce Pilate il illustre le pire défaut humain: la lâcheté.
"Le maître et Marguerite" a aussi une dimension autobiographique, le maître n'est autre qu'un avatar de l'auteur qui a lui-même entretenu une relation avec une femme mariée et qui a vu son roman censuré, reécrit et malmené. On sent une certaine amertume contre l'élite littéraire qu'il juge hypocrite, fermée et sans talent.

La lecture de ce roman est agréable car les événements sont nombreux, l'alternance entre les trois histoires donnent du rythme et, malgré l'aspect loufoque des situations, on voit clairement où veut en venir l'auteur. Toutefois, j'ai trouvé la fin un peu longue. J'ai eu le sentiment que l'auteur faisait traîner en longueur.
La plume (la traduction ?) est qualitative et accessible. J'ai été plongée dans le chaos moscovite de Woland et ses comparses.
Il n'y a pas à dire, les classiques russes ont vraiment quelque chose en plus.
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On ne devrait pas se fier pour choisir un livre au fait qu'il soit encensé par la critique comme un chef d'oeuvre. Dépourvu de goût pour le fantastique, ou pour des oeuvres purement imaginatives totalement débranchées du réel, je suis passé à côté de ce roman de Boulgakov, en dépit de mes efforts, comptant les pages jusqu'à la dernière. Ne voyant pas l'intérêt de l'écriture d'un tel livre, je me suis dit que si je m'étais lancé dans un écrit aussi fantasque, j'aurais éprouvé une sorte de honte à soumettre un roman aussi débridé à la lecture de proches, et n'aurais jamais pu trouver un seul éditeur susceptible d'y trouver une miette d'intérêt. La seule chose qui m'ait un peu intéressé est le retour sous Ponce Pilate, du procès et du supplice de Jésus. Mais, alors il vaut nettement mieux se tourner vers "L'Evangile selon Pilate" d'Eric-Emmanuel Schmitt, que je recommande en passant.
Comme quoi, des goûts et des couleurs... il faut de tout pour faire un monde.
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Une originalité radicale, le fruit secret, railleur, du totalitarisme, peut-être faut-il avoir vécu sous Staline pour comprendre ce livre. À première vue, celle d'un parisien du 21e siècle, un paquet d'étrangetés. La première partie — 300 pages — se termine par une sortie du prestidigitateur : « Ce qui se passa encore d'étrange, cette nuit-là, à Moscou, nous ne le savons pas, et nous ne chercherons pas, on le comprend bien, à le savoir, d'autant que le temps est venu pour nous de passer à la deuxième partie de ce récit empreint de vérité. Suis-moi, lecteur ! » (p 304), et la seconde, par un épilogue qui rebat les cartes pour nous perdre un peu plus et se clôt somptueusement : « Alors, la lune entre en folie, elle déverse des torrents de lumière droit sur Yvan, elle fait jaillir sa lumière de toutes parts, c'est une crue de lune qui se répand dans toute la pièce, la lumière tangue, elle monte, elle monte encore, elle noie le lit. Et Ivan Nikolaïevitch dort, le visage heureux. Au matin, il s'éveille, silencieux, mais parfaitement tranquille et rétabli. Sa mémoire, percée par des dizaines d'aiguilles, s'apaise et plus personne ne troublera le professeur jusqu'à la pleine lune suivante : ni l'assassin sans nez de Hestas, ni le cinquième et cruel procurateur de Judée, le chevalier Ponce Pilate » (p 550). Précisons qu'Ivan est un personnage tout à fait accessoire, et plus encore Hestas et son assassin, ce qui n'est pas le cas de Ponce Pilate.

On ne raconte pas l'histoire, deux histoires à 2000 ans de distance : trois jours étouffants à Moscou, un peu moins à Jérusalem, dans la même touffeur, suivie du même orage. Il est question dans la seconde partie du Maître et de Marguerite qui meurent empoisonnés pour renaitre libres, d'un magicien, de littérateurs peureux et raisonneurs, de Satan et de Ha-Notzri Ieshoua, de la milice et des étrangers maléfiques, le tout dans un décor minutieux qui rappelle le réalisme fantastique de Flaubert dans salammbô ou Hérodias.

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