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4,2

sur 2985 notes
C'est énorme ! Tellement dense que je ne saurais dire combien de lectures me seraient nécessaires pour tout absorber et tisser les liens entre les scènes et les personnages. Seul problème, le courage de s'y remettre. Et pourtant l'oeuvre se lit bien, très bien même, avec plaisir et fantaisie. Un mélange un peu dingue de fantastique tendance gothique, d'ésotérisme, de manifeste politique, de réecriture d'évangile et de roman d'amour. Bref, une évidente étrangeté.
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Lorsque j'ai commencé ma lecture de ce livre, j'ai été assez surprise de ne pas retrouver au fil des pages ce qui était annoncé en quatrième de couverture. Imaginez ne rencontrer les personnages évoqués — que j'avais supposés être centraux à l'histoire — qu'après avoir lu plus de 250 pages du roman ! J'étais tout naturellement un peu perdue. En le terminant, j'ai toutefois compris qu'il était difficile de parler de cette oeuvre et encore plus de la résumer. L'histoire est dense, parfois un peu trop, mais si bien menée. La plume est fluide, les descriptions incroyablement vivantes, le ton empli d'humour, les scènes étonnamment crues et versant souvent dans l'absurde. J'ai trouvé que certains passages traînaient un peu plus en longueur, mais un élément finissait toujours par me happer de nouveau dans l'histoire. C'est un livre tout à fait unique en son genre qui, sans que je sache vraiment pourquoi, a su m'envoûter.
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Quel bouquin !
Si pendant un long moment je n'ai pas compris ce qu'il se passait et où allait le roman, j'ai fini par me faire happée par les tribulations du Diable dans les rue de Russie et j'ai tout simplement adoré !
Entre situation absurde, punition divine et un chat noir facétieux au milieu, pas le temps de s'ennuyer !
Un bon classique russe à découvrir !
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Vendu comme une hilarante et implacable dénonciation du totalitarisme stalinien, voici un livre qui peine en définitive, à n'être autre chose qu'un pet nerveux, un règlement de compte atrabilaire et délirant et qui vient trouver sa place, et s'avachir dans le lisier habituel de la critique réactionnaire du stalinisme.
Il n'est en effet pas question ici de railler et de décortiquer les rouages de la mécanique oppressive, son arbitraire insensé sa folie paranoïaque, mais de châtier l'impiété, la prétention rationaliste, l'impudence matérialiste , l'arrogance de ces hommes qui ont osé s'affranchir de siècles de servage humain et spirituel.
Toute la La pusillanimité politique et intellectuelle du russe blanc Boulgakov , qui choisit de punir la communauté moscovite non pas en laissant Dieu manifester sa colère et leur administrer une leçon mais en leur dépêchant plutôt le Diable et sa team.
Si l'on parvient ici, de temps à autre à sourire c'est autant au spectacle de cette pathétique entreprise ,mystico-bouffonne hallucinée et hors-sol ou tous les coups sont permis, et ou les hommes préservés du sens de l'histoire sont voués dans un récit cette fois écrit à l'avance, à simplement changer de Maitre.
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Il y a une scène dans « le Maître et Marguerite » qui ne résume pas le roman, car aucune scène ne saurait contenir une telle avalanche d'imaginaire, de personnages et de situations cocasses, mais qui offre un aperçu de mon opinion au sujet de ce texte. On y voit Marguerite, une pure jeune fille qui vient d'accepter de signer un pacte avec le Diable et de devenir sorcière, profiter de ses nouveaux pouvoirs pour entrer au domicile d'un influent critique qui a, dans le passé, massacré le roman du Maître, le mari écrivain de la jeune femme. Pour le punir, elle saccage l'appartement avant de s'en aller, satisfaite du devoir accompli.

Il y a quelque chose de vindicatif dans « le Maître et Marguerite ». le livre est considéré comme un classique, une évocation mordante de la Russie stalinienne et une exaltation des vertus de l'imaginaire face au rigorisme et à la lâcheté des dictatures. Tout cela est vrai, et le roman a des qualités innombrables : un style impeccable, une grande drôlerie, un sens de l'image qui frappe, un auteur érudit qui constelle son texte de références musicales et littéraires, une imagination débridée, un narratif aux multiples niveaux de lecture, etc… Il n'a tout simplement pas son pareil dans toute l'histoire de la littérature.

Cela dit, c'est aussi le roman d'un écrivain frustré par la société liberticide dans laquelle il vit, un écrivain bien décidé à régler ses comptes à travers ce texte dont il sait qu'il ne sera jamais publié (il le sera longtemps après sa mort). À ce titre, le lecteur contemporain risque bien de se retrouver désemparé face à ce texte qui ne retient des horreurs staliniennes que les souffrances des artistes bâillonnés par le pouvoir. Oui, « le Maître et Marguerite » fonctionne comme une satire de cette époque sombre de l'histoire russe, mais c'est une satire qui ne s'intéresse aux goulags et aux assassinats de dissidents que de manière oblique.

Qui plus est, Boulgakov ne déploie pas beaucoup d'efforts à rallier le lecteur à sa cause : l'ignominie des serviteurs du pouvoir soviétique est considérée comme allant de soi, elle n'est que peu illustrée dans le roman, et c'est malgré tout l'unique angle d'approche du texte.

Bien entendu, toute personne qui connait un tant soit peu cette page sombre de l'histoire n'aura aucune sympathie pour Staline, mais quant à étendre cette inimitié à la myriade de fonctionnaires et d'artistes officiels tournés en ridicule dans le roman, c'est plus délicat. On est prié de se réjouir des mauvais tours que leur fait subir Woland, mais comme ces figures ne sont qu'esquissées, certaines scènes manquent de l'impact émotionnel qu'elles pourraient avoir. Comment se réjouir des malheurs de personnages qu'on connaît à peine ?

Les protagonistes n'ont pas beaucoup plus de substance. D'ailleurs, il est difficile de parler de protagonistes à proprement parler : Woland est le moteur de l'action, mais il reste dans l'ombre pendant une bonne partie du roman, et le lecteur n'a aucun accès à son intériorité ; le Maître est absent du premier tiers du roman, après quoi il reste passif, simple spectateur des événements ; quant à Marguerite, elle se montre plus dégourdie, mais, n'apparaissant pas avant la seconde moitié du livre, il est malaisé de la voir comme le sujet central de l'histoire.

Au final, la figure dont le lecteur est le plus proche est celle de Ponce Pilate, protagoniste du roman-dans-le-roman, dont on en vient par moment à souhaiter que celui-ci existe pour de vrai et qu'on puisse le lire dans son intégralité.

On pourrait encore parler des ruptures constantes de ton, qui passe des pitreries les plus grossières aux considérations philosophiques, en passant par des scènes de pure inspiration fantastique, sans oublier le recours à la satire. L'effet produit est une désorientation, où l'on ne sait plus trop s'il faut rire ou pleurer, craindre pour les personnages ou se désintéresser de leur sort, en on en vient à s'éloigner du roman, pour ne plus le considérer que comme une curiosité.

« le Maître et Marguerite » est le roman illisible d'un esprit brillant, fécond, érudit : il est constamment surprenant, riche en idées et en références, drôle et piquant, profond et léger à la fois. Hélas, en ce qui me concerne, même si le texte a ravi mon intellect, il m'a laissé froid sur tous les autres plans.
Lien : https://julienhirtauteur.com..
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Lecture abandonnée au bout de la page 360/600, aucun plaisir. le diable qui semble tenir un magasin de farces et attrapes joue des tours aux méchants, c'est bien trop répétitif, très enfantin et téléphoné. On ressent de l'ennui devant un travail trop studieux, scolaire.
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Un ouvrage qui fut le pont d'orgue des productions Boulgakov qui y mit toute son inspiration signait là le plus éprouvant des messages à transmettre de son vivant
Pactiser avec le Mal, en personne face à des brouillons de rédemption Marguerite en bonne place sur les voies du Salut
Une configuration dHistoire des plus sombres aurolee des menaces pesant telles des épées de Damoclès
ainsi se voudrait être le puissant réquisitoire contre les forces mauvaises voire maléfiques de l'auteur qui s'est surpassé de par sa verve et la force de ses évocations bouleversantes
Hormis les problématiques suggérées de se sauver de l'emprise du Diable Satan lui même mis en scène
L'ouvrage nous entraîne dans les remous de son histoire
Ainsi que ces un face à face avec les éléments angoissants ou instigateurs de salut à se sauvegarder de nos vies

Un exemple convaincant exercice stylistique parfait
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Superbe, le plus beau livre russe écrit au 20e siècle d'après moi.
Trois histoires entremêlées, celle du diable qui débarque avec sa bande dans le Moscou des années 30 et crée un joyeux bazar, une histoire d'amour entre Marguerite et le maître, et enfin le roman du maître que nous lisons au fil du livre et qui raconte l'histoire de Jésus. Magistral !





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Difficile de résumer le contenu d'un tel livre, foisonnant de situations burlesques, graves, facétieuses ou fantaisistes. de nombreux personnages perdent la raison ou la vie de façon mystérieuse. D'autres profitent de ces états de fait, s'enfuient en souhaitant s'enrichir.
Sans doute, l'objectif premier de l'auteur était de présenter une photographie du pouvoir absolu, démoniaque, tyrannique et destructeur de Staline.
L'imagination fertile, Boulgakov nous entraine dans une fresque rocambolesque où Satan en personne côtoie les moscovites, les dupe, se joue de leur crédulité et de leur lâcheté. Ainsi vont les oeuvres de Staline.
En parallèle, le « Maître » a écrit un manuscrit sur Ponce Pilate, dont sa confrontation avec l'illuminé Yeshoua à Jérusalem, sa décision de le condamner à mort par crucifixion avec deux autres prévenus sur le Golgotha. le Maître considère ce registre comme l'oeuvre de sa vie, mais voit son document refusé par les autorités (ce qui est arrivé à Boulgakov pour de nombreuses pièces de théatre). Alors il brûle ses copies, devient fou et sera interné en hôpital psychiatrique. Marguerite sa maitresse, grâce à Satan sous les traits de Woland, spécialiste de magie noire, rendra raison à son amant. Elle récupérera des cendres le document du Maître et ensemble, à l'aide de Woland, s'engageront vers « une autre vie ».

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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C'est plus fou le journal du même nom de Gogol, c'est plus démoniaque que dans les Possédés de Dostoïevski, c'est plus incroyable qu'Azimov ou Zamiatine. C'est aussi plus grave que Guerre et paix, puisqu'il est question du bien et du mal.
Le Maître et Marguerite, comme tout bon roman russe qui se respecte, fait intervenir une multitude de personnages. Mais ils se dissimulent dans le labyrinthe d'un récit complexe (et parfois même compliqué), une successions de scènes qui peuvent faire perdre l'orientation dans la visite du chef-d'oeuvre ; si l'on n'y prend pas garde, on peut donc perdre son fil et se demander comment « diable » on est en train de lire ce qui est sous nos yeux.

Mais la prose d'abord si drôle de Boulgakov et, on le sait, on le sent presque olfactivement, on le débusque derrière les situations, les allégories, les images : l'enjeu de ce roman de résistance fait que l'on s'attache à ne jamais lâcher le fil de la lecture.

C'est sans doute un roman qui mérite, plus que bien d'autres, d'être lu plusieurs fois : une première pour se laisser surprendre et éblouir. Une seconde pour savourer et confirmer ou infirmer le souvenir de ce qu'on y comprit. Une troisième ? Certains diront que oui : et pourquoi « diable » s'en priverait-on ?
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