Pour cheminer à travers la poésie de
Jean-Pierre Boulic, il faut tout d'abord « se désencombrer de tout ce qui empêche la marche en avant » comme le précise
Jean Sullivan dans l'épigraphe de ce recueil.
Chez le poète, tout est émerveillement, comme s'il avait gardé son regard neuf d'enfant pour regarder le monde. Et la Bretagne, que nous découvrons avec sa fraicheur et sa spontanéité, est « un temps d'émerveillement/ sur les eaux que s'ensoleillent »
Dans cette campagne mainte fois arpentée, on se souvient
« On songe à cueillir/ mûres et prunes d'août/ Tous les souvenirs »
Les anges, êtres désincarnés, accompagnent le rêveur dans sa contemplation de l'infiniment petit. le poète est à l'écoute, du visible comme de l'invisible et tout fait sens « J'entends grave inespéré / le chant de la poésie »
Les bruits sont ceux de la source, des feuilles froissées et de l'oiseau dans la futaie et « le vent lève bruissements ».
La lumière aussi éclabousse ou nimbe cette nature offerte, tellement changeante selon l'heure de la journée
« Aux abords du puit à l'aube/ Coule une infime lumière/ C'est un murmure d'amour »
Car l'amour est bien là, « prélude à la joie ». Laissons la mort de côté et s'épancher « la vraie soif de vie »
L'amour terrestre, bien sûr « Au bord de l'amour ébloui/ Vous si fragile et gracieuse » et puis cette spiritualité qui prend racine dans ce monde vivant. « le feu des mots/ Révèle/ Ce qui relève/ de l'éternel »
Une poésie simple et sensible traversée d'espérance, un vrai plaisir de lecture.