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4,12

sur 8457 notes
Ils dansent dans leur grand appartement sur l'air de Mr Bojangles de Nina Simone. Sirotant avec leurs amis des cocktails colorés jusqu'au bout de la nuit, ils rient de leur démesure. Ils se voussoient par respect devant un grand oiseau plus sage qu'eux, ils se disent des choses insensées que personne ne prononce.

C'est gai et c'est triste. C'est beau aussi et tendre, c'est le regard d'un fils et d'un homme follement amoureux d'une femme extravagante jusqu'à la folie. C'est la vie quand l'esprit divague, la déraison merveilleusement racontée par Olivier Bourdeaut.
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Pour vivre heureux, un grain de folie n'est pas de trop. Un grain mais pas trop.
Alors, quand la folie déborde, il faut inventer des histoires pour lui donner un sens. Un peu comme dans le film de Roberto Benigni, « La vie est belle », le père embarque son fils dans des histoires débordantes d'imagination, des mensonges à l'envers. « Parce que la vie c'est souvent comme ça », une histoire sans queue ni tête, il faut parfois déguiser la vérité pour vivre tranquille.

Une folie qui danse sur un air de Nina Simone, qui grimpe tout là-haut jusqu'à tutoyer les étoiles.
C'est ce qu'on pense au début du roman. On sourit et on s'étonne de tant de bizarrerie. L'humour enveloppe tout cela de légèreté. La musique de la poésie nous entraîne.

Une histoire pétillante et colorée qui nous embarque quelque part ailleurs, dans une folie merveilleuse et bouleversante à la fois, où même les larmes ont un goût de malice, où les fous rires sont malheureux.

Une belle découverte que cette « histoire aussi solide qu'un coup de vent » pour décoiffer la gravité de la folie et l'enrober de tendresse et d'amour.
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Un vrai bijou que ces 170 pages si bien écrites si attachantes et si emplies de sensibilité. Je n'avais pas vu le film -gros succès au cinéma - est c'est un peu par curiosité que j'ai proposé « En attendant Bojangles » (justement quel titre insolite!) à mon club de lecture.
J'ai savouré cette histoire jusqu'à la dernière ligne, déployée à diverses époques de la vie des personnages-essentiellement la mère le père et leur garçon- histoire qui danse sur une vraie corde raide: la frontière insaisissable et instable entre la fantaisie l'originalité la farce et la folie… Si le rythme est enlevé, les situations cocasses et même souvent drôles, ne pas se méprendre: le rire est désespéré, l'aventure est tragique, la souffrance est psychiatrique… Un très grand et très beau livre, un de mes coups de coeur de l'année! Et une écriture vive, riche, délicate, un grand bonheur de lecture!!!
Merci Olivier Bourdeaut !
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Avis de coup de coeur et de coup de foudre !
Avis de coup de folie et de coup de joie !
Avis de coup de larmes et de profond bouleversement !

Ce livre est un trésor.
Il inspire la recette d'un bonheur délicieusement dévastateur lorsqu'on ose entendre et prendre soin de notre âme d'enfant.
Il murmure que la folie est belle lorsqu'elle transforme le quotidien en la plus belle des aventures.
Il chuchote que l'amour est sans limites lorsqu'il transcende chaque regard et qu'il permet aux filles d'être des princesses et aux garçons d'être des chevaliers.

La joie et la folie se côtoient au quotidien dans cette famille singulière qui a choisi la poésie et la fantaisie pour affronter inquiétudes, morosité et habitudes.
Le tourbillon contagieux de la danse nous emmène vers des contrées lumineuses, aux frontières du réel. Tout semble possible quand l'amour règne en roi.

Avec beaucoup de douceur, de velouté, de délicatesse, de volupté, d'enthousiasme, de générosité et d'amour, Olivier Bourdeaut nous partage sans concession sa plume originale, colorée et souriante et nous entraîne dans la danse fascinante et lancinante de Mr. Bojangles.

Mr.Bojangles... Nina Simone...
Ecoutez-la...
Imprégnez-vous...
Fermez les yeux...
Et inspirez ce bonheur...
... avant de redescendre sur terre.
Car la danse va finir un jour.
Mlle Superfétatoire suspendra son vol.
La folie pétillante deviendra enfermante.
Ravageante.

Et c'est là qu'il vous faudra accepter le silence...
En attendant la prochaine danse.
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Comment qualifier un tel livre sans tomber dans les termes habituels de pépite, perle ou autre bijou ? Je dirai que ce livre est un cadeau, oui un merveilleux cadeau qu'Olivier Bourdeaut fait à des lecteurs amoureux de bonne littérature et de belles histoires.
Un enfant raconte sa vie ou plutôt celle de ses parents unis dans un amour hors norme, un amour fou dans tous les sens du terme, qui n'hésitent pas à embellir leur quotidien jusqu'à l'extravagance.
Tous trois se vouvoient, le père invente un prénom pour sa femme différent chaque jour, et réalise son rêve de château en Espagne ! Leur animal de compagnie, Mlle Superfétatoire, est une grue exotique,… le courrier jamais ouvert tapisse, comme un lit de feuilles mortes, les grands carreaux à damiers de l'entrée.
Après quelques heures de bonheur littéraire absolu, je referme un livre qui mérite une place d'honneur dans les médias, sur l'étal de nos libraires et surtout dans nos bibliothèques. Mais je crois que c'est déjà fait si j'en crois les nombreux prix littéraires qui l'ont très justement couronné.
Olivier Bourdeaut entre dans la cour des grands. Mais que va-t-il pouvoir écrire après ça ? Je suis impatiente d'avoir la réponse.
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« Découvrir des lecteurs… il a lu quoi, celui-là ? En attendant Bojangles. Et ce profil, il contient quoi ? En attendant Bojangles. Passons à un autre pseudo : En attendant Bojangles. Bigre, c'est très connu apparemment, je devrais peut-être le lire. J'ai du courrier ? C'est bizarre, j'ai rien commandé, c'est quoi, ce paquet ? En attendant Bojangles.

Si j'avais su qu'il suffisait de souhaiter ! Et bien, allons-y, je crois que l'univers ne nous laisse pas le choix.

Or donc, les narrateurs vivent dans un joyeux chaos avec une femme qui change de prénom tous les jours et qu'ils aiment éperdument : l'un est son fils, l'autre son époux.

-Et alors ?

-Et alors tout ce beau monde va avoir des ennuis et souffrir.

-Super ! Bonjour déprime ton bouquin !

-Justement, non, figure-toi. On parlait de roman sent-bien avec Mémé dans les orties, n'est-ce pas ? Ca n'a pas marché, tu te souviens ? Et bien, la formule fonctionne, je l'ai lu et me sens émerveillée. J'y ai trouvé la fraîche naïveté de l'enfance, joliment détaillée, une fantaisie amusante, de l'humour efficace. Et quelle gouaille ! Quelles reparties !

-Pourquoi ça marche ?

-Parce que les personnages traversent leurs difficultés en restant fidèles à eux-mêmes, en s'efforçant de garder le sourire et la joie de vivre, en s'adaptant à leurs difficultés. Ils ne se lamentent pas, ne s'étalent pas en regrets, ils conservent leur regard étonnant jusqu'au bout. J'ai trouvé leur volonté de garder leur univers paradisiaque envers et contre tout émouvante.

-La fin, quand même… est quelque peu problématique, non ?

-Hem… oui, rappelons qu'il a promis, il ne peut pas trahir sa parole, sinon plus rien n'a de sens. J'aime malgré tout cette fin. Pourquoi ? Parce que dans la réalité, je la trouverai insupportable, mais dans la fiction, je lui trouve la beauté irrésistible d'un idéal. J'aime que l'art me fasse réfléchir à mes propres contradictions. »
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Un vent de folie, c'est ce qui s'abat sur le lecteur, du moins dans la première partie. Les extravagances joyeuses, voire délirantes, de cette famille, vous enivre avec eux. Un souffle vous emporte.
Ensuite, on sent le drame venir, évidemment. La folie douce qui s'est emparée d'eux est tragique, forcément. Alors, la magie marche de moins en moins, et petit à petit le récit rîmé du narrateur-enfant devient vraiment très soûlant... Cinquante pages de plus, et je n'en pouvais plus.
Heureusement, l'auteur a eu la bonté de s'arrêter avant, ce qui donne un résultat plutôt avenant !
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« Ils voulaient une vie insolite. La vie les a rattrapés au-delà de ce qu'ils espéraient. »

C'est l'enfant qui parle. L'enfant qui prend appui sur les carnets intimes de son père, Georges et sur sa propre mémoire, pour nous raconter son histoire faite d'amour et de désespoir.

Georges voue un amour fou à Louise, sa femme, qui change de prénom au fil des événements et qui a décidé une fois pour toutes « de botter le cul à la raison ». Ils dansent leur vie sur une chanson Nina Simone dont la mélodie masque le bruit que pourraient faire les à-coups d'un quotidien trop pesant. La routine n'a pas sa place dans cette famille pas plus que les factures contraignantes et superflues qui s'empilent dans un coin. Mademoiselle Superfétatoire, une grue exotique, tient une place de choix auprès de ce trio extravagant.

L'enfant lui s'adapte à ce manque de repères. Il suit d'un pas décidé la danse de ses parents. L'emploi du temps d'un enfant classique : l'école, le goûter, les punitions, les copains, tout cela est jeté aux orties. Il danse comme ses parents, et comme ses parents il n'a que la fantaisie et l'inversion des codes à se mettre sous la dent. Il se demande d'ailleurs comment les autres enfants peuvent vivre sans ses parents. Il est heureux. « Les gens excentriques vivent ce dont nous n'osons rêver de la provocation comme un des beaux art » Cette constatation de Florence Müller aurait pu s'appuyer sur ces vies, autant qu'Erasme qui constate que « la folie est la source des exploits de tous les héros » ou encore que « la folie est une ivresse sans fin où la joie, les délices, les enchantements se renouvellent sans cesse ».

Mais voilà, dans toutes les histoires figurent des chapitres. Dans tous les romans il y a un début et une fin. La danse devient peu à peu nettement moins harmonieuse, la voix de Nina Simone s'étouffe, devient inaudible et les pas de danse ralentissent au point de devenir incohérents. L'amour reste. L'amour quoi qu'il arrive. Aveugle de ce qui pourrait l'entamer. Sourd à ce qui pourrait le ternir. L'amour reste…

J'ai aimé ce livre parce qu'il m'a mise à l'endroit, à l'envers, parce que je suis entrée dans la danse et parce que j'ai conclu qu'après tout oui : il faut sans cesse inventer sa vie pour qu'elle ait plus de goût et faire de sa vie un paradis tout simplement parce qu'on l'a décidé. le mensonge est fait aussi pour ça. Il est dans ce cas digne et nécessaire.

J'ai aimé ce livre qui m'a permis de m'évader loin, très loin de la réalité. J'ai aimé cette musique « pour les sentiments », ce livre tourbillon, extravagant, fantasque à souhait, pétillant comme du champagne où les soucis meurent étouffés par les bulles.

« La déprime, la peur peuvent être contournées, piétinées » nous dit Béatrix Beck. Il vaut mieux la croire. le papier cadeau est à ma portée ! le temps des tourments a fait vibrer mes cordes sensibles, mais comme elles étaient protégées d'un film étanche la fantaisie a irradié les mauvais moments, les a protégés.
J'ai entendu ici ou là que cet ouvrage avait quelque chose de l'Ecume des jours de Boris Vian.
La musique oui. le jazz pour Boris Vian . Nina Simone pour Olivier Bourdeaux. L'extravagance je veux bien en partie. L'amour, aucun doute. Mais je préfère m'arrêter là.
Boris Vian a fait un travail de haute couture. du sur mesure pour le pays d'Absurdie. Olivier Bourdeaux a raconté une histoire toute empreinte de fraîcheur, de légèreté, d'émotion. Un excellent moment d'évasion. Mais, sauf à peiner l'auteur, ce livre ne deviendra jamais un classique. (à mon humble avis)
Boris Vian pour moi, c'est tout autre chose. Entre les lignes figurent en bonne place la société, le travail, l'argent, l'amour. Tout cela traduit dans une langue très adaptée, travaillée à l'extrême. Chaque mot est inventé pour coller au plus juste à la situation. C'est tout autre chose ! C'est une oeuvre qui fait référence.

Mais je suis là pour parler de « En attendant Bojangles » et ne pas déborder. Déroutant, saugrenu mais terriblement attachant…….Je terminerai par une phrase de Pierre Jules Stahl qui me semble bien résumer la situation : « On s'explique que la raison soit le pis aller des femmes quand on voit combien la folie réussit à la plupart ».
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Même si j'ai bien aimé ce livre, le battage médiatique dont il a fait l'objet me parait un peu disproportionné. Plus de 500 critiques déjà, et maintenant une de plus qui de surcroit n'apportera rien de nouveau sous le soleil ! Pas grave...

Le jeune narrateur dont je ne suis pas parvenue à déterminer exactement l'âge, nous conte avec émerveillement et naïveté la vie de sa famille, une famille atypique et fantasque qui fait fi des convenances, brise les conventions, et cultive un petit grain de folie en déployant des trésors d'imagination pour que chaque jour soit un enchantement. Il se rend bien compte par moment que la vie qu'il mène est inhabituelle et peu compréhensible pour les autres. A sa vision vient s'intercaler, sous forme de journal, celle d'un père un peu moins dupe mais complice.

C'est tendre, c'est drôle, c'est triste aussi. C'est écrit avec tellement de légèreté que j'ai fini par me laisser entrainer aux rythmes de l'insaisissable et touchant Mr Bojangles (dont j'ai découvert au passage les magnifiques interprétations de Nina Simone et Sammy Davis, surtout Nina Simone!). le concept n'est pas sans rappeler celui de "la vie est belle" de Roberto Benigni, ou comment apporter une touche de magie à une situation foncièrement dramatique; un décalage qui fait parti du charme de cette histoire. C'est aussi un hymne à l'anticonformisme et surtout à l'amour d'un homme qui n'a absolument aucune limite. A mon avis, c'est certainement l'élément le plus beau mais également le plus tragique et le plus controversé de cette histoire.

Ce livre ne laissera probablement pas beaucoup de traces dans ma mémoire mais peu importe! Il est aussi léger et pétillant qu'une bulle folâtre dont l'air s'enfuit inexorablement

« Certains ne deviennent jamais fou...
Leurs vies doivent être bien ennuyeuses. »
Charles Bukowski


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Moi aussi, j'ai cédé devant le succès du livre d'Olivier Bourdeaut. Et ma foi, je n'en suis pas mécontent bien au contraire. Ça démarre sur un ton léger, farfelu, rigolo tout plein. Il faut dire que cette famille un brin frappadingue à tout pour nous mettre en joie. Les réflexions du narrateur (le fils) sont notamment savoureuses. Mais petit à petit le grain de sable vient foutre le bazar dans cette famille décalée. Et c'est là aussi bien sur, qu'Olivier Bourdeaut fait mouche. Une ode à la vie, à l'amour touchante, juste et terriblement émouvante. Et puis évidemment on réécoute la grande Nina Simone. Frissons garantis. Deux plaisirs en un, c'est la classe, chapeau Mister Bourdeaut !
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