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4,12

sur 8498 notes
Je m'excuse d'avance, je n'ai pas aimé.
Pas du tout du tout.
En fait, je l'ai lu il y a plus d'un mois, et devant les éloges unanimes, j'ai reculé, me disant que j'avais dû rater quelque chose.
Mais le texte tend à s'effacer complètement, et j'ai lu, depuis et avant, des choses tellement plus puissantes, sur la folie, sur l'enfance, que j'ai envie de dire que cela me paraît bien léger, voire inconsistant.
Sur l'enfance et la folie, j'ai lu Sorj Chalandon, Profession du Père, avec le père paranoïaque, la mère dans le déni complet. Vraiment pas de quoi rire. Il pourrait faire semblant de rigoler quand Papa l'emmène assassiner De Gaulle, mais, bizarrement, ce n'est pas le cas. J'ai lu aussi, pour le cas des mères bipolaires, Delphine de Vigan. Trop rigolos, les suicides maternels. On en redemande. Je ne parle pas de Justine Lévy et de sa mère zinzin de chez zinzin qui l'emmène dans des squats d'héroïnomanes, ou l'abandonne au parc. Elle en rigole encore, pas d'école, youpi. Ils sont trop bêtes, à l'école, ils ne comprennent pas comme c'est bien quand c'est délire. Etrangement, Justine s'est réfugiée chez son père, qui la faisait réviser tous les soirs. Manque de fantaisie, ces deux-là.
Bon, je sens que je m'énerve un peu. Vous avez compris, je n'apprécie pas qu'on minimise la folie, ou qu'on l'utilise, car elle n'est ni charmante ni divertissante, elle est dévastatrice. Surtout sur un enfant.
L'auteur d'ailleurs, le sait, il me semble. C'est pour ça que je plains cet enfant qu'on nous met en scène, et que l'on plonge dans un immense mensonge, qui se termine, soyons claire, en cauchemar. Un enfant qui a cent ans dans sa tête. Un enfant qui ne peut pas exister.
Quant à l'amour "fou" entre monsieur et madame qui change de nom tous les jours...Bon, je vais m'arrêter là.
Une seule s'en sort à mes yeux, petit délire délicieux (comme quoi, ça peut exister), c'est mademoiselle Superfétatoire, dont le nom autant que les apparitions m'ont séduite jusqu'au bout.
Voilà. Après, ce n'est que mon avis. Et si certains ont vu l'ensemble des personnages comme moi, j'ai vu mademoiselle Superfétatoire, je comprends qu'ils aient passé un très bon moment.
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Une couverture détestable, une quatrième de couv' pas si alléchante, une maison d'édition discrète, un premier roman né d'un auteur totalement inconnu, autant dire que le bébé d'Olivier Bourdeaut paraissait plus promis aux fonds de placards qu'aux têtes de gondole. Mais c'était sans compter la curiosité et la soif de nouveautés de lecteurs intrépides qui, rapidement, ont propulsé baby Bojangles sous les projecteurs. Une critique, puis deux, trois, jusqu'à cent soixante critiques plus tard, et la ola d'honneur se propage, faisant de En attendant Bojangles le phénomène de ce début d'année. Et ola ô combien méritée à laquelle je me joins. Je me lève donc pour la vague. Me rassois. Me relève. Me rassois. Ola quoi.

Papa, maman et fiston sont les héros de ce roman traversé de part en part d'un vent de folie. le lecteur est invité à partager les fantaisies de cette famille atypique, le sourire en coin face aux extravagances d'un père fou d'amour pour une femme folle euh... d'amour aussi. Ça chante, ça danse, ça rit, ça s'aime. La vie est croquée à pleine dents, sans penser aux lendemains. Car qui sait ce qu'ils réservent? Sous les sourires et les paillettes plane en effet une détresse qui se dévoilera peu à peu.

Olivier Bourdeaut tape fort. Son écriture transpire autant de larmes que de rires, la mélancolie se mêlant à l'innocence. À l'image du fils narrateur, on se laisse entraîner dans la danse, immerger dans cette tourbillonnante vie. Spectateur des folies familiales. Mais pas dupe. Car lorsque papa prend la plume, le ton change, les bulles de champagne s'évaporent, les flonflons de la fête s'éteignent.
Drôle et émouvant, trépidant et lancinant, ce roman est empli de folie et de prodigieuse finesse. Car sous un style badin et divertissant se cache bel et bien un Olivier Bourdeaut poète, tendre et gracieux.

Mais Olivier, si je peux me permettre, fais quand même gaffe aux couv' à l'avenir...
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« Garçon, s'il-vous-plait, je prendrai un gym tonic...
Oui oui, un gym tonic, avec
un G comme dans la fin de Swing,
un Y comme dans le milieu de Sammy Davis Junior et
un M comme dans le début de Mister Bojangles...

Oh ! Et puis tant que vous y êtes, vous pourriez me la passer en boucle pendant ma chronique, cette chanson de Mister Bojangles ?
Ah, vous n'avez pas la version de Sammy Davis Junior ?
Oui oui, celle de Nina Simone fera parfaitement l'affaire ! »

https://www.youtube.com/watch?v=qmV_pvX7qj4

Une chanson que vous devriez écouter en lisant ce superbe roman ou, comme moi, en rédigeant votre petite chronique qui s'en suivra... Une chanson qui vous donnera envie de sourire à la vie mais une chanson pourtant si triste... Une chanson porteuse d'espoir, un espoir auquel on voudrait croire.

« J'étais au fond du trou.
Il me regarda avec le regard de celui qui a vécu.
Il parla de la vie. Il rit.
Puis se lança dans un pas de dance.

Dansez, Monsieur Bojangles ! »


Un roman qui vous parlera d'amour fou, de passion, de folie amoureuse et de folie tout court...

Un roman où l'on joue aux dames avec les autruches, où l'on saute sur les canapés pour tutoyer les étoiles, où l'on lance des fléchettes sur un poster de Claude François, où l'on plonge tout habillé dans la piscine de la vie...

Un roman qui vous invitera à la table des déménagés du ciboulot et des décapités mentaux, dans le bordel perpétuel qui tapisse leur cortex, là où il ne reste plus que la folie et le vent quand les médicaments leur ont tout enlevé.

Un roman qui vous effleurera la peau aux vibrations de sa mélodie, tout en humour et en émotion, tout en swing et en jazz, qui vous emportera sur ses notes de piano, s'évaporant en un triste rire évanescent... Un jazz drôle et pourtant triste, si cher à Boris Vian dans son Ecume des jours, un roman auquel on pense pour la sensation douce-amère qu'il nous procure.

Un roman qui vous touchera, par le langage de l'innocence de son jeune narrateur, et qui vous émouvra à travers cette immersion dans les difficultés quotidiennes des personnes qui sont un jour confrontées, dans le cirque de la vie, à la bipolarité, à la schizophrénie, aux troubles de la personnalité... Un roman qui m'a personnellement marqué.


Un tout premier roman pour Olivier Bourdeaut, mais quel roman !

Lisez-le,
riez-le,
pleurez-le,
dancez-le...

Et surtout, « n'oubliez pas votre bêtise, on en a toujours besoin ! ».


« Dans nos joies les plus expansives, gardons toujours au fond de notre âme un coin triste. C'est notre refuge, en cas d'alarme subite. » – Jules Renard -
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En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut est un bonbon littéraire doux et sucré, qui diffuse des bulles légères teintées d'amour inconditionnel sur fond acidulé de maladie mentale. L'écriture est simple et sans fioriture, l'humour ne réussit pas à cacher l'émotion, un moment fugace mais très agréable de lecture.
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Un p'tit grain de folie,
Contre un coin d'paradis.
Elle avait quelque chose d'un ange,
Un p'tit coin d'paradis,
Contre un p'tit grain de folie.
Je n'perdais pas au change pardi !

********

Parce qu'il est court, ce roman semble battre à nos paupières avec la légèreté d'une libellule aux ailes pétrole.

Parce qu'il est "sans queue ni tête", il enchante les imbéciles heureux qui sommeillent encore en nous.

Parce qu'elle est poétique, l'écriture d'Olivier Bourdeaut résonne à nos oreilles comme un poème de Prévert ou une chanson des Frères Jacques.

********

Un récit très visuel avec des personnages bien marqués ; une plume un peu trop élaborée pour se prêter à la narration d'un enfant mais comme l'âge dudit enfant n'est pas révélé, ça passe quand même ; un très plaisant usage des mots et des expressions ; enfin beaucoup de tendresse, d'amour et de facétie font d'"En attendant Bojangles" un joli conte musical et dansant dans lequel la folie n'effraie pas et où la fantaisie est de mise.

A savourer avec une âme d'enfant ou un cœur de rêveur.


Challenge ATOUT PRIX 2018
Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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La vie est une fête. Chaque jour se suffit à lui-même : un cocktail, des amis, des rires et la chanson incontournable de Nina Simone, mister Bojangles. C'est ainsi que Georges et sa femme conçoivent la vie. Et leur petit garçon en fait pleinement partie. Comment résister à un tel engouement quand c'est sa propre mère, fantasque et imprévisible, qui mène la danse. Mais voilà, un jour, elle va trop loin et l'inconcevable pointe le bout de son nez. Alors père et fils conjugueront leurs efforts pour que l'amour triomphe encore et toujours.

Un petit bijou de roman dans lequel on tombe immédiatement en empathie avec le jeune garçon-narrateur qui accepte sans comprendre le monde des adultes car tout y est magie, illusion, pirouette, loin, très loin de la réalité. Une réalité qui réapparaît à travers les écrits du père qui s'insèrent au fur et à mesure de la narration et rétablissent la vérité.
Un roman truffé d'amour, de précaution envers l'autre qu'il soit adulte ou enfant. Un roman comme une bouffée d'oxygène dont on voudrait s'enivrer tout en sachant au fond de nous que ce pays enchanteur n'est qu'une illusion. Mais bon sang comme on voudrait y croire !
Mais jamais on y croit car le désespoir suinte à travers les mots et les scènes fantaisistes pour lesquels on sourit sans jamais parvenir à éclater de rire.
Une douce violence.
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Pari gagné pour ce livre loufoque qui parle d'amour et de folie.
Un fils raconte une mère extravagante qui fait du quotidien une fête perpétuelle, un père si amoureux que les bizarreries de son épouse sont prétexte à toujours plus de gaité et de délires joyeux. Il raconte le bonheur de vivre avec des parents fantasques, qui l'éduquent en repoussant toujours à la marge les contraintes ou les difficultés. Plus tard, quand tout sera dit, les cahiers du père donneront un autre éclairage de la vie magnifique mais éphémère de ce trio de doux-dingues.

Car le pire est à venir, et l'originalité va bientôt confiner à la folie. Folie psychiatrique qui fait peu à peu déraper le mode de vie joyeux, sautillant et décalé de cette famille de bizarroïdes.

Un joli petit roman, à la fois pétillant et triste, où l'écriture elle même est humoristique et décalée. La pathologie psychiatrique est décrite avec légèreté, comme un jeu de plus à utiliser avec bonheur, entre les danses, les cocktails et le cercle insolite des intimes tout aussi incongrus.
La catastrophe attendue est enrobée de poésie, d'originalité, de tendresse. Et la lecture est telle une friandise qu'il faut déguster sans modération.

A lire, donc, ne serait-ce que pour participer à l'histoire de ce phénomène d'édition inattendu, au succès fulgurant.
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Pauvre de moi!
j'arrive en 863e position, pour apprécier En attendant Bojangles.
C'est le titre, qui m'a paru magique. Comme un appel, un signe, un clin
d' oeil.
Je suis passé plusieurs fois devant ce poche à la jolie couverture, en différents endroits. je ne me décidais pas à l'acquérir, avec en arrière-pensée mon wagon à lire. Mais tout de même, un titre pareil... En attendant Bojangles.
Littéralement, pour moi, En attendant Bojangles est un roman de gare (!)... puisque c'est à la gare d' Angers Saint-Laud que j'ai fini par craquer et acheter le premier livre d' Olivier Bourdeaut.
Pouy et Mirbeau en sont resté à quai, tandis que je dévorai incontinent le dernier arrivé dans ma bibliothèque.
Sans jeu de mots, je dirai que En attendant Bojangles est une sorte d'auberge espagnole, aussi diverse que joyeuse et bouleversante! certaines séquences m'ont rappelées Pagnol, d'autres Frédéric Dard, d'autres encore le Vol au-dessus d'un nid de coucous de Ken Keisey... Et même un zeste du Fisher King de Terry Gillians.
Pour dire.
Mais Olivier Bourdeaut m'a fait le vrai beau cadeau d'un roman grave, aérien et fragile comme une toile d'araignée dans la rosée du matin. Une his toire "sur le fil" d'amour, de bonheur et de folie. le récit chavirant, d'un serment passé et tenu coûte que coûte. D'une promesse folle, mais tellement belle!
La lecture d' En attendant Bojangles est passée si vite! Comme une caresse, un plaisir trop vite englouti, un paysage vite défilé! J'aurais voulu rester encore un peu avec Georges, sa femme tourbillonnante et le petit, et l'oiseau, et... Mais la dernière page est arrivée et la musique Bojangles a rejoint ma mémoire, en case imaginaire.
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Un garçon raconte sa vie familiale entre ses deux parents : le père qui couvre la folie de la mère par des moments qu'il transforme en instants joyeux, d'une douce folie.
Dans toutes les pages, règne une fantaisie immense très bien racontée avec l'oiseau domestique nommé Mademoiselle Superfétatoire, les danses incessantes pour calmer les angoisses de la mère, sur l'air de Nina Simone dont le titre constitue celui du roman, les changements de prénoms quotidiens donnés à la mère par le père
Le passage raconté en italique où le père prend la parole pour raconter sa rencontre avec celle qui allait devenir sa femme est mon préféré.
Dans toute cette histoire règne une joie qui masque une intense détresse et cela met une tension dans la lecture.
J'ai donc beaucoup apprécié mais en même temps, j'ai ressenti un étrange malaise en lisant.
En deux mots, je riais jaune.
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Il y a d'abord eu quelques chroniques de blogueurs, tous sous le charme. Et puis une sorte de déferlante médiatique, presse, radio, TV... Pour un premier roman, tout ce bruit, c'est déjà un gros succès. Et vous savez quoi ? Il le mérite amplement. En attendant Bojangles est assurément la petite pépite de ce début d'année, un vrai bon moment de lecture rythmé par des sourires, de l'émotion, des larmes, une sorte d'allégresse mélancolique. Vous savez, cette mélancolie qui naît lorsque l'on contemple quelque chose que l'on aurait bien voulu vivre, mais que l'on n'oserait peut-être pas. Tout simplement parce qu'on n'est pas assez fou.

Oui, c'est de folie dont on parle. Une folie douce, joyeuse, qui repeint la vie en rose. Et surtout un amour fou, celui d'un couple qui refuse le gris, la routine ou l'ennui. Dans la bouche du narrateur, l'histoire de ses parents, vue à hauteur d'enfant a tout du rocambolesque de la fable inventée. Mais les carnets tenus par le père sont là pour confirmer la réalité de cette vie parallèle. le personnage de la mère apparaît d'abord comme une délicieuse excentrique, préférant que son fils lui invente des mensonges pour rendre ses comptes rendus journaliers plus amusants que la réalité vécue à l'école. Elle vouvoie, elle danse, elle saute sur les lits, elle chante et entraîne tous ceux qui la côtoient dans une fête permanente. Aidée en cela par son mari, Georges, raide dingue amoureux et bien décidé à se transformer en Monsieur Loyal des journées de sa femme. Il lui invente un nouveau prénom chaque jour (du coup, on ne connaît jamais le vrai), s'arrange pour devancer ses moindres désirs et lui permettre d'inventer une vie totalement irréelle et très loin des contingences matérielles. Leur point de ralliement c'est la chanson de Nina Simone, M.Bojangles qui passe en boucle à la maison. Leur animal domestique est une grue de Numidie baptisée Mademoiselle Superfétatoire. Et puis un jour, la folie douce dérape, la réalité les rattrape... Mais l'amour, lui, reste fou.

En attendant Bojangles, c'est l'anti Profession du père de Sorj Chalandon. Les deux mettent la folie d'un parent et les mensonges au coeur de la vie d'un enfant. Chez Chalandon, (très beau livre par ailleurs) on avait droit à la version triste et dangereuse, voire destructrice. Ici, Olivier Bourdeaut nous offre la gaîté, la fête, la lumière, un déséquilibre, oui, mais tellement vivant qu'on en regretterait presque d'être trop raisonnable. Bien sûr, il faut laisser son bon sens et sa raison de côté et se laisser entraîner dans cette danse sans fin. Mais que ça fait du bien !

Je laisse le mot de la fin à Jérôme Garcin qui dans une chronique pour L'Obs du 7 janvier dernier a à mon sens trouvé l'expression parfaite : "Dans une prose chantante, Olivier Bourdeaut fait sourire les larmes et pleurer l'allégresse. Il mérite le succès qui va fondre sur cette fable extravagante et bouleversante". Pas mieux !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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